Netanyahou
rappelle son utilité pour l’impérialisme
Publié le 17/04/2024
En
bombardant le consulat iranien de Damas le 1er avril et en
tuant un des plus hauts responsables de l’armée iranienne, le Premier ministre
israélien Netanyahou a provoqué l’Iran, en sachant qu’il obligeait ce pays à
réagir militairement. Mais ainsi, en quelques heures, Israël a pu troquer son
image de bourreau des Palestiniens pour celle de petit pays menacé par l’Iran.
Pourtant,
alors qu’en six mois des dizaines de milliers de Palestiniens ont été tués à
Gaza, le régime iranien n’a quasiment pas réagi. Lui qui se présente comme un
des plus farouches défenseurs de la cause palestinienne n’a fait que menacer
Israël en paroles. Et son allié le plus puissant, le Hezbollah libanais, a eu
la même attitude. Lorsqu’en janvier l’armée israélienne a tué, par une attaque
de drone, le numéro deux du bureau politique du Hamas qui vivait à Beyrouth
dans un quartier bastion du Hezbollah, c’était déjà une provocation. Mais
malgré des discours dans lesquels le chef de ce parti annonçait qu’il ferait
payer à Israël « par le sang » le prix des civils tués au Liban,
les combats frontaliers entre les milices du Hezbollah et l’armée israélienne
sont restés très mesurés, bien calculés de part et d’autre.
En
fait, les dirigeants iraniens comme ceux du Hezbollah veulent visiblement
éviter d’entrer en guerre avec l’armée israélienne, sachant que derrière elle
il y a toute la puissance militaire des États-Unis. Leur propagande en faveur
des Palestiniens et leurs slogans contre « Israël, le petit Satan »
sont surtout un moyen de faire diversion face à la contestation sociale dans
leur propre pays, tout en se donnant à bon compte une allure anti-impérialiste.
L’assassinat
d’un général iranien dans le consulat de Damas était évidemment un camouflet de
trop pour l’Iran. Prétendre jouer le rôle d’une puissance régionale opposée à
Israël et ne pas répondre aurait été interprété comme un signe de lâcheté,
voire de compromission, par toutes les populations de la région et par leurs
alliés.
L’attaque
d’Israël par des drones et des missiles iraniens le 13 avril était donc
nécessaire pour le régime iranien, en même temps qu’elle était très mesurée.
Les dirigeants iraniens ont voulu montrer leur capacité à lancer près de 300
missiles et drones capables d’atteindre Israël. Et leur interception très
efficace par les armées israélienne et occidentales leur a quand même coûté un
milliard de dollars.
En
fait, aucun projectile n’a atteint sa cible et on a appris que l’Iran avait
informé de cette attaque la Turquie, l’Irak et la Jordanie, de façon que
l’information aille jusqu’aux États-Unis. Le ministre iranien des Affaires
étrangères a même déclaré : « Nous avons annoncé à la Maison-Blanche
dans un message que notre opération serait limitée, minime et viserait à punir
le régime israélien. » Et une fois l’opération effectuée, le régime a
déclaré que, pour lui, l’affaire était close et qu’il s’estimait vengé.
Il
n’est pas encore dit pourtant que les dirigeants israéliens s’en tiennent là.
La provocation de Netanyahou a en effet très bien réussi.
À
l’unisson, les dirigeants politiques israéliens qui le critiquaient se sont
rangés derrière lui. Même ceux qui, encore quelques jours avant, dénonçaient
Netanyahou en accusant sa politique aventuriste de mettre en danger le pays,
ont remballé leurs critiques. À l’échelle internationale, les dirigeants de
toutes les grandes puissances, de Biden à Sunak et Macron, ont réaffirmé
« le droit d’Israël à se défendre ». Ils n’ont pas hésité à mentir
pour dénoncer le danger iranien alors que toute la tension avec l’Iran a été
provoquée par Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite.
Au
fond, alors que sa politique à Gaza suscitait des critiques même de la part de
son allié américain, Netanyahou leur a répondu par un rappel : que cela
plaise ou non aux dirigeants occidentaux, c’est sur lui qu’ils doivent compter
dans leurs manœuvres au Moyen-Orient, notamment contre l’Iran. Son État et son
armée sont le bras militaire de l’impérialisme dans la région et ils feraient
bien de s’en souvenir, même quand ils formulent quelques critiques.
Pierre Royan (Lutte ouvrière n°2907)
Les prochaines permanences
prévues à Argenteuil :
-Aujourd’hui samedi 20
avril : de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
-de 11 h à midi au
marché de la Colonie ;
-et de 10 h.45 à 12 h.15 dans le Centre Cl de la cité Joliot-Curie ;
-Dimanche 21 : de 10
h.15 à 10 h.55, devant Intermarché du Centre ;
-de 11 h. à midi, marché
Héloïse ;
--Lundi 22 avril : de
18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;
-D’autres
rendez-vous de campagne sont en préparation.
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