lundi 1 juin 2015

Finances locales : les défendre, c'est s'attaquer au capitalisme



Hollande et Valls, des intermédiaires consentants et actifs de leur classe

Plusieurs maires de droite du Val d’Oise partent en guerre contre la baisse des dotations de l’Etat.
Celle-ci ne date pas d’hier. A l’époque de Sarkozy, ces baisses se portaient déjà bien aux dépens des finances municipales et autres. Elles s’accélèrent seulement ces dernières années. Ainsi, elles ont eu pour conséquence, ces deux dernières années, une réduction de 12% (4 milliards d’euros) des investissements des communes, remettant en cause par exemple les mises aux normes des équipements scolaires ou sportifs, un exemple parmi d’autres.
         Mais pour être crédibles sur ce plan, ces édiles devraient dénoncer deux choses. L’une qui concerne les finances publiques : Hollande ne peut pas donner des milliards au grand patronat sous prétexte de « compétitivité » et autres balivernes, et ne pas restreindre les subventions aux collectivités territoriales ! La seconde, il y a une autre raison à l’assèchement des finances locales : le pompage de grande ampleur opéré par le système bancaire et financier qui fait peser sa dictature sur la société… et sur les communes.




Ali Ziri, Clichy-sous-bois : sous prétexte de ne pas faire le procès de la police, pas de justice du tout ? L'information du Collectif Ali Ziri et un article de notre hebdomadaire sur le drame de Clichy-sous-bois








Un article de notre hebdomadaire de la semaine passée



Clichy-sous-Bois : un drame sans coupable ?

Le tribunal correctionnel de Rennes a prononcé lundi 18 mai la relaxe définitive des deux policiers poursuivis dans le drame de Clichy-sous-Bois d’octobre 2005. Deux adolescents de 15 et 17 ans avaient alors été électrocutés dans un transformateur EDF où ils s’étaient réfugiés pour échapper à la police. Un troisième jeune avait été très grièvement brûlé. Près de dix ans après, la justice a relaxé ces deux policiers poursuivis pour non-assistance à personnes en danger.
À l’époque, l’indignation soulevée par ce drame avait mis les banlieues du pays en ébullition pendant trois semaines et Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait eu recours à l’état d’urgence pour mettre fin aux émeutes. Mais il n’avait pas pu empêcher que deux policiers soient renvoyés devant la justice, l’un qui était sur les lieux du drame et une autre qui, depuis le commissariat de Livry-Gargan, recevait les appels radio des patrouilles sur place. D’abord jugée en Seine-Saint-Denis, au tribunal de Bobigny, l’affaire a été délocalisée à Rennes, pour que la justice puisse faire son travail en toute sérénité, paraît-il.
Mais, pas plus à Rennes qu’à Bobigny, la non -assistance à personne en danger n’a été reconnue, le souci principal des juges étant, comme le disait le président du tribunal de Rennes à l’occasion d’un procès, de « ne pas faire le procès de la police nationale, des émeutes qui ont secoué la France ou des interventions politiques des uns et des autres ». Les magistrats qui viennent de décider la relaxe définitive ont repris les mêmes arguments et décidé que les deux policiers n’avaient aucune responsabilité dans le drame. La policière en poste au commissariat ne connaissait pas la ville et ignorait l’existence d’un site EDF. Quant au policier sur place, qui avait dit à la radio « S’ils rentrent (dans le transformateur), je ne donne pas cher de leur peau », il n’aurait pas su que les jeunes étaient déjà entrés sur le site EDF… puisqu’il utilisait le conditionnel « si » !
À l’annonce de ce jugement honteux, des cris de colère ont éclaté dans la salle, les familles dénonçant « dix ans d’impunité policière », « on ne pardonne pas » et « honte à vous ». À l’époque des faits, Sarkozy avait affirmé que toute la vérité serait faite. Dix ans après, la justice a choisi de blanchir, même contre toute évidence, les policiers. Pour « ne pas faire le procès de la police nationale », il n’y aura pas de procès tout court.

Cédric DUVAL