jeudi 30 juin 2022

Gouvernement Borne : l’opération pouvoir d’achat

Gouvernement Borne : l’opération pouvoir d’achat

29 Juin 2022

Confortée par Macron à son poste de Première ministre, Élisabeth Borne fait face à son premier défi : trouver une majorité de députés pour faire voter la loi sur le pouvoir d’achat qu’elle veut présenter le 6 juillet en conseil des ministres.

En choisissant la défense du pouvoir d’achat face à l’inflation qui frappe durement les classes populaires, Borne et Macron pensent jouer sur du velours. Ils espèrent réussir une opération politique qu’ils pourront renouveler sur d’autres sujets. Si les députés de l’opposition refusent de voter le projet gouvernemental, si dérisoire soit-il, ils seront accusés d’être irresponsables et de mépriser les intérêts de la population pour de sordides calculs politiciens

De son côté, chaque groupe de l’opposition met en avant ses propres mesures et demande à Borne de les intégrer dans son projet pour obtenir ses voix. Ainsi, LFI demande que le smic soit porté à 1 500 euros et que les prix des produits de première nécessité ou de l’énergie soient bloqués. LR réclame une baisse de la CSG et la détaxe du carburant. Le RN souhaite que la TVA soit baissée sur les carburants et que la réduction de 18 centimes par litre, remboursée aux compagnies, soit prolongée. Si Borne refuse de prendre en compte leurs demandes, ils pourront dire, à leur tour, qu’elle refuse les compromis et que l’irresponsable, c’est elle. Toutes ces postures sont bien loin des intérêts des travailleurs.

Déjà, la plupart des propositions de ces partis ne diffèrent pas sur le fond de celles du gouvernement, car elles ne demandent pas au patronat de payer en prélevant sur ses profits. En outre, nombre de députés de l’opposition affichent leur peu de détermination à batailler pour imposer leurs propositions. Ils annoncent eux-mêmes qu’elles sont plus là pour « obliger le gouvernement à se positionner » que pour les voir aboutir, comme l’a formulé Valérie Rabaut, du PS, qui ajoute : « Voter des projets de loi, on l’a toujours fait. » Même ouverture du côté du député RN Jean-Philippe Tanguy, pressenti par son parti pour postuler à la présidence de la commission des finances : « Nous allons travailler sur des amendements, il n’y a pas de raison de refuser ce texte » car le pouvoir d’achat est « un des sujets sur lesquels la co-construction est facile. »

Tous ceux qui comptent sur l’absence de majorité de Macron pour obtenir, grâce aux oppositions parlementaires, des avancées sociales ou même un ralentissement de leur appauvrissement, n’auront que leurs larmes pour pleurer. Les travailleurs n’obtiendront que ce qu’ils arracheront eux-mêmes.

                                         Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2813)

 

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Les prochaines permanences prévues.

-aujourd’hui, de 17 h.45 à 18 h.30 devant le centre commercial du Val-Nord ;

-vendredi 1er juillet, de 11 heures à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie,

 de 15 h.40 à 16h.40 au marché du Val-Nord ;

Et de 17 h.15 à 18 h.15 carrefour Babou ;

-Samedi 2 juillet, de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;

-de 11 h.30 à midi, devant Auchan au Val-sud ;

-de 11 h. à midi au marché de la Colonie ;

-Dimanche 3 juillet, de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du centre,

-lundi 4 juillet, de 11 h.30 à midi, devant la boulangerie cité Champagne ;

-de 18 à 19 heures, centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien ;

 

SNCF, Argenteuil, ligne J, des difficultés et une nouvelle grève très suivie hier dont la direction est la seule responsable

Une grève des conducteurs a touché hier plusieurs lignes du réseau Paris Saint-Lazare. La direction de la SNCF l’a déclarée « inopinée », comme si les problèmes en suspens n’étaient posés par les conducteurs depuis des semaines. À preuve les deux jours de grève de la semaine passée dont l’article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître rend compte ci-dessous. DM

Paris Saint-Lazare : à la traction, c’est la galère

29 Juin 2022

Les 23 et 24 juin, une grève des conducteurs de trains, des gestionnaires de moyens et des contrôleurs du secteur de Paris-Saint-Lazare a fortement perturbé le trafic du transilien, du RER A et des lignes normandes.

C’était la suite d’un mouvement entamé le 13 juin par les conducteurs de la banlieue, qui n’en peuvent plus de la dégradation de leurs conditions de travail.

Depuis un peu plus de deux ans, les attaques s’enchaînent. Elles sont le fait d’une politique globale de la direction de la SNCF, mais mises en œuvre par une direction locale particulièrement arrogante, ne ratant pas une occasion d’afficher son mépris. Depuis des mois, elle teste sur la banlieue Saint-Lazare un nouveau logiciel, Orion, acheté plusieurs millions d’euros, qui doit servir à supprimer des postes d’agents de commande (gestionnaires de moyens, « GM »), mais aussi à gagner en productivité sur les journées de service et à flexibiliser la commande. Couplé au volume très important de travaux de modernisation du réseau sur la région, en vue du RER EOLE et des JO 2024, son utilisation entraîne des modifications de commandes en permanence, des prises et fins de service qui ne cessent de bouger, parfois la veille pour le lendemain.

En plus de la galère pour organiser sa vie personnelle, ces modifications entraînent souvent des baisses de rémunération. En effet, le salaire d’un conducteur de train est constitué pour environ un tiers de primes en grande partie liées aux kilomètres parcourus, et la perte peut être importante. La perte des heures de nuit fait aussi diminuer sensiblement la paye.

La direction locale ajoute à cela un projet qui voudrait, entre autres, pouvoir imposer aux conducteurs de prendre leurs vacances d’été quand elle le souhaite entre mai et fin octobre (contre fin mai/début juin à fin septembre actuellement) : la coupe est pleine !

Le 13 juin, 80 grévistes s’étaient retrouvés en assemblée générale et avaient voté la poursuite de la grève pour les 23 et 24 juin. Le mouvement n’a pas faibli et c’est avec un nombre de grévistes toujours aussi important qu’il s’est poursuivi ces jours-là. Jeudi 23, une quarantaine de grévistes ont envahi la réunion du CSE pour exprimer leur colère et exposer leurs revendications à la direction régionale. Celle-ci s’est montrée tantôt mielleuse, tantôt méprisante, et n’est pas parvenue à convaincre les grévistes.

Le 24, ceux-ci ont été rejoints dans le mouvement par les conducteurs et contrôleurs de la Grande Ligne, et ont tenu une assemblée commune à une soixantaine de conducteurs, contrôleurs et GM. Le même jour, la grève était également très suivie sur Paris-Nord et Paris Sud-Est, pour des revendications similaires. Farandou, le président de la SNCF, a même été obligé de s’exprimer sur le sujet dans la presse.

Les grévistes ont voté la reconduction du mouvement à partir du 6 juillet, jour d’une grève nationale pour revendiquer des augmentations de salaires à la SNCF. La direction locale devait faire des annonces dans la semaine. Pas sûr du tout qu’elle parvienne à calmer le mouvement.

                                        Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2813)

 

Salaires du public : loin du compte

 

Ils se moquent de nous. Préparons-nous à leur répondre !

 

 

3,5 % : c’est l’augmentation du point d’indice à partir du mois d’août, sur lequel est basé le salaire des 5,7 millions de fonctionnaires et agents publics. C’est moins que l’inflation officielle. C’est notablement insuffisant, alors que le point d’indice est gelé depuis 2010.

         Les travailleurs ne demandent pas l’aumône, mais des salaires dignes : pour cela il faut des augmentations conséquentes et indexer les salaires sur les prix.