vendredi 26 août 2016

Dépakine, Sanofi veut se défausser, Sanofi doit payer !


Dépakine : Sanofi doit payer !

 
Devant la montée du scandale de la Dépakine, cet anti-épileptique qui a révélé des effets toxiques pour le fœtus quand il était prescrit à des femmes enceintes, le ministère de la Santé vient d'annoncer la mise en place d'un fonds d'indemnisation. Cela n'effacera pas les malformations et troubles neurologiques pour des milliers d'enfants, mais c'est une première victoire pour l'association des victimes. 

         Sanofi, fabriquant de la Dékapine, refuse de reconnaître ses responsabilités. Pourtant il a continué à produire et à commercialiser ce médicament après que sa nocivité ait été révélée. C'est à Sanofi, et non pas à l’État de financer entièrement ce fond.

Arrêtés anti-burkini : loin de la lutte du combat pour l'émancipation des femmes, de Valls au FN, une démagogie dangereuse


Arrêtés anti-burkini : une démagogie dangereuse

 

Les images de policiers municipaux venus en nombre verbaliser ou chasser des femmes voilées sur des plages de la côte d'Azur ont légitimement choqué. Elles montrent l'hypocrisie et le danger des arrêtés pris par certaines municipalités de droite, soutenues par Valls, interdisant le port du burkini sur leurs plages. Au lieu de réduire l'usage d'une tenue de bain destinée à cacher entièrement le corps des femmes au nom d'une version intégriste de l’Islam, ces arrêtés visent à stigmatiser toute une communauté et, pire, ils risquent de renforcer les plus rigoristes.

         Cazeneuze, ministre de l'Intérieur, demande aujourd'hui que « ces arrêtés ne conduisent pas à une stigmatisation des français contre d'autres ». Quelle hypocrisie !

         En utilisant le burkini comme épouvantail pour masquer leur impuissance face au terrorisme et faire diversion face à la crise et au chômage, les politiciens, du PS au FN, aggravent des divisions dangereuses pour les travailleurs.

jeudi 25 août 2016

Judo, Jeux olympiques et... chauvinisme à toutes les échelles


Nous sommes tous nés quelque part. Et alors ?

Loin de contribuer à la fraternité internationale, les Jeux olympiques sont l’occasion d’exacerber le chauvinisme. On peut évoquer entre autres aspects de cela, le classement des pays selon le nombre de médailles qui a particulièrement intéressé les gazettes, ici comme ailleurs. Chacun a pu constater une nouvelle fois  tout cela à l’occasion des derniers Jeux de Rio.

Mais ce chauvinisme n’a pas de limite, chacun revendiquant on ne sait trop pourquoi les médaillés, qui de son pays, mais aussi qui de sa région, qui de son département, qui de sa ville…

Cela aboutit à des situations particulièrement cocasses.

Ainsi, la médaille d’argent dans se catégorie des moins de 63 kilos, la judoka Clarisse Agbegnenou licenciée au club argenteuillais (répertorié et subventionné comme tel, mais qui recrute bien au-delà de la commune, et c’est tant mieux) Judo Club Escales, est revendiqué dans le bilan des médailles par la… Bretagne, tout au moins par le grand quotidien du cru, Ouest-France. Tout cela sous prétexte que Clarisse est née à Rennes ! C’est vraiment tiré par les cheveux du tatami, mais qu’importe.

A ce train-là, les multiples villes et régions qui ont marqué la vie de cette championne comme celle de chacun des  autres médaillés peuvent les « revendiquer ».
Sur ce terrain, le nombre de médailles du ridicule à décerner est infini.
         

SFR, la loi El Khomri dans toute son horreur


La loi El Khomri n’a pas tardé, en plein mois d’août, d’être publiée. Elle donne la possibilité au patronat de licencier encore plus facilement comme ils l’entendent. Ce qui se passe chez SFR en est une sombre illustration, comme le montre l’article ci-dessous de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine à paraître.

 

SFR : les effets de la loi El Khomri

Ce qui se passe chez SFR, le deuxième opérateur de téléphonie avec ses quelque 15 000 salariés, illustre les effets dévastateurs de la loi El Khomri, et de celles qui l’ont précédée, et la nécessité de continuer le combat pour son abrogation.

En octobre 2014, l’autorité de contrôle des télécommunications donnait son aval au rachat de SFR par Numéricable. Le gouvernement se disait alors garant de ce rachat car, disait-il, Numéricable s’était engagé à garantir tous les emplois pendant au moins trois ans. En fait, comme dans la plupart des fusions, Numéricable, en rachetant une entreprise dix fois plus grosse qu’elle, sans avoir le moindre centime pour la payer, ne visait qu’une chose : faire un profit financier le plus rapide possible… aux dépens des salariés. Depuis cette date, Numéricable a violé sans se gêner tous les engagements pris, sans réaction du gouvernement. Et puis, fin juillet, son patron, Drahi, a annoncé qu’il allait supprimer d’ici 2017 le tiers des effectifs, soit 5 000 salariés. Il s’agit du plus important plan de suppression d’emplois depuis le scandale de Mory-Ducros, avalisé par Montebourg.

Et il se trouve que Numéricable, grâce à la loi El Khomri et aux lois passées sous Ayrault et Valls, se trouve libéré de toutes obligations et justifications légales. Pour justifier des licenciements, sans possibilité de les contester devant la justice, il suffit d’avoir une baisse des commandes ou du chiffre d’affaires pendant trois trimestres : les conditions sont ici réunies. Et si Drahi échappe à l’obligation de présenter un plan social avant de procéder à la suppression d’un tiers des effectifs, c’est grâce aux lois passées sous Montebourg, Rebsamen, Ayrault, Macron et Valls qui le permettent si, comme c’est le cas, l’employeur prétend obtenir des départs « volontaires ». Et il est révoltant d’entendre El Khomri oser s’indigner de ce comportement, alors qu’elle et ses collègues sont, d’une part, restés sans réagir à toutes les autres violations de ses engagements par Drahi et ont de plus légalisé de telles pratiques.

S’ajoutant aux précédentes, la loi El Khomri, que le gouvernement s’est empressé de faire publier au Journal officiel en plein mois d’août, renforce le pouvoir dictatorial des employeurs. Il est nécessaire de se faire entendre contre tout ce qui renforce l’arbitraire patronal. La journée de grève et de mobilisation du 15 septembre sera l’occasion de le montrer.
 
 

                                   Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2508)

Mort d'Adama Traoré : un espoir pour la,famille. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître


Adama Traoré : première victoire pour la famille

 

La mobilisation de la famille Traoré qui exige, depuis la mort d’Adama Traoré, la vérité sur les causes de sa mort, a permis une première petite victoire puisque le procureur général de Versailles envisage un dépaysement de l’affaire. De ce fait, ce ne serait plus le procureur de Pontoise qui instruirait l’affaire.

La mort du jeune homme, alors qu’il était aux mains de la gendarmerie, avait soulevé la colère de ses proches et provoqué des émeutes à Beaumont- sur-Oise. Et les déclarations pour le moins partielles, voire mensongères, du procureur de Pontoise ont contribué à jeter de l’huile sur le feu. Dans un premier temps, il a mis en avant des lésions dues à une infection grave qui auraient pu entraîner la mort – ce qui s’est révélé faux – mais a omis à deux reprises une conclusion de l’autopsie mettant en avant un syndrome asphyxique : le jeune homme serait mort parce qu’il était privé d’oxygène.

Les témoignages des gendarmes, qui ont affirmé s’être mis à trois sur le jeune homme pour le maîtriser, corroboraient plutôt cette version. Mais le procureur s’est gardé d’en faire état. Pire, ce dernier a déclaré que le prévenu avait consommé du cannabis probablement « une à deux heures avant l’interpellation », alors que les expertises montrent qu’Adama Traoré n’avait consommé ni drogue ni alcool. Le procureur s’est donc ingénié à discréditer le prévenu et à blanchir les forces de l’ordre. L’avocat de la famille a demandé le transfert dans une autre juridiction. Le supérieur du procureur a accédé à cette demande et va saisir la Cour de cassation dans ce sens.

Rien ne garantit qu’une autre juridiction soit prête à faire la lumière sur la mort d’Adama Traoré. Mais c’est un premier pas pour la famille.

Aline URBAIN (Lutte ouvrière n°2508)