mercredi 27 novembre 2019

Chlordécone : l'État reconnu responsable


Toxicité connue en 1969, interdit seulement en 1993 aux Antilles



Après des décennies de silence et d'immobilisme, une enquête parlementaire vient de conclure à la responsabilité écrasante de l'État français dans l'empoisonnement au chlordécone de la population antillaise. En effet, alors que la toxicité de ce pesticide était connue depuis 1969, il n'a été interdit en métropole qu'en 1990. Puis, les puissants lobbys de la banane aux Antilles ont obtenu du gouvernement Mitterrand des dérogations jusqu'en 1993. Résultat : les sols des Antilles sont massivement pollués, et 95 % des habitants seraient contaminés.
Pour satisfaire les exigences de ces lobbies, l'État français a sacrifié la santé de toute une population, et en particulier des travailleurs de la banane, particulièrement exposés. Un système hautement toxique.

Pont de Gênes en 2018 : un drame annoncé


Par préméditation ? Non, par nature.



Un rapport vient de révéler que la société Atlantia, contrôlée par le groupe italien Benetton et gestionnaire du pont Morandi qui s’était écroulé à Gênes en 2018 en causant la mort de 43 personnes, savait que cette installation était défectueuse. Ses actionnaires étaient informés que ses capteurs ne fonctionnaient plus depuis trois ans et n’avaient jamais été remplacés. Et ce alors que ces mêmes appareils avaient déjà alerté du risque élevé d'écroulement du pont dès 2014. Des capitalistes assassins. Par préméditation ? Non, par nature.

Argenteuil, 1. des candidats si loin du camp des travailleurs. 2. L’apprenti politicien, mode d’emploi d’un drôle d’emploi. Chronique des élections municipales (28)


Qu’il y vienne travailler lui qui a des loisirs

 
A l'époque, un défenseur inconditionnel de cette loi pro-patyronale

Dans sa propagande électorale, l’ancien maire, de retour, affirme que, selon lui, dans les centres de loisirs, « le service s’est dégradé ». Par ces mots sans précision supplémentaire, c’est le travail des agents municipaux qu’il met en cause. Cela ne leur a pas échappé.
         Certes, ce qu’ils peuvent penser, et la réalité du « service » qu’ils offrent aux enfants, avec les moyens dont ils disposent, est à des années-lumière des préoccupations de ces gens-là.
         En tout cas, nous avons pu constater, nous, que les enfants revenaient enchantés des centres de loisirs. DM

Pas de diplôme nécessaire, et ça peut finir par être bien payé


Eux, ils ont commencé à quel âge ?

Lors d’une activité militante, nous avons rencontré un jeune que la politique politicienne avait attiré un temps. Heureusement pour lui, seulement pour un temps limité.
         « Oui, j’ai envisagé de devenir député. Je me suis renseigné. J’ai vu qu’aucun diplôme n’était requis, et que c’était bien payé… »
         Effectivement, tout cela est juste, certes aux antipodes de l’idéal et de l’engagement politique véritable.
         C’est vrai, et il n’a pas ajouté, que pour parvenir à ce rôle de petit notable, il suffisait de rejoindre une écurie électorale, et le plus tôt possible étant le mieux, qui vous apprendrait les petites manœuvres nécessaires pour le service des dominants et à écarter la concurrence.
De ces apprentis politiciens, nous en rencontrons des exemplaires régulièrement, y compris localement. DM

mardi 26 novembre 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 25 novembre 2015


Le 5 décembre, Tous en grève et en manifestation !
25/11/2019


Ouvriers, employés, techniciens, infirmières et aides-soignantes, cheminots, conducteurs de bus ou de métro, enseignants… la grève du jeudi 5 décembre doit être notre affaire à tous.


Quoi que l’on pense des confédérations syndicales et de leurs calculs divers et variés, il faut y aller. Nous n’avons que trop attendu pour réagir et nous opposer aux reculs imposés par le gouvernement ou le grand patronat. Le 5 décembre nous offre la possibilité de dire « ça suffit ». Profitons-en !
Macron veut faire passer cette journée pour une grève corporatiste des salariés des régimes spéciaux. Que le 5 décembre se limite à une grève des transports l’arrangerait bien ! Diviser pour régner est un grand classique des dirigeants. Ne tombons pas dans ce piège ! Ne restons pas spectateurs de ce bras de fer qui nous concerne tous.
Macron l’a expliqué la semaine dernière : en plus de passer à un système de retraite par points, il prépare des mesures d’économie pour résorber le futur déficit des retraites. Cela signifie de nouvelles règles, avec un autre système de décote ou d’âge pivot qui forceront chacun à travailler plus longtemps.
À 62 ans, nous aurions le choix - si on peut parler de choix – de partir avec une retraite partielle ou de continuer de travailler. Et encore faudra-t-il  avoir la chance de ne pas avoir été licencié, parce qu’aujourd'hui plus d’un travailleur sur deux qui a plus de 55 ans est au chômage ou en invalidité !
Le gouvernement parle de justice parce que le mode de calcul des retraites deviendrait universel. Mais si nous le laissons faire, ce sera l’égalité dans la misère. Exactement comme il vient de faire pour les chômeurs, en réduisant brutalement leurs droits et leurs allocations !
La seule justice, s’il peut y en avoir une dans cette société de classe, ce serait que le gouvernement puise dans les bénéfices du grand patronat. Ce serait qu’il impose à ceux qui s’enrichissent et prospèrent sur le dos du monde ouvrier de financer les retraites comme le chômage.
Nous, travailleurs, nous avons fait assez de sacrifices. Cela fait des années que nous supportons des salaires bloqués. Des années que nous subissons les suppressions de postes et l’augmentation de la charge de travail. Des années que la pression à la productivité, à la flexibilité, à la mobilité nous étouffe et rend notre travail infernal.
Quand Macron a rencontré les licenciés de Whirlpool la semaine dernière, il leur a reproché de ressasser et de ne pas regarder vers l’avenir. Vers quel avenir veut-il que nous regardions ? Celui où nos enfants vivront plus mal que nous ? Celui de la précarité totale, du travail à la tâche et des journées à rallonge ?
Et tout ça pour quoi ? Pour que les cours boursiers augmentent jusqu’à ce que l’édifice financier s’effondre à nouveau ? Pour que la fortune du patron du luxe Bernard Arnault passe de 100 milliards de dollars aujourd'hui à 200 milliards demain ?
Cela, c’est l’avenir que nous préparent Macron et ses amis de la bourgeoisie. Tous ceux qui ne veulent pas d’un tel avenir doivent réagir.
À force de tirer sur la corde, elle finit par casser. C’est vrai dans les hôpitaux, à la SNCF, à la RATP, dans l’éducation, mais c’est vrai aussi dans nombre d’entreprises privées. Eh bien, cette colère doit s’exprimer !
Les sacrifices doivent changer de camp et la mobilisation du 5 décembre peut amorcer une contre-offensive du monde du travail.
Après avoir joué l'apaisement, Macron joue les matamores en disant qu’il fera sa réforme coûte que coûte. Mais il n’y a pas de pouvoir fort. Tout est une question de rapport de force. Celui-ci peut s’inverser si nous, travailleurs, reprenons confiance dans notre force collective.
La multiplication des mobilisations de ces dernières semaines et la crainte que la contestation se généralise le 5 ont mis le gouvernement sous pression. Cela l’a conduit à lâcher un tout petit peu de lest pour les hôpitaux. Avec une pression de l’ensemble du monde du travail, Macron, comme Juppé en 1995, serait forcé de reculer.  
Tout ne se jouera pas en une seule journée. Mais il faut un début à tout. C’est la réussite de cette journée qui donnera l’élan nécessaire à ceux qui se posent le problème de poursuivre la grève.
Alors, lançons-nous dans le combat. Ensemble, le 5 décembre, tous en grève et en manifestation ! Montrons au gouvernement et au grand patronat que nous n’acceptons plus de nous faire marcher dessus.

Le 5 décembre, engageons le combat ! : Interview de militants de Lutte ouvrière travaillant à la RATP et à la SNCF