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lundi 30 octobre 2017

Macron en Guyane : pas père Noël mais petit roi gâté


Toujours le même mépris anti pauvres

 
Après l'arrivée de Macron

En arrivant en Guyane, Macron a déclaré qu’il n’était pas le « père Noël ». Les Guyanais qui revendiquent légitimement une amélioration de leurs conditions de vie ont eu le droit au même mépris que le président des riches témoigne aux travailleurs en les traitant de fainéants.
En manifestant sa colère, la population a donné à Macron la réponse qu’il méritait ! Qui sème le mépris récolte la révolte !

 

samedi 28 octobre 2017

Macron en Guyane, un petit tour et... les problèmes restent


Rien n’est réglé !



Alors que Macron a entamé le 26 octobre un déplacement en Guyane, les maires de ce département d’outre-mer ont annoncé qu’ils refusaient de le rencontrer et une manifestation était organisée à Cayenne. En effet, six mois après la grève générale qui avait duré près de cinq semaines au printemps dernier, rien n’a changé : le gouvernement précédent avait promis la mise en œuvre d’un « plan d’urgence » d’un milliard d’euros que les Guyanais attendent toujours…
Manifestement, pour Macron, il n’y a aucune urgence à tenir les engagements, et encore moins d’urgence à améliorer les conditions de vie de la population. Au contraire, la suppression des emplois aidés y a aggravé la situation.
La mobilisation revient à l’ordre du jour !

samedi 1 avril 2017

Guyane : la détermination, arme de la population


Guyane : la population met le gouvernement sous pression

 
Le ministre de l'Intérieur et la ministre de l'Outre-mer, envoyés dans la précipitation en Guyane pour tenter de calmer la colère de la population massivement mobilisée, auraient voulu pouvoir discuter à huit-clos avec quelques représentants triés sur le volet. Las, ils ont dû présenter des excuses aux manifestants rassemblés devant la préfecture.
         De multiples collectifs avaient rédigé des cahiers de doléances dans lesquels figuraient bien plus les revendications des petits patrons et des notables locaux, que celles des travailleurs, des chômeurs et des plus démunis. Pourtant toute la population devrait pouvoir être directement représentée dans les discussions à venir, qui devraient être publiques.
         Pour éviter que leurs revendications ne soient escamotées, les travailleurs de Guyane, colonne vertébrale de la grève, doivent s'organiser en force de classe au sein de ce mouvement général.

 


Très bon article dans notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

vendredi 31 mars 2017

Guyane : une situation dramatique. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Guyane : vive la lutte des travailleurs ! 

Depuis lundi 27 mars, la grève générale est effective en Guyane. Tout le pays est bloqué. En réalité, il l’était déjà largement depuis une dizaine de jours. Le mécontentement s’est élargi suite aux grèves des travailleurs de la société Endel, qui devait assurer le transfert de la fusée Ariane sur son pas de tir.
Cette grève et un barrage à l’entrée du centre spatial de Kourou avaient eu pour conséquence l’ajournement du départ de la fusée. En même temps, les travailleurs d’EDF s’étaient mis en grève contre l’infrastructure obsolète qui les oblige à des dépannages incessants sur le réseau. Puis ce fut le tour du port maritime, de la collectivité territoriale de Guyane (CTG), de la préfecture et de l’aéroport d’être bloqués.
Les tout premiers barrages ont été constitués à l’initiative des travailleurs en grève soutenus par le principal syndicat du pays, l’Union des travailleurs guyanais (UTG). Il y avait aussi des travailleurs du centre médico-chirurgical de Kourou.
Puis le mécontentement s’est étendu comme une traînée de poudre à l’ensemble de la population de Guyane. L’insécurité grandissante en fait le territoire le plus atteint de toute la France par la criminalité. Le chômage, la décomposition des services publics, dans l’éducation et la santé notamment, le sentiment d’être méprisé et discriminé par les gouvernements et l’État français, tout cela à la fois a fait exploser une colère contenue depuis longtemps.
La population a mis en place des barrages routiers, principalement aux ronds-points, dans les villes et villages. Mardi 28 mars, ces barrages ont été partiellement levés pour permettre la tenue de deux grandes manifestations à Cayenne et à Saint-Laurent-du-Maroni.
La mobilisation populaire s’organise autour de multiples collectifs qui se sont constitués d’un bout à l’autre de la Guyane : collectif des commerçants, collectif des agriculteurs, collectif qui réclame un commissariat à Kourou, et bien d’autres, par profession, par ville, village ou quartiers, chez les lycéens aussi.
Une partie du mécontentement des transporteurs et petits patrons vient du fait qu’une grande partie des marchés du chantier de la future Ariane 6 leur échappe. Il semble qu’Eiffage soit bien mieux loti qu’eux.

Les 500 Frères contre la délinquance

Quant aux 500 Frères contre la délinquance, ce collectif d’hommes en noir, encagoulés, que l’on voit un peu partout dans le pays, il s’agissait à l’origine, il y a un peu plus d’un mois, d’un groupe constitué pour réagir à l’insécurité, aux cambriolages, aux meurtres et assassinats qui sont légion en Guyane. Dirigé par un policier en disponibilité, ce groupe avait au départ mis en cause les immigrés. Se défendant d’être une milice, ils en ont toutefois bien des caractéristiques. Aujourd’hui, avec l’implication de la population immigrée dans le mouvement et sur les barrages, Surinamiens, Brésiliens, Haïtiens, les 500 Frères contre la délinquance ont dû remiser leurs déclarations anti-immigrés. Il y aurait même aujourd’hui des immigrés dans leurs rangs.
Même s’ils sont applaudis par la population dans les meetings des ronds-points, même si leur stature, leurs cagoules noires, l’apparence de détermination qu’ils expriment tant par leur accoutrement que dans leurs propos, leur donnent une image de groupe radical, prêt à tout, aux yeux de la jeunesse et de la population, ces 500 Frères ne proposent pas de solution. Ils ne sont pas l’émanation directe de la mobilisation populaire, mais un groupe à part, constitué avant le mouvement populaire, proche de la police et bénéficiant de la bienveillance de la préfecture. C’est à la population elle-même de s’organiser et de freiner les prétentions éventuelles des 500 Frères à contrôler le mouvement populaire, et aux 500 Frères d’apporter une aide à la population mobilisée tout en se plaçant sous son contrôle.

Les intérêts particuliers des travailleurs de Guyane

Bien que les travailleurs soient la colonne vertébrale de la grève générale, bien que ce soient eux qui ont démarré le mouvement, bien qu’ils aient répondu massivement à l’appel à la grève générale de l’UTG et de ses 37 syndicats fédérés, la tête du mouvement est ailleurs pour l’instant.
Il est frappant de constater que le cahier de revendications publié lundi 27 mars par les collectifs et signé du Collectif pour le décollage de la Guyane, le plus important, comporte une série de revendications concernant les agriculteurs, les Amérindiens, les enseignants, les transporteurs et bien d’autres, mais aucune ne concerne les travailleurs des entreprises. Il n’énonce aucune revendication ouvrière. Aucune augmentation de salaire, aucune revendication d’amélioration des conditions de travail n’y figure.
Certes, beaucoup de revendications concernent aussi les travailleurs indirectement, mais aucune ne leur est propre. Elles sont celles des collectifs. Il y a bien la construction de cinq lycées, dix collèges, 500 classes primaires, la construction de routes, des crédits pour la santé et tout ce qui concerne l’amélioration de la vie générale de la population.
Par contre, si les revendications propres des travailleurs n’ont pas été prises en compte, celles du Medef local, elles, l’ont été. Le cahier de revendications des collectifs stipule bien la création d’une zone franche sociale et fiscale sur dix ans conforme à ses vœux, ou encore la mise en place du Small Business Act pour améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises. On a vu le représentant du Medef local sur le principal barrage faire des déclarations de soutien au mouvement général et parler d’allègement du coût du travail. Cela veut dire baisse des cotisations patronales, gel des salaires, pas d’embauches autres que sur des subventions publiques, etc.
Plus généralement, on ne voit pas non plus de revendications spécifiques pour les pauvres des quartiers et pour les chômeurs.
La lutte générale en Guyane ne fait peut-être que commencer. Les travailleurs ont encore le temps de s’organiser en une force particulière, et de se manifester pour faire valoir leurs propres intérêts. Ce serait le début d’une prise de conscience de classe, indispensable pour leurs combats de l’heure et ceux de demain. La mobilisation populaire d’aujourd’hui peut en donner l’occasion aux travailleurs de Guyane.

                       Pierre JEAN-CHRISTOPHE (Lutte ouvrière n°2539)

lundi 27 mars 2017

Guyane : le soutien de Nathalie ARTHAUD


Vive la lutte des travailleurs de Guyane !

Communiqué

 


Déclaration de Nathalie Arthaud lors du meeting d’Aubervilliers, le 26 mars 2017 :

« Aujourd’hui en Guyane, comme en Guadeloupe en 2009, des milliers de femmes et d’hommes ont décidé de dire que le chômage et la vie chère ça suffit ! Ils redécouvrent leur force collective, en agissant ensemble, de façon organisée. Ils redécouvrent qu’ils peuvent faire pression sur les autorités de Paris par en bas. 

Avec l’appel à la grève générale des différents syndicats, le mouvement peut encore s’amplifier et je souhaite qu’au travers de leur mobilisation, les travailleurs prennent conscience de leurs intérêts de classe face à l’Etat, face aux possédants, y compris face aux notables locaux qui chercheront à prendre la direction de leur lutte. Et j’en profite pour les saluer et leur souhaiter d’aller le plus loin possible dans leur combat ! »

                                                     Nathalie ARTHAUD

samedi 25 mars 2017

Guyane : travailleurs mobilisés


Guyane : les travailleurs dans la rue !

 


         Depuis lundi 20 mars, des centaines de travailleurs dans l'ensemble de la Guyane sont en grève et bloquent les routes en installant des barrages. Des travailleurs d'Edf, des hôpitaux, des associations de quartiers dénoncent l'état de délabrement dans lequel se trouve ce territoire d'Outre-mer surtout en matière de santé, d'éducation, de logement et de sécurité.
         Des agriculteurs et des routiers en colère, des tribus amérindiennes dénonçant des projets d'extraction d'or sur leur territoire ont rejoint le mouvement.
         L'économie locale est paralysée à tel point que le lancement d'Ariane 5 a déjà été reporté trois fois et le recteur a ordonné la fermeture des établissements scolaires.
         La Guyane est un territoire parmi les plus pauvres des territoires dits d'outre-mer, ce reste de l'empire colonial français. Car à côté de la base de lancement ultramoderne d'Ariane, la population la plus pauvre vit dans des bidonvilles.
         Les travailleurs guyanais ont bien des raisons de se battre ! 

 

Et dans le dernier numéro de Lutte ouvrière 

Guyane : le Kourou des travailleurs bloque Ariane

Le décollage d’Ariane 5 prévu pour le 21 mars, depuis le Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, a été reporté. Des barrages de grévistes ont empêché le transfert de la fusée vers son pas de tir.
Depuis le 20 mars, des manifestants, avec palettes et pneus, se sont déclarés en grève illimitée et ont bloqué le rond-point permettant l’accès à la zone de lancement. Les employés d’EDF Guyane protestent ainsi contre la dégradation de leurs conditions de travail, exigent de l’embauche correspondant aux nécessités d’extension du réseau, et attendent que la direction se déplace à Kourou pour discuter.
Ceux de l’entreprise de maintenance industrielle Endel, sous-traitants du CSG, qui emploie, directement ou non, un sixième de la population active de la région, entre autres les chauffeurs chargés du transfert du lanceur d’Ariane, réclament le respect des accords salariaux. Enfin, le personnel du centre médico-chirurgical de Kourou (CMCK), soutenu par les usagers, proteste depuis quelque temps contre le projet de la Croix-Rouge, gestionnaire du CMCK, de céder l’établissement au groupe privé Rainbow Santé. Ils s’inquiètent des risques de licenciements qui pourraient survenir à la suite d’une baisse des financements de l’Agence régionale de santé, et demandent à être un établissement public.
À une époque où le lancement de satellites est devenu banal, les travailleurs doivent encore se battre avec les bons vieux moyens de la grève, avec piquets et barrages de palettes, pour obtenir le minimum qui leur est dû. Au sein de cette collectivité territoriale, sur les 250 000 habitants, près de 40 % de la population en âge de travailler est au chômage. Alors, les satellites de télécommunications peuvent bien attendre que les travailleurs soient payés comme il se devrait !

                                      Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2538)