mardi 31 août 2021

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 30 août 2021

Afghanistan, Irak, Mali : À bas les interventions impérialistes !

30/08/21

Il y a unanimité pour constater la débâcle de l’impérialisme américain en Afghanistan. Et comment pourrait-il en être autrement, quand on a en tête les images révoltantes des dizaines de milliers d’Afghans suppliant d’être évacués par l’armée américaine, leurs tentatives désespérées pour s’accrocher aux avions et, s’ajoutant à ce chaos, les attentats à la bombe ?

Mais les défenseurs de la politique des grandes puissances expliquent cette faillite par le fait que l’on ne peut pas apporter la liberté de l’extérieur ou, pire, « que le peuple afghan n’est pas mûr pour la démocratie ». Comme si les Américains, et derrière eux tous les dirigeants occidentaux, étaient allés en Afghanistan pour cela !

Les États-Unis ont envahi l’Afghanistan en 2001, à la suite des attentats du World Trade Center. Ils traquaient Ben Laden, le cerveau d’Al Qaida, mais surtout cela leur donnait une occasion en or pour occuper cet immense pays et tenter d’installer un régime à leur botte dans une région stratégique.

Pendant ces vingt années de guerre, ils ont cherché à s’appuyer sur toutes les cliques possibles, y compris les plus corrompues et les plus réactionnaires, pour installer un semblant d’État et une armée afghane. Ils ont dépensé 2000 milliards de dollars pour cela. Ce n’était pas pour construire écoles, hôpitaux ou infrastructures susceptibles de changer la vie des habitants et leur offrir des perspectives pour vivre mieux !

Après 2 500 morts parmi les soldats américains, plus de 200 000 parmi les Afghans, et des millions de déplacés et réfugiés, les États-Unis laissent derrière eux une poudrière. Non seulement ils se résignent au retour des talibans, mais ils comptent désormais sur eux pour combattre les milices de Daech, jugées plus dangereuses encore !

La population, notamment la petite bourgeoisie qui s’est développée à l’ombre de la présence occidentale et qui a cru aux promesses des Américains, se retrouve piégée dans un des pays les plus pauvres du monde, gangrené par le fanatisme et la barbarie. Les femmes se terrent sans savoir si elles auront le droit de travailler, d’étudier ou de sortir de chez elles sans cette prison qu’est la burqa. Voilà ce que valent les promesses de libération et de démocratisation des dirigeants impérialistes !

Ce qui se passe en Afghanistan doit nous servir de leçon, car si la France n’a eu qu’un rôle secondaire et de béni oui-oui à côté des Américains, elle joue elle-même aux apprentis sorciers au Mali et dans la zone du Sahel.

Pour défendre les intérêts des Total, Bolloré, Dassault et cie, le gouvernement français conserve des prétentions de grande puissance.

Macron l’a montré en se rendant, vendredi dernier, au sommet de Bagdad, en Irak. Censé coordonner la lutte contre le terrorisme, celui-ci réunissait, entre autres, l’Arabie saoudite dont le régime moyenâgeux n’a rien à envier à celui des talibans et qui est bien connue pour soutenir certains groupes terroristes contre d’autres. Tout ce cinéma est abject, mais pour Macron, c’était une occasion comme une autre de se faire valoir.

Sans rire, Macron a posé en donneur de leçons sur le thème « La France, elle, ne se désengagera pas et restera présente en Irak, comme au Sahel ». Il a même ajouté « la France n’abandonne pas ceux qui se sont battus à ses côtés ». Quel cynisme !

Au moment où la terreur s’abattait sur Kaboul, il proclamait qu’il s’opposerait à l’arrivée d’un nouveau flux d’immigrés afghans ! Et sa pseudo-proposition de zone protégée pour rapatrier des auxiliaires afghans n’est qu’un faux-semblant. Comme l’a montré le sort réservé aux Harkis, les supplétifs de l’armée française, après la guerre d’Algérie, les dirigeants impérialistes n’ont que faire de ceux qui se mettent à leur service !

Les principales victimes de l’impérialisme sont les femmes et les hommes des pays pillés et ravagés par les guerres. Ce sont les femmes et les hommes d’Afghanistan, d’Irak ou du Mali. Mais nous sommes tous doublement concernés. D’abord parce qu’il est illusoire de penser vivre en paix dans un monde rendu invivable pour des millions de femmes et d’hommes. Et puis parce que les multinationales au profit de qui on opprime les peuples des pays pauvres sont les mêmes qui nous exploitent et nous appauvrissent ici.

Aucun des problèmes qui se posent à l’humanité – le risque d’une guerre généralisée, le terrorisme, la crise économique ou écologique – ne peut être résolu sans remettre en cause la domination de l’impérialisme et son fondement, le capitalisme.

Dans ce combat, les victimes de l’impérialisme, les Afghans, Irakiens, ou Africains qui frappent à nos portes, ne sont pas des ennemis, mais des alliés. La première des choses est de leur tendre la main.

 

Nos prochaines permanences :

-aujourd’hui mardi 31 août, de 11 h à midi, centre commercial Joliot-Curie ;

Mercredi 1er septembre, de 11 h à 11h. 30 au marché des Champioux

 

Nos prochains rendez-vous :

Le samedi 11 septembre, lors du Forum des associations, nous nous retrouverons sur les stands.

Le samedi 18 septembre, rassemblement pour la défense de l’espace Jean Vilar et contre le projet Cap Héloïse

Le jeudi 23 septembre, à 20 heures, grande salle de l’espace Nelson Mandela, une réunion publique-débat de Lutte ouvrière : crise de la société et perspectives pour le « camp des travailleurs »

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) numéro 2768 et 2769, et Lutte de classe (2,5 euros) n°217, lors des permanences et :

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

 

Blanquer, incapable, et mépris de classe

 



Reprise scolaire, comme avant le covid

Le gouvernement prétend avoir pris les mesures pour que la rentrée scolaire soit la plus « normale possible », malgré la flambée du Covid.

Les douze millions d’écoliers, de collégiens et de lycéens reprendront donc les cours cette semaine dans des classes souvent aussi surchargées et déjeuneront à plusieurs centaines à la cantine. Le gouvernement se borne à conseiller des purificateurs d’air et des détecteurs de CO²… aux frais des collectivités locales.

La normalité pour le gouvernement, c’est de ne pas donner un centime de plus.

 

Le pied dans le plat de Blanquer.

« On sait bien qu'il y a des achats d'écrans plats plus importants au mois de septembre qu'à d'autres moments », a osé affirmer Blanquer afin de justifier qu’il n’ait pas augmenté l’allocation de rentrée scolaire cette année.

Déverser son mépris des classes populaires pour justifier les économies sur leur dos, c’est décidément une spécialité du gouvernement. Il fait moins la fine bouche sur les centaines de milliards qu’il verse au patronat.

Argenteuil-Bezons, la défense de Jean Vilar, et la députée en quête de voix

 

« Un projet fou », certes !

 


Un certain nombre d’habitants ont reçu il y a quelques jours dans leur boîte une lettre de la députée du cru. Dans ce courrier, elle lance une lourde charge à l’encontre du « projet  Héloïse » dont la réalisation, entre autres, liquiderait la salle des fêtes municipales « chère aux Argenteuillais ».

         À neuf mois des élections législatives, elle s’échauffe et reprend à son compte la dénonciation de ce projet, dénoncé depuis des années par des militants dont nous-mêmes.

         Voilà que la députée a mis quatre ans pour parvenir à ce point de vue !

         Mais chez ces gens-là, Argenteuil vaut bien, non une messe, mais un ralliement. DM

Argenteuil-Bezons, la députée et le préfet

 

Ces gens-là ne pèsent vraiment pas lourd

Les députés sont, prétendent-ils, l’incarnation de la volonté du peuple. Mais le véritable pouvoir est ailleurs. Dans les départements, les préfets l’occupent et en disposent à discrétion.

         Résumons :

         La députée soutient Macron, et dit qu’elle est vraiment maintenant contre le projet Héloïse.

         Oui, mais le préfet du Val d’Oise désigné par Macron a donné il y a deux ans à la municipalité d’Argenteuil, son aval pour le projet en question. Et il n’est pas revenu depuis sur le sujet.

         Oui, le pouvoir de la députée n’est rien, quand le pouvoir du préfet est tout.

         La première peut au moins rameuter ses troupes le 18 septembre prochain, à 15 heures, pour le grand rassemblement de refus organisé par le Comité Jean Vilar. DM