lundi 25 février 2019

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 25 février 2019


Ascoval, Ford, PSA : contre la logique capitaliste, nos intérêts de travailleurs !

 « Il faudrait faire payer l’impôt à tous, y compris aux plus modestes », a proposé la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault. Le gouvernement a aussitôt démenti, mais un de ses représentants aura à son tour joué sa petite musique contre les plus pauvres. Quelques jours plus tôt, Edouard Philippe avait expliqué qu’il faudrait exiger des « contreparties » en échange du RSA, comme si les bénéficiaires des aides sociales étaient de bienheureux profiteurs. Dans la même veine, Gourault pointe du doigt les travailleurs non imposables sur le revenu qui n’auraient pas « le sens de l’impôt » !

Il fallait oser ce mensonge grossier, alors que même les smicards, les précaires, les chômeurs ou les retraités au minimum vieillesse payent la TVA, l’impôt le plus inégalitaire qui soit, puisqu’il est au même taux pour tous, milliardaires comme ouvriers. 

Inspirées par leur chef, les troupes de Macron savent désigner les plus modestes comme des irresponsables auxquels il faudrait inculquer le sens du bien commun. Et elles rivalisent d’imagination pour proposer de nouvelles façons de présenter l’addition aux classes populaires, au nom de la justice sociale. Pour ce gouvernement comme pour ses prédécesseurs, tout est envisageable, sauf s’en prendre aux capitalistes, aux véritables fabricants du chômage et de la pauvreté.

Ces derniers jours, des annonces de fermetures d’entreprises se sont succédé dans le pays. À Blanquefort, près de Bordeaux, c’est Ford qui confirme la fermeture de son usine et laisse 800 travailleurs sur le carreau, sans compter ceux des sous-traitants. Dans l’Est, PSA veut transférer sa production d’Hérimoncourt à Vesoul, à plus de 80 km de là, menaçant les emplois de 200 ouvriers en CDI et 30 intérimaires. Ce sont autant de catastrophes pour des centaines de familles de travailleurs.

« Ces gens-là jouent avec les vies de 280 personnes », s’est exclamé un ouvrier de l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve, dans le Nord. Il commentait l’annonce par le repreneur Altifort qu’il n’avait pas les fonds nécessaires pour remettre l’activité en route. C’est le trust Vallourec, riche à milliards, qui s’était débarrassé de l’aciérie en 2017. Du ministre Bruno Le Maire au président de la région Xavier Bertrand, tous avaient parlé de l’injustice de cette fermeture et même de l’irresponsabilité de Vallourec.

Aux mensonges des capitalistes pour justifier les fermetures d’usines succèdent les mensonges des dirigeants politiques, justifiant leur impuissance par de prétendues réalités économiques, la concurrence ou les décisions de groupes privés. Ceux-là, il n’est jamais question de les contraindre à quoi que ce soit ! Les politiciens, si prompts à menacer les chômeurs et les bénéficiaires d’aides sociales qui ne permettent que de survivre, n’ont exigé aucune contrepartie aux centaines de millions d’euros que l’État a versés à Vallourec au fil des ans, en prétendant sauver les emplois et l’usine.

Oui, dans sa course au profit, le grand capital ne tient pas compte de la vie des familles ouvrières qu’il condamne, des régions où toute la vie sociale se dégrade quand le travail disparait. Les travailleurs n’ont que leur salaire pour vivre et ils n’ont la main sur aucune des décisions qui affectent toute leur vie. Le pouvoir d’achat, les contraintes et la durée du travail, l’organisation de la vie de famille, rester dans une région ou en partir faute d’emploi : toute notre vie dépend des intérêts d’une poignée de grands actionnaires.

Cette logique n’écrase pas seulement la classe ouvrière. Les petits commerçants d’Hérimoncourt, qui ont baissé le rideau et manifesté aux côtés des travailleurs de PSA contre la fermeture de l’usine le savent. Ils dépendent du pouvoir d’achat des travailleurs et sont bien souvent sous la coupe des banques et des fournisseurs. Et parmi les agriculteurs, auprès desquels Macron est allé faire son show à l’ouverture du Salon de l’agriculture, combien ne vivent pas de leur travail, pris en tenaille entre les prêts bancaires d’un côté et la grande distribution de l’autre ?

Dans ce capitalisme en crise, la grande bourgeoisie intensifie l’exploitation pour maintenir ses profits. Elle continuera à tirer les travailleurs en arrière s’ils n’organisent pas la riposte. Les travailleurs sont au centre de la production et font fonctionner toute la société. Ils peuvent imposer leur contrôle à ces grands groupes, dont les décisions conditionnent le droit à l’existence des classes populaires. Oui, les travailleurs ont les moyens de contester la domination du grand capital, qui menace l’avenir de toute la société.

Algérie, mobilisation contre la perspective d'un 5ème mandat de Boutéflika


Contre Bouteflika et ce qu’il représente, le refus

 
                                                                  Photo Franceinfo

Vendredi, des manifestations ont secoué toute l’Algérie contre la perspective d’un cinquième mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika qui a annoncé il y a quelques semaines, sans grande surprise, qu'il serait de nouveau candidat à l'élection présidentielle en Algérie qui doit avoir lieu en avril prochain.
Qu'il ait 81 ans et qu'il soit tellement diminué que les rumeurs de sa mort circulent régulièrement ne rentre absolument pas en ligne de compte pour les dominants et pour l’armée. La seule chose qui importe aux bourgeois, algériens comme étrangers, c'est qu'il assure une certaine continuité du pouvoir et qu’il y ait le moins de vagues possible dans une région sensible depuis les révoltes dans les pays arabes.
Mais la mobilisation actuelle est peut-être en train de brouiller totalement les cartes et ces objectifs politiciens.
L’aspect massif, pacifique et spontané du mouvement de contestation est, selon les commentateurs, la caractéristique de ce mouvement, qui s’est développé à l’aide des réseaux sociaux et qui traduit pour le moins une aspiration à la dignité.
On peut espérer que ce début de mouvement où la jeunesse a joué vendredi un rôle essentiel non seulement atteigne son objectif affiché, mais s’en donne bien d’autres, à la hauteur d’une situation sociale très difficile dans le pays, dont la population pauvre et la jeunesse des quartiers populaires sont les premières victimes, et de la force que ces forces sociales représentent.

Blanquer, drapeau tricolore, hymne, réaction, nationalisme et enrégimentement


École : ceux qui tricolorent

Le 12 février, l’Assemblée nationale a adopté un amendement rendant obligatoire « la présence du drapeau tricolore, du drapeau européen ainsi que des paroles du refrain de l’hymne national dans chacune des salles de classe des établissements du premier et du second degrés, publics ou privés sous contrat ».
L’amendement, déposé par le député Les Républicains Éric Ciotti, connu pour ses positions particulièrement réactionnaires, avait été approuvé par le ministre de l’Éducation, Blanquer.
À quand la levée du drapeau chaque matin dans tous les établissements scolaires ? On se le demande. L’école publique a changé depuis les années 1880 et Jules Ferry, qui voulait transformer chaque écolier en patriote. Les programmes d’histoire n’ont plus comme objectif de faire « aimer nos ancêtres les Gaulois », dira-t-on. Certes. Mais l’école distille toujours plus ou moins ouvertement les idées patriotardes, au travers des programmes d’histoire par exemple.
L’amendement précise, pour justifier la mesure, qu’il est « indispensable que le cadre scolaire soit le lieu privilégié au sein duquel les jeunes apprennent à respecter les valeurs de la République ».
Mais ces « valeurs de la République » que tous les politiciens, de gauche comme de droite, mettent en avant constamment, sont les valeurs bourgeoises, qu’il faudrait selon eux inculquer à la jeunesse, et tout particulièrement à celle des classes populaires.
Il serait question de procéder prochainement à une seconde délibération sur cet amendement, du fait des critiques qu’il a soulevées à juste titre de la part de nombre de parents, de jeunes et d’enseignants. Au fronton des écoles, il n’y a pas encore écrit « caserne ».

                                                A.R. (Lutte ouvrière n°2638)



Et l'Empire colonial en carte murale ?


Argenteuil, Education, effectifs : poursuite de la hausse des effectifs en vue


Un retard énorme de nouveaux locaux scolaires dans certains quartiers

Des effectifs qui ne sont pas prêts de baisser dans certains quartiers

La municipalité nous le répète depuis des mois autant qu’elle le peut. Un nouveau groupe scolaire doit ouvrir à la rentrée prochaine dans le secteur du Val-Notre-Dame.
         La réalité est bien différente. Si effectivement, cette nouvelle école sort progressivement de terre, si on sait depuis le dernier conseil municipal qu’elle sera dédiée à Simone Veil, dans la réalité, il n’ouvrira pas vraiment en septembre prochain. Seules deux classes, et peut-être une troisième, le feront. Pour les autres, il faudra attendre qu’elles le soient, les unes après les autres.
         Durant ses six années de mandat à la tête de la Ville, et alors que la population de la Ville continuait et continue de croître, tout comme les besoins afférents en locaux scolaires, la municipalité n’aura entrepris véritablement que la construction de ce seul nouveau groupe scolaire.
         En mars 2020, dans près d’un an, au moment des prochaines élections municipales, il y a même toutes les chances qu’elle ne puisse pas mettre à son actif l’ouverture de toutes les classes de la nouvelle école Simone Veil.

Argenteuil - Pôle Héloïse - enquêtes publiques, on se prépare (4)


La préoccupation environnementale, une préoccupation majeure

L’énorme majorité de la population d’Argenteuil récuse le projet « Cap Héloïse ». Les milliers de signatures réalisées en un temps limité à l’automne 2017 en ont fait la preuve.
         Aujourd’hui, les deux enquêtes publiques dont la première démarre jeudi prochain sont une nouvelle étape dans l’expression de la population.
         Ce combat a été entrepris à l’initiative de militants de différentes tendances politiques. D’autres s’y sont ralliés depuis. Mais il peut compter aussi sur l’engagement de militants du mouvement associatif. Parmi eux, il y a ceux de l’Association Val d’Oise environnement.
         Nous reproduisons in-extenso ci-dessous un article d’une de ses membres, martine LAGAIN, paru dans le numéro de novembre 2017 d’« Agora 95 », le bulletin de Val d’Oise Environnement. La lecture de cet article intitulé « Petite histoire d’une île à Argenteuil : l’île Héloïse » est indispensable pour tous ceux qui veulent comprendre les enjeux de ce qui se trame actuellement concernant la berge du fleuve dans notre ville. DM