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mercredi 12 juillet 2023

Dictature birmane : une bonne affaire pour banquiers et assureurs

 

Pour les profits, une dictature les garantit

 

 

Des ONG révèlent que le Crédit agricole et Axa proposent des placements dans des entreprises qui vendent des armes à la dictature birmane. Après s'être attaquée à la minorité Rohinga, chassant du pays des centaines de milliers de personnes, l'armée birmane s'est emparée du pouvoir en février 2021. Depuis elle réprime brutalement les opposants.

         Mais pour les banquiers, les assureurs et les industriels, une dictature, c'est un régime capable de mettre au pas sa population... et de garantir ainsi les profits !

lundi 29 mars 2021

Birmanie : dictateurs et exploiteurs

La journée de samedi a été une des plus meurtrières depuis le coup d’État de l’armée birmane, 90 morts en une seule journée lors des manifestations de protestation contre le putsch… Ci-dessous un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière sur les bonnes affaires des capitalistes français en Birmanie.

Birmanie : dictateurs et exploiteurs

24 Mars 2021

Le 1er février, l’armée birmane prenait le pouvoir, balayant le semblant de décorum électoral mis en place depuis 2011. La diplomatie française, si prompte d’habitude à donner des leçons de démocratie, a attendu un mois avant d’émettre une timide protestation.

 


C’est seulement le 20 mars, alors que la répression des manifestations populaires en Birmanie a déjà fait des centaines de morts, alors que des milliers de combattants contre la dictature sont en prison et que des secteurs de la classe ouvrière commencent à se soulever, qu’EDF a suspendu provisoirement son projet de construction d’un barrage en Birmanie.

Le projet de barrage, comme tous les projets industriels de ce pays que l’état-major considère comme sa propriété personnelle, n’avait pu se conclure qu’avec la bénédiction des militaires. Il nécessite même leur participation active, car ce sont les soldats qui se chargent de faire évacuer les villages promis à la noyade. EDF ne pouvait l’ignorer. Il est vrai qu’il n’est ni le seul ni le premier groupe français à avoir bénéficié des faveurs des militaires.

Le groupe Total, par exemple, n’a toujours rien déclaré sur le coup d’État. Il est un des premiers investisseurs et a même été, en 2017, le premier contribuable étranger en Birmanie. C’était un prêté pour un rendu, puisque le régime militaire lui avait fourni de la main-d’œuvre quasi servile pour construire son gazoduc et exploiter en toute tranquillité le champ gazier birman.

Le groupe Accor, autre fleuron du capitalisme français, est également muet sur le massacre des manifestants, éventuellement assassinés jusque devant son hôtel de luxe de Rangoun. Il est vrai qu’il s’agit d’un investissement commun effectué avec un groupe financier lié à l’armée, et qu’un groupe hôtelier de taille mondiale se doit de ne pas cracher dans la soupe.

Depuis la pseudo-démocratisation de 2011 et sous l’égide du ministère des Affaires étrangères, les relations économiques entre la France et la Birmanie se sont renforcées. En 2012, la France exportait pour 19 millions d’euros vers la Birmanie et en importait pour 66 millions de marchandises. En 2019, ces chiffres étaient respectivement de 150 et 400 millions d’euros, dont 90 % en produits textiles fabriqués par les jeunes ouvrières birmanes. Les conditions de travail imposées par les patrons et les militaires dans les usines du pays ont donc fait le bonheur des Carrefour, Auchan, Leclerc et autres.

Les tardives protestations démocratiques des autorités françaises masquent mal leur souci de voir continuer les bonnes affaires de leurs capitalistes.

                                                                         Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2747)

 

Achetez Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2745, et Lutte de classe (2,5 euros) n°214

         Lors de nos permanences :

-la prochaine, mercredi 31 mars, de 11h. à 11 h.20 au marché des Champioux ;

-         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Malgré mes paramètres, mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

 

mercredi 24 mars 2021

Birmanie : travailleurs contre la dictature, et pour les trusts, les profits d’abord

 Birmanie : les travailleurs contre la dictature

17 Mars 2021

Le coup d’État du 1er février, qui a envoyé en prison Aung San Suu Kyi, au pouvoir depuis 2016, a déclenché une forte réaction de la population birmane. La répression croissante a déjà fait au moins 183 morts parmi les manifestants et entraîné des milliers d’arrestations, sans parvenir à enrayer le mouvement d’opposition.

Rien que dans la journée du 14 mars, on dénombrait au moins 50 tués dans la zone industrielle de HlaingTharyar, investie par l’armée, qui incendiait les barricades et tirait à vue. La loi martiale y a été décrétée, ainsi que dans d’autres cantons ouvriers. La répression touche en effet particulièrement les concentrations ouvrières car les travailleurs, en particulier les jeunes ouvrières du textile, jouent un rôle important dans cette mobilisation.

La Birmanie ou Myanmar, ancienne colonie britannique, est parmi les pays les plus pauvres du globe. Mais son industrie a connu une croissance spectaculaire dans la dernière décennie. Outre l’exploitation ancienne des ressources naturelles, de nombreux capitaux se sont investis dans l’industrie légère à partir de la fin des années 2000, attirés par des bas salaires, de quelque trois dollars par jour.

Presque toutes les grandes marques de prêt-à-porter, telles qu’Adidas, Benetton, C&A, Gap, H&M, Lidl, Primark…, s’y fournissent aujourd’hui via des sociétés basées en Chine ou à Singapour. Aujourd’hui, l’industrie textile et celle de transformation agroalimentaire regroupent au moins un million de travailleurs, souvent des femmes, dans un pays de 54 millions d’habitants.

La classe ouvrière birmane a donc connu une croissance très rapide dans la dernière décennie. En son sein, beaucoup de paysans chassés par les expropriations et les conséquences du cyclone Nargis de 2008. Ils sont qualifiés de « migrants de l’intérieur » et vivent dans des habitats de fortune à la périphérie des villes. Dans la dernière période, ils ont mené de nombreuses grèves, lutté et mis sur pied des syndicats. Avant même le coup d’État, de nombreuses usines ont profité de la crise sanitaire pour licencier en masse, en particulier des travailleurs syndiqués, et l’armée intervenait déjà pour interrompre les grèves et arrêter les organisateurs.

Selon les témoignages de militants, l’annonce du coup d’État a été vécue comme une menace directe pour les travailleurs. « Avec la prise de pouvoir par l’armée, ce sera comme avant, comme si nous avions perdu nos droits et les employeurs opprimeront les travailleurs et réduiront leurs salaires. C’est ce à quoi je m’attends », disait une ouvrière de la zone industrielle.

Le 6 février, après les appels à la grève et à la désobéissance civile, s’est déroulée une des premières manifestations ouvertes contre la dictature. Ce sont des travailleurs qui l’ont initiée, comme l’indique une militante syndicale : « Nous avons organisé une réunion pour tous les travailleurs et avons commencé à parler des droits du travail, droits que nous perdons sous la dictature. Le 5 février, les ouvriers ont décidé de marcher. » Selon une autre militante : « À Hlaing Tharyar, il y a environ trois cents usines. Presque toutes ont participé. Quand un syndicat existait à l’intérieur, il a organisé la grève et tous les travailleurs y ont adhéré. Dans les usines sans syndicat, les travailleurs ont individuellement obtenu leur congé et ont également participé à la manifestation. Donc, la foule était énorme. » Le China Labor Bulletin, bulletin syndical chinois, cite un cadre n’ayant jamais fait grève : « Dans les premiers jours qui ont suivi le coup d’État, nous attendions quelqu’un qui pourrait nous conduire et dénoncer les militaires… C’était inspirant de voir que les ouvriers du vêtement sont descendus dans la rue, potentiellement face à des balles et des matraques. Cela nous a donné le courage de faire de même. »

Il est bien sûr difficile de mesurer, à travers le peu d’informations qui parviennent, le degré de mobilisation et le niveau de conscience de la classe ouvrière birmane. En tout cas, il est clair qu’une partie d’entre elle a vu dans le coup d’État la menace directe d’une aggravation de l’exploitation qu’elle subit et a décidé d’y réagir par ses propres moyens. Un ouvrier de Bogard Lingerie dit de même : « Pour nous, la première priorité devait être d’abattre le dictateur. Sous le régime militaire, il n’y aura aucun droit pour nous travailleurs. »

                                          Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2746)

 

Profits de sang

 


Il a fallu attendre que la contestation contre le coup d'État en Birmanie ait fait 230 morts et des centaines de disparus pour qu'EDF annonce « suspendre » le développement d'un projet de barrage hydroélectrique. Mais cette armée birmane intervient depuis des années pour évacuer les villages là où ce barrage doit se construire. Quant au pétrolier Total, il continue à exploiter sans scrupule le gaz en Birmanie, avant comme après le coup d'État.

         Pour ces groupes français en Birmanie, seuls les profits comptent, même éclaboussés de sang.

mardi 17 décembre 2019

Massacres des Rohingyas : Aung San Suu Kyi défend les militaires


Une partisane de la « paix des cimetières » et le camp des bourreaux



En Birmanie, à partir d’octobre 2016 puis surtout à partir d’août 2017, les discriminations subies par la minorité musulmane rohingya ont tourné aux persécutions physiques pures et simples, allant jusqu’au viol et au meurtre.
       Les massacres perpétrés par l’armée birmane et les milices bouddhistes ont fait au moins 10 000 morts. Plus d’un million de Rohingyas ont dû s’enfuir du pays, dont 750 000 se sont réfugiés au Bangladesh, qui ne veut pas non plus les accueillir.
       Selon, entre autres, des enquêteurs de l’ONU, il s’agit d’un génocide qui se perpétue.
       Devant la Cour internationale de justice, l’actuelle première ministre Aung San Suu Kyi a nié toute « intention génocidaire » de la part des généraux au pouvoir. La Prix Nobel de la Paix 1991 a opté pour la "paix des cimetières" et le camp des bourreaux.