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mercredi 5 octobre 2022

Argenteuil, livraisons, un phénomène bien problématique

Pour livrer ces courses, des courses à gros problèmes

 

 

Cela faisait longtemps que je voulais écrire une brève sur le sujet, mais un lecteur m’a coupé l’herbe sous les pieds en m’indiquant qu’un camion ou une camionnette bloquait l’avenue Jean Jaurès et que ça serait bien de parler du problème récurrent des véhicules de livraison garés au petit bonheur et aux dépens de la circulation, des sorties de parkings, etc. Je m’y mets donc.

         La livraison massive par camionnette est un phénomène récent qui a accompagné l’essor du commerce via internet. On imagine mal pouvoir revenir en arrière. Mais le problème est que les grandes enseignes du secteur se déchargent sur des livreurs pour lesquels elles n’ont aucune responsabilité et qui sont payés à la course, c’est-à-dire au lance-pierre.

         Pour obtenir un petit salaire, il faut donc courir, se garer au plus près, quitte à se garer très mal et bloquer la circulation.

         Aider à l’organisation de ces livreurs et à leurs luttes pour l’amélioration de leurs conditions de travail est bien sûr dans les têtes des vrais militants.

         Quant aux municipalités, elles devraient déjà prévoir au moins un espace de parking de livraison voire bien davantage dans les longues artères. DM

 

samedi 13 février 2021

Argenteuil, malbouffe, inertie sociétale et municipale

 

Les habitudes alimentaires révélatrices des inégalités sociales et de l’abandon des quartiers populaires

 


L’ouverture il y a quelques jours sur l’avenue Gabriel Péri d’une nouvelle boutique-« fast-food » vendant des « burgers » pas chers a entraîné de nombreuses réactions de protestation contre l’aggravation de problèmes de circulation routière sur une voie déjà difficile, mais surtout contre la tendance à la « kébabisation » des commerces du centre-ville. Cela s’aggravant alors que d’autres commerces s’adressant à d’autres habitants peu friands de « burgers » disparaissent. Lire à ce propos ce que nous écrivions hier à propos de la fermeture de la boutique « Nicolas ».

         Cette situation amène à réfléchir à différents niveaux.

         Il y a celui de l’évolution des goûts et des habitudes alimentaires. La jeunesse actuelle en général est plus attirée par la cuisine « fast-food » que par le pot-au-feu. Au-delà du problème de goûts différents, c’est certes un problème de santé publique. Les victimes de la « malbouffe » seraient en nombre plus important que celles dues au tabagisme. Et que fait l’École pour l’éducation de tous sur ce plan ? Le site internet de la Ville a beau régulièrement parler de la nécessité de la lutte contre l’obésité, les actes ne suivent guère.

         Sur ce plan, la responsabilité des collectivités locales est majeure. Le collège et le lycée pourraient être des moments de cette éducation alimentaire nécessaire, d’autant plus qu’il y a des établissements scolaires où ce sujet est au cœur des préoccupations. Je pense au lycée Georges Braque de la Ville. Mais la remise au privé d’une partie de la restauration scolaire du secondaire ne va, en revanche, pas dans le bon sens. Et n’oublions pas que les jeunes d’aujourd’hui sont les enfants des deux générations précédentes déjà éduquées aux enseignes de fast-food.

         À Argenteuil, ce que nous reprochons à la municipalité, c’est que cette question n’est ni au cœur de sa réflexion ni au centre de ses actes.

         Elle nous parle de sa volonté de redynamiser le commerce local. Soit, mais jusqu’à présent aucune réflexion n’a été menée publiquement sur le sujet qui nous intéresse présentement : quelle ville commerciale nous voulons ? Quelle ville de la diversité alimentaire ? Qu’en est-il localement du drame de la malbouffe ?

         Avec AB-Habitat qui dispose aussi de coques commerciales, la municipalité a le pouvoir de permettre l’ouverture de tel ou tel commerce, de l’encourager en particulier. La réalité de son action est loin des problèmes que nous soumettons ici.

         Ce ne sont pas les initiateurs de ces commerces décriés qui sont à blâmer, et encore moins les consommateurs. Le premier coupable est un environnement social et politique que ces problèmes n’intéressent pas vraiment. Il est vrai qu’ils concernent notre classe et ses différentes fractions, de génération, ou d’origine.

         Pour terminer, il m’est arrivé de manger un bon « burger-maison » avec de la bonne viande, dans le seul restaurant du centre-ville s’adressant à toutes les clientèles et à tous les goûts. Mais il fallait y mettre le prix. Certes, il était servi à table. Mais entre 15 ou 16 euros et les 2 ou 2,40 euros pour un « burger », il y a une sacrée différence… sociale de revenus.

         Vive la bonne alimentation pour tous ! Vive les salaires qui la permettent ! Que vive demain une société vraiment soucieuse de la santé de tous ! DM (demain, retour sur la question des transports et du « covoiturage »)