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mardi 28 juillet 2020

Argenteuil, bilan des élections municipales (3). La montée de l’abstention et l’effondrement des réseaux politiques militants


La nécessaire reconstruction des réseaux militants du monde du travail

 
Recréer les réseaux du monde du travail

Argenteuil est une ville populaire de près de 115 000 habitants. On pourrait imaginer qu’elle porte à sa tête des élus de gauche.
         Mais en 2001, l’éclatement du PCF local entamé une décennie plus tôt, les ambitions de Manuel Valls qui espérait faire d’Argenteuil sa base de lancement, la politique de la gauche du gouvernement Jospin servile à la bourgeoisie, et une gestion municipale discutable mirent un terme à 66 ans de gestion PCF et amenèrent la victoire des héritiers de la vieille droite locale.
         Après l’intermède 2008-2014, la personnalité du maire sortant Philippe Doucet, et à nouveau la présence d’un gouvernement de « gauche » (Pour Hollande, son « l’ennemi c’est la finance » ne le resta que le temps d’une déclaration) virent à nouveau en 2014 la droite locale l’emporter.
         Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons écrit hier et avant-hier sur les raisons du nouvel échec de Philippe Doucet en juin dernier. Pour résumer : la personnalité de ce dernier, et une campagne à la gribouille.
         Mais aux raisons conjoncturelles de la politique gouvernementale et du profil de ses serviteurs, un élément bien plus profond s’est installé, l’abstention qui n’est que le haut de l’iceberg et qui tend à s’approfondir.
         À Argenteuil, cette abstention est certes plus marquée dans les quartiers populaires, mais elle est également importante dans les autres quartiers.
         Certes, cette abstention est un mouvement de fond qui au-delà du moment particulier du Covid 19, traduit l’éloignement de la population du politique, de l’habitude de voter, et de l’idée que les élections peuvent aider à changer son sort.
         En mettant de côté la scandaleuse exclusion des travailleurs immigrés hors Union européenne, il devrait y avoir autour de 75 000 électeurs à Argenteuil. Il y en a 20 000 de moins. Et chacun de nous a des exemples d’habitants proches de ses idées mais qui n’ont pas voté en mars et juin car n’étant pas inscrit sur les listes électorales.
         Mais cet éloignement de la politique, y compris dans cet exemple de l’inscription sur ces listes, exprime aussi magistralement le recul des réseaux militants politiques sur la commune, et en particulier leur quasi-disparition dans les quartiers populaires, de leur activité, et donc de leur influence. C’est sur quoi nous aimerions nous arrêter car, quand ils existaient, ils imprégnaient autour d’eux des cercles bien plus larges de la population, les mobilisant véritablement durant les campagnes électorales, les entraînant au moins à faire un geste pour eux le jour du vote.
         Nous ne connaissons pas l’état des réseaux de droite sur Argenteuil. Mais héritier d’un vieux courant sur Argenteuil, du RPF aux LR d’aujourd’hui, il y a des chances qu’ils soient aujourd’hui les plus joufflus sur la Ville, d’autant plus qu’ils s’appuient toujours sur les réseaux de l’Église catholique locale et de ses excroissances des différentes écoles privées.
         Le « centre » local n’a pas survécu localement aux aléas de son histoire nationale, du Centre démocrate au Modem.
         Mais c’est du côté de ladite « gauche » que l’effondrement est le plus important.
         En l’espace de 30 ans, le PCF est passé d’un parti marquant toute la vie politique d’Argenteuil à un tout petit réseau qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut.
         Ce réseau avait de très nombreuses cellules et sections sur Argenteuil. Il disposait d’un hebdomadaire local utile. Des dizaines de points de vente de L’Humanité éparpillés sur tout le territoire établissaient le contact avec de très nombreux habitants. Nous développerons le sujet si cela intéresse.
         Le parti socialiste a connu aussi une histoire chaotique sur Argenteuil, des Assises du socialisme de 1974 jusqu’aux aventures Valls et Philippe Doucet en passant par l’inénarrable Faouzi Lamdaoui. Les aventures politiciennes de ces messieurs ont écœuré de très nombreux adhérents et rompu la continuité locale de l’existence de ce parti. Le clientélisme ne remplacera jamais l’engagement pour des idées.
         L’histoire des Verts locaux a suivi, certes à un tout autre niveau d’influence et de manœuvres, celle du Parti socialiste.
         Aujourd’hui, le courant de Mélenchon, ex-tendance du PS, existe, mais lui aussi très modestement.
         L’extrême-gauche naguère « trotskyste » de la LCR et du courant dit « lambertiste » a existé sur Argenteuil. Ce n’est plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir.
         Notre courant, communiste révolutionnaire, a incontestablement un réseau local, mais lui aussi encore bien limité.
          Voilà l’état des courants politiques locaux.
         En 1980, plusieurs milliers de personnes participant à des niveaux divers à la vie politique locale.
         Aujourd’hui, hors les réseaux clientélistes électoraux totalement conjoncturels,  seulement 200 ou 250 personnes sont véritablement impliquées, pour une population adulte de 95 000 personnes.
         200 ou 250 personnes qui ont le contact avec combien d’autres habitants, les influençant, les entraînant… ?
         Voilà l’aspect local de l’abstention.
         Pour notre part, la reconstruction des réseaux du monde du travail partout, dans les entreprises, mais particulièrement dans les quartiers populaires -et à Argenteuil, ils sont légions- est une priorité. DM

lundi 27 juillet 2020

Argenteuil : la défaite de Philippe Doucet (2)


Pour nous, trotskystes, la fin ne justifiera jamais n’importe quel moyen

 
Prêt à tout pour arriver à... rien !

Dans une première brève, nous avons évoqué le cadre général et la personnalité de Philippe Doucet qui sont des éléments majeurs dans la défaite de sa liste et de ceux qu’il avait réussi à entraîner derrière lui. Nous aborderons aujourd’hui la campagne elle-même de l’équipe de Philippe Doucet, telle qu’elle a été vécue par un extérieur qui la juge calamiteuse.

         Georges Mothron a été capable d’intégrer dans sa liste au moins deux éléments de la « gauche ». Chacun peut apprécier cela à sa façon, mais ces transfuges ne portaient pas les « gamelles » de certains candidats accueillis sur la liste d’ « Argenteuil avec vous ». Je pense à un ex-adjoint de la liste de Georges Mothron. Le genre de candidat qui amène dix voix et qui en fait perdre cent. Je pense également à l’ancien directeur de cabinet de Philippe Doucet lors d’une partie du mandat 2008-2014. Un homme connu du personnel municipal comme étant sans aménité à son égard, alors que ce mandat portait plutôt un souvenir favorable parmi de nombreux employés territoriaux de l’époque.
         Le clou a été la fusion de la liste conduite par Philippe Doucet avec celle de Mme Fillette, ex-candidate primitive du petit clan Macron local, débarquée ensuite. Comme si ses électeurs du premier tour n’allaient pas en majorité se rallier à la liste Georges Mothron au second tour…
         En tout cas, ce ralliement a rendu pratiquement impossible la fusion entre la liste Philippe Doucet et celle conduite par Omar Slaouti.
         Il est à noter que ce dernier a fait un meilleur score au second tour alors que l’on aurait pu s’attendre au contraire.
         Sur un autre plan, comment des partisans de Philippe Doucet ont-ils à ce propos pu digérer le quatre-pages sur l’entretien de la ville digne d’un torchon d’extrême-droite, l’affiche scandaleusement non signée amalgamant la liste d’Omar Slaouti et celle de Georges Mothron, tout comme comment ont-ils pu accepter une responsabilité dans l’édition de tracts à visée communautariste ?
         Pour nous, la fin ne justifiera jamais la nature des moyens utilisés. Philippe Doucet a démontré qu’il avait un point de vue totalement opposé sur la question. 

         Philippe Doucet a détenu deux records lors de ces élections.
         Le premier est celui de la masse de tracts imprimés, sans parler de l’utilisation des vidéos et des réseaux sociaux. Un tract n’a d’utilité que s’il est lu ne serait-ce que par quelques habitants. Que s’il est un point d’appui pour les multiples discussions approfondies qu’aurait dû avoir les militants mobilisés. On peut faire l’hypothèse raisonnable que la lecture de ces tracts et le nombre de ces discussions a représenté une partie infime de l’ensemble du matériel produit.
         Le second concerne le nombre de participants aux concentrations du carrefour "Babou". Quel intérêt eurent ces rassemblements où des dizaines de partisans se rassemblaient aux quatre coins, lesquels auraient pu tenter de discuter ailleurs partout dans la Ville ? Bien sûr ces militants se musclèrent le poignet, mais écœurèrent un peu plus les passants  qui les évitaient. Piètre résultat !
         En 2008, la campagne à laquelle nous participions fut menée à quelques dizaines de personnes. Mais celle de 2014 initia ces carrefours Babou ridicules.
         Ces tracts et ces prestations ne servirent à rien. Nous ne savons pas si Philippe Doucet eut la conviction que l’élection serait recommencée en septembre, mais comme son adversaire, il fut absent du confinement. Ce fut pourtant un moment où les habitants auraient été heureux de lire des messages, une feuille hebdomadaire donnant des informations mais surtout les réconfortant.
         Les axes et le contenu des tracts des trois principales listes se ressemblèrent étrangement, et d’abord par l’étalage de listes de promesses à la Prévert. Dans la nuit tous les chats sont gris. Dans la confusion, l’électeur intéressé eut bien des difficultés à localiser son chat, d’autant plus que ceux de la concurrence étaient de la même couleur.
         Il eut pourtant été facile de se concentrer sur les quelques priorités locales qui disqualifiaient la municipalité sortante :
         -Certes la liste Philippe Doucet l'était elle-même dans l’affaire jean Vilar.
         Mais il y avait d’autres thèmes sur lesquels la municipalité Georges Mothron avait failli alors que l’action municipale y est néanmoins possible :
         -la construction d’écoles où son bilan était ridicule ;
         -le commerce où la situation est calamiteuse ;
         -la culture qui a connu dans la Ville après 2014 un incontestable recul ;
         -le logement pour tous qui est une priorité même si le pouvoir d’une municipalité est limité sur la question.
         Mais cela fut noyé dans une masse gigantesque de promesses et d’informations…  

         Nous évoquons cela non pas pour donner une leçon sur ce qu’il fallait faire, mais pour expliquer l’essentiel de la défaite de la liste « Argenteuil avec vous ». Pour notre part, avec nos très modestes moyens militants actuels, nous avions choisi un tout autre axe de campagne, celle de l’affirmation de nos convictions communistes, essentielles dans la période de crise approfondie qui s’est ouverte avec le Covid 19.        
         Les militants de la Liste de Philippe Doucet portent aussi, chacun au moins pour ceux qui s’y étaient vraiment engagés, une responsabilité personnelle, certes marginale, dans l’échec de cette campagne, et surtout dans les écarts décidés par la direction de cette campagne. Mais nous retrouverons des militants de cette liste dans les luttes de demain, des militants aujourd’hui très déçus et pour certains amers. Nous aimerions qu’ils discutent ce que nous affirmons ci-dessus, et qu’ils le fassent entre autres avec nous.
          Demain, nous aborderons la question de l'abstention à Argenteuil. DM

dimanche 26 juillet 2020

Argenteuil, élections municipales 2020, l’échec de l’équipe de Philippe Doucet (1)

Les partisans et les électeurs qui ont espéré dans la victoire de Philippe Doucet appartiennent pour la plupart au monde du travail. Dans les combats futurs, locaux ou autres, nous espérons que nous nous retrouverons ensemble. Au moins pour quelques-uns d'entre eux. C’est dans cette mesure que nous revenons sur l’échec de la liste dans laquelle ils avaient mis leurs espoirs. DM

Une carrière politicienne poursuivie, une absence de continuité locale

 
Du côté de la dépolitisation du monde du travail

Nous comprenons que tous ceux qui ont cru en la victoire aux élections municipales de leur chef Philippe Doucet soient déçus. Certains ont vu leurs espérances personnelles s’envoler. D’autres avaient mouillé la chemise et ont constaté que c’était sans résultat. D’autres encore étaient convaincus que la victoire qu’ils visaient allait amener un paradis face à l’apocalypse représenté par son adversaire.
         Les uns et les autres sont déçus, et encore une fois, chacun peut le comprendre aisément. Mais pourquoi tant d'efforts pour un si piètre résultat. Nous aimerions échanger avec ceux pour qui cette réponse importe.
         D’autant plus que nous retrouverons nombre d’entre eux dans les activités que nous menons et les luttes qui auront lieu et auxquelles nous participerons. C’est à ceux-là qui ne sont ni des ennemis, ni des exploiteurs, ni même des concurrents, auxquels je m’adresse.
         On ne peut pas dire que cet échec est dû aux autres. Lorsque notre liste obtient 2%, ce n’est pas la faute des autres. Il y a un certain nombre de raisons pour cela. Nous nous présentions sur la base de notre programme communiste et trotskyste. Notre réseau d’influence est limité. Nous subissons comme d’autres la dépolitisation du monde du travail. La configuration et le nombre des différentes listes nous étaient défavorables. Etc.
         Et vous ?
         Vous avez été desservis par la personnalité de votre chef, et par de mauvais choix politiques, cela à côté d’autres facteurs.
         Philippe Doucet a sa part de responsabilité dans la dépolitisation qui touche particulièrement les milieux populaires. Les réseaux de gauche, et en premier lieu leurs chefs, ont soutenu les aléas des gouvernements Mitterrand-Jospin-Hollande, pour résumer, au service du Capital, et durs avec les travailleurs.
         Si quelques-uns n’ont pas oublié et pour lesquels il n’est pas question d’oublier ce genre de choses (comme vous le savez, nous en sommes), le problème est surtout que cette histoire a imprégné insidieusement la conscience des larges masses d’individus en entraînant désintérêt et écœurement. 54 0000 électeurs à Argenteuil pour plus de 110 000 habitants ! Vous les avez rencontrés ces travailleurs qui ne sont plus inscrits sur les listes électorales. Ces travailleurs immigrés de longue date qui vous ont exprimé leur amertume de n’être toujours pas électeurs après des décennies de sacrifice de leur vie au travail… Moins de 20 000 votants pour plus de 110 000 habitants au second tour des Municipales !
         Philippe Doucet ne s’est jamais cantonné d’être un modeste notable local. Ses espoirs visaient à obtenir dans la queue de la comète Valls un poste de ministre. Ce n’est sans doute pas cela qui l’a fait perdre à Argenteuil, mais il a contribué par cela à cette dépolitisation dont l’abstention record est un aspect.
         Et puis, ses objectifs de carrière personnelle l’ont considérablement occupé, après sa défaite de 2014. Occupé à Paris, virevoltant dans les médias, froufroutant autour de Valls, il a oublié Argenteuil. Il y fut encore un peu de 2014 à juin 2017 comme député d’Argenteuil-Bezons, mais il y disparut de cette date à, disons, jusqu’au début 2019.
         Je pense que Philippe Doucet considère que par une campagne formidable on peut rattraper le temps perdu. Mais c’est une vision profondément erronée. L’activité politique a besoin de continuité, d’une continuité sans faille. C’est cela qui permet de construire.
         Philippe Doucet a certainement des qualités de rayonnement personnel, mais il en a aussi dans l’art de se faire des ennemis. Si à Conjugue, certains lui ont pardonné apparemment, autour de Conjugue, sans doute plus nombreux ont été ceux qui se souviennent. L’affaire du Temple d’Argenteuil a également laissé des traces. Jean Vilar également, nous n’y reviendrons pas. Une autre que nous évoquions il y a quelques mois sur le présent blog, celle de l’affaire de L’Agora, ce lieu inutile initié par Philippe Doucet en  tant que responsable d’AB-Habitat. Ceux qui sont intéressés peuvent rechercher sur notre blog ce que nous en disions… En tout cas, cela fait déjà beaucoup.
         Mais il y a aussi le type de la campagne à laquelle ses partisans ont beaucoup donnée, et le type d’alliances que Philippe Doucet a décidées et qui vous ont finalement particulièrement handicapés. C’est ce que je développerai demain, en toute fraternité encore. DM

dimanche 28 juin 2020

Argenteuil résultats du second tour des élections municipales


Liste élue : celle conduite par Georges Mothron


Inscrits : 53 757

Votants : 18 341                   participation : 34,77 %

Bulletins blancs et nuls : 475


Suffrages exprimés : 17 847

Abstention : 65,23 %

Liste conduite par Philippe DOUCET :                      7096 voix    39, 76 %          

Liste conduite par Georges MOTHRON :     8096  voix  45, 36 %       

Liste conduite par Omar SLAOUTI :                           2655 voix    14, 88  %      



vendredi 26 juin 2020

Argenteuil – élections municipales second tour : dans tous les cas, les lendemains seront difficiles


Il faut développer notre courant politique communiste et révolutionnire !



Le second tour des élections municipales aura lieu ce dimanche à Argenteuil. Les travailleurs ne pourront pas voter pour notre courant politique, ouvrier, communiste, révolutionnaire.
         Trois listes restent en lice sur Argenteuil.
         Celle du maire actuel et ancien député, Gorges Mothron : une liste de la droite locale, actrice depuis six ans d’une action « service minimum », indifférente aux travailleurs, qui a porté un certain nombre de mauvais coups contre les agents territoriaux. Partisane de la liquidation de la salle Jean Vilar. Sa tête de file fut un député silencieux mais totalement dévoué aux gouvernements des possédants, de Chirac à Sarkozy. 

         Celle de son prédécesseur et ancien député également, Philippe Doucet : un roi d’Argenteuil pendant six ans, pour le bon ou le pire au niveau de l’action locale. Une position de marchepied vers le rêve d’un poste ministériel.  Recula chaque fois que les travailleurs municipaux montrèrent les dents. À l’initiative du projet englobant la démolition de la salle Jean Vilar. Défenseur inconditionnel de la loi El Khomry contre les travailleurs, porte-parole de Valls, électeur de Macron.
         La dernière dont la tête de liste, Omar Slaouti n’a été ni maire ni député. Ce dernier a été militant de la LCR puis du NPA. S’oppose à la démolition de Jean Vilar. C’est la liste de ce qui reste de la gauche traditionnelle sur Argenteuil, comprenant des militants associatifs et politiques des organisations de cette gauche gouvernementale aujourd’hui bien faible à Argenteuil après des décennies d'alternance et de recul de ses organisations.

         La commune est l’échelon de la plus grande proximité avec la population. On ne peut qu’avoir les plus grandes craintes sur la situation locale aux lendemains du second tour, alors que les municipalités des grandes villes populaires vont se trouver confrontées à de très graves difficultés.

         Pour notre part, il nous reste à continuer notre combat pour recréer les réseaux d’une présence militante des idées communistes et révolutionnaires dans les entreprises de la localité et les quartiers populaires, présence essentielle pour résister aux mauvais coups qui nous attendent, à l’échelle générale comme à l’échelle locale, et pour abattre demain le capitalisme.

                                                                         Dominique MARIETTE

vendredi 14 février 2020

Argenteuil, élections municipales, programme des notables : le monde de « tout et tout »


« Les berges » ou l’Arlésienne des Argenteuillais

 
En supprimant deux des quatre voies de la D311, il est possible de retrouver en partie mais aisément ce paysage.  DM

Cela fait des années que cela dure. Le sujet des berges de la Seine et de leur réaménagement est au cœur des agitations électorales des maires et anciens maires successifs. Les élections municipales actuelles n’y dérogent pas.
         En la matière, il faut le reconnaître, l’ancien maire est un champion. Il avait battu il y a une dizaine d’année le record mondial de la pose de calicots sur le sujet… avec le résultat que l’on sait.
         Aujourd’hui, il reprend le sujet de plus belle.
         Mais la tâche est ardue, du fait qu’il porte une tache indélébile, et ne sait vraiment pas comment s’en dépêtrer : son projet Cap-Héloïse concocté en douce avec le promoteur Fiminco.
Dans un dernier tract, il est question une nouvelle fois de rendre les berges de Seine aux Argenteuillais. Philippe Doucet écrit : « En 2014, plusieurs projets étaient prêts à être présentés et discutés avec les Argenteuillais pour lancer la reconquête des berges de Seine ». Ah bon, première nouvelle !
         Quant aux deux projets alternatifs qu’il propose, surprise, sur les schémas qui les accompagnent, le projet Cap Héloïse a disparu et on peut y reconnaître l’espace Jean Vilar et son parking !
         Philippe Doucet a abandonné le projet Cap Héloïse ?
         Et bien qu’il le dise aux Argenteuillais !

samedi 7 décembre 2019

Argenteuil-Retraites : égaliser les pensions certes, mais vers le haut et non vers… la misère


Contamination macronienne, heureusement très minoritaire



De la part de nombreuses listes qui ont déclaré se présenter pour les prochaines élections municipales, la lutte pour la réforme des retraites est une terre totalement inconnue. Pour la liste du maire sortant et les différentes moutures des macroniens locaux, cette question vitale pour le monde du travail doit évoquer une autre galaxie que la nôtre. Silence radio sur la question !
Quant à la liste de l’ex-maire d’Argenteuil, chaud partisan hier d’une attaque précédente contre le monde du travail -la loi El Khomry- qui tente un retour sous le slogan « Argenteuil avec vous », elle vient de recevoir sur la question un coup de poignard dans le dos dont elle se serait sans doute bien passée. Le silence d’accord, mais qu’un des siens récemment rallié défende Macron sur la question, on peut penser que nombre de travailleurs conscients s’en souviendront, alors que la colère contre cette nouvelle attaque de Macron se développe.
À lire donc. C’est sur « Engagés sur Argenteuil », ce qui « n’engage » pas forcément les autres auteurs écrivant sur ce blog.
A ce monsieur qui évoque l’éternité, de notre côté nous ferons référence à l’éternelle inconscience… !

http://engagespourargenteuil.fr/post/SNCF-nouvelle-greve

jeudi 14 novembre 2019

Argenteuil, Val d’Oise, les listes « Lutte ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs » Exprimer la situation du monde du travail, ses revendications, être à ses côtés lors de tous ses combats légitimes


Des problèmes locaux à l’image des problèmes généraux du monde du travail



Le quotidien Le Parisien-95 d’hier a consacré un article aux listes Lutte ouvrière qui seront présentes dans un certain nombre de communes du Val d’Oise et qui seront toutes intitulées « Lutte ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs ».
         Quelles que soient les approximations d’un tel article, il vaut toujours mieux que l’on parle de soi plutôt que le contraire. A nous ensuite de préciser nos véritables idées si nécessaire. C’est le cas ici.
         Il ne s’agit pas pour nous lors de ces élections de « Mobiliser la population sur des problèmes locaux ». Il s’agit d’abord de nous adresser au monde du travail sur la base de ses difficultés qui n’ont fait que s’accroître ces dernières décennies, et encore davantage ces dernières années. Les « problèmes locaux » qui nous intéressent, ce sont d’abord et avant tout, les difficultés à obtenir un emploi, la diminution des revenus réels (salaires, indemnités, pensions de retraite) qui devraient permettre de vivre, l’aggravation des conditions du travail, le recul net des services, publics ou autres, utiles et nécessaires à la population. C’est en dénonçant cette situation que nous ferons campagne.
         Ces problèmes ont une déclinaison locale certes, que nous devrons mettre en valeur. Mais ils sont à l’image des problèmes généraux du monde du travail du pays.
Cette élection nous permettra de regrouper ceux qui partagent avec nous ce constat, et qui pourront ainsi l’exprimer lors de ce scrutin.
         Face à cette dénonciation des « problèmes du monde du travail », tous les programmes électoraux, tous plus prometteurs et plus alléchants les uns que les autres, pèsent bien peu. Une municipalité, sauf à la marge, ne peut guère contrecarrer par son action le recul actuel de la condition des classes populaires, la dégradation de la vie collective, et « l’allure » de la ville. Ce sont les intérêts capitalistes relayés par l’État et son gouvernement qui mènent la danse, y compris à l’encontre des municipalités, aussi de bonne volonté soient-elles.
         En revanche, le rôle d’élus de Lutte ouvrière consisterait avant tout à informer les travailleurs de la commune, à essayer de les mobiliser sur la base de leurs problèmes qui ne sont pas différents de ceux des travailleurs des autres communes. Il serait de les regrouper autour de la conscience de leurs intérêts communs. Il serait d’être à leur côté dans chaque lutte visant à améliorer leur condition d’emploi, de revenu, de conditions de travail, de logement, d’accès à tous ces services nécessaires. En cela, ils ne feraient que poursuivre ce qu'ils tentent de faire au quotidien depuis toujours. DM

vendredi 11 avril 2014

Après la défaite du candidat PS aux élections d'Argenteuil : lettre à ceux qui veulent comprendre




Après la défaite de P. Doucet aux élections municipales, un certain nombre de ses partisans ont reporté la responsabilité de celle-ci à ceux qui, à « gauche » n’avaient pas appelé à voter pour lui avant le second tour, et à nous en particulier. C’est à ceux d’entre eux de bonne foi que j’écris le message suivant :

« Camarades,
Après la défaite de Philippe Doucet face à Georges Mothron par 187 voix d’écart, un certain nombre, partisans du maire sortant, ont interpellé avec rudesse, ou ignoré, voire encore insulté des militants et des sympathisants de Lutte Ouvrière de la localité. Pour résumer et en reprenant ce que m’a déclaré le 24 mars une ex-adjointe de Philippe Doucet, nous avions offert la ville à la droite, nous qui n’avions pas donné de consigne de vote  pour le deuxième tour de l’élection à nos 827 électeurs du premier.
Si Philippe Doucet n’a pas été réélu, c’est donc la faute à d’autres et en l’occurrence à Lutte Ouvrière, une affirmation bien commode pour ne pas avoir à s’interroger sur le nombre élevé des abstentionnistes, principale cause de leur défaite. Dans notre ville de 105 000 habitants, seulement 31 000 électeurs ont voté au deuxième tour. Beaucoup d’électeurs de gauche écœurés par la politique que mène le gouvernement ont voté avec leurs pieds, choisissant de ne pas se rendre aux urnes. Et partout nous avons assisté à un même scénario, signe que pour beaucoup d’électeurs donner sa voix à un candidat socialiste, surtout s’il était un membre influent de ce parti, équivalait à soutenir la politique du gouvernement, ce qu’ils se sont refusé à faire.
Toute proportion gardée, la situation d’aujourd’hui rappelle celle du printemps 2002 lorsqu’au soir du premier tour de la Présidentielle Jospin fut sévèrement battu, au point de ne pas pouvoir figurer au second. Le Parti socialiste ne s’était alors pas interrogé sur les raisons qui avaient conduit à l’élimination de son candidat. En revanche, il s’en était pris à ses alliés du moment qui, à ses yeux, avaient eu l’outrecuidance de présenter leurs propres candidats. A Lutte Ouvrière il nous fallut également résister aux pressions, voire aux insultes proférées par ceux qui nous reprochaient de ne pas les suivre dans leur honteux soutien à Chirac ; une opération qui allait contribuer à la montée des idées réactionnaires, ne serait-ce que parce qu’elle mettait en selle un certain… Sarkozy. 
Aux élections municipales qui viennent d’avoir lieu, la plupart des électeurs ont donc tenu à porter un jugement sur ce qui leur semblait déterminant, à savoir sur la politique du gouvernement. Nous le savions par avance d’où notre choix de ne pas mener une campagne dite locale mais au contraire une campagne qui porterait sur l’essentiel, défendre les intérêts des travailleurs, le camp des travailleurs avons-nous dit.
C’est très précisément cela qui s’est exprimé dans ces élections, y compris par l’abstention. Philippe Doucet le reconnaissait d’ailleurs lui-même le soir des élections quand il déclara : “le faible sursaut des quartiers populaires n’a pas permis de compenser la forte participation des quartiers pavillonnaires, mobilisés avant tout sur des enjeux nationaux”. Il oubliait seulement de préciser que les « enjeux nationaux » ont également pesé sur les choix des quartiers populaires. En témoigne entre autres les forts taux d’abstention.
         Dans ces élections, nous voulions à tout prix nous positionner contre la politique du gouvernement, dans le camp des travailleurs donc, et rien que dans ce camp. Nos détracteurs le savaient déjà en 2012. Il ne leur avait pas échappé que nous n’avions ni appelé à voter Hollande au deuxième tour de la Présidentielle ni appelé, dans la circonscription d’Argenteuil-Bezons, à voter pour son candidat au deuxième tour de la législative qui suivit. Il ne leur avait pas échappé que nulle part nous n’avons pratiqué une politique d’alliance  lors des dernières municipales comme nous l’avions fait en 2008, que partout nous nous sommes présentés sous nos propres couleurs, avec notre propre programme.
Face à un gouvernement hostile au monde du travail, face à la montée des idées réactionnaires, il faut qu’une autre voix se fasse entendre qui ne se mêle pas à d’autres, hostiles aux intérêts vitaux des travailleurs. Et notre utilité militante est justement de porter cette politique sans qu’elle soit altérée par une quelconque tactique qui nous rendrait complice de la politique menée par l’actuel gouvernement. 
Comme vous, l’élection d’un G. Mothron ne nous réjouit pas, comme ne nous réjouit pas la volonté de Hollande de maintenir son cap qui a été rejeté aux municipales, comme ne nous réjouit pas non plus la constitution d’un gouvernement de combat… contre les travailleurs.
Contre les uns et les autres, contre les mesures du gouvernement Hollande-Valls qui auront des répercussions locales, et contre celles que voudra imposer G. Mothron, il nous restera toujours la possibilité de nous y opposer collectivement.
Mais si nous nous opposons à la politique du gouvernement, nous savons faire la différence entre les militants socialistes qui la portent et ceux qui la subissent. Avec ces derniers je suis sûr que nous nous retrouverons dans toutes les mobilisations à venir.
                                  Avec mes salutations militantes et communistes,
                                                                                       Dominique Mariette »