17 Juin 2020
Les écoles et les collèges
devront accueillir tous les élèves à partir du 22 juin, a annoncé Emmanuel
Macron à la télévision. Une décision qui laisse perplexes ceux qui sont chargés
d’organiser la scolarité dans ces établissements. Cette reprise se fera « de
manière obligatoire et selon les règles de présence normales », a tenu à
préciser le président.
Le ministre de l’Éducation
nationale, Jean Michel Blanquer, jouant comme toujours les premiers de la
classe, a fait préciser par son directeur général de l’enseignement
scolaire : « Un élève absent pourra faire l’objet de sanctions. »
On peut se demander quel bénéfice
pédagogique les élèves pourront tirer de cette reprise à deux semaines des
vacances scolaires, à une période où même en temps normal il est assez
difficile de mobiliser leur attention. Cela gênera par contre les parents qui
se sont organisés autrement depuis la fermeture et pensaient pouvoir continuer
ainsi. Mais, de plus, les conditions matérielles dans lesquelles devrait
s’effectuer le retour en cours sont loin de permettre la présence de tous.
Le nouveau protocole sanitaire
qui doit entrer en vigueur le 22 juin prévoit qu’une distance d’un mètre devra
être respectée à droite et à gauche de chaque élève. Concrètement, il ne pourra
y avoir qu’un élève par table double. C’est le genre de contraintes dont n’a
pas tenu compte le ministère quand il a calculé qu’avec cette distanciation on
pourrait accueillir 24 élèves par classe. Dans la réalité, comme le dit le
représentant d’un syndicat des chefs d’établissement, « on prendra ceux qui
se présentent et ce sera déjà bien ». Le ministère le sait d’ailleurs
parfaitement.
Depuis le début de l’épidémie,
les mesures concernant l’Éducation nationale n’ont pas eu pour objectif de
permettre une meilleure scolarisation des élèves, mais surtout d’envoyer un
signal allant dans le sens de la reprise du travail pour les parents. La
dernière en date ne fait pas exception, et tenait sa place dans le discours de
Macron à côté de l’incitation à travailler plus et à produire davantage.
Daniel
MESCLA (Lutte ouvrière n°2707)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire