lundi 30 novembre 2020

Manifestation contre la loi "sécurité globale" et les violences policières. Une vidéo de Jean-Pierre Mercier

Précarité, une aide insuffisante et provisoire

 

Les plus précaires resteront précaires…

 

La ministre du Travail, Elisabeth Borne

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a annoncé des mesures censées aider les travailleurs les plus précaires. Ainsi, par exemple, les saisonniers qui n'ont pas pu travailler suite au confinement se verraient verser une « garantie de ressources » de 900 euros par mois de novembre à février 2021. Évidemment, pour ceux qui la toucheront – environ 400 000 personnes – cette somme, aussi faible soit-elle, sera la bienvenue.

         Pour autant, il faudra justifier avoir travaillé plus de 60 % du temps en 2019, ce qui exclut toute une partie de ces travailleurs précaires. Et en février que se passera-t-il ? Le gouvernement prétend qu’alors il n’y aura plus de problème car le marché du travail sera censé être stabilisé. Quelle blague ! Les contes de fées, on n'y croit plus !

 

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Intermittents de l’événementiel : la galère. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

 


Intermittents de l’événementiel : la galère

25 Novembre 2020

Parmi bien d’autres travailleurs qui ne travaillent pas en CDI ou en CDD, il y a ceux qui travaillent en extras de la restauration, en contrats courts CDDU (contrat à durée déterminée d’usage).

Ils sont cuisiniers, serveurs, maîtres d’hôtel… À longueur d’année, ils cumulent des vacations ou des missions, lors de salons, de réceptions professionnelles ou privées, pour l’État, pour des ministères, ou pour tout autre événement du même genre. Ils sont 20 000 à travers le pays.

Avec l’épidémie, ces travailleurs sont en galère. Ce type d’événement a connu un coup d’arrêt brutal depuis mars jusqu’à aujourd’hui, avec une reprise limitée des activités, de la fin août à septembre. Ils sont au chômage, sans pouvoir prétendre ni au chômage partiel ni au RSA. Jusqu’en 2014, leur régime était aligné sur celui des intermittents du spectacle, mais le gouvernement PS à l’époque le leur a supprimé.

Subissant le régime général des travailleurs au chômage, leurs droits ont ainsi beaucoup régressé. D’autant plus qu’avec l’annulation totale des événements ils ne peuvent pas recharger leurs droits pour pouvoir toucher ce chômage. Leur situation est dramatique aujourd’hui. Sans revenu, certains d’entre eux sont contraints d’aller solliciter les aides alimentaires.

Une association du secteur, l’OPRE (Organisation du personnel de la restauration dans l’événementiel), a organisé des actions pour que l’État décide une année blanche pour la recharge des droits au chômage, et revienne sur le régime antérieur d’indemnisation. Elle a ainsi mené un certain nombre d’actions à travers le pays, dont, en urgence à la mi-octobre, le blocage du périphérique de Paris.

Catégorie après catégorie, ce sont tous les travailleurs qui risquent d’être emportés par la crise. Tous doivent avoir droit à un revenu.

                                                   M. R. (Lutte ouvrière n°2730)

 

Face à la montée de la misère et du chômage

L’Union Départementale CGT du Val d’Oise appelle à une « retraite aux flambeaux » vendredi 4 décembre prochain. A Argenteuil. Lieu symbolique de rassemblement : l’hôpital d’Argenteuil Victor Dupouy. 18 heures.

Une occasion de discuter de ce qu'il va nous falloir préparer. DM

‘‘Séparatisme’’ : une loi pour conforter les préjugés

 

‘‘Séparatisme’’ : une loi pour conforter les préjugés

25 Novembre 2020

Lorsque Macron avait annoncé son projet de loi aux Mureaux, le 2 octobre, il avait déclaré vouloir légiférer sur le séparatisme, désignant même explicitement un prétendu séparatisme musulman. Il a été ensuite question d’une loi sur la laïcité, pour finalement aboutir aujourd’hui à un texte « confortant les principes républicains ».

 


Le gouvernement a retiré ainsi ce qui montrait trop clairement que c’était les musulmans, ou ceux prétendus tels, qui étaient visés par le nouvel arsenal législatif. Mais celui-ci n’a fait que se durcir au fil des semaines.

Le gouvernement profite de l’émotion engendrée par la publication de vidéos haineuses à l’encontre de l’enseignant Samuel Paty suivies par son assassinat. Il prétend ainsi renforcer les sanctions pour la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations permettant d’identifier et de mettre en danger une personne, pour prévoir des sanctions spécifiques lorsque les victimes en sont des agents de l’État ou des élus. Les enseignants seront-ils mieux protégés ? Rien n’est moins sûr. Par contre, bien des contestataires seront incités à y réfléchir à deux fois avant de publier une vidéo sur des policiers violents ou des élus corrompus.

Le projet de loi prévoit aussi de surveiller de près le financement des associations cultuelles. Une disposition dite anti-putsch est même prévue pour empêcher toute prise de contrôle d’une mosquée par des extrémistes, ou jugés tels.

En outre, pour mettre fin aux écoles islamistes clandestines, la scolarisation sera rendue obligatoire dès l’âge de 3 ans et le gouvernement veut attribuer un identifiant à chaque enfant, de manière à pouvoir vérifier s’il est bien inscrit à l’école, Darmanin assure vouloir ainsi « sauver ces enfants des griffes des islamistes. » C’est mensonger car, en réalité, seuls 50 000 enfants recevraient un enseignement hors des écoles, dont la majorité le feraient pour cause de maladie.

Macron et ses ministres jurent que ces mesures ne visent pas tous les musulmans, mais uniquement les islamistes radicaux. Ceux-ci existent, bien sûr, et des militants de l’islam politique cherchent aujourd’hui à étendre leur influence dans bien des quartiers populaires. Mais de telles mesures ne dissuaderont évidemment pas un jeune fanatisé de commettre des crimes au nom de sa religion. Par contre, dès aujourd’hui, la campagne du gouvernement et la loi qui en est issue contribuent à diviser un peu plus les classes populaires, entre les musulmans, suspectés d’être des suppôts du terrorisme, et les autres.

Pour les travailleurs, cette division constitue un danger mortel en risquant d’affaiblir leur capacité de lutte et de renforcer leurs pires ennemis : d’un côté, l’extrême droite fascisante dont les idées se trouvent ainsi confortées par le pouvoir et, de l’autre, les militants islamistes intégristes qui veulent apparaître comme les défenseurs de leur supposée communauté face à un pouvoir qui la stigmatise.

Plus que jamais, il est indispensable d’opposer à ces idées de division les idées de la lutte de classe et la nécessité pour tous les exploités, quelle que soit leur religion ou leur origine, de s’unir dans un même combat pour changer la société.

                             Jacques Le Gall (Lutte ouvrière n°2730)