Le député à la recherche d’une notoriété
Quand on a suivi la vie
municipale à Argenteuil sous le mandat du précédent maire, l’actuel député de
la circonscription, P. Doucet, cela fait tout drôle de voir comment celui-ci
tente d’augmenter sa notoriété en étant le « monsieur laïcité » du
PS.
La
laïcité de la loi de 1905 se résumait à deux points essentiels : la
liberté absolue de « conscience » et la « séparation de l’Eglise
et de l’Etat » marqué en particulier par la fin de l’aide matérielle de l’Etat
à l’Eglise catholique.
Affirmer
ce dernier point, c’est voir les reculs qui ont été opérés par l’Etat depuis
1905, en particulier au profit de l’influence de cette Eglise catholique à
travers une aide matérielle à l’enseignement privé dont elle est le principal
bénéficiaire et qui n’a pas cessé de croître depuis les années 1950.
Les
Argenteuillais ont vu, de 2008 à 2014, le maire d’alors participer à ces
reculs, à travers de nombreuses décisions municipales favorables aux « Eglises »
et autres communautés religieuses.
Alors,
le nouveau projet de campagne de P. Doucet a de quoi nous faire sourire.
Mais
venons-en aux trois points de celle-ci, tels qu’il vient de les définir dans
une tribune de l’hebdomadaire Marianne.
M.
« L » comme laïcité propose d’étendre le droit au blasphème en
Alsace-Lorraine et l’adoption d’une « grand charte de la laïcité »
affirmant également, au-delà des grands principes, l’égalité des sexes et le
principe de mixité, et l’interdiction à tout maire de s’opposer à la
construction d’un édifice religieux. Pour cela, P Doucet en appelle à « une mobilisation citoyenne ».
Si
l’on ne peut qu’être d’accord avec les principes que nous évoquons ci-dessus,
on se demande bien pourquoi il cantonne sa revendication concernant l’Alsace-Lorraine
au « droit au blasphème ». Comme s’il ne s’agissait pas purement et
simplement d’abroger l’ensemble de la situation particulière des départements
alsaciens et de la Moselle, toujours sous le statut napoléonien.
Quant
à la mobilisation citoyenne pour la laïcité, elle donnera peut-être du grain
moudre pour l’agitation du PS, tentant de cette façon de faire oublier une
politique au service direct des possédants et de la finance, une politique dont
P. Doucet est un des plus fervents défenseurs.
La
priorité des priorités pour les travailleurs est en revanche de se concentrer
autour du combat pour inverser le rapport de force entre la classe qui les
exploite et le monde du travail, et de reprendre le chemin de grandes luttes.