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dimanche 10 mars 2024

SNCF, catastrophe ferroviaire d'Erckwersheim : procès d’une catastrophe où les lampistes risquent gros

 

Ordres d’en haut, sanctions en bas ?

 


Le procès de la catastrophe ferroviaire d'Erckwersheim, où onze personnes ont trouvé la mort en 2015 lors d'un essai en « survitesse » d'une nouvelle ligne grande vitesse, s'est ouvert.

         Un rapport a confirmé que l'ordre de pousser la vitesse à 255 km/h au lieu des 176 km/h imposés dans cette partie de la voie était venu d'en haut. Le conducteur n'était pas informé du niveau de survitesse, ni qu'on lui demandait ainsi de franchir les limites techniques supportées par la voie. La seule responsable est la direction de la SNCF, en recherche permanente d'économies incompatible avec la sécurité.

         Or bien que la SNCF et ses filiales Réseau et Systra soient mises en examen et risquent des amendes, les seuls accusés qui pourraient être condamnés à de la prison sont le conducteur, le cadre traction qui l'accompagnait et un expert de Systra. La loi est bien faite pour éviter de tels désagrément aux PDG et actionnaires d'entreprises coupables...

vendredi 29 décembre 2023

Nickel, or, argent, nickel indonésien… : l'exploitation tue

Avec la sueur et le sang des travailleurs du monde entier…

 

 

Une explosion dans une usine de traitement du nickel, dont l'Indonésie est un des principaux producteurs, a fait une vingtaine de morts et des dizaines de blessés le 24 décembre. Les conditions de travail sur ce site industriel, où un accident mortel avait déjà eu lieu il y a six mois, sont réputées effroyables, au point d'avoir déclenché une émeute ouvrière en janvier dernier.

C'est avec la sueur et le sang des travailleurs du monde entier que les trusts de l'automobile, qui utilisent le nickel pour les batteries de leurs voitures électriques, et leurs actionnaires prospèrent.

 

mardi 14 mars 2023

États-Unis, transport ferroviaire, risques de catastrophe, Norfolk Southern en bonne place

Ils tueraient pour chaque centime

 

Transport ferroviaire aux États-Unis. Merci Wikipédia

Le 3 février dernier, un train de la compagnie américaine de chemins de fer Norfolk Southern a déraillé à East Palestine, Ohio. Il contenait plusieurs tonnes de divers produits chimiques hautement toxique et a brûlé pendant cinq jours.

L’accident aurait été causé par une défaillance des freins. Le train qui a déraillé contenait du chlorure de vinyle, un agent cancérigène, qui se décompose par combustion en phosgène et en chlorure d’hydrogène. À savoir : le phosgène est un gaz toxique qui a été utilisé comme arme chimique pendant la première guerre mondiale et qui y a été responsable de 100 000 morts (80% des morts par arme chimique sur la totalité de la Grande Guerre). Quant au chlorure d’hydrogène, il donne de l’acide chlorhydrique (l’acide courant le plus puissant) au contact de la vapeur d’eau. La carcasse du train a brûlé plusieurs jours durant.

Les 5000 habitants de la ville d’East Palestine ont été évacués, et toute une partie des habitants de la région sont partis de leur propre initiative. Trois jours après l’accident, la compagnie et les autorités ont décidé d’accélérer artificiellement la libération des produits chimiques en combustion, officiellement pour éviter une explosion, mais officieusement pour libérer plus rapidement les voies. Une semaine après, elles assuraient aux riverains qu’il n’y avait plus de danger et qu’ils pouvaient rentrer chez eux. Quant à Norfolk Southern, l’entreprise a commencé à distribuer des chèques de 1000$ aux habitants pour réparation. Ce qui ne fait pas très cher, pour une entreprise qui pèse 54 milliards de dollars en bourse, administre 34 600 km de rails (sans compter les dépôts et voies de garage) dans 22 états, et a fait presque 13 milliards de dollars de bénéfice en 2022. Entreprise qui est déjà responsable d’un déraillement en Caroline du Sud en 2005, qui a déversé du fioul et du chlore dans le réseau hydrologique de la région et fait 9 morts. La dépollution lui avait à l’époque coûté 26 millions, c’est-à-dire un quatre-centième de son chiffre d’affaires de 2009.

Alors, un accident malheureux et une gestion de crise maladroite ? Précisons tout de même que Norfolk Southern a dépensé 1,8 millions de dollars en frais de lobbying officiels l’an passé, pour demander entre autres l’assouplissement des normes sur les freins, sur la longueur maximale des trains, et sur les trains dits « à haut-risque ». De plus, les travailleurs de la compagnie étaient en sous-effectif depuis des années, comme tous les travailleurs du secteur ferroviaire aux États-Unis, dont 22% ont été licenciés rien que depuis 2017. Les autorités de l’État œuvrent la main dans la main avec Norfolk Southern… pour étouffer l’affaire : un journaliste a été arrêté dans une conférence de presse du gouverneur par les gardes nationales d’Ohio. Ce que les pontes veulent, c’est que les habitants rentrent chez eux avec leurs 1000$, et qu’ils se taisent : après tout, ce ne sont que des campagnards du Midwest, et aux États-Unis ce qui se passe en dehors des grandes villes compte pour du beurre.