vendredi 31 juillet 2020

Assurance chômage : Castex à l’attaque


Assurance chômage : Castex à l’attaque

29 Juillet 2020

Alors que le Premier ministre avait annoncé à grand renfort de publicité, le 18 juillet, un report du deuxième volet de la réforme de l’assurance chômage, le projet de décret, transmis aux syndicats par le ministère du Travail quelques jours plus tard, ne fait pas mention du report du volet sur les nouvelles conditions d’accès au chômage.
Les représentants des confédérations syndicales qui avaient été conviés à cette réunion ont tous fait mine de découvrir le pot aux roses.
La suppression du volet concernant les nouvelles conditions d’accès au chômage, qui en durcit les conditions et est entré en vigueur le 1er novembre dernier, ne sera donc pas rétroactive pour les personnes ayant perdu leur emploi entre le 1er novembre 2019 et le 1er août 2020, au prétexte que cela aurait obligé Pôle emploi à recalculer leurs droits, chose paraît-il techniquement impossible.
Par ailleurs, au 1er novembre 2019, il fallait avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois pour prétendre à une indemnisation, contre quatre mois au cours des 28 derniers mois auparavant. De ce fait, entre novembre 2019 et février 2020, plus de 20 000 demandeurs d’emploi se sont vu refuser une ouverture de droits chaque mois, selon une estimation de l’Unedic. Or, si le retour aux quatre mois de travail est bien validé, ce sera toujours sur une base de 24 mois, et non 28. Ce seul écart de quatre mois empêche l’ouverture des droits au chômage pour nombre de travailleurs. Enfin, le seuil permettant un rechargement des droits sera de quatre mois alors qu’il était d’un mois avant le 1er novembre.
En annonçant le report de la réforme de l’assurance chômage, Castex cherchait surtout à gagner du temps, à ne pas allumer d’incendie social au moment où le chômage frappe de plus en plus de travailleurs.

                                                    Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2713)

Fruits et légumes : les prix flambent


Le Covid 19, le prétexte pour que les distributeurs se sucrent

 


Une association de défense de consommateurs a fait le constat que les prix des fruits et légumes frais ont explosé, l’augmentation pouvant atteindre 17 % pour certains fruits, du jamais vu, souligne  cette association.
La faute au Covid 19 nous disent les commentateurs... Sauf qu’on constate qu’entre les prix des producteurs et ceux des produits dans les grandes surfaces, ceux-ci sont multipliés par 4 ou 5. Pas besoin d’être un grand mathématicien pour en conclure que ces distributeurs se sucrent abondamment.
Les classes populaires ne doivent payer ni la crise sanitaire ni la spéculation de la richissime grande distribution : il faut augmenter les salaires et pensions et les indexer sur les prix !

Chômage partiel et patrons fraudeurs : un secteur en forte croissance


Une deuxième nature chez les patrons

 


La nouvelle ministre du Travail Élisabeth Borne vient de révéler que sur l’ensemble des contrôles effectués sur les entreprises ayant bénéficié du chômage partiel, 1400 fraudes avaient déjà été constatées.
Les patrons étant entièrement indemnisés pour mettre leurs salariés en chômage partiel, pour beaucoup la tentation était forte de faire travailler en plus en télétravail tout en se faisant payer par l’État ; il faut dire qu’ils sont tellement habitués à être arrosés...
Il y a un mois le nombre de suspicions de fraudes était de 850 entreprises, aujourd’hui de 1400… On peut dire qu’en ce moment, le seul secteur capitaliste en croissance, c’est la fraude !

Police : quand Macron fait la tournée des popotes


Pour le pouvoir, choyer la matraque, une vieille histoire

 


Macron a visité des commissariats parisiens et à cette occasion il a annoncé le déblocage de 10 millions d’euros pour le travail de nuit des policiers, 10 millions qui s’ajoutent aux 75 millions annoncés il y a quelques jours pour renouveler leur matériel.

C’est sûr qu’avec l’aggravation du chômage, de la misère, le gouvernement essaye de choyer, chichement il est vrai, ceux qui doivent maintenir l’ordre social.

Mais quelques dizaines d’euros en plus pour les policiers, des milliards pour les actionnaires… même pour ceux qui ont pour rôle de maintenir un ordre social inique, la balance n’est pas égale.

Argenteuil : quand SFR responsable de l’installation de la fibre se moque du monde… et de la municipalité


Un message… d’impuissance

 
Joli siège, superprofits, mais service minimum

Georges Mothron a consacré aux problèmes liés à la « fibre » sur la Ville sa première « lettre du maire » de la nouvelle mandature.
         Selon ce qu’il nous en dit, l’installation et le fonctionnement de celle-ci n’a rien de réjouissant sur la commune : « … Déploiement sans cesse retardé, installation bâclée, armoires insuffisamment sécurisées et vandalisées sont le lot quotidien d’un grand nombre d’habitants ». Sombre tableau effectivement !
         Les grands opérateurs de communication se sont répartis le territoire du pays, et Argenteuil est revenu dans l’escarcelle de SFR. Mais, au niveau de l’installation et du fonctionnement, il s’en montre incapable, « comme si cet opérateur avait fait l’impasse sur Argenteuil » affirme l’élu. Le grisbi d’accord ! Mais que ça marche est une toute autre histoire.
Bien évidemment, cette situation n’a rien d’étonnant, d’autant plus que les autres opérateurs et de très nombreuses entreprises sous-traitantes sont concernés par l’installation et le fonctionnement de la fibre à Argenteuil.
         Le maire d’Argenteuil peut s’époumoner et assigner SFR devant les tribunaux, tout cela à toutes les chances de n’y rien changer.
         La privatisation des télécommunications a donné un gigantesque pouvoir aux opérateurs privés qui font dans ce secteur, depuis des années, d’énormes profits. Même avec la crise du coronavirus, SFR a vu ainsi ces derniers mois ses affaires prospérer.
         Il faudra un jour se débarrasser de ces parasites, de leur soif de profits et du mépris qui l’accompagne.
         Les télécommunications sont le genre de domaine où la concurrence n’apporte manifestement rien. Une seule entreprise contrôlée par le pouvoir de la population permettrait non seulement de faire d’énormes économies, mais supprimerait tous les dégâts liés aujourd’hui à la domination de ces gigantesques trusts que sont les opérateurs de téléphonie et qui agissent comme ça leur chante. DM

jeudi 30 juillet 2020

Explosion du chômage : la guerre du capital contre le travail. Un article de notre hebdomadaire


Explosion du chômage : la guerre du capital contre le travail

29 Juillet 2020

Les chiffres de Pôle emploi confirment la gravité de la guerre que le patronat impose au monde du travail. Au deuxième trimestre 2020, le nombre de chômeurs a bondi de 815 000, soit 25 %, une hausse jamais connue depuis des décennies.
 


Le nombre de chômeurs de catégorie A en métropole, qui n’ont exercé aucune activité dans le mois, concentre la hausse et atteint le triste record de 4,2 millions de chômeurs. En fait des centaines de milliers de travailleurs précaires, intérimaires, CDD, qui alternaient périodes de chômage et d’activité se retrouvent aujourd’hui privés de tout emploi. Ils s’ajoutent à ceux qui perdent un emploi qu’ils espéraient stable. Il est impossible de faire la liste des plans de licenciements, mensongèrement nommés plans de sauvegarde de l’emploi (PSE). Rien qu’en une semaine, le ministère du Travail a recensé 32 nouveaux plans de licenciements concernant la suppression de 43 300 emplois. Et combien de licenciements sont invisibles, car ne concernant que quelques salariés d’une entreprise, ou bien d’entreprises de moins de 50 salariés, qui ne font l’objet d’aucun plan ?
Enfin, l’augmentation du chômage concerne les jeunes arrivant sur ce que les économistes baptisent « le marché du travail », forts de leur formation, de leurs études, mais qui ne trouvent aucun emploi, aucun acheteur de leur force de travail, aucun secteur où mettre en œuvre leurs compétences.
Un système qui laisse ainsi en friche et jette au rebut les femmes et les hommes qui en sont les forces productives alors que les besoins sont immenses, que ce soit dans la santé, l’éducation, la construction et la rénovation de logements, d’infrastructures de transport, est un système en faillite.
Dans bon nombre de cas, les licenciements ou le refus d’embauche sont le fait de groupes richissimes, comme Sanofi ou Renault. Dans d’autres cas, il peut s’agir de sous-traitants ou bien encore de petits patrons réellement pris à la gorge par les groupes industriels et financiers. Mais quels que soient les laissés pour compte de la concurrence entre possesseurs de capitaux, ce sont toujours les travailleurs qui payent les pots cassés, eux qui n’ont que leur emploi pour gagner leur vie.
Seul le travail humain crée de la richesse. Priver d’emploi un individu, c’est non seulement un gâchis pour lui-même mais pour la société privée de son apport. Face à la folie destructrice du capitalisme, les travailleurs doivent imposer que tout individu en âge de travailler dispose d’un emploi et d’un salaire digne.
Il s’agit donc de recenser d’une part tous les bras et cerveaux disponibles et tous les besoins productifs de l’autre et de répartir le travail entre tous, sans aucune perte de salaire. Le temps de travail hebdomadaire ainsi calculé pourra diminuer au fur et à mesure des gains de productivité.
Le monde capitaliste marche sur la tête. Il faut mettre l’économie sur ses pieds : produire tous ensemble pour la satisfaction des besoins de tous et non pour les profits d’une minorité de parasites.
                                                Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2713)

Gisèle Halimi, la combattante courageuse, un article-hommage dans notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître


Gisèle Halimi, une combattante

29 Juillet 2020

Depuis sa mort, mardi 28 juillet, tous les médias saluent en Gisèle Halimi une avocate qui fut une grande « féministe ». C’est une unanimité de louanges. Mais ils sont moins nombreux à rappeler qu’elle a aussi pris parti contre la colonisation.
Nous aussi saluons Gisèle Halimi, qui fut une combattante. Née en 1927, élevée dans un milieu juif tunisien traditionnel où l’on n’attachait guère d’importance à l’instruction des femmes et où on voulut la marier à 16 ans, elle a su se battre pour échapper à son sort, faire des études, et partir à Paris pour devenir avocate.
Elle n’avait même pas trente ans quand débuta ce qu’on appelle la guerre d’Algérie, c’est-à-dire en fait la lutte du peuple algérien pour son indépendance, quand l’Algérie était encore une colonie française. L’État français, avec à sa tête des gouvernements alternativement de droite, ou du centre avec Mitterrand, ou de gauche avec le socialiste Guy Mollet, mena une guerre implacable contre cette lutte légitime.
Dans cette période, plus d’un demi-million de jeunes Français ont été envoyés en Algérie au cours de leur service militaire, de 24 mois ou plus, jouer le rôle d’une armée d’occupation. On leur faisait mener des opérations dites de pacification qui consistaient à enlever ou à tuer tous ceux qui étaient soupçonnés d’être au FLN ou de l’aider. Des villages entiers furent détruits, leurs habitants tués ou rassemblés dans des camps.
Gisèle Halimi se spécialisa dans la défense des militants du FLN. Elle défendit en particulier une jeune militante, Djamila Boupacha, torturée et violée en prison par les militaires français. C’était prendre des risques que d’aller aider en Algérie les emprisonnés. Elle fut d’ailleurs menacée de mort par les tenants de l’Algérie française. Ce n’était pas une cause qui avait les faveurs de l’opinion publique et des médias, à une époque où même le Parti communiste français ne défendait pas l’indépendance de l’Algérie, mais seulement « La Paix en Algérie » et où les combattants FLN étaient présentés que comme de dangereux terroristes.
Nous ne discutons pas ici de la politique du FLN, que nous ne soutenions pas, tout en soutenant inconditionnellement la lutte du peuple algérien, mais du climat qui régnait à cette époque en France, et du courage d’une jeune femme qui fit ce qu’elle jugeait juste. Et à une époque où les femmes n’avaient pas encore officiellement le droit de travailler ou de posséder un compte en banque sans l’autorisation de leur mari !
Après l’indépendance de l’Algérie, Gisèle Halimi continua à combattre pour la cause des femmes. Dans un procès qui fit du bruit, celui dit de Bobigny en 1972, elle défendit une mère qui avait aidé sa fille à avorter. Car à cette époque, l’avortement était encore passible de prison. Le droit légal à la contraception n’existait alors que depuis peu, et des centaines de milliers d’avortements clandestins avaient lieu en France chaque année, avec tous les risques que cela impliquait pour les femmes concernées. La jeune fille fut relaxée, la mère condamnée à deux ans de prison avec sursis.
Ce procès fut une étape dans la longue lutte de bien des femmes et des hommes d’ailleurs, pour en finir avec la pénalisation de l’avortement et aboutir à la loi de 1975.
Elle participa ensuite au mouvement pour faire reconnaître le viol comme un crime, passible donc de la cour d’assises, et non plus comme un simple délit. Pendant le procès d’Aix-en-Provence, elle appela à la barre Arlette Laguiller, qui commençait à être connue, comme témoin non pas de ce viol, mais de la pression que subissaient au quotidien les femmes qui travaillaient.
Gisèle Halimi a choisi de combattre pour ce qu’elle estimait juste et a fait évoluer la loi, au début toujours à contre-courant dans un milieu réactionnaire, celui de « la justice », souvent à contre-courant dans l’opinion publique. C’était une femme courageuse.

                                                        Sylvie FRIEDMAN (Lutte ouvrière n°2713)
Gisèle Halimi et Djamila Boupacha, en avril 1962 à la maison centrale de Rennes, après l'amnistie de cette dernière. © AFP (copie BFMTV qui me pardonnera)

 

 

PSA, champion de l’exploitation


La crise ? Certainement pas pour les profits de PSA

 


Heureux sur notre dos ! 

Malgré la crise et le recul de 46% de ses ventes, PSA a enregistré un bénéfice de près de 600 millions d’euros au premier trimestre 2020. Un miracle ? Pas vraiment… Ceux qui ont permis ces  profits, ce sont les travailleurs, tous les travailleurs de PSA, embauchés, intérimaires et ceux des sous-traitants, mais aussi l’État qui avec l’argent public finance une grande partie des salaires avec le chômage partiel.  
Quant à l’avenir, le carnet de commandes est plein et PSA compte faire encore plus de profits en réduisant ce que les patrons appellent leurs coûts, c’est-à-dire en grande partie les salaires. En particulier, PSA veut développer la vente en ligne, c’est-à-dire supprimer nombre d’emplois dans les concessions, et développer le télétravail, c’est-à-dire économiser électricité, communications et mètres-carrés de bureaux. Sans compter la pression sur les salaires qui vise à mettre en concurrence des ouvriers entre eux.
Les résultats de PSA rendent Tavarès, son patron, heureux et la bourse euphorique, pas les travailleurs ! Il faut préparer le légitime retour de bâton.

Sarkozy, une plume ? Et moi, et moi, et moi…


Le malaise vagal n’est pas loin…

 
 
Lui aussi heureux !

Le trépignant Sarkozy, celui qui a été éliminé par Hollande en 2012, puis par Fillon en 2017, cherche à faire parler de lui avec la sortie d’un nouveau livre.
Ben oui, vu que Macron lui pique sa politique sécuritaire, son ancien conseiller Castex, et son « ami » et clone Darmanin... il enrage. Prépare-t-il sa revanche et son possible retour sur la scène politique ? Cette fois encore le marathon pour l’Elysées est lancé, mais si les concurrents se bousculent, l’issue de cette compétition n’a guère d’enjeux pour nous.

Le Val d’Oise privé d’édition départementale du Parisien, Val d’Oise reste silencieux


Pas d’accord, mais surtout que personne ne le sache

 
Tellement plus bucolique que les licenciements

Val d’Oise, le magazine du conseil départemental du Val d’Oise met une nouvelle fois largement de côté Argenteuil dans son numéro de juillet-août. Mais ce n’est pas sur cet aspect récurrent qui doit échapper aux conseillers départementaux que nous voudrions une nouvelle fois insister.
         Nous avons abordé à plusieurs reprises les licenciements au journal Le Parisien en relation avec la liquidation des pages départementales de ce quotidien. Il paraît même que le conseil départemental a envoyé une lettre de protestation sur le sujet…
         Mais nous nous étonnons simplement qu’elle ne soit pas insérée dans ce dernier numéro du magazine. Cela aurait au moins contribué à informer ses lecteurs potentiels qui se comptent par centaines de milliers.
         Protester d’accord ! Mais cela donne l’impression du côté du conseil départemental qu’il faille que cela se fasse le plus discrètement possible. De manière à ne surtout pas peiner les licencieurs de LVMH propriétaire du Parisien. Entre gens du même monde, il n’est vraiment pas question de se faire de la peine. DM

 

mercredi 29 juillet 2020

Giselle Halimi : il faut savoir "désobéir à une loi répressive pour affirmer une liberté première"


Giselle Halimi vient de disparaître. C’était une avocate, mais ce fut une avocate militante du combat des femmes, mais aussi une combattante de bien d’autres causes. Elle fut ainsi l’avocate de combattants nationalistes algériens durant la Guerre d'Algérie. J’ai noté sur Wikipédia l’évocation de la grève qu’elle mena à 13 ans pour ne plus faire le lit de son frère. Bref, un résumé de sa vie. DM
 
 
 


En guise d’hommage, un article de Lutte ouvrière sur le procès de Bobigny

Le procès de Bobigny de 1972 : Une étape du combat pour les droits des femmes

05 Avril 2006

Le téléfilm Le procès de Bobigny, diffusé le 3avril sur France2, a rappelé ce que fut cet épisode du combat des femmes pour le droit à l'avortement.
C'était en 1972. Marie-Claire, 16ans, enceinte à la suite d'un viol, comparaissait devant le tribunal de Bobigny pour avoir avorté. Quant à sa mère, elle était jugée pour "complicité", car l'avortement était alors un délit. Les femmes n'avaient pas le droit d'interrompre une grossesse non désirée. Les peines encourues étaient lourdes: six mois à deux ans de prison pour celle qui avait avorté, et un à cinq ans pour celle ou celui qui lui en avait procuré les moyens.
Lors de leurs procès, la mère et la fille eurent le courage de braver cette loi injuste, criminelle et hypocrite. Tout le monde savait alors que, chaque année, des centaines de milliers de femmes avortaient. Celles qui avaient les moyens, ou les relations sociales qui vont souvent avec, le faisaient avec l'aide de médecins ou à l'étranger. Les autres, celles qui, comme Marie-Claire et sa mère, étaient de milieu modeste, recouraient à tout ce qui pouvait servir pour déclencher l'avortement. Des dizaines de femmes mouraient chaque année, des suites d'un avortement clandestin dans de mauvaises conditions sanitaires.
Marie-Claire eut donc le courage d'affirmer que ce n'était pas sa mère qui lui avait demandé d'avorter, mais qu'elle avait décidé, elle-même, de ne pas mettre au monde un enfant non désiré. Quant à sa mère, elle eut le cran d'affronter un tribunal d'hommes nantis et pleins d'assurance pour leur asséner que ce choix relevait du seul droit des femmes, et pas des tribunaux. Elles étaient soutenues autour du tribunal par des manifestantes brandissant des pancartes: "Notre ventre nous appartient", "Un enfant, si je veux, quand je veux".
Gisèle Halimi, avocate et militante pour les droits et les libertés des femmes, assura la défense des deux accusées. Elle fit le procès de cette législation barbare. Jacques Monod, prix Nobel de médecine, vint dire à la barre que cette loi était dépassée par la médecine; le professeur Milliez, médecin gynécologue, catholique et pratiquant, en affirmant qu'il aurait avorté Marie-Claire si celle-ci le lui avait demandé, mit en évidence l'hypocrisie de cette loi.
Marie-Claire fut relaxée. Sa mère fut condamnée à 500F d'amende avec sursis, et la femme qui avait pratiqué l'avortement à un an de prison avec sursis. Les tribunaux eux-mêmes étaient contraints de reconnaître l'absurdité de la loi. Mais c'est le combat mené par Marie-Claire et sa mère, et par des centaines de milliers d'autres femmes dans ces années-là, qui allait finir par imposer la liberté pour les femmes de mettre fin à une grossesse non désirée. Comme l'a rappelé Gisèle Halimi dans une interview, il faut savoir "désobéir à une loi répressive pour affirmer une liberté première".
Le droit à l'interruption volontaire de grossesse est aujourd'hui remis en cause, ne serait-ce que par le manque croissant de structures médicales où le pratiquer. Ce n'est pas un combat du passé, il reste d'actualité.

                                             Sophie GARGAN (Lutte ouvrière n°1966)

Le chômage explose… et ce n’est pas fini


Face à la montée du chômage, avancer notre programme

 


Les chiffres du chômage publiés par Pôle emploi sont encore en hausse pour le mois de juin, plus 31 500 demandeurs d’emploi des catégories A, B et C. Au total, le nombre officiel de chômeurs atteint 6,157 millions, un record depuis… 1996.
Et cette hausse va continuer, au vu des plans de licenciements qu’annoncent les grands groupes capitalistes tels Renault, Sanofi, Airbus et bien d’autres, et au vu des nombreuses faillites de petites et moyennes entreprises annoncées.
Face à ces avalanches de licenciements, il faut s’en prendre à ces groupes capitalistes qui dominent l’économie. Prendre sur leurs profits accumulés depuis des années pour maintenir les salaires et répartir le travail entre tous est pour le monde du travail l’objectif premier à mettre en avant dans la situation actuelle.

Fonction publique : la chute du pouvoir d’achat continue


Toujours ceinture

 


La ministre de la Fonction Publique a annoncé qu’il n’y aurait, une fois de plus, aucune augmentation des salaires des fonctionnaires. Cela fait trois ans que leurs salaires sont bloqués, et donc que leur pouvoir d’achat baisse, comme celui de tous les travailleurs.
Soignants, personnels d’entretien, agents territoriaux, et bien d’autres qui ont maintenu l’activité pendant le confinement, ont démontré que ces salariés étaient indispensables pour faire tourner la société, contrairement aux gros actionnaires qui la parasitent. Alors, comme pour tous les salariés, ce n’est pas à eux de payer la crise.

Covid 19 : un Puy du vraiment fou (Vendée) : De Villiers dans ses œuvres


Les privilèges de Monsieur de De Villiers

 


Après avoir bénéficié d’une autorisation d'ouverture avant tout le monde, le Puy du Fou a donné la première représentation de la saison de son spectacle nocturne, la Cinéscénie, devant 12 000 personnes… pardon devant une tribune de 12 000 personnes divisée en trois par des panneaux de plexiglass. Même le PSG n’avait pas pensé à diviser le Stade de France en 18 tribunes de 4500 places pour accueillir la finale de la coupe de France de football !

Devant la polémique créée par ce tour de passe-passe, Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, s’est engagé à respecter à l'avenir la jauge maximale de 5 000 personnes. Quant à payer une amende pour le non respect des règles édictées pour éviter la propagation de l'épidémie, personne n'a pensé à lui demander. Pas même ceux qui tentent de faire porter la responsabilité de l'extension du virus au relâchement des gestes barrières dans la population.

Argenteuil, suite à l’incident notable du marché Héloïse, la municipalité reste muette


La moindre des choses eût été un communiqué pour rassurer

 


Une altercation très violente a eu lieu à la fin du marché Héloïse dimanche dernier, à un moment de grande influence près de l’heure de la fermeture, et alors que l’ampleur de la clientèle n’a pas diminué en ces temps de vacances dans ce marché parmi les plus importants de la région parisienne. L’origine de la bagarre à coups de barre de fer et autre instrument violent a entraîné un mouvement de panique très important qui a fait plusieurs blessés. En l’occurrence, apparemment, une intervention d’un équipage de la Bac, présente à proximité, aurait mis un terme à l’affaire.
         Certains messages extravagants des réseaux sociaux (qui permettent les « instantanés » les plus farfelus les uns que les autres) auraient accéléré la panique.
         L’évènement a donné lieu dans de nombreux médias à des interprétations diverses. Et l’on s’étonne que la municipalité d’Argenteuil n’ait pas fait un communiqué sur un évènement somme toute rare sur ce marché très populaire. Il aurait permis de donner la mesure exacte de l’affaire et de ne pas développer à l’avenir un climat de crainte au sujet d’un marché très important pour les plus modestes et où les commerçants ont déjà subi de plein fouet les conséquences du confinement et de son prolongement tardif.
Ce communiqué aurait aussi permis de marquer la sollicitude de la municipalité à l’égard de ces commerçants qui, dans la panique, ont perdu de l’argent, qui n’ont pas besoin de cela, et qui se plaignent du manque de surveillance. Ni communiqué, ni message de soutien, c'est très regrettable. DM

mardi 28 juillet 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 27 juillet 2020


Contre la sauvagerie du capitalisme, les travailleurs doivent imposer leur droit à l’existence

Pas de trêve estivale pour les licenciements : chaque semaine apporte son lot de nouvelles suppressions d’emplois. Cette catastrophe sociale annoncée pour des centaines de milliers de travailleurs et leurs familles n’empêche nullement Macron et ses ministres de fanfaronner sur leurs mesures et de prétendre que le gouvernement sauvera demain les emplois qu’il est incapable d’empêcher de disparaitre aujourd’hui.
Une semaine après son show télévisé du 14 juillet, Macron s’est à nouveau invité devant les caméras pour vanter le plan de relance de 750 milliards d’euros adopté par l’Union européenne. « Nous nous sommes battus, mais nous l’avons », a-t-il claironné, assurant que les milliards distribués par l’Europe permettraient de financer 40 % du plan de relance national. Deux jours plus tard, c’est son Premier ministre, Castex, qui qualifiait le « plan jeune » du gouvernement de « jamais vu ». Comme si le fait d’exonérer les patrons de cotisations sociales quand ils embauchent des jeunes, y compris pour des CDD de trois mois, était une mesure révolutionnaire et non un énième cadeau accordé au patronat, qui se déclare satisfait par la voix du Medef.
Verser des milliards d’argent public à la grande bourgeoisie n’a rien d’inédit. Lors de la crise de 2008, ils avaient déjà coulé à flots, et il ne s’agissait pas plus à l’époque qu’aujourd’hui de garantir les emplois des travailleurs, mais bien de sauvegarder les profits capitalistes.
Alors, ce qui est historique, ce ne sont pas les plans de relance pour la jeunesse, l’économie ou l’écologie. Ce qui est historique, c’est l’ampleur de la crise qui frappe les classes populaires et qui menace de faire reculer comme jamais les conditions de travail et de vie de toute la classe ouvrière.
Dans le monde du travail, rares sont les familles épargnées. Des dizaines de milliers de travailleurs précaires, en intérim, en CDD ou auto-entrepreneurs ont déjà perdu leurs revenus. S’y ajoutent les plans de suppressions d’emplois annoncés par les grands groupes, avec leurs conséquences en cascade pour les travailleurs des entreprises sous-traitantes, pour les commerces locaux et leurs employés, pour la vie économique et sociale de régions entières.
À ceux qui conservent leur emploi, le patronat annonce aussi la couleur : il faudrait accepter des conditions de travail et des salaires au rabais. Cette semaine, l’équipementier automobile Valeo a dévoilé un plan d’économies de 100 millions d’euros sur le dos des salariés, sans même faire semblant de promettre que les emplois seront préservés. Après s’être débarrassée de 2000 intérimaires, la direction veut imposer aux travailleurs restants le gel des salaires, la perte de jours de congés, l’allongement du temps de travail pour les cadres et le travail de nuit en production à sa guise.
De l’ingénieur à l’ouvrier, de l’embauché au précaire et dans tous les secteurs d’activité, aucun travailleur n’est à l’abri dans la guerre que les grands capitalistes déclarent pour maintenir leurs profits malgré la crise de leur système. Et ces attaques contre le monde du travail tirent toute la société en arrière.
Après une fusillade à Nice, le ministre de l’Intérieur Darmanin, chassant sur les terres de l’extrême droite, a parlé de « l’ensauvagement » de la société et promis des mesures pour restaurer l’ordre. Ces propos ne changeront rien à la dégradation des conditions de vie dans les quartiers. Les incivilités, les violences et les trafics qui empoisonnent le quotidien des habitants sont un sous-produit du chômage et de la misère grandissante. La sauvagerie existe bien : c’est celle d’un système économique incapable d’assurer un emploi et un salaire dignes à des millions de travailleurs.
Alors, à la logique des capitalistes et du gouvernement à leur service, il faut opposer les objectifs du monde du travail. Pour lutter contre le chômage, il faut répartir le travail entre tous sans perte de salaire. Il faut aussi que l’argent public serve à créer les millions d’emplois qui manquent dans les hôpitaux, les transports, les services d’aide aux anciens ou les écoles, à construire les millions de logements confortables et bon marché qui manquent aujourd’hui, sans qu’un centime n’aille enrichir un grand groupe privé.
Cela nécessitera une lutte collective et déterminée de tous les travailleurs, seul moyen de s’opposer à la course vers l’abîme que nous promettent les capitalistes.

Olivier Véran a à la recherche de boucs émissaires pour se défausser de ses responsabilitéss


À quel âge, Macron a-t-il été responsable du fiasco des masques ?

 


Le ministre de la Santé en appelle « à la jeunesse pour qu'elle soit plus vigilante ». Selon lui, les jeunes feraient moins attention, et seraient donc responsables de la remontée de l'épidémie.
Il faut vraiment avoir tous les culots pour mettre sur le dos d’une fraction de la population la responsabilité de la remontée des contaminations alors que le gouvernement est toujours incapable de fournir des tests en nombre suffisant, incapable de fournir gratuitement des masques à toute la population, incapable de mettre de vrais moyens pour organiser les hôpitaux...

Gouvernement : petits cadeaux entre amis


Accessits très bien payés

 


Le gouvernement Castex vient d'annoncer, trois semaines après sa formation, la nomination de onze secrétaires d’État. Cela montre, sans doute, que l’exercice qui consiste à placer ses amis et ses soutiens sans froisser ses alliés est délicat et difficile. Pour cette nouvelle cuvée, des députés LREM, un conseiller spécial de Macron et des députés du Modem ont décroché la timbale.
L'équipe gouvernementale ainsi grossie compte désormais 42 personnages qui continueront à nous dorer la pilule et à l’occasion à nous matraquer comme leurs prédécesseurs.

« Séparatisme » : une loi pour diviser. Un article de notre hebdomadaire


« Séparatisme » : une loi pour diviser 

Poursuivant sa drague de l’électorat réactionnaire et reprenant les obsessions de Macron et de l’ex-ministre de l’Intérieur Castaner, Castex a, lors de son long discours de politique générale du 15 juillet, évoqué la mise en place d’une loi contre le « séparatisme ». Ce mot, cher à un Zemmour, vise les musulmans encore plus clairement que celui de communautarisme.
Cette loi, si elle est adoptée, devrait renforcer une circulaire déjà adressée aux préfets en novembre 2019, qui avait officialisé le déploiement sur tout le territoire de cellules de surveillance administrative et policière. Il s’agissait de repérer les « signaux même faibles de repli communautaire ». Tous les services publics et les milieux associatifs devaient être enrôlés dans cette croisade au nom de la laïcité et de l’ordre républicain, avec en première ligne l’Éducation nationale. Cette circulaire encourage la délation publique, expliquant même, notamment aux enseignants, comment repérer et signaler des signes de radicalisation islamiste.
Le 14 juillet, Macron avait stigmatisé les marches pour Adama, contre le racisme et les violences policières, disant y voir une volonté de « séparatisme et d’antiracisme dévoyé ». En clair, cette jeunesse et ces manifestants pourraient être eux aussi dans le viseur de la loi.
Castex et Macron n’utilisent pas le terme de séparatisme à l’encontre des ghettos de riches, comme la villa Montmorency à Paris. Et quand ils se drapent du mot de laïcité, ce n’est bien sûr pas pour dénoncer les processions de la Vierge qui ont lieu sur la voie publique, ni pour exiger que les 8 000 écoles catholiques, intégristes ou pas, soient placées sous surveillance. Non, ceux qu’ils visent, ce sont exclusivement les musulmans, les milieux d’origine immigrée et les pauvres.
En fait, toute cette campagne raciste vise deux choses. D’abord, dans la perspective des présidentielles, faire à nouveau des œillades à l’électorat xénophobe, sinon raciste, qui est celui du RN de Le Pen, mais aussi d’une grande partie de la droite, de Dupont-Aignan, de Villiers, Wauquiez, Retailleau et bien d’autres. Et, plus largement, il s’agit là d’essayer, comme toujours, de distiller le poison de la xénophobie parmi les travailleurs. Cela en cherchant à diviser leurs rangs selon l’origine, la langue, la religion, la couleur de peau, alors même que, plus que jamais, ils ont besoin de se rassembler contre leurs véritables ennemis communs : les capitalistes et les gouvernants à leur service.

                                      Christian CHAVAUX (Lutte ouvrière n°2712)

Argenteuil, bilan des élections municipales (3). La montée de l’abstention et l’effondrement des réseaux politiques militants


La nécessaire reconstruction des réseaux militants du monde du travail

 
Recréer les réseaux du monde du travail

Argenteuil est une ville populaire de près de 115 000 habitants. On pourrait imaginer qu’elle porte à sa tête des élus de gauche.
         Mais en 2001, l’éclatement du PCF local entamé une décennie plus tôt, les ambitions de Manuel Valls qui espérait faire d’Argenteuil sa base de lancement, la politique de la gauche du gouvernement Jospin servile à la bourgeoisie, et une gestion municipale discutable mirent un terme à 66 ans de gestion PCF et amenèrent la victoire des héritiers de la vieille droite locale.
         Après l’intermède 2008-2014, la personnalité du maire sortant Philippe Doucet, et à nouveau la présence d’un gouvernement de « gauche » (Pour Hollande, son « l’ennemi c’est la finance » ne le resta que le temps d’une déclaration) virent à nouveau en 2014 la droite locale l’emporter.
         Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons écrit hier et avant-hier sur les raisons du nouvel échec de Philippe Doucet en juin dernier. Pour résumer : la personnalité de ce dernier, et une campagne à la gribouille.
         Mais aux raisons conjoncturelles de la politique gouvernementale et du profil de ses serviteurs, un élément bien plus profond s’est installé, l’abstention qui n’est que le haut de l’iceberg et qui tend à s’approfondir.
         À Argenteuil, cette abstention est certes plus marquée dans les quartiers populaires, mais elle est également importante dans les autres quartiers.
         Certes, cette abstention est un mouvement de fond qui au-delà du moment particulier du Covid 19, traduit l’éloignement de la population du politique, de l’habitude de voter, et de l’idée que les élections peuvent aider à changer son sort.
         En mettant de côté la scandaleuse exclusion des travailleurs immigrés hors Union européenne, il devrait y avoir autour de 75 000 électeurs à Argenteuil. Il y en a 20 000 de moins. Et chacun de nous a des exemples d’habitants proches de ses idées mais qui n’ont pas voté en mars et juin car n’étant pas inscrit sur les listes électorales.
         Mais cet éloignement de la politique, y compris dans cet exemple de l’inscription sur ces listes, exprime aussi magistralement le recul des réseaux militants politiques sur la commune, et en particulier leur quasi-disparition dans les quartiers populaires, de leur activité, et donc de leur influence. C’est sur quoi nous aimerions nous arrêter car, quand ils existaient, ils imprégnaient autour d’eux des cercles bien plus larges de la population, les mobilisant véritablement durant les campagnes électorales, les entraînant au moins à faire un geste pour eux le jour du vote.
         Nous ne connaissons pas l’état des réseaux de droite sur Argenteuil. Mais héritier d’un vieux courant sur Argenteuil, du RPF aux LR d’aujourd’hui, il y a des chances qu’ils soient aujourd’hui les plus joufflus sur la Ville, d’autant plus qu’ils s’appuient toujours sur les réseaux de l’Église catholique locale et de ses excroissances des différentes écoles privées.
         Le « centre » local n’a pas survécu localement aux aléas de son histoire nationale, du Centre démocrate au Modem.
         Mais c’est du côté de ladite « gauche » que l’effondrement est le plus important.
         En l’espace de 30 ans, le PCF est passé d’un parti marquant toute la vie politique d’Argenteuil à un tout petit réseau qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut.
         Ce réseau avait de très nombreuses cellules et sections sur Argenteuil. Il disposait d’un hebdomadaire local utile. Des dizaines de points de vente de L’Humanité éparpillés sur tout le territoire établissaient le contact avec de très nombreux habitants. Nous développerons le sujet si cela intéresse.
         Le parti socialiste a connu aussi une histoire chaotique sur Argenteuil, des Assises du socialisme de 1974 jusqu’aux aventures Valls et Philippe Doucet en passant par l’inénarrable Faouzi Lamdaoui. Les aventures politiciennes de ces messieurs ont écœuré de très nombreux adhérents et rompu la continuité locale de l’existence de ce parti. Le clientélisme ne remplacera jamais l’engagement pour des idées.
         L’histoire des Verts locaux a suivi, certes à un tout autre niveau d’influence et de manœuvres, celle du Parti socialiste.
         Aujourd’hui, le courant de Mélenchon, ex-tendance du PS, existe, mais lui aussi très modestement.
         L’extrême-gauche naguère « trotskyste » de la LCR et du courant dit « lambertiste » a existé sur Argenteuil. Ce n’est plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir.
         Notre courant, communiste révolutionnaire, a incontestablement un réseau local, mais lui aussi encore bien limité.
          Voilà l’état des courants politiques locaux.
         En 1980, plusieurs milliers de personnes participant à des niveaux divers à la vie politique locale.
         Aujourd’hui, hors les réseaux clientélistes électoraux totalement conjoncturels,  seulement 200 ou 250 personnes sont véritablement impliquées, pour une population adulte de 95 000 personnes.
         200 ou 250 personnes qui ont le contact avec combien d’autres habitants, les influençant, les entraînant… ?
         Voilà l’aspect local de l’abstention.
         Pour notre part, la reconstruction des réseaux du monde du travail partout, dans les entreprises, mais particulièrement dans les quartiers populaires -et à Argenteuil, ils sont légions- est une priorité. DM

lundi 27 juillet 2020

Darmanin et les coups de menton du gouvernement dirigés en direction de l’extrême-droite


Avec le mépris et le langage de son monde, les « beaux quartiers »

 


Suite à une fusillade à Nice en plein jour, sur fond de trafic de drogue, Darmanin, le ministre de l'Intérieur, s'est rendu sur les lieux, dans le quartier des Moulins. Dans cette cité, une des plus pauvres de la ville, il a fait une déclaration sur « l'autorité de la République », « partout chez elle » et sur la nécessité de stopper « l'ensauvagement d'une partie de la société », annonçant la visite à venir du Premier ministre, Castex.
Ces déplacements, mis en scène à grands coups de trompettes et de tambours ne changeront rien à la situation subie par la population. Les Darmanin, Castex et autres politiciens camelots le savent aussi bien que le commun des mortels. Mais ça alimente ce climat insécuritaire sur lequel ils veulent racoler des électeurs.

Île de Ré : Quand la misère côtoie l’opulence


Se préparer à contrer une misère qui monte

                                                           Merci Wikipédia
Le Secours populaire, qui a ouvert une antenne mobile sur l’île au début du confinement, y a vu affluer jusqu’à 160 familles, dont certaines personnes vivant avec la moitié d’un RSA et ne mangeant qu’une fois par jour, alors que les prix alimentaires sur l’île sont tirés vers le haut par les riches résidents.
Pour payer le loyer de leur HLM sur l’île, ou de leur petit terrain qui héberge une cabane de chasse ou une caravane délabrée, jouxtant de somptueuses villas ou longères, beaucoup, en particulier des femmes, dépendent des petits boulots fournis par leurs riches voisins : gardiennage des résidences secondaires, repassage, heures de ménage. Et avec la crainte du coronavirus, ces dernières tâches se font rares.
Parmi les demandeurs d’aide alimentaire se trouve même une commerçante autrefois aisée, aujourd’hui en difficulté. Les bénévoles de l’association eux-mêmes sont des travailleurs qui ont du mal à s’en sortir du fait du chômage partiel.
Il s’agit de l’un des signes de la crise économique qui ne fait que commencer. Les travailleurs, pour survivre, n’auront d’autre choix que de la faire payer aux responsables, la grande bourgeoisie.