samedi 27 février 2016

SNCF, le 9 mars, à la SNCF comme dans d'autres secteurs : vers la grève et les manifestations ? Un article de notre hebdomadaire sur la situation à la SNCF



SNCF : attaque en règle contre les cheminots

Alors que la ministre du Travail annonçait la réforme du Code du travail, de son côté le ministère des Transports a transmis aux syndicats un projet de décret-socle concernant la réglementation du travail dans le secteur ferroviaire : à la SNCF, comme dans toutes les entreprises privées qui gravitent autour de l’entreprise publique.
         Ce projet de décret annonce une attaque frontale contre les conditions de travail de l’ensemble des cheminots.
         En juillet prochain, l’actuelle réglementation du travail à la SNCF sera abrogée en vertu de la réforme ferroviaire, entrée en vigueur en 2014. Pour la seule SNCF, les conditions de travail des 150 000 cheminots dépendront alors d’une convention collective en cours de négociation, éventuellement complétée par un accord d’entreprise.
         Le décret-socle fixe les principales règles sociales communes au secteur ferroviaire. En fait, la principale règle que veut imposer le gouvernement est simple : allonger le temps de travail, généraliser la flexibilité, adapter la vie des travailleurs aux exigences des patrons.
         Entre autres mesures : le temps de travail annuel des roulants, qui était de 1 568 heures, passerait à 1 607 heures, soit 39 heures de plus. Par ailleurs, 11 repos seraient supprimés. La durée journalière maximum du travail augmenterait d’une heure. Le temps de conduite pourrait être de 7 heures consécutives sans pause. Pour comparaison, les routiers doivent prendre une pause minimale de 45 minutes après 4 h 30 de conduite.
         Les sédentaires ne sont pas mieux lotis, et même plus durement touchés selon leur type de travail. Le temps de travail annuel augmente, de 39 heures en travail posté et de 18 heures dans les autres cas. La perte de repos annuelle varie entre 3 et 21 repos.
         Pour tous les travailleurs du rail, roulants et sédentaires, la journée de travail peut être allongée de 2 heures sans qu’ils puissent refuser. Les cheminots seront informés de leur calendrier de travail au plus tard 24 heures avant la prise de service et leur horaire de travail peut être modifié une heure avant la prise de poste. La notion de roulements et de grilles de travail préétablies et négociées disparait. Il faut être corvéable à merci !
         Pour tous les cheminots, alors qu’annuellement 52 repos doubles (deux jours consécutifs) étaient garantis, ainsi que 12 week-ends et 22 dimanches, plus aucun ne l’est.
         La direction tente de minimiser l’impact de ce décret-socle en prétendant qu’il sera complété par la convention collective et un accord d’entreprise, censés être plus favorables. Comme si le patronat allait redonner ce que le gouvernement vient de lui offrir ! D’ailleurs, la branche ferroviaire du Medef, l’UTP, déclare ne pas avoir de mandat pour négocier une convention collective ! De son côté, le gouvernement insiste et a déjà déclaré qu’en l’absence d’accord c’est le décret-socle qui s’appliquerait.
         Face à cette attaque de front de l’ensemble des travailleurs du rail, une riposte générale apparaît indispensable à l’échelle de tout le pays. Pour l’instant, les fédérations syndicales s’orientent vers une journée d’action le 9 mars, en espérant que les représentants patronaux voudront bien négocier. Mais les cheminots, du public comme du privé, n’ont rien à attendre des négociations. En publiant son décret-socle, le gouvernement a d’ailleurs été clair sur l’objectif qu’il poursuit, en accord avec la direction de la SNCF et les patrons privés du ferroviaire.
         Contre les reculs programmés, à la SNCF comme dans l’ensemble des entreprises, avec la mise  en pièces du Code du travail  organisée par le gouvernement plus que jamais, la seule arme des travailleurs, c’est la grève !
                                                        Christian BERNAC

Après l’échec des négociations de ce vendredi 26 février, les fédérations CGT, Sud-rail et UNSA appelleraient à la grève pour le mercredi 9 mars. La CFDT doit se décider lundi.

vendredi 26 février 2016

Loi El khomri : une riposte déterminée, massive, rapide nécessaire



Réforme du Code du travail     :    rien à négocier, tout à rejeter !

« Élaboré sans réelle concertation », c’est un des principaux reproches que les centrales syndicales ont fait au projet de loi El Khomri, dans la déclaration commune rédigée lors de leur rencontre au siège de la CGT à Montreuil, le 23 février dans la soirée.
         « Les organisations syndicales ne sont pas satisfaites de ce projet, peut-on lire, et demandent le retrait de la barémisation des indemnités prudhomales dues en cas de licenciement abusif et des mesures qui accroissent le pouvoir unilatéral des employeurs ». C’est uniquement sur ce point, que les représentants des neuf syndicats dont trois organisations d’étudiants et de lycéens sont en accord, alors que toutes les mesures contenues dans le projet de loi sont à rejeter car elles accroissent le pouvoir absolu des patrons, selon leurs besoins… de profits.
         Deux directions syndicales, celles de la CGT et de FO, s’expriment pour le retrait pur et simple du projet de loi. Laurent Berger, pour la CFDT, lui, « ne crie pas au loup sur toutes les dispositions » car, dit-il, « il n’est pas question de s’opposer au renforcement de la négociation contenu dans ce texte ». Mais quel « renforcement de la négociation » ? Au contraire de ce qu’affirme le leader de la CFDT, un des aspects marquants dans l’attitude du gouvernement, c’est justement sa volonté de marginaliser les syndicats. Philippe Martinez de la CGT le déplore d’ailleurs : « Nous n’avons vu la ministre que deux heures et avons pris connaissance du texte dans la presse », et Jean-Claude Mailly, de FO, reproche à la ministre de chercher dans le texte à court-circuiter les syndicats, en proposant de recourir au référendum dans l’entreprise, pour des accords maison, à l’initiative de syndicats minoritaires et sous pression patronale.
         Il n’y a strictement rien à prendre dans le projet de loi sur la réforme du Code du travail. Aucun rééquilibrage n’est possible. Tout est à rejeter car cette loi, dans ses moindres détails, s’en prend aux travailleurs, avec ou sans emploi, et aux jeunes dont la précarité est le quotidien. Elle constitue un cadeau, un de plus, aux patrons.
         Malgré l’attente de nombreux militants qui, dans les entreprises, pourraient espérer une riposte immédiate, les centrales se limitent pour l’instant à prévoir une prochaine rencontre le 3 mars. Mailly, pour FO, évoque la grève, d’autres hésitent ou ne veulent pas affronter le gouvernement, espérant que des miettes tomberont de la table des négociations.
         Pourtant, une réponse déterminée, massive et rapide du monde du travail est une nécessité, face à un gouvernement et à un patronat qui, eux, n’hésitent pas, et veulent aller au bout de leur projet scélérat.

                                              Viviane LAFONT


"Sainte tunique", coiffe : la "laïcité" à la mode d'Argenteuil



La coiffe certes, mais la tunique, non ?

L’ancien maire d’Argenteuil qui s’active à tirer à bras raccourci contre le monde du travail veut jouer les progressistes sur le terrain de la « laïcité ». Il tenait réunion sur le sujet ce lundi à Argenteuil. A cette occasion, le fait qu’une élue de la municipalité LR d’Argenteuil porte un voile lors des conseils municipaux, qui avait déjà fait polémique aux lendemains des élections municipales, vient de ressurgir dans les médias.
         Avec son style fleuri habituel, l’ancien maire et actuel député confirme : «C'est symptomatique de comment la droite locale essaye d'envoyer un message à la communauté musulmane d'Argenteuil. Cela fait partie de la construction communautariste de la politique de Georges Mothron. Les Argenteuillais ont peut-être été dupes au moment des élections, surtout de la part de quelqu'un qui vient de la droite populaire, la droite saucisson et vin rouge. » (sic)
         Pourtant, sur le terrain du clientélisme et du communautarisme, musulman et chrétien, il s’est tout de même fait une belle réputation locale en la matière faisant de multiples gestes gracieux à l’égard de ces communautés durant les six ans de son mandat.
         Et l’actualité d’Argenteuil pourrait lui offrir bien d’autres sujets sur ce thème. Loin de la coiffe de cette dame que le maire actuel a certes mise dans une situation délicate, le foin local et les préoccupations municipales orchestrées autour de la fausse tunique de JC ne mériteraient-ils de la part de M. Doucet une attention et une dénonciation bien plus méritée ?