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samedi 13 août 2022

Bonnes lectures de l’été (12) : Le fracas du temps. Chaque jour un livre parmi mes bonnes lectures de cette année 2021-2022

Le fracas du temps, Julian Barnes, Folio

 


 

Un livre de l’auteur britannique sur Chostakovitch, un des plus grands compositeurs du XXème siècle. Mais on est en Union soviétique sous Staline, et ce dernier fait la pluie et le beau temps y compris sur le terrain artistique. Suite à une représentation de son opéra "Lady Machbeth de Mtsensk" à Moscou auquel assiste Staline, Chostakovitch tombe en disgrâce.  Un article dans la Pravda, quelques jours plus tard porte le coup de grâce au jeune Chostakovitch... Que faire, résister, se battre, ou s’incliner ?  Dur voire impossible de résister seul et de se battre dans cet univers totalitaire, le compositeur s’incline, attendant des jours meilleurs si on peut même imaginer qu’ils arrivent un jour. Nous sommes dans les années 1930, ces temps de l’effroyable répression stalinienne à l’encontre de tout ce qui déplaît au seigneur et maître, qui que l’on soit. Et la grande question est : serais-je arrêté cette nuit ou la suivante ? Mieux vaut que la valise soit prête et attendre devant l’ascenseur pour ne pas déranger la maisonnée.

         Lui sera épargné, quand des milliers d’autres artistes seront arrêtés et fusillés, ou envoyés au Goulag. En tout cas il se pliera à leurs exigences en composant des musiques selon leurs directives pour être le Chostakovitch de leurs désirs, selon leurs politiques. Dans les systèmes totalitaires, il n’y a pas de place pour le libre choix, même pour la liberté intérieure.

         C’est vrai pour tous les individus, mais c’est particulièrement vrai pour les artistes et les intellectuels qui ont besoin d’une liberté totale pour créer. Voilà un point qui distinguait avec bonheur Léon Trotsky de Staline.

jeudi 30 décembre 2021

Russie, Memorial International : le régime policier à l’œuvre

 

La répression de plus en plus ouverte contre toute opposition

 

 


L’ONG russe Memorial International, fondée en 1989 pour faire la lumière sur les victimes du stalinisme, a été dissoute par les autorités russes après des années de harcèlement, d’amendes et de procès. Un de ses principaux animateurs, spécialiste de l’histoire du goulag, vient d’être condamné à treize ans de colonie pénitentiaire à régime sévère. Le Centre de défense des droits humains, fondé par Mémorial, qui a dénoncé les crimes du régime de Poutine, notamment lors des guerres de Tchétchénie, et des mercenaires du groupe Wagner en Syrie, est aussi menacé.

Pas sûr que la répression de plus en plus ouverte exercée par la dictature de Poutine contre toute opposition suffise à faire taire le mécontentement, tant les conditions de vie se dégradent en Russie.

vendredi 27 août 2021

Argenteuil comme ailleurs, la difficulté de reconstruire un parti communiste révolutionnaire des travailleurs (3)

 

Le stalinisme, le grand fossoyeur du mouvement ouvrier

 

Léon Trotsky et sa compagne Natalia Sedova

Alors que la dégénérescence de l’Union soviétique s’activait, une large partie des cadres les plus anciens du parti communiste, mais aussi des jeunes, gardèrent leurs idéaux, et il faudra des années pour que l’État dictatorial développé dès la fin des années 1920 brise nombre d’entre eux. Mais une fraction notable de militants survécut dans ce qui allait être appelé le « Goulag » et y garda s convictions jusqu’au bout. Trotsky n’allait pas connaître ni leur sort ni les Procès des années 1936-1937. S’il fut expulsé d’Union soviétique en 1929, il allait être assassiné par les sbires de Staline en août 1940, au Mexique, le seul pays qui ait accepté de lui donner refuge.

         Staline transforma la Troisième internationale créée en 1919 pour aider à la construction de partis communistes révolutionnaires partout dans le monde en agence au service de la bureaucratie soviétique. Les dirigeants furent sélectionnés sur cette base. La masse des militants qui avaient rejoints ces jeunes PC furent ébranlés, et pour nombre d’entre eux abandonnèrent le combat. Staline joua sur le prestige de la Révolution d’Octobre parmi les militants qui restèrent, et sur les moyens matériels pour sélectionner et asservir les nouveaux cadres de ces partis.

         Le stalinisme fut une gigantesque catastrophe pour le mouvement ouvrier, la seconde après le ralliement d’une part importante de la Social-démocratie à la guerre impérialiste en juillet-août 1914.

         L’Union soviétique bureaucratisée et les partis communistes stalinisés ont conduit à l’éclatement de la première en 1990, et à la liquéfaction progressive sinon la disparition totale de nombre de partis communistes. Le PCF n’échappe pas à cette trajectoire.

         Léon Trotsky se retrouva isolé physiquement de ses camarades de l’Opposition de Gauche d’URSS. Certains cadres, peu nombreux, des jeunes partis communistes le rejoignirent. D’autres, d’accord avec lui, abandonnèrent l’activité militante. Dans la difficulté, surtout avec des jeunes sans expérience politique, ces idées tentèrent d’exister dans un certain nombre de pays. Elles poursuivaient celle d’un mouvement ouvrier que le réformisme et le stalinisme avaient en quinze ans largement décapité.

         Nous avons aujourd’hui le legs d’un nombre important d’écrits de Trotsky portant en particulier sur la dégénérescence de l’Union soviétique, du fascisme, des évènements révolutionnaires de France et d’Espagne, et de la marche à la guerre.

Car le retard de la révolution mondiale et la survie du capitalisme conduisirent à la barbarie de la Seconde guerre impérialiste mondiale.

Mais ceux qui se gaussent aujourd’hui sur notre faiblesse, connaissent-ils cette histoire ?… (Demain les militants trotskystes d’hier à aujourd’hui) DM