vendredi 22 juin 2018

Trotskystes en Union soviétique sous la terreur de Staline : des traces retrouvées de ceux qui n’abdiquèrent jamais. Un article de Lutte ouvrière de cette semaine


Russie : « Les morts se mettent enfin à parler »

C’est sous ce titre qu’un quotidien russe des milieux d’affaires, Kommersant, vient d’annoncer une découverte extraordinaire. À Verkhneouralsk, dans la région séparant la Russie d’Europe de la Sibérie, les ouvriers chargés de faire des travaux dans une prison y ont mis au jour une série de documents que des militants trotskystes soviétiques avaient cachés, sous le plancher de leur cellule, dans les années 1930.
Dans cette cache on a retrouvé quarante-six documents et brochures. Tout cela écrit à la main, composé avec très peu de moyens dans un format très petit pour pouvoir être caché, et transmis. Il s’agissait de les faire passer d’un isolateur à un autre – du nom des prisons à régime renforcé où la dictature stalinienne enfermait des milliers de bolcheviks-léninistes, comme s’appelaient eux-mêmes les trotskystes – ou à l’extérieur, à des militants de l’Opposition de gauche alors encore en liberté pour peu de temps.
Dépouiller et publier tous ces documents pourrait prendre deux ans, et seule une volumineuse brochure, écrite en 1932 ou 1933 à Verkhneouralsk, a pour le moment paru sur le site de Kommersant. Elle s’intitule La situation dans le pays et les tâches des bolcheviks-léninistes. On y voit ces militants, emprisonnés depuis des années, épiés, privés de tout, de plus en plus coupés de l’extérieur et de leurs camarades – tel Trotsky que Staline avait expulsé d’Union soviétique en espérant le neutraliser – retrouver les mots, les analyses de Trotsky. Par exemple quand ils défendent l’avenir de l’État ouvrier né d’Octobre 1917, avenir que compromettent la gabegie bureaucratique, l’impréparation et la brutalité de la collectivisation stalinienne…
Alors que la classe ouvrière soviétique se trouvait sous la botte du stalinisme, qu’à l’étranger les partis sociaux-démocrates et staliniens cherchaient, chacun à sa façon, à éviter que la classe ouvrière reparte à l’assaut du pouvoir, et alors qu’en URSS nombre d’anciens opposants à Staline avaient capitulé, ces militants trotskystes ne baissaient pas les bras.
Même dans les pires conditions, ils restaient décidés à combattre à la fois le stalinisme, la bureaucratie et la domination de la bourgeoisie mondiale. Cela sous leur drapeau : celui du pouvoir de la classe ouvrière, celui de la fidélité au léninisme, à la révolution d’Octobre 1917 et à la révolution mondiale.
Staline et ses sbires se préparaient à liquider le parti de Lénine dans les procès de Moscou et à faire fusiller à la mitrailleuse, faute d’avoir pu les briser, des milliers de trotskystes regroupés dans les camps de Vorkouta, dans le Grand Nord, et de la Kolyma, dans l’Extrême-Orient sibérien. Cependant, les militants de Verkhneouralsk dont on retrouve quatre-vingt cinq ans après les écrits et la preuve de leur activité, cherchaient à maintenir jusqu’au bout le flambeau.
On voit réapparaître les noms de quelques-uns de ces militants qui allaient périr : Mikhaïl Bodrov, entré dans l’Armée rouge à dix-sept ans, fusillé à trente-cinq ans ; Gdali Milman, komsomol devenu trotskyste, fusillé à trente-et-un ans ; Barkine ; Melnaïs, etc.
Lutte ouvrière veut s’inscrire dans le fil de cette tradition communiste révolutionnaire, de la fidélité à la classe ouvrière que seul le trotskysme a su incarner au travers de ses militants, comme ceux de Verkhneouralsk, une politique authentiquement communiste, ouvrière, internationaliste, qu’ils ont défendue sous le stalinisme, quand il était « minuit dans le siècle ».
C’est en prenant exemple sur ce qu’ils ont été et en reprenant les idées du trotskysme qu’aujourd’hui, en France comme partout, les nouvelles générations pourront aller de l’avant dans la lutte pour un monde débarrassé de l’exploitation et du capitalisme.

                                                      P. L. (Lutte ouvrière n°2603)

Des dirigeants de l'Opposition de gauche autour de Léon Trotsky (Wikipédia)

jeudi 21 juin 2018

28 juin, journée interprofessionnelle de mobilisation : c’est tous ensemble qu’il faut lutter



 
Le 28 juin : c‘est tous ensemble qu’il faut lutter

Les syndicats CGT, Force ouvrière et l’Union syndicale solidaire appellent le 28 juin à une journée interprofessionnelle avec les syndicats étudiants et lycéens Unef, UNL et FIDL, en soutien « aux étudiants et aux travailleurs, actifs, chômeurs ou retraités, des secteurs publics comme privé, mobilisés pour la défense de leurs droits et l’aboutissement de leurs revendications ». Les cheminots sont appelés à faire grève ce même jour, dans le cadre de la lutte qu’ils mènent maintenant depuis trois mois.

Macron l’annonce clairement de manière cynique et provocante : c’est à tous les travailleurs qu’il veut s’attaquer. Dans la fonction publique, il est question de supprimer 120 000 postes, d’avoir recours massivement aux contractuels. Le gouvernement vient de refuser toute augmentation des salaires des fonctionnaires. Pour faire aussi les poches des travailleurs les plus pauvres, le gouvernement envisage de revoir à la baisse plusieurs allocations, voire d’en supprimer, comme l’ASS qui bénéfice aux chômeurs en fin de droits, sans parler des attaques contre le pouvoir d’achat des retraités et des projets de remise en cause des retraites.

Bien servis par Macron et son gouvernement, les actionnaires de grandes entreprises et tout ce que le pays compte de très riches, mènent ainsi la guerre contre l’ensemble du monde du travail. Alors, c’est ensemble qu’il faut se préparer à rendre les coups. Le 28 juin est l’occasion d’affirmer cette nécessité de se battre tous ensemble. Il faut faire de cette journée de protestation contre la politique anti-ouvrière du gouvernement une réussite !

                                                    Aline Rétesse (Lutte ouvrière n°2603)

Argenteuil, défense de Jean Vilar, le COMITE JEAN VILAR pique-nique


Quel avenir et quelle restauration pour L’île des Impressionnistes ?



A partir de 11 heures 30 ce samedi 23 juin square attenant à la salle Jean Vilar, le Comité Jean Vilar organise un « pique-nique » pour faire le point sur le futur de cette salle des fêtes municipale, de « L’île » et de ses berges. Comment envisager l’avenir pour cet espace vert qui garde encore un aspect de ce qu’il fut à l’époque des Impressionnistes ? Voilà ce que le Comité aimerait discuter le plus largement possible.
         Que chacun y amène ses victuailles pour ce moment de partage et d'échange !

Argenteuil, stationnement, bilan, zèle…


Le mieux est parfois vraiment l’ennemi du bien

 
Et le bilan de tout cela ?

Six mois après la « réforme » du stationnement à Argenteuil, il serait temps de faire un bilan : du côté du commerce, du stationnement, des infractions, de l’évitement du centre, de combien cela pèse en plus sur le budget des habitants, etc.
         A ce propos, il y a même du zèle. Là, où le stationnement n’est pas payant, il faut que ce zèle anti-voiture amène à formaliser sur la chaussée des places en pointillés blancs sur la chaussée, comme cela s’est fait par exemple rue de la Tour Billy près de la rue Ernestine.
         Résultat, on ne peut plus garer qu’un nombre inférieur de voitures par rapport à auparavant. Et gare à celui qui garerait au-delà de l’espace formalisé (en ne posant de problème à personne), un panneau lui indique qu’il y a risque d’enlèvement. Rien de moins.
         Pour certains, le doigt à la couture du pantalon, et au millimètre, doit s’appliquer non seulement aux individus, mais aussi à leurs véhicules !

Argenteuil : municipalité, démission d'un adjoint, nouvelle secousse en son sein


Rififi au sein de la municipalité



Le jeune, fougueux, et fringuant conseiller municipal Mickaël Camilleri, arrivé au conseil municipal en 2014 avec on ne sait quelles intentions conquérantes, vient d’annoncer qu’il le quittait. Voilà ci-dessous un extrait de sa déclaration de rupture. Elle est, si l’on peut dire, trop révélatrice de ce petit monde pour que nous ne la publions pas in-extenso.
« Je démissionne, ce jour, de mon poste d'Adjoint au Maire et de Conseiller municipal de la Ville d'Argenteuil.
Je remercie sincèrement les Argenteuillaises et Argenteuillais de m'avoir fait confiance. J'ai toujours travaillé dans leur intérêt et dans la droite ligne des valeurs qui ont forgé mon engagement politique.
Cependant, le non-respect répété de la parole donnée quant aux engagements politiques pris à mon égard et ma mise à l’écart progressive du fonctionnement municipal par le Maire en place, ajoutés à des choix politiques dont je ne partageais plus, depuis déjà quelque temps, ni les compromissions ni le management, m’ont amené à redéfinir mes priorités et à prendre, en conséquence, de nouvelles orientations de vie, tant sur un plan personnel que professionnel.
Ces nouvelles orientations m’ont trop éloigné, géographiquement, d’Argenteuil pour continuer d’assumer mon mandat dans de bonnes conditions, aussi bien pour moi que pour le service dû aux Argenteuillais.
J'adresse à mes collègues tous mes vœux de réussite dans cette fin de mandat : les Argenteuillais le méritent.
Quant à ceux qui pourraient regretter mon départ, je dirais, comme Coelho, que "la liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir" : j'ai, pour ma part, choisi de rester libre, debout et fidèle à mes valeurs. »
Amitiés militantes. »

Rapide Commentaire :

Nous avions là pourtant un membre zélé de la municipalité, toujours prêt à rajouter son grain de sel lors des conseils municipaux pour montrer qu’il était là, qu’il avait du bagout et qu’il faudrait compter sur lui !
         A la place de son lyrisme, nous préférerions que ce monsieur nous précise ses divergences sur les « des choix politiques dont je ne partageais plus, depuis déjà quelque temps, ni les compromissions ni le management ». Rien de moins, mais de quoi s’agit-il ? Sur le plan de ces « compromissions » en particulier.
         Ce monsieur Camilleri n’exposa jamais publiquement la moindre critique à l’égard de la municipalité.
         Il reste ce « non-respect répété de la parole donnée quant aux engagements politiques pris à mon égard ».
         Mais là encore de quoi s’agit-il ? Des promesses non tenues donc ? Là encore, on aimerait savoir.
         On lui a marché sur les pieds ?
         Il a des projets personnels ailleurs ? Il a fait un petit tour à Argenteuil et il s’en va ?
         En tout cas, cela est bien révélateur d’un petit monde et de pratiques à des années lumières du nôtre et des préoccupations du monde du travail. DM