lundi 6 juillet 2020

Daimler, Smart, fermeture d’usine. Un communiqué de Nathalie ARTHAUD au nom de Lutte ouvrière



Usine de la Smart à Hambach (Moselle) :  Daimler, un des groupes industriels les plus riches du monde, veut jeter à la rue les 1 600 travailleurs assurant la production de la Smart-Mercedes
 
 
Communiqué

04/07/2020  

C’est par la simple annonce d’un dirigeant de Mercedes – filiale du groupe Daimler –, débarqué du siège en Allemagne, que les syndicats de l’usine Smart de Hambach en Moselle, à la périphérie de Sarreguemines, ont eu communication vendredi 3 juillet que la direction internationale avait décidé de se séparer de l’usine dans les plus brefs délais. L’usine d’Hambach, surnommée Smartville, regroupe 1 600 salariés dont la moitié sont employés par Mercedes, et l’autre moitié par des sous-traitants dont les ouvriers travaillent uniquement pour le montage de la smart.
Il y a quelques mois à peine, la direction Mercedes annonçait l’investissement de 500 millions pour, disait-elle, assurer l’avenir du site, appelé à fabriquer l’un des modèles électriques de Mercedes. Déjà en 2016, à l’issue d’un bras de fer, en ayant échoué à obtenir un accord syndical en vue de faire travailler les salariés 39 heures payées 37, les dirigeants de Mercedes débarqués sur le site faisaient défiler l’ensemble des salariés un à un pour signer un avenant à leur contrat de travail, les obligeant à ce travail gratuit sous peine d’être licencié. Tout cela, encore une fois, au nom de la garantie des emplois.
Aujourd’hui le groupe qui annonçait en 2018 près de 11 milliards de bénéfices, justifie le reniement de tous ses engagements par « la nécessité d’optimiser nos fabrications ». C’est d’un cynisme abject. Si le groupe a vu ses profits baisser en 2019 ce n’est pas à cause d’une baisse d’activité mais à cause des méthodes de voyous de la direction mouillée jusqu’au cou dans les trafics du « dieselgate ». Avec, en suivant, les milliards qu’elle a dû rétrocéder aux USA et en Allemagne à tous les clients qu’elle avait grugés. Même aujourd’hui, en 2020, malgré la crise du Covid-19, Daimler continue à engranger des bénéfices et à vendre ses voitures. Des centaines d’ouvriers de la Smart, déplacés pour cela en Allemagne ces derniers mois, y ont d’ailleurs contribué.
D’ailleurs la prétendue « vente de l’usine » est une grossière manœuvre visant pour Mercedes-Daimler à se dégager, par l’entremise d’un margoulin-repreneur, de toutes ses responsabilités sociales. Mais l’enjeu pour les travailleurs est bien de contraindre le groupe multimilliardaire avec ses 278 000 salariés, d’assurer l’emploi et le salaire des 1600 salariés du site de d’Hambach, quelle que soit aujourd’hui la nature de leur contrat de travail. Puisque Mercedes a été capable de faire traverser la frontière à des centaines de salariés d’Hambach, allant travailler à l’usine de Rastatt en Allemagne, pour ses besoins, le groupe peut faire retraverser la frontière aux machines et outillages pour assurer l’emploi de ces 1 600 travailleurs à Hambach.
C’est le partage du travail sans perte de salaire, qui devrait ainsi s’imposer, aussi bien dans l’intérêt des travailleurs d’Hambach que de ceux de leurs camarades d’Allemagne et d’ailleurs en leur permettant d’alléger leurs cadences de travail. Cela ne se fera pas sans un rapport de force. Mais c’est un combat juste qui mérite d’être entrepris. Il n’y a d’ailleurs aucune autre issue pour garantir vraiment l’avenir de tous les salariés et de leurs familles. 

                                                                     Nathalie ARTHAUD

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