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dimanche 3 mars 2024

Mayotte : Dérives à gauche. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

Dérives à gauche

28 Février 2024

Depuis l’installation des barrages, quand les représentants de la gauche ou des syndicats de Mayotte s’expriment, ils reprennent le discours des Forces vives, contre l’insécurité mais aussi contre les étrangers comoriens ou africains.

Interviewée sur Mayotte 1ère, Yasmina Aouny, ancienne candidate LFI, a utilisé trois fois le mot « terroristes » pour désigner les gangs de délinquants qui rançonnent la population, avant de dénoncer l’occupation du stade de Cavani par des réfugiés africains. Dans une interview à L’Humanité, Haoussi Boinahedja, secrétaire général de la CGT Mayotte, a dénoncé « une immigration d’appropriation, car l’État comorien revendique notre territoire ».

Bien sûr, la situation d’insécurité et de violence subie par la population mahoraise, à commencer par les classes populaires, est bien réelle et ne cesse de s’aggraver. La pauvreté qui touche 75 % de la population, le chômage massif et la présence de quelques dizaines de milliers d’enfants et de jeunes Comoriens livrés à eux-mêmes, parce que leurs parents ont été expulsés, alimentent les gangs, les vols et les agressions, y compris contre des écoles.

Cette situation insupportable est d’abord la responsabilité de l’État français, qui maintient Mayotte dans un état de sous-développement. Le secrétaire de la CGT le dit lui-même clairement : « Le smic mahorais est inférieur de 25 % par rapport au smic national ; le montant moyen de la retraite s’élève à 278 euros ; celui du RSA reste inférieur de moitié au RSA national. » C’est aussi l’État français qui bloque à Mayotte des dizaines de milliers de migrants ayant obtenu un titre de séjour « territorialisé », c’est-à-dire leur interdisant de partir à La Réunion ou en métropole. Ce titre doit être renouvelé chaque année contre un timbre fiscal qui coûte 300 euros, une somme importante à Mayotte.

Les habitants de Mayotte, transformé en département français en 2011 sans en avoir la totalité des droits et surtout sans moyens, ont donc bien raison de se sentir méprisés par l’État. La représentante LFI ou le secrétaire de la CGT dénoncent à juste titre cette situation. Mais quand ils reprennent à leur compte les propos xénophobes de l’extrême droite et la propagande anti-Comores des notables mahorais qui ont lié leur sort à la bourgeoisie française, ils sèment un poison mortel parmi les classes pauvres. Ils apportent la caution de leurs organisations, supposées progressistes, à une campagne xénophobe.

L’État français a manœu­vré il y a quarante ans pour séparer Mayotte du reste de l’archipel des Comores, introduisant une frontière au sein du même peuple. Il porte une grande responsabilité dans les guerres en Afrique qui poussent des femmes et des hommes à chercher un exil à Mayotte ou ailleurs. Ces migrants ne sont en rien responsables du chaos. En faire des boucs émissaires n’améliorera pas le sort des travailleurs mahorais.

Un militant qui ne garde pas cette boussole de classe ne peut défendre les intérêts des travailleurs. Les travailleurs et les pauvres de Mayotte ont tout à perdre s’ils s’alignent derrière des Forces vives dominées par les notables et gangrenées par l’extrême droite.

                                               Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2900)

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Aujourd’hui dimanche 3 mars, de 10 h15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;

-et de 11 h. à midi marché Héloïse ;

-Lundi 4 mars : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mercredi 6 mars : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

 

Réservez votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

 

 

lundi 26 février 2024

Argenteuil, la cérémonie d’hier à la mémoire de Rino Della Negra : de la mémoire, mais aussi de l’électoralisme

Le bal des hypocrites

 

 

La cérémonie commémorative de la mort de Rino Della Negra, jeune militant-FTP-MOI originaire d’Argenteuil, fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944, a connu une assistance plus nombreuse à Argenteuil cette année.

         Cela aura été une satisfaction pour Viviane Colombier et ses amis du PCF du quartier de la Colonie qui, depuis longtemps, dans l’indifférence générale, entreprirent de célébrer la mort de ce jeune du quartier Mazagran «des Italiens », qui, pour le moins lutta contre l’occupation allemande sur la base d’un engagement antifasciste, et le paya du prix de sa vie.

         Certes le maire d’Argenteuil n’était pas présent, tout comme le Sous-préfet, mais l’un et l’autre ont fait parvenir pour la première fois cette année une gerbe de fleurs. Ils ne pouvaient faire moins sans doute quelques jours après l’hommage intéressé de Macron au Groupe Manouchian des FTP-MOI.

         Quant à la « gauche », elle était très nombreuse hier matin devant la stèle dédiée à Rino Della Negra. Pour certains, c’est un engagement ancien de se retrouver aux côtés de la famille chaque année. Pour d’autres, il est nouveau.

         Les discours des orateurs du PCF ou de la France insoumise ont été sans surprise à la gloire de la politique nationaliste du PCF de l’époque qui, dans les faits, contribua à aider De Gaulle à restaurer sans encombre l’État de la bourgeoisie lors de la Libération.

         Les prochaines élections municipales de 2026 étaient dans l’air. Les prétendants commencent à se marquer à la culotte. Parmi eux, l’ancien maire d’Argenteuil qui pour clore son discours a appelé de ses vœux un nouveau « front populaire » !        

         Nous espérons que demain, la jeunesse s’emparera de cet engagement et de cet héroïsme dont Rino, ses camarades, mais aussi des militants trotskystes firent preuve, mais pour ces derniers avec de toutes autres perspectives. Aujourd’hui, face au chaos du monde capitaliste actuel, la seule politique qui devra l’inspirer est celle de l’union des travailleurs d’Europe et du monde, seule perspective capable de donner une issue à la catastrophe du capitalisme. DM

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

- Aujourd’hui lundi 26 février : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mardi 27 février, de 17 h30 à 18 h.30, centre Cl de Joliot-Curie ;

-Mercredi 28 février : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 


 

Réservez votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.