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mardi 19 mars 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 18 mars 2024

 POUR LES TRAVAILLEURS, L’ENNEMI À COMBATTRE, CE SONT LEURS EXPLOITEURS

18/03/24

Depuis trois semaines, Macron s’est transformé en chef de guerre. Il multiplie les prises de parole appelant au « sursaut » et à « ne pas être lâches » face à Poutine, qui serait devenu une menace existentielle pour l’Ukraine et pour toute l’Europe.

Comment expliquer ce changement de ton ? Par une grosse part de calcul politicien. À quelques mois des Européennes, Macron utilise et amplifie le climat belliqueux pour créer un réflexe d’union nationale autour de lui, aux dépens de ses adversaires politiques.

Mais la guerre est bel et bien là. Elle fait rage, non seulement en Ukraine, mais aussi à Gaza, au Yémen, en République démocratique du Congo, au Soudan… Non seulement les grandes puissances occidentales sont impliquées directement ou indirectement dans chacune de ces guerres, mais elles se préparent aussi à l’éventualité d’un affrontement avec la Chine. 

C’est pourquoi Macron, les médias aux ordres, les galonnés abonnés aux plateaux télé ou les soi-disant experts en géopolitique nous abreuvent de propagande patriotique. « Il faut être prêt à se battre pour son pays », entend-on de plus en plus. Pour sa « patrie », disent certains. À les entendre, ce serait la forme suprême du courage et de l’héroïsme. Et ce refrain est chanté dans tous les pays et dans toutes les langues.

Bien sûr, nous sommes attachés à notre pays, ne serait-ce que parce que nous y vivons et y avons construit des liens familiaux ou amicaux et des souvenirs. Mais posons-nous la question : ce pays et la classe qui le gouverne, que font-ils pour nous, travailleuses et travailleurs ?

Que nous soyons ouvrier, caissière, employé, aide à domicile, camionneur, nous produisons les richesses du pays dans lequel nous travaillons. Nous contribuons à le construire et à le faire vivre. Mais qui en profite ? Ceux qui trônent au sommet du pays ! En profite la grande bourgeoisie qui vole de records de profits en records de fortunes. En profitent les actionnaires parasites et les financiers. Pour ceux qui mettent les mains dans le cambouis, le pays ne garantit rien : ni salaire ni emploi dignes de ce nom. Il n’offre ni respect, ni reconnaissance.

C’est vrai en France comme dans tous les pays du monde. Combien de travailleurs se retrouvent forcés à l’exil, parce que leur pays ne leur donne pas la possibilité de gagner leur vie dignement ou ne leur assure pas un minimum de sécurité ?

Parler de Français, d’Ukrainiens, de Russes, d’Algériens, de Maliens… est une façon de faire oublier qu’il y a, dans chaque pays, des riches et des pauvres, des exploiteurs et des exploités. Cela cache que nous sommes en permanence attaqués, dans notre propre pays, par un grand patronat toujours plus rapace. 

Ici, au moment où Poutine est accusé de menacer notre sécurité, la grande bourgeoisie intensifie l’exploitation, restructure en licenciant de nombreux travailleurs, lamine les salaires et nous rackette au travers de la flambée des prix. Avec l’aide de Macron, elle puise dans les caisses de l’État et s’approprie des milliards qui devraient être investis dans la santé ou l’éducation.

Retraites, droits des chômeurs, remboursements maladie… les attaques succèdent aux attaques. Nous voyons fermer des maternités et des services d’urgence. Les écoles, les collèges et les lycées manquent de personnel et se dégradent à vue d’œil. Et ce n’est pas fini car, en plus des 10 milliards d’économies sur les dépenses publiques prévues en 2024, le gouvernement en cherche encore 20 pour 2025.

Cela engendrera plus de travailleurs pauvres ; plus de femmes et d’hommes cassés par le travail et abandonnés à la maladie, à la misère et à des pensions dérisoires ; plus de quartiers populaires transformés en ghettos et livrés aux trafics en tout genre. C’est au nom de la défense de ce pays-là qu’il faudrait se battre et être prêt à mourir ?

Oui, quand on est attaqué, il faut se défendre. Mais les attaques que nous subissons ne viennent pas du dictateur du Kremlin. Elles viennent des conseils d’administration des groupes capitalistes et de l’Élysée. C’est la guerre de classe que la bourgeoisie mène en permanence contre les travailleurs et il faut y répondre.

Le nationalisme et les appels au patriotisme sont destinés à nous faire marcher au pas derrière les capitalistes. Rejetons-les ! Menons la lutte de classe et visons le renversement de la classe exploiteuse et l’établissement de notre propre pouvoir !

Alors seulement, nous pourrons considérer le pays dans lequel nous vivons comme le « nôtre », c’est-à-dire celui de tous les travailleurs quelle que soit leur origine. Et nul doute que celui-ci aura à cœur de s’adresser aux exploités des autres pays pour renverser le capitalisme à l’échelle du monde !  

                                                                                   Nathalie Arthaud

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Aujourd’hui mardi 19 mars, de 18 à 19 heures, Centre cl de la cité Joliot-Curie ;

-Mercredi 20 mars : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

Dimanche prochain 24 mars à L’Atrium

 



Réservez votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

mardi 5 mars 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 4 mars 2024

Pas un sou, pas un homme pour les guerres de Macron et Biden !

4 mars 2024

Après s’être distingué au début de la guerre en disant « qu’il ne fallait pas humilier la Russie », Macron a cette fois surpris son monde en affirmant ne « pas exclure l’envoi de troupes en Ukraine ».

Cette sortie belliqueuse a tout de suite été désavouée par tous les chefs d’État occidentaux, et Macron a rétropédalé : il ne parlait pas de troupes combattantes, mais de troupes d’appui logistique…

Si Macron se spécialise dans le rôle du bouffon, la situation, elle, est à prendre au sérieux. Envoyer des troupes combattantes est, bien sûr, une option de l’état-major de l’Otan. Elle n’est peut-être pas encore d’actualité, mais elle est étudiée et préparée et ce sont les États-Unis qui décideront.

Car la guerre est là et bien là ! Contrairement aux dénégations officielles, les États-Unis et, derrière eux, la France et les États européens font la guerre à la Russie. Il y a une répartition des rôles : l’Ukraine fournit la chair à canon, et les puissances impérialistes occidentales, les armes.

Après avoir expliqué qu’elles ne livreraient que des armes dites défensives pour ne pas être considérés comme « cobelligérantes », elles acheminent aujourd’hui des tanks, des missiles à longue portée et des avions de combat F16.  

En France, les entreprises d’armement montent en charge pour approvisionner le front ukrainien en obus, blindés, canons Caesar... Accusé de ne pas en faire assez par le chancelier allemand, qui a engagé son pays à hauteur de 17 milliards d’euros, Macron vient de promettre trois milliards d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine.

Quant aux militaires occidentaux, ils sont présents depuis un bout de temps sur le sol ukrainien ! L’existence de douze bases secrètes de la CIA, actives depuis 2014 à la frontière russe, vient d’être révélée. Et c’est un secret de polichinelle que des instructeurs militaires de l’Otan, français compris, s’y activent pour livrer le matériel militaire et former des soldats ukrainiens.

Alors, oui, les dirigeants occidentaux mènent déjà cette guerre et ils nous y entraînent chaque jour davantage. Si les États-Unis le décidaient, tous leurs alliés, France comprise, y enverraient des troupes. Et dans ce cas, le gouvernement ne se gênerait pas pour procéder à une mobilisation générale, comme cela se fait en Ukraine.

« Il faut arrêter le dictateur Poutine qui veut envahir l’Europe », « Il faut suivre l’exemple des soldats ukrainiens et de leur famille et être prêts aux sacrifices », nous dit-on. Et comme l’a demandé Macron, l’Éducation nationale et l’armée vont se charger de renforcer l’esprit patriotique de la jeunesse au travers de l’éducation civique et du Service national universel (SNU).  

Face à ce bourrage de crâne, gardons en tête la phrase prononcée par Anatole France au lendemain de la Première Guerre mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels. »

Toutes les guerres que nos gouvernants désignent comme des guerres justes cachent des rivalités de pouvoir pour le partage des richesses. L’Ukraine est certes une proie pour Poutine et les oligarques russes. Mais elle l’est aussi pour ses propres oligarques et surtout pour les capitalistes occidentaux qui, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, y placent leurs capitaux afin d’en exploiter les terres et la main-d’œuvre.

Le flot de milliards que les puissances impérialistes déversent dans cette guerre fait le bonheur de leurs marchands d’armes, et ici des Dassault, Safran, Thales, Nexter… Mais c’est aussi un placement qui rapportera gros, demain, aux multinationales comme Nestlé, Bayer, Vinci...

Poutine est un dictateur qui écrase son propre peuple sous un talon de fer. Mais les puissances occidentales ne sont pas les blanches colombes qu’elles prétendent être. Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza, où elles laissent, depuis cinq mois, leur allié israélien massacrer et affamer les Palestiniens, le démontre une fois de plus.

Biden et Macron parlent des droits des peuples quand ça les arrange ! S’il leur faut s’acoquiner avec les pires régimes, comme aujourd'hui l’Arabie Saoudite ou Israël, fermer les yeux sur leurs exactions et dresser les peuples les uns contre les autres, ils le font, sans état d’âme.

Ne les laissons pas nous mener à une troisième guerre mondiale ! Pas un homme pour la guerre des capitalistes !

À bas nos dirigeants, piliers de cet ordre barbare et fauteurs de guerre ! Pas un sou de plus pour les marchands de canon ! Ce qu’il nous faut, ce sont des lits d’hôpitaux, des logements, des trains et des écoles !                                            

                                                                                Nathalie Arthaud

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Demain mercredi 6 mars : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

 

Réservez votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

 

mardi 27 février 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 26 février 2024

Renverser la dictature du capital ou la subir toujours plus

26/02/24

Les sifflets qui ont accueilli Macron et les échauffourées au Salon de l’agriculture ont montré la colère intacte des agriculteurs. Sous la pression des manifestants, Macron a été contraint de faire de nouvelles annonces.

Il a promis une année blanche pour le remboursement des crédits des exploitations en difficulté. Cette mesure, réclamée par les agriculteurs, l’État ne la proposera jamais aux ménages ouvriers surendettés.

Il annonce un prix plancher pour chaque production, basé sur les coûts réels des agriculteurs. Mais les travailleurs au Smic savent bien qu’un salaire plancher ne permet pas de sortir de la pauvreté. Garantir un prix minimum était déjà l’objectif de la loi Egalim, votée en 2018, revue en 2021. Sans résultat, car dans la jungle qu’est l’économie capitaliste, les prix résultent des rapports de force, au niveau mondial, entre les groupes de l’agroalimentaire et ceux de la distribution.

Le groupe Lactalis saigne les producteurs de lait pour que la famille Besnier se maintienne dans le top 10 des fortunes françaises. Les petits agriculteurs crèvent pour que Danone, Bigard, Carrefour et autres distribuent des dividendes historiques à leurs actionnaires.

Les agriculteurs, relayés par les politiciens en campagne, dénoncent les importations de l’étranger. Mais les entreprises qui étranglent les petits agriculteurs sont bien françaises. La France exporte plus de produits laitiers ou de vin qu’elle n’importe de fruits et légumes. Le groupe Avril (huile Lesieur, etc.), dirigé par Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, premier syndicat agricole, réalise la moitié de ses affaires à l’étranger.

Les céréaliers ou les volaillers, en France comme en Pologne, dénoncent la concurrence ukrainienne déloyale. Mais derrière les exportations de poulets ou de blé ukrainiens, il y a d’immenses firmes agricoles dans lesquelles ont investi les financiers occidentaux, y compris les banques françaises BNP ou Natixis.

Dans l’agriculture comme dans tous les secteurs, il y a deux camps. D’un côté, il y a ceux qui produisent et vivent de leur travail, les petits exploitants agricoles mais aussi, plus nombreux, les ouvriers agricoles – auxquels on ne donne jamais la parole –, sans parler des salariés des laiteries, des abattoirs ou du transport. De l’autre côté, il y a ceux qui encaissent les profits parce qu’ils possèdent les capitaux.

Le rôle de l’État est toujours de défendre les intérêts des capitalistes les plus puissants, jamais ceux des travailleurs qui s’usent la santé au travail. Macron n’imposera pas plus de contraintes à Lactalis pour qu’il paie les agriculteurs au juste prix qu’il n’a voulu taxer les profits de Total ni lui imposer de plafonner le prix de l’énergie.

Quant à Le Pen et Bardella, ils draguent les agriculteurs en leur parlant de souveraineté nationale. Plusieurs dirigeants de la Coordination rurale s’affichent pour le RN. Mais si Le Pen arrive au pouvoir, elle se soumettra comme les autres aux exigences des capitalistes et des financiers, oubliant les promesses faites aux agriculteurs comme aux travailleurs qui se laisseraient berner.

Cette idylle entre le RN et certains agriculteurs doit être un avertissement pour les travailleurs. Dans cette période où l’économie capitaliste s’enfonce dans la crise, les difficultés des petits agriculteurs, commerçants, artisans ne peuvent que s’aggraver et alimenter leur rage.

Encadrés par des démagogues d’extrême droite, ces petits patrons pourraient s’en prendre aux salariés qui ne travaillent « que 35h » ; aux chômeurs accusés de ne pas venir ramasser leurs pommes ; aux habitants des quartiers pauvres accusés d’être des assistés. S’en prendre aux travailleurs ne sauvera pas les petits patrons de la faillite, mais servira les intérêts des capitalistes.

Pour éviter ce piège, il est vital que nous aussi, travailleurs salariés, nous nous fassions respecter. Nous aussi, nous sommes étranglés par des charges qui ont explosé, l’essence, l’électricité, la nourriture. Nous aussi, nous travaillons dur pour des salaires qui ne nous permettent pas de vivre. Nous aussi nous sommes indispensables à la marche de la société.

Les responsables de nos difficultés sont les capitalistes qui s’engraissent sur notre travail. C’est leur dictature qu’il faut renverser. Ce combat-là, seule la classe ouvrière peut le mener jusqu’au bout car elle n’a ni terres ni fonds de commerce à perdre. Elle doit entraîner derrière elle les autres catégories sociales victimes du système, et pas seulement regarder avec sympathie le combat des paysans.

Mettre fin à la dictature du capital sera bénéfique à tous ceux qui sont écrasés par cette loi du plus fort et cela ouvrira des perspectives à l’humanité.

                                                                           Nathalie Arthaud

 

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

 

- Aujourd’hui mardi 27 février, de 17 h30 à 18 h.30, centre Cl de Joliot-Curie ;

-Mercredi 28 février : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux ;

-Jeudi 29 février, de 18 h.30 à 19 h.30 sur la Terrasse du Val-Nord ;

-Vendredi 1er mars : de 15h40 à 16 h40 au marché du Val-Nord ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15, « Carrefour Babou » ;

-Samedi 2 mars : de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;

-et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;

-Dimanche 25 février, de 10 h15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre.

 

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

 

 

 

Réservez votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Le prix du repas : 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.