La prévention, le parent misérable de l’action publique
Je ne sais pas si l’annonce du
recrutement de nouveaux policiers améliorera la « sécurité » sur
Argenteuil, mais on est loin dans les faits de l’indissociable binôme «« Sécurité-Prévention »
proclamé pourtant dans le dernier numéro d’octobre de Ma Ville, le mensuel municipal.
Côté
sécurité donc, le maire fait des gorges chaudes sur le recrutement, annoncé lors
de sa visite au commissariat de la Ville dimanche par Darmanin ministre de l’Intérieur,
de 20 policiers supplémentaires. Ces 20 s’ajouteraient aux 25 arrivés depuis
septembre. Puisqu’ils l’annoncent, il faut les croire. Une fois arrivés, s’ils
arrivent, combien de temps resteront-ils, c’est une autre histoire.
En
revanche, dans cet "indissociable binôme", côté prévention, là où les besoins sont immenses, quelles annonces ?
La police
à Argenteuil n’a déjà pas spécialement la réputation de prévenir, composée qu’elle
est pour l’essentiel de jeunes policiers, connaissant peu la banlieue, et qui
ont surtout l’envie de vite quitter la ville.
Pour la
prévention donc, l’État a-t-il annoncé en parallèle le recrutement de
véritables moyens supplémentaires de prévention que sont les agents des
services publics, et en premier lieu, les agents de l’Éducation nationale ? Non, rien.
L’État se
glorifie de ses résultats en matière de répression du trafic de drogue. Mais
quels sont ses résultats au niveau de la prévention de sa consommation, un
problème majeur de nos quartiers populaires ?
Ce
fléau est un élément du pourrissement des rapports sociaux. Mais a-t-on vu un
véritable travail de prévention sur la question avec les moyens supplémentaires
idoines ? Plus de personnels dégagés pour cette fin, agents de santé mais
pas seulement, pour effectuer une activité systématique de prévention dans et
hors des collèges et des lycées ? Non, rien.
Quant
à la municipalité il y aurait un moyen simple de participer à la prévention, en
aidant à l’éducation des enfants dès leur plus jeune âge. Pour cela, elle
pourrait rétablir le principe d’une Atsem par classe dans les écoles
maternelles dont elle a la charge. D’autant plus qu’elle se vante de bénéficier
bientôt de pas mal d’argent via le nouveau dispositif « cité
éducative ». DM