RATP
réseau bus : proposition indécente
04 Janvier 2023
La direction de la RATP revient à
la charge pour obtenir un accord avec les syndicats concernant la révision – ou
plutôt la dégradation brutale – des conditions de travail des 16 000
conducteurs de bus.
Elle a déjà imposé, depuis le 1er
août, une hausse de la moyenne quotidienne de travail équivalant à 120 heures
en plus par an selon la direction, à 190 heures selon la CGT. Elle a au passage
supprimé une prime de 12 euros net sur les services coupés en deux parties,
dont l’amplitude peut aller jusqu’à 11 heures. D’autres compensations liées aux
horaires ont aussi été supprimées.
Maltraiter ainsi les travailleurs
a fait monter non seulement le chiffre des démissions, mais aussi celui des
grèves. Plusieurs journées ont été assez suivies, et tous les jours des
travailleurs débrayent 59 minutes ou se mettent en grève sur une partie des
services en deux parties.
La direction, n’ayant trouvé
aucun syndicat prêt à signer, revient donc avec une proposition de compensation
financière plus élevée. Elle annonce une augmentation de 290 euros par mois,
mais c’est en additionnant la revalorisation d’une prime et la conversion d’une
autre prime en salaire. En réalité, cela tourne autour de 220 euros net en plus
par mois. Et cela ne concernerait pas les futurs embauchés !
Ces 200 et quelques euros, elle
les doit depuis longtemps aux travailleurs, et même bien plus, et il n’est pas
question d’accepter une quelconque dégradation des conditions de travail en
contrepartie, entre autres en voulant supprimer trois repos en 2023, puis six
en 2024.
Ce retour de la négociation a
surpris beaucoup de monde, d’autant que certains syndicats le présentent comme
une victoire, en insistant sur le montant financier. La direction fait
évidemment le calcul qu’une signature de syndicats fera baisser les grèves,
qu’elle appelle avec mépris « grèves de complaisance », sur les
horaires les plus rejetés ; et que, du même coup, elle ferait aussi mieux
passer le transfert en filiale en 2025.
Les conducteurs n’ont aucune
raison de se sentir engagés par un accord direction-syndicats. Accord signé ou
pas, les travailleurs ont au contraire toutes les raisons de combattre toutes
les attaques de la direction.
Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2840)