Maroc :
les pauvres paient le prix fort
13 Septembre 2023
Le bilan du tremblement de terre
survenu vendredi 8 septembre est tragique : 2 900 morts recensés mercredi 13.
Des villages entiers sont quasiment rasés : 300 000 personnes sont sans logis
et dans un dénuement total.
C’est aussi, et avant tout, le
bilan de la misère et de l’abandon par les pouvoirs publics des populations
vivant dans cette zone.
Dans la ville de Marrakech, c’est
la médina (la « ville ancienne ») qui a été la plus touchée, et en
particulier le quartier populaire du Mellah. Il avait pourtant fait l’objet de
travaux de réhabilitation, pour un coût de 20 millions d’euros d’argent public,
il y a huit ans. Mais ses habitants n’ont pu que constater que les habitations
« réhabilitées » se sont fissurées et effritées comme les autres lors
du tremblement de terre. Résultat de la corruption et de la gabegie, la
prétendue réhabilitation n’a consisté pour l’essentiel qu’en un coup de
badigeon destiné à créer un joli décor pour les touristes.
Les villages de montagne des
provinces d’Al Haouz, de Taroudant et de Chichaoua ont été encore plus durement
touchés. Les maisons anciennes en pierres sèches ou en briques de terre crue se
sont littéralement effondrées sur leurs occupants. Mais, là encore, ce drame
est avant tout le résultat de la pauvreté et de la marginalisation de ces
régions.
Les risques de séisme sont bien
connus au Maroc. Depuis 1960, date d’un précédent tremblement de terre qui
avait quasiment détruit la ville d’Agadir et tué le tiers de sa population, les
constructions de bâtiments devraient théoriquement se faire aux normes
antisismiques. Mais, dans ces villages, les habitants ont dû se débrouiller
comme ils pouvaient pour construire les habitations nécessaires, se contentant
souvent d’ajouter un nouvel étage, porté par une dalle de béton, au-dessus de
la maison ancienne, ce qui a contribué à la fragiliser.
L’électricité et l’eau potable
ont fini par être installées, dans les années 1990, mais la piètre qualité des
installations et les fuites d’eau qui en découlent ont aussi dégradé l’habitat
ancien, en altérant ses fondations.
Enfin, alors que la rapidité des
secours est fondamentale dans ce type de catastrophe, ceux-ci ont été
considérablement ralentis par le manque de routes et l’état déplorable de
celles qui existent.
Finalement, comme d’habitude, les
habitants n’ont pu compter pour les premiers secours que sur eux-mêmes et sur
la solidarité massive des Marocains des régions épargnées et de la diaspora.
En 2004, une catastrophe
similaire avait touché la région d’Al Hoceïma, dans le Rif, elle aussi
montagneuse et pauvre. La gestion de la crise, lente et inefficace, avait donné
lieu à des manifestations de colère des sinistrés, qui avaient alors défié le régime.
C’est tout ce qu’il mérite, aujourd’hui encore, lui qui déploie des moyens
sophistiqués et ultramodernes pour surveiller et réprimer la population mais
n’en met qu’une infime partie au service des sinistrés.
Valérie
FONTAINE (Lutte ouvrière n°2876)
Les prochaines
permanences prévues :
-Vendredi 15
septembre, de 15 h.40 à 16 h.40, marché du Val-Nord ;
- et de 17 h.15
à 18 heures 15, carrefour « Babou » ;
-Samedi matin 9
septembre, de 10 h. à 10 h.30 marché des Coteaux ;
- et de 11 h. à
midi au marché de la Colonie ;
-Dimanche 16
septembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;
- et de 11 h. à
midi au marché Héloïse ;
-Lundi 17
septembre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien.
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la
librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du
quartier du Val-Nord que nous remercions.
Le vendredi 22 septembre à 18 h.30, à la librairie Le Presse-papier
d’Argenteuil, je m’entretiendrai avec notre camarade Thomas Rose à propos du
livre « Les socialistes en France,
1871-1914 » paru aux Bons caractères, ouvrage paru en deux volumes,
8,20 euros l’un.
Ce Livre permet de réfléchir sur les problèmes de l’action
de militants pour construire en France un parti ouvrier se réclamant des idées
de Karl Marx, du communisme et de de la Révolution, des questions plus que
jamais d’actualité. Retrouvons-nous nombreux lors de cet entretien. DM