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dimanche 17 mars 2024

Haïti : guerre des gangs et manœuvres américaines

Haïti : guerre des gangs et manœuvres américaines

13 Mars 2024

Le 11 mars, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken s’est déplacé à la Jamaïque pour une réunion consacrée à Haïti. Le lendemain, Ariel Henry, Premier ministre dont le départ était exigé par le principal chef des gangs haïtiens, démissionnait.

La démission « encouragée » d’Ariel Henry, chef d’État de fait depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021, fait partie des manœuvres américaines pour tenter de restaurer un pouvoir central à la tête d’Haïti, livré à une violente guerre des gangs pour le contrôle du pays.

Mois après mois, ces bandes armées ont étendu leur emprise et affermi leur pouvoir. Non contentes de couper les routes pour rançonner les travailleurs contraints d’aller gagner leur pain, de taxer les entreprises petites ou grandes, de kidnapper ou d’abattre n’importe qui dans la rue, elles ont attaqué des commissariats, puis vidé les prisons. Le 29 février, au prix de destructions considérables, les gangs ont pris pour cible l’aéroport de Port-au-Prince, les derniers bâtiments officiels, ceux des ONG et les ambassades occidentales.

Tant que les meurtres, les viols, la famine touchaient la majorité pauvre du pays, ceux qui ne peuvent ni s’exiler ni se barricader derrière des barbelés, les bourgeois haïtiens comme les dirigeants occidentaux ont toléré ces gangs. Beaucoup parmi les chefs de gang sont leurs anciens hommes de main qui réprimaient les grèves ou les manifestations d’ouvriers, faisaient le coup de poing contre des étudiants ou des opposants, au service de tel ou tel responsable politique. D’autres, comme Jimmy Chérizier dit Barbecue ou Guy Philippe, en rivalité pour le pouvoir, sont d’anciens gradés de la police ayant basculé dans le trafic de drogue. Nommées selon les périodes Macoutes, Chimères ou d’autres noms poétiques, ces bandes armées ont permis à la bourgeoisie, locale ou plus lointaine, de tirer pendant des décennies du profit de l’exploitation des travailleurs haïtiens sous-payés.

Aujourd’hui, ces chiens de guerre mordent leurs maîtres et exigent tout le pouvoir. Le dénommé Barbecue a réussi à s’imposer comme le chef du G9, un regroupement de gangs qui contrôle presque toute la capitale. Il est en rivalité pour le pouvoir avec Guy Philippe, ex-membre des forces spéciales formées en Équateur, ex-commissaire de police, ex-sénateur, ex-détenu aux États-Unis pour trafic de drogue, libéré et rentré récemment en Haïti. Ces deux gangsters, qui se proclament désormais « combattants de la liberté », ont formé un « Conseil révolutionnaire » présidé par Guy Philippe. L’enjeu de leurs dernières attaques est de faire reconnaître par les dirigeants américains leur « Conseil » comme le pouvoir de transition officiel.

La démission d’Ariel  Henry valide cette possibilité. Sans rire, le chef d’État du Guyana, qui préside la Communauté des Caraïbes, a déclaré que cette démission « ouvrait la voie à une transition pacifique (!) du pouvoir, à un plan d’action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables ». Les conseillers américains réussiront-ils à travestir le « Conseil révolutionnaire » de Guy Philippe et Barbecue en un « Conseil de transition comprenant un vaste panel de la société civile haïtienne », comme annoncé à la sortie de la réunion en Jamaïque ? Les 133 millions de dollars que Blinken vient de promettre pour « résoudre la crise » satisferont-ils ces candidats au pouvoir ? Dans le chaos d’Haïti, il s’agirait de plaquer un semblant de façade démocratique sur une situation qui est de fait une dictature des gangs.

Quelle que soit la suite de ces manœuvres sordides, les travailleurs et les classes pauvres d’Haïti savent, pour l’avoir vécu bien des fois, qu’elles n’ont rien à en attendre.

                                                      Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2902)

 

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Aujourd’hui dimanche 17 mars, de 10 h15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;

-et de 11 h. à midi marché Héloïse ;

-Lundi 18 mars : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mercredi 20 mars : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 


 

Réservez votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

 

samedi 16 mars 2024

Macron : marche à la guerre

 

L’aide au peuple ukrainien, un prétexte

 

 

Maniant la propagande guerrière, Macron s'est à nouveau présenté à la télévision en chef de file européen prêt à envoyer un jour des troupes en Ukraine. Il a évoqué également les milliards qui doivent être consacrés à l'armement et à la transformation de l'économie en vue des guerres ; c'est-à-dire donnés aux capitalistes et pris sur ce qui est utile aux classes populaires.

         Prétextant l'aide au peuple ukrainien et la lutte contre la dictature de Poutine, l'attitude des grandes puissances impérialiste et de l'OTAN a pour moteur la domination économique et politique de l'Europe orientale. Dans cette perspective, le rôle dévolu aux politiciens comme Macron consiste à brandir l'idée de patrie à défendre pour faire accepter la guerre ; et donc, comme le disait Anatole France, de mourir pour les profits des industriels.

mardi 5 mars 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 4 mars 2024

Pas un sou, pas un homme pour les guerres de Macron et Biden !

4 mars 2024

Après s’être distingué au début de la guerre en disant « qu’il ne fallait pas humilier la Russie », Macron a cette fois surpris son monde en affirmant ne « pas exclure l’envoi de troupes en Ukraine ».

Cette sortie belliqueuse a tout de suite été désavouée par tous les chefs d’État occidentaux, et Macron a rétropédalé : il ne parlait pas de troupes combattantes, mais de troupes d’appui logistique…

Si Macron se spécialise dans le rôle du bouffon, la situation, elle, est à prendre au sérieux. Envoyer des troupes combattantes est, bien sûr, une option de l’état-major de l’Otan. Elle n’est peut-être pas encore d’actualité, mais elle est étudiée et préparée et ce sont les États-Unis qui décideront.

Car la guerre est là et bien là ! Contrairement aux dénégations officielles, les États-Unis et, derrière eux, la France et les États européens font la guerre à la Russie. Il y a une répartition des rôles : l’Ukraine fournit la chair à canon, et les puissances impérialistes occidentales, les armes.

Après avoir expliqué qu’elles ne livreraient que des armes dites défensives pour ne pas être considérés comme « cobelligérantes », elles acheminent aujourd’hui des tanks, des missiles à longue portée et des avions de combat F16.  

En France, les entreprises d’armement montent en charge pour approvisionner le front ukrainien en obus, blindés, canons Caesar... Accusé de ne pas en faire assez par le chancelier allemand, qui a engagé son pays à hauteur de 17 milliards d’euros, Macron vient de promettre trois milliards d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine.

Quant aux militaires occidentaux, ils sont présents depuis un bout de temps sur le sol ukrainien ! L’existence de douze bases secrètes de la CIA, actives depuis 2014 à la frontière russe, vient d’être révélée. Et c’est un secret de polichinelle que des instructeurs militaires de l’Otan, français compris, s’y activent pour livrer le matériel militaire et former des soldats ukrainiens.

Alors, oui, les dirigeants occidentaux mènent déjà cette guerre et ils nous y entraînent chaque jour davantage. Si les États-Unis le décidaient, tous leurs alliés, France comprise, y enverraient des troupes. Et dans ce cas, le gouvernement ne se gênerait pas pour procéder à une mobilisation générale, comme cela se fait en Ukraine.

« Il faut arrêter le dictateur Poutine qui veut envahir l’Europe », « Il faut suivre l’exemple des soldats ukrainiens et de leur famille et être prêts aux sacrifices », nous dit-on. Et comme l’a demandé Macron, l’Éducation nationale et l’armée vont se charger de renforcer l’esprit patriotique de la jeunesse au travers de l’éducation civique et du Service national universel (SNU).  

Face à ce bourrage de crâne, gardons en tête la phrase prononcée par Anatole France au lendemain de la Première Guerre mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels. »

Toutes les guerres que nos gouvernants désignent comme des guerres justes cachent des rivalités de pouvoir pour le partage des richesses. L’Ukraine est certes une proie pour Poutine et les oligarques russes. Mais elle l’est aussi pour ses propres oligarques et surtout pour les capitalistes occidentaux qui, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, y placent leurs capitaux afin d’en exploiter les terres et la main-d’œuvre.

Le flot de milliards que les puissances impérialistes déversent dans cette guerre fait le bonheur de leurs marchands d’armes, et ici des Dassault, Safran, Thales, Nexter… Mais c’est aussi un placement qui rapportera gros, demain, aux multinationales comme Nestlé, Bayer, Vinci...

Poutine est un dictateur qui écrase son propre peuple sous un talon de fer. Mais les puissances occidentales ne sont pas les blanches colombes qu’elles prétendent être. Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza, où elles laissent, depuis cinq mois, leur allié israélien massacrer et affamer les Palestiniens, le démontre une fois de plus.

Biden et Macron parlent des droits des peuples quand ça les arrange ! S’il leur faut s’acoquiner avec les pires régimes, comme aujourd'hui l’Arabie Saoudite ou Israël, fermer les yeux sur leurs exactions et dresser les peuples les uns contre les autres, ils le font, sans état d’âme.

Ne les laissons pas nous mener à une troisième guerre mondiale ! Pas un homme pour la guerre des capitalistes !

À bas nos dirigeants, piliers de cet ordre barbare et fauteurs de guerre ! Pas un sou de plus pour les marchands de canon ! Ce qu’il nous faut, ce sont des lits d’hôpitaux, des logements, des trains et des écoles !                                            

                                                                                Nathalie Arthaud

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Demain mercredi 6 mars : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

 

Réservez votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.