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lundi 9 juillet 2018

Grève des cheminots : un bilan… seulement d’étape


La détermination est toujours là 

 « On est là, on est là, même si vous ne le voulez pas, nous, on est là » … ce refrain, les cheminots l’ont scandé à tue-tête dans les manifestations interprofessionnelles du 28 juin, narguant tous les politiciens et journalistes qui misaient sur leur démoralisation. D’après la CGT, 10 000 cheminots ont manifesté ce jour-là dans le pays. Ainsi à Paris, plus de 1 200 cheminots étaient présents dans un cortège de tête dynamique. Autant dire que les cheminots ne rendent pas les armes.
La grève reste forte

Le 28 juin, dernier jour du calendrier initial de l’intersyndicale, la participation à la grève restait à un niveau important : 17,7 % à l’exécution, 36,2 % chez les conducteurs et 34,2 % chez les contrôleurs, d’après les chiffres de la direction, alors que c’était le 36e jour de grève.
Les assemblées générales, même peu fournies, ont souvent voté la grève pour les 6 et 7 juillet, à l’appel de la CGT et de Sud-Rail, la CFDT et l’UNSA s’étant retirés du mouvement.
Nombre de cheminots veulent « maintenir les braises » en organisant des actions cet été, en vue de la rentrée. Mais les discussions et les assemblées sont aussi l’occasion de tirer un premier bilan de la grève. Les cheminots s’interrogent sur la force du mouvement, mais aussi ses faiblesses et les raisons pour lesquelles il n’a pas fait reculer le gouvernement.
Il y a d’un côté la fierté d’avoir participé à un des plus importants mouvements de grève à la SNCF, par le nombre de grévistes qu’il a entraînés et par sa durée. Les cheminots ont en effet, sans aucun corporatisme, montré à tous qu’il est possible de relever la tête, de s’organiser et de faire grève pour défendre ses droits et sa dignité de travailleur. Et cela comptera pour l’avenir.
Mais il y a aussi la déception, en particulier de ceux qui avaient cru au discours de l’intersyndicale, prétendant que l’on pouvait gagner en économisant ses forces, grâce au procédé innovant de la grève dite perlée, de deux jours sur cinq, censée, comme la grille de Loto, ne pas coûter cher et rapporter gros. Ce procédé permet peut-être de durer, mais pas de vaincre. Car pour l’emporter, il faut se faire vraiment craindre, non seulement du gouvernement, mais de la bourgeoisie. Il faut donc mobiliser au maximum l’énergie des grévistes et s’appuyer sur la dynamique d’un mouvement, sur les secteurs les plus mobilisés afin de chercher à entraîner les autres, à propager la grève et mettre le feu à la prairie.
Des leçons à tirer

Or, qu’elle ait été possible ou non, l’intersyndicale n’avait pas la volonté de déclencher une telle dynamique. Ce n’est pas surprenant, c’est au contraire dans l’ADN des directions syndicales : elles souhaitent défendre leurs intérêts d’appareil, être reconnues comme interlocuteurs par le patronat et le gouvernement afin de garantir leurs moyens d’existence. Dès lors, loin d’être un moyen de vérifier pas à pas l’état de mobilisation pour chercher à l’approfondir, le calendrier de grève avait comme objectif d’accompagner celui des négociations avec le gouvernement.
Le poids et l’influence de la CGT à la SNCF lui ont permis d’assumer la direction du mouvement. Les autres syndicats l’ont de fait suivie, la CFDT et l’UNSA bien malgré elles en raison du mépris affiché du gouvernement à leur égard. Mais c’était aussi le cas de Sud-Rail, qui a tout autant joué le jeu de ces fausses négociations et tenait à rester dans le cadre de l’intersyndicale. Ainsi dès le 23 mars, ces quatre fédérations réclamaient, non pas le retrait du pacte ferroviaire, mais l’ouverture de négociations sur la base de huit points comme la reprise de la dette, la relance du ferroviaire etc.
La principale limite du mouvement a été ce cadre soigneusement fixée par les organisations syndicales, que les cheminots n’ont pas débordé. La grève est devenue pour beaucoup une grève à la carte, elle-même marquée par une disproportion entre le nombre de grévistes et celui des participants aux assemblées et aux piquets : beaucoup de cheminots faisaient grève chez eux, hormis quelques temps forts. Pour gagner, il faudra qu’à l’avenir, les grévistes participent activement à leur grève et ne s’en remettent pas aux seules intersyndicales pour assurer leur unité. L’élection de comités de grève, la mise en place d’une direction démocratique de la grève chargée de mettre en œuvre les décisions des assemblées, seront indispensables.
Tous les cheminots savent que cette lutte n’est qu’un début, car la direction de la SNCF et le patronat du secteur ferroviaire vont devoir leur imposer dans la pratique la régression prévue dans le pacte ferroviaire. Et vu la haine croissante que suscite la politique antiouvrière du gouvernement, l’extension de la riposte à d’autres secteurs du monde du travail, que souhaitaient ardemment les cheminots, sera peut-être possible. C’est en tout cas ce qu’il faudra viser.

                                                Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2605)



dimanche 8 juillet 2018

Grève des cheminots, SNCF Orléans - Les Aubrais (Loiret) : toujours mobilisés


Les cheminots grévistes ne lâchent rien !

Vendredi 6 juillet, 40 cheminots grévistes se sont réunis en assemblée générale devant le Comité d'Entreprise.
Contents de se retrouver, ils ont échangé sur leur mouvement de grève et ses suites, certains évoquant l'idée qu'il faudrait faire plus mal au gouvernement et au patronat qui est derrière lui, ou encore l'importance des revendications sur les conditions de travail. Beaucoup d'interventions se finissaient par « On ne lâche rien ! », idée que les grévistes présents approuvaient bruyamment.
Tous veulent continuer pendant l'été et à la rentrée, et la grève a été reconduite pour le lendemain 7 juillet, avec une nouvelle AG pour décider des actions à venir.

Plus bas, dans le Sud-Est, hier samedi...

samedi 30 juin 2018

SNCF : à Lyon comme ailleurs, les cheminots n’acceptent toujours pas


Toujours contre les réformes de Macron !


La manifestation dans la gare de la Part-Dieu le 28 juin 2018

 Le 28 juin, les cheminots étaient de nouveau mobilisés pour faire grève et manifester. Dans les assemblées générales, la majorité des présents ont voté la grève pour les 6 et 7 juillet.
     Les grévistes se sont retrouvés dans la gare de la Part-Dieu, avec des délégations de cheminots de toute la région : Ain, Allier, Drôme, Ardèche, Savoie… et même Dijon. A plusieurs centaines, dans la gare, ils ont mis une grosse ambiance ! Puis ils ont rejoint les autres manifestants devant la gare.
     C’est à 2500 qu’ils ont manifesté de la Part-Dieu à Bellecour : cheminots, très majoritaires, mais aussi grévistes d’EDF, Enedis, GDF, CGT Education et travailleurs d’autres secteurs, en particulier de la fonction publique, en majorité CGT, mais aussi de Sud et de FO. Avec des chants et des slogans et les habituels pétards et fumigènes, la manifestation s’est faite remarquer. Son dynamisme montre que les cheminots n’acceptent toujours pas la réforme de Macron, et que les autres travailleurs ne veulent pas non plus de celles en préparation.

dimanche 24 juin 2018

Grève des cheminots : toujours dans l’action. Une action parmi tant d’autres


Les cheminots toujours présents et déterminés

 


Vendredi 22 juin, près de trois cent cheminots grévistes et sympathisants de la grève se sont retrouvés en gare d’Orléans. Une cinquantaine étaient venus de Saint-Pierre des Corps, et presque autant de Vierzon, pour cette action régionale. Après l’assemblée générale, le cortège, bruyant et joyeux, coloré de drapeaux, banderoles, pancartes et fumigènes, s’est élancé sur la nationale 20, pour une heure de manifestation en direction de la gare des Aubrais, à trois kilomètres.
En chemin, les grévistes se sont invités quelques instants à la direction de SNCF Réseau, qui a bien été obligée de prendre acte de leur détermination. À cette occasion, des salariés d’un concessionnaire automobile, un instituteur, sont sortis manifester leur soutien, l’un deux a même fait un bout de chemin avec les manifestants. Plus loin, c’est le PRS (le plus gros centre d’aiguillage) puis la gare des Aubrais qui ont été envahis. La manifestation s’est terminée par un barbecue. Dans une ambiance fraternelle, les grévistes ont pu y discuter de la suite et des perspectives du mouvement, qu’un bon nombre est motivé pour continuer après juin.
Et, pour commencer, bien des manifestants se sont donné rendez-vous jeudi 28 juin, pour la manifestation interprofessionnelle : "tous ensemble !"

samedi 23 juin 2018

SNCF, grève des cheminots, la direction a fait choux blanc


La SNCF condamnée

Face à la mobilisation des cheminots contre la réforme ferroviaire sous forme d'une grève de deux jours tous les cinq jours, la direction de la SNCF a tenté de dissuader les cheminots en opérant des retenues sur salaire en comptant les journées de repos entre deux séquences comme jours de grève.
Saisi par les syndicats, le tribunal de Bobigny vient de donner tort à la SNCF et la condamne à payer ces jours de paye indûment prélevés.
La manoeuvre de la direction de la SNCF a fait plouf, mais de toute façon elle n'avait pas fait faiblir la détermination des grévistes.




Jeudi 28 juin
Journée interprofessionnelle de mobilisation
Allons dire « bravo » à tous ceux qui ont engagé la lutte et à ceux qui les rejoindront


A15 fermé dans le sens province-Paris
 jusqu’à demain dimanche 5 heures

vendredi 22 juin 2018

Grève des cheminots : les grévistes tiennent toujours


Les grévistes tiennent toujours

Lors de la dernière séquence de grève des cheminots, les taux de grévistes ont légèrement baissé, avec le 18 juin : 19,2 % à l’exécution, 43,8 % chez les conducteurs et 38,1 % chez les contrôleurs, mais ils restent importants. Les milliers de cheminots qui continuent la grève ne veulent pas baisser la tête : voté ou non, le pacte ferroviaire ne leur convient pas, et ce ne sont pas les réunions tripartites et autres négociations avec le gouvernement ou le patronat du ferroviaire qui les feront changer d’avis. Ils ont bien l’intention de rester mobilisés jusqu’à la journée du 28 juin et réfléchissent à comment continuer pendant l’été. 


Parmi les grévistes, les discussions sont particulièrement nombreuses sur les acquis et les limites du mouvement, les perspectives pour l’avenir. Même s’ils ont la fierté d’avoir relevé la tête face à un gouvernement brutal et méprisant, ils sont évidemment conscients que l’état de la mobilisation ne permet pas pour le moment de modifier le rapport de force avec ce gouvernement et de le forcer à retirer sa réforme.

La responsabilité des directions syndicales

Les directions syndicales ont une responsabilité dans cette situation, avant tout parce qu’elles ont laissé croire aux cheminots qu’on pouvait répondre à l’attaque frontale de Macron par une grève à l’économie. En proposant la grève perlée deux jours sur cinq, la CGT était sans doute au niveau de la mobilisation des cheminots en début de mouvement, cette formule ayant été suivie par la majorité des grévistes. Mais elle n’a rien fait par la suite pour essayer de les entraîner dans un mouvement plus déterminé, pour faire monter la pression que pouvait exercer les cheminots, sans parler des autres secteurs de la classe ouvrière.
La CGT n’a pas cherché à s’appuyer sur les grévistes les plus combatifs, sur les assemblées générales les plus mobilisées, pour entraîner les autres. Au contraire, il n’était pas question de sortir du calendrier décidé par l’intersyndicale au début du mouvement, transformé en carcan, et toute initiative venant de la base et visant à rendre la grève plus efficace et à sortir de la routine, était rejetée. De son côté, la direction de Sud-rail, qui prônait en paroles la grève reconductible, en est restée à jouer les oppositionnels de façade tout en restant dans le cadre de l’intersyndicale et de sa politique.
Or, changer le rapport de force avec un gouvernement à l’offensive demande qu’on soit prêt à mettre toute l’énergie des travailleurs à le combattre. Et plus généralement, seules des luttes susceptibles de s’étendre à l’ensemble de la classe ouvrière, dures et déterminées, pourraient faire suffisamment peur à la bourgeoisie pour qu’elle pousse le gouvernement à reculer. Mais de cela les directions syndicales ne veulent pas. Elles ont leurs propres objectifs, qui sont de se faire reconnaître comme des interlocuteurs incontournables par le gouvernement, quand il ne s’agit pas d’une simple concurrence pour les prochaines élections professionnelles.
L’intersyndicale du mardi 19 juin s’est conclue par un désaccord entre les syndicats : la CGT n’est pas suivie par la CFDT et l’UNSA dans sa proposition de continuer le mouvement en juillet, seul Sud-rail se rallie à sa proposition. Mais bien des grévistes sont prêts à continuer quelle que soit l’évolution de l’intersyndicale, car pour eux, rien n’est réglé. Et, au-delà de ce mouvement, ils savent qu’il y aura d’autres combats à mener, car, du côté du gouvernement et du patronat, la lutte de classe est toujours à l’ordre du jour.

Des liens précieux pour l’avenir

Dès maintenant, les directions locales commencent à s’attaquer aux accords dans leur secteur, qui résultent souvent de grèves partielles victorieuses et améliorent un peu le quotidien, tant pour les salaires que pour les conditions de travail. Parmi les grévistes, beaucoup ne comptent pas laisser passer ces nouvelles attaques sans rien faire. Dans ces nouvelles luttes, ils ne partiront pas de rien.
Des milliers, et même des dizaines de milliers de cheminots, participent ou ont participé à un moment ou à un autre à ce mouvement. Les plus déterminés se retrouvent chaque jour de grève dans les assemblées générales, les actions, les manifestations. Ils vivent la grève ensemble, se soutiennent, créent des liens qui comptent dans le mouvement, mais qui compteront aussi au-delà. La force des travailleurs, c’est la grève, car c’est aussi dans ces moments que se crée une belle solidarité, et cela est déjà un acquis.
Les grévistes ont aussi pris l’habitude dans bien des endroits d’aller à la rencontre des travailleurs d’autres secteurs du service public ou d’entreprises privées, en particulier ceux qui étaient eux aussi attaqués par un gouvernement pressé de faire des économies sur leur dos ou par un patronat toujours plus avide de profits. Là encore, cette attitude non corporatiste, ces liens tissés avec les travailleurs du voisinage, qui, bien souvent, n’existaient pas avant la grève, sont des gages pour l’avenir.

                                           Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2603)






Jeudi 28 juin
Journée interprofessionnelle de mobilisation
Allons dire « bravo » à tous ceux qui engagent la lutte et affirmer qu'il faudra qu'on les suive.


vendredi 15 juin 2018

Grève des cheminots : le point au 13 juin. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2602


Succès du 12 juin et manœuvres syndicales

13 Juin 2018

Les 12 et 13 juin, la grève des cheminots tenait toujours bon, après deux mois et demi. Le 12 juin, baptisé « journée de la colère cheminote », la participation à la grève remontait partout. Hormis la journée du 14 mai, « journée sans cheminot » qui avait retrouvé de façon exceptionnelle les chiffres du début de la grève, c’était la plus importante journée depuis plusieurs semaines.
D’après les chiffres de la direction de la SNCF, alors que le pourcentage de grévistes, tous collèges confondus, oscillait entre 13,7 % et 15,5 % depuis un mois, il est remonté à 17,7 %. Il était de 26,6 % à l’exécution, de 53,4 % chez les conducteurs, et de 45,5 % chez les contrôleurs, partout en progression sur les précédentes journées. La participation aux assemblées progressait elle aussi, même si seule une minorité de grévistes y participe.
La poursuite de la grève a tout d’abord une signification politique : l’opération de diversion autour de la reprise par l’État de 35 milliards de dette ou au sujet des amendements du Sénat a fait chou blanc. Et pour cause : le transfert des cheminots au privé, sous menace de licenciement, est confirmé. Le droit au retour à la SNCF dans un délai de trois à huit ans ne serait possible qu’en cas de poste vacant, c’est-à-dire au bon vouloir de la SNCF, certainement pas des cheminots.
D’autre part, pas plus que celui de l’Assemblée, le vote du pacte ferroviaire par le Sénat n’a démobilisé les grévistes : qui attendait autre chose de ces assemblées de notables, grassement payés et férocement antiouvriers ? Dans de nombreuses assemblées, ils évoquaient déjà la poursuite de la grève après le 28 juin, dernier jour du calendrier décidé par l’intersyndicale. Et la journée du 12 a été marquée par des manifestations et des actions souvent dynamiques.

Début de lâchage de la CFDT ?

Dans l’après-midi du 12 juin la CFDT cheminots, surtout présente chez les agents de conduite, annonçait qu’elle appelait « les cheminots à assurer le service des trains du quotidien pour les dates du 18 et 22 juin 2018 afin de permettre le bon acheminement des lycéens sur leurs lieux d’examen » et donc à suspendre la grève dans les RER et TER pendant la semaine du baccalauréat.
Si la CFDT n’annonce donc pas encore son retrait du mouvement, c’est évidemment un pas dans cette direction. En effet, la responsabilité vis-à-vis des lycéens est pure mauvaise foi. Tout d’abord parce que Pepy, le PDG de la SNCF, s’est fait fort d’assurer, sans avoir besoin du renfort de la CFDT, que « chaque lycéen arriverait à l’heure » avec son plan « SNCF Exam ». Alors qu’il s’en débrouille ! Et surtout, c’est entièrement le gouvernement qui porte la responsabilité de la grève, en aucun cas les cheminots qui ne font que défendre leurs emplois et leurs conditions de travail !
En fait, le bac n’est qu’un prétexte pour la CFDT. Son souci est d’amorcer son retrait sans se mettre en porte-à-faux vis-à-vis des grévistes et de son propre milieu, alors que le pacte ferroviaire est unanimement refusé par les cheminots. Et dans le même communiqué, elle est obligée de reconnaître que « ni le patronat ni la direction de la SNCF […] n’ont rien proposé à ce jour de nature à faire cesser les mouvements. »

Manœuvres syndicales

L’absence de concessions justifiant une sortie de grève est d’ailleurs le souci de l’ensemble des directions syndicales. Rien n’a été concédé sur le pacte ferroviaire. Elles réclamaient que soient abordées simultanément les négociations pour la convention collective du ferroviaire, mais cela n’a pas été le cas, le patronat du secteur préférant jouer la montre et ne pas dévoiler ses projets pendant la grève. Elles ont ensuite demandé que le gouvernement s’engage et pilote les négociations qui doivent s’ouvrir vendredi 15 juin avec l’UTP, le patronat du ferroviaire, mais il ne s’est engagé qu’à dépêcher un observateur pour cette « ultime réunion tripartite » selon les mots de la ministre, Élisabeth Borne.
L’intersyndicale devait donc se réunir à nouveau le 13 juin. Quels que soient les calculs d’appareils, c’est l’unité et la détermination des grévistes qui seront vitales pour l’avenir du mouvement. Et le succès du 12 juin montre qu’il est bien vivant !

                                               Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2602)



jeudi 14 juin 2018

Cheminots : une colère qui ne faiblit pas


Tous cheminots ! Tous travailleurs !

Manifestation à Lyon le 12 juin

La « journée de la colère cheminote » mardi 12 juin a été réussie avec des taux de grévistes plus forts que les jours précédents et une participation plus nombreuse aux assemblées de grévistes et aux manifestations. Cela, en dépit de la propagande des médias qui enterrent la grève depuis ses début et malgré la validation du pacte ferroviaire par des élus, sénateurs et députés, tous acquis aux patrons.
       Les cheminots refusent de baisser la tête et d'entériner les brutales régressions de leurs conditions de travail et de salaires, pour eux mais aussi et surtout pour les futurs embauchés. Ils ne faiblissent pas et ils méritent le soutien de tous les travailleurs, car, après les cheminots, Macron et le patronat annoncent leurs intentions de s'en prendre à l'ensemble des salariés, chômeurs et retraités.

mercredi 13 juin 2018

Grève des cheminots, succès du « mardi de la colère ». Tous cheminots ! Tous travailleurs ! Vive la grève !


Ils ne lâchent pas et ils ont raison. Solidarité avec les cheminots !

Depuis le 3 avril, les cheminots contestent par la grève la politique d’un gouvernement anti-ouvrier et aux ordres du grand patronat. Tous ceux qui enterrent la grève chaque semaine en sont pour leurs frais.
Les cheminots ont la sympathie de tous ceux qui ont compris qu’à travers eux, c’est l’ensemble du monde du travail qui est attaqué.
         Contre toutes les attaques du gouvernement, réalisées ou en préparation, pour faire reculer le gouvernement, il faudra, tôt ou tard, faire peur à la bourgeoisie elle-même dans une lutte dure et déterminée susceptible de faire basculer le rapport de force entre les travailleurs et le patronat.
Quand et comment cela se produira-t-il ? En tout cas, les cheminots en grève montrent la direction à prendre. Parce qu’ils démontrent que les travailleurs sont indispensables au fonctionnement de la société. Mais aussi parce qu’ils se battent contre les mêmes attaques que celles qu’en tant que travailleurs nous subissons tous.

                                                         Lutte ouvrière-Argenteuil, le 13.6.18.

Hier à la Défense


lundi 11 juin 2018

Grève des cheminots, avant la journée du 12 juin, un éditorial des bulletins Lutte ouvrière des chantiers SNCF


Le 12 juin, crier haut et fort la colère cheminote



Mardi 12 juin, la « journée de la colère cheminote » sera une nouvelle occasion de montrer que les cheminots rejettent massivement le nouveau pacte ferroviaire de Macron, et le fait que les parlementaires l’aient adopté à la majorité ne change rien à l’affaire.
Les quelques modifications que les sénateurs y ont apportées ne modifient en aucune façon sa nature : c’est une attaque brutale contre tous les cheminots, la remise en cause de leur relative sûreté de l’emploi, de leurs conditions de travail, de leurs salaires… de tout ce qui compte pour n’importe quel travailleur.
La mobilisation continue donc. Lors de la dernière session de grève, les 7 et 8 juin, les taux de grévistes ont été équivalents à ceux des semaines précédentes, avec une moyenne de 22 % à l’exécution et des pointes à 43 % en région PACA, 50 % en Limousin, et près de 50 % chez les conducteurs au niveau national.
Durant ces deux jours, les piquets de grève, les tournées dans les ateliers et les gares, les manifestations et les diverses actions en direction d’autres travailleurs ont démontré une fois encore que les grévistes ne sont pas isolés, loin de là. Ils ont toujours le soutien de l’immense majorité des cheminots, même si tous ne font pas tous les jours de grève ; ils ont aussi la sympathie de bien des travailleurs qui ont compris qu’à travers eux, c’est l’ensemble du monde du travail qui est attaqué.
La journée du 12 juin va être un nouveau temps fort de la mobilisation. Les parlementaires, les journalistes, les représentants du gouvernement qui enterrent la grève chaque semaine en seront encore une fois pour leurs frais.
En se lançant dans la grève le 3 avril, les cheminots ont relevé la tête. Nullement impressionnés par les mensonges et les discours provocants du gouvernement et des médias, ils ont contesté par la grève la politique d’un gouvernement anti-ouvrier et aux ordres du grand patronat. Ne serait-ce que pour cela, ils peuvent déjà être fiers de leur lutte !
Alors que tous les tenants de la société capitaliste, et Macron en premier lieu, espéraient que tout s’arrêterait au bout de trois ou quatre semaines, cela fait plus de deux mois, et ça tient toujours ! Depuis le début, ce sont des dizaines de milliers de cheminots qui se mobilisent à un moment ou à un autre, qu’ils soient roulants ou sédentaires, voire maîtrises et cadres.
Depuis la manifestation du 22 mars, les cheminots se sont donc positionnés clairement et massivement contre le projet de réforme ferroviaire… mais le gouvernement est toujours déterminé à le leur imposer, c’est cela la démocratie en société capitaliste !
Tous ces gens qui dominent aujourd’hui la société ne raisonnent qu’en fonction de leur porte-monnaie. Bien d’autres travailleurs ressentent dans leur chair les conséquences de leur rapacité, des salariés des magasins Dia jetés à la rue alors que Carrefour regorge de profits, à ceux de l’hôpital du Rouvray dont certains ont suivi une grève de la faim pour obtenir les postes qu’ils réclamaient depuis des mois. On ne peut s’attendre à aucune compréhension de la part du grand patronat et du gouvernement à son service, la seule façon de les faire reculer est de se faire craindre !
Aujourd’hui le bras de fer continue avec la direction de la SNCF et le gouvernement. Car même si les cheminots mobilisés sont conscients de la difficulté de leur lutte et ne savent pas s’ils vont parvenir à faire reculer le gouvernement, ils ne veulent pas lâcher ! Personne ne peut dire maintenant quelle sera l’issue de ce combat. Mais par son existence même, ce mouvement ouvre la voie pour l’ensemble des travailleurs. Et il nous donne aussi des leçons précieuses pour l’avenir.
La bourgeoisie ne fait et ne fera jamais aucun cadeau. Et elle vient de le confirmer à ceux qui prétendent ou espèrent l’emporter en utilisant des formes d’actions à l’économie : il n’y aura aucune victoire possible en ménageant nos forces.
Pour faire reculer le gouvernement, qui n’est jamais qu’un serviteur des riches, il faudra faire peur à la bourgeoisie elle-même dans une lutte dure et déterminée susceptible de faire basculer le rapport de force entre les travailleurs et le patronat.
Quand et comment cela se produira-t-il ? En tout cas, les cheminots en grève montrent la direction à prendre. Parce qu’ils démontrent que les travailleurs sont indispensables au fonctionnement de la société. Mais aussi parce qu’ils se battent contre les mêmes attaques que celles que subissent tous les autres travailleurs.
Ils ne lâchent pas et ils ont raison.

dimanche 10 juin 2018

SNCF - Lyon : la grève !


Les voyageurs avec les cheminots

 

                                  Les cheminots grévistes manifestent dans la gare de la Part-Dieu le 8 juin 20188

     Deux mois et demi après le début de leur lutte, les cheminots en grève restent déterminés. C'est ce que leur manifestation à montré vendredi 8 juin. Ils étaient 200 à défiler dans la gare de la Part-Dieu pour se rendre devant les bureaux de Transdev, une société qui pourrait reprendre des lignes SNCF.
     Au retour dans la gare, le cortège, toujours aussi animé, où les slogans et les chants n'arrêtaient pas, a été applaudi par des voyageurs descendant d'un TGV. Certains de ces voyageurs ont repris les slogans, d'autres se sont joints un temps au cortège. Preuve, s'il en fallait, que la grève des cheminots a le soutien de nombreux travailleurs.

samedi 9 juin 2018

Manifestation des cheminots au Luxembourg


La mobilisation continue... et touche les entreprises du privé !

  


Près de 300 cheminots de Lorraine se sont rassemblés avant-hier devant le centre européen des congrès de Kirchberg, au Luxembourg, où se tenait un conseil des ministres des Transports des États membres de l'Europe.
La grève de la SNCF commence à perturber la production des entreprises privées. Chez ArcelorMittal à Gandrange, on ne compte plus les jours de chômage car l'usine n'est plus approvisionnée. A Florange, les stocks fondent comme neige au soleil.
Au 27ème jour de la grève à la SNCF, les cheminots tiennent bon. Au Luxembourg s'est manifestée la solidarité de tous les cheminots européens dans le combat contre les attaques gouvernementales et patronales qui sont les mêmes dans tous les pays.