lundi 10 novembre 2025

PMI : les mères et les enfants après

Un élément pourtant essentiel de la santé publique

 

 

Les soignants des PMI, les centres de protection maternelle et infantile, se sont rassemblés ces jours derniers sous les fenêtres du ministère de la Santé.

         Bien des centres n’ont plus assez de médecins, de psychologues ou de sages-femmes pour assurer les bilans de santé en maternelle ou les suivis de grossesse. La dégradation continuelle des services publics de santé a déjà des conséquences graves : les professionnels s’inquiètent du nombre de décès de nouveau-nés qui repart à la hausse. 80 ans après leur création, les PMI alertent sur les réductions de budget et le manque de moyen qui menacent leur existence.

         Le gouvernement, lui s’inquiète de la bonne santé des profits du grand patronat. 

 

L’obésité ? D’abord celle des profits !

Bigpharma : requins aux appétits insatiables

 

 

Deux géants du médicament, l’américain Pfizer et le danois Novo Nordisk se battent à coups de milliards de dollars pour acheter l'entreprise de biotech Metsera, qui développe des médicaments contre l’obésité. Ce rachat pourrait atteindre la somme astronomique de 10 milliards de dollars, somme qui permettrait de soigner près d’un million de patients atteints de la tuberculose

         Mais les besoins des malades comptent bien peu dans les calculs des Bigpharma. Ce qu’ils voient avant tout, ce sont les profits qu’ils vont pouvoir engranger dans le futur.

 

Tintin à Argenteuil, la phobie de l’espace Jean Vilar de Dupond et Dupont

 

La paire au pays des promoteurs !

 

Méfiez-vous des apparences 

Foi de Tintin, Dupond et Dupont, nos incorrigibles, n’aiment pas l’espace Jean Vilar. L’un n’a toujours pas digéré un mauvais souvenir, lorsqu’il avait du mal à finir le cross sur l’Île. L’autre, ce serait plutôt une phobie de l’eau née naguère au Havre. En tout cas, pour l’un comme pour l’autre, l’espace Jean Vilar non loin de la rive de la Seine relève toujours du même cauchemar. Ils auraient souhaité tellement le voir disparaître.

         Certes, le Dupond matois a initié l’affaire, mais dans le plus grand secret craignant des réactions immédiates. Le second, Dupont, a dégoté dans le bureau de son prédécesseur qu’il retrouvait après six ans d’abstinence le programme destructeur. Il le reprit à sa façon à son compte, mit la main à la pâte, lui aussi dans le plus grand secret, et le rendit public deux ans plus tard, déchaînant le refus du plus grand nombre.

         Aujourd’hui, le projet est abandonné. Provisoirement ou définitivement, on ne sait. Et voilà Dupont et Dupont engagés maintenant dans une nouvelle campagne. L’un, sous son bien connu chapeau melon, après n’avoir eu de cesse de vilipender ceux qui ont agi pour empêcher la réalisation d’une catastrophe locale, demeure la bouche hermétiquement close sur l’affaire Jean Vilar. Quant au second, toujours aussi muet sur la question et sous un chapeau identique, il se déclare aujourd’hui « à l’écoute » des habitants, rien de moins.

         Nous espérons que ces derniers méditeront ce sujet et qu’ils ne l'auront pas oublié dans les temps qui viennent. Foi de Tintin. DM

dimanche 9 novembre 2025

Arrêts maladie : une proposition scandaleuse

 Arrêts maladie : une proposition scandaleuse

Publié le 05/11/2025

Vendredi 31 octobre deux députés, Liot et Modem, ont proposé et fait adopter à la commission des affaires sociales un amendement proposant de remplacer l’arrêt maladie par une prescription de télétravail émanant du médecin.

Selon les députés, une telle mesure pourrait encourager « une reprise progressive et adaptée, notamment pour certaines pathologies comme les troubles musculo- squelettiques ou anxiodépressifs ».

Travailler rivé à sa chaise devant son ordinateur, dans son 40 m² – un espace qui a concerné un quart des salariés pendant le Covid – voilà qui ne risque pas d’améliorer les troubles musculo-squelettiques et la posture dorsale ! Surveiller en même temps ses gamins, préparer le repas tout en attendant l’heure de retrouver en visio son chef de service pour faire le point, est-ce vraiment du repos quand on est anxiodépressif ?

Si tant de travailleurs souffrent de ce genre de troubles, c’est le plus souvent le travail qu’ils en accusent, à juste titre, ce que confirment de nombreux médecins. Et si 76 % des personnes interrogées reconnaissent avoir déjà travaillé chez elles en étant malades, un chiffre sur lequel s’appuient les auteurs de cette proposition, il y a fort à parier que c’était pour la plupart par obligation et non pour « s’occuper ».

Cette proposition est doublement scandaleuse : parce qu’elle fait passer les malades qui s’arrêtent pour des fraudeurs et parce qu’elle les prive d’un repos auquel ils ont droit.

                                                  Sylvie Maréchal (Lutte ouvrière n°2988)

États-Unis : un maire “socialiste” à New York

 États-Unis : un maire “socialiste” à New York

Zohran Mamdani, jeune candidat du Parti démocrate, l’a emporté à l’élection municipale de New York sur son rival Andrew Cuomo, autre démocrate, qui avait été contraint de démissionner de son poste de gouverneur de l’État en 2021, accusé d’agressions sexuelles.

Publié le 05/11/2025

Le maire sortant, Adams, démocrate également, corrompu notoire, n’a même pas osé se représenter. C’est une sorte de second tour qui a eu lieu après que, en juin dernier, malgré l’appui des dirigeants nationaux du Parti démocrate, le cacique Cuomo, 68 ans, déjà ministre sous Clinton, avait perdu la primaire face au jeune Mamdani, 34 ans.

Partisan de taxer les riches, de rendre les bus gratuits et de geler les loyers exorbitants, Mamdani a attiré beaucoup d’électeurs dans cette ville de plus de huit millions d’habitants, très marquée par les inégalités sociales. Manhattan, le plus connu des cinq districts, abrite des avenues prestigieuses où les appartements des milliardaires surplombent les boutiques de luxe. Mais les 1,7 million d’habitants de cette île sont loin d’être tous des privilégiés, ne serait-ce que dans le quartier noir de Harlem. Les quatre autres districts sont nettement moins prospères : le Bronx et le Queens sont faits de vastes quartiers populaires.

Près de 154 000 élèves des écoles de New York sont sans domicile fixe au moins une partie de l’année scolaire. Chaque nuit, plus de 100 000 personnes dorment dans des abris sociaux. Les prix à New York, et pas seulement ceux du logement, sont plus élevés que dans le reste des États-Unis. Un quart des New-yorkais survivent en dessous du seuil de pauvreté : cette proportion est le double de celle du pays dans son ensemble.

Déjà Bill de Blasio, maire démocrate de 2014 à 2021, avait fait campagne sur le thème des inégalités sociales, sans qu’elles reculent. Le nouveau maire, Mamdani, a promis de remettre les prix new-yorkais à la portée de ses habitants ordinaires. C’est ce qu’il appelle du socialisme et qui est caricaturé comme du communisme par Trump, qui au dernier moment a laissé tomber le candidat républicain pour appeler à voter pour le démocrate Cuomo.

En fait, si Mamdani a obtenu suffisamment de soutien parmi les classes populaires pour l’emporter sur les autres démocrates lors de la primaire de juin, dès ce cap franchi il a cherché celui des milieux financiers influents de Wall Street. D’après la représentante d’une fédération patronale qui l’a introduit dans les milieux d’affaires, Mamdani « a été très bon pour nouer des relations et assister à des réunions ».

Depuis, plusieurs dirigeants nationaux du Parti démocrate lui ont apporté leur soutien, même si c’est parfois du bout de lèvres. Bien qu’ils craignent de prêter le flanc aux accusations de socialisme ou de communisme lancées contre eux par les républicains, ils sont reconnaissants à Mamdani, tout comme à Bernie Sanders, de ramener vers le Parti démocrate les électeurs qui s’en étaient éloignés lors de la présidence Biden en le voyant gouverner exclusivement au service des plus riches.

Les New-yorkais vont bientôt voir Mamdani à l’œuvre, en représentant d’un Parti démocrate d’autant plus enclin à gauchir son langage qu’il est éloigné du pouvoir central. Il est peu probable qu’ils voient un changement, tant il est vrai qu’on ne peut faire le socialisme dans une seule ville, même le socialisme version Mamdani et même à New York.

                                                 Lucien Détroit (Lutte ouvrière n°2988)