dimanche 31 mai 2020

États-Unis, France, la police et le racisme


États-Unis : la colère s'étend après le meurtre de George Floyd


Depuis que quatre policiers à Minneapolis ont étouffé cet homme noir, les manifestations se poursuivent dans l'État du Minnesota, malgré l'état d'urgence et le déploiement de la garde nationale. Elles explosent dans de nombreuses grandes villes, de New York à Los Angeles, jusque devant la Maison blanche. Des milliers de jeunes Noirs, mais aussi des Latinos, des Blancs et des moins jeunes demandent justice, expriment leur ras-le-bol des violences racistes commises par des policiers, le plus souvent impunies.
        Les quatre policiers impliqués ont été limogés et l’un d’entre eux a été arrêté et inculpé d'homicide involontaire. Pour les manifestants, le minimum serait qu'ils soient tous les quatre poursuivis, pour homicide volontaire. À juste titre, ils poursuivent donc leur mouvement.

Police : qui a dit la vérité…
27 Mai 2020

« Il y a des hommes et des femmes qui se font massacrer quotidiennement, en France, tous les jours, pour nulle autre raison que leur couleur de peau. [...] C’est l’une des raisons pour lesquelles les gens sont fâchés après la police. »
C’est ce que la chanteuse Camélia Jordana, issue de l’immigration algérienne, a déclaré au sujet des violences policières lors de l’émission On n’est pas couchés, à laquelle elle participait le 23 mai.
« Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic et j’en fais partie », a ajouté la chanteuse. Il n’en fallait pas plus pour que des députés de droite et d’extrême droite et des syndicalistes policiers se déchaînent contre elle. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a qualifié ses propos de « mensongers et honteux ».
Faire allusion au racisme d’une partie de la police, qui plus est lors d’une émission de grande écoute, ne saurait donc être qu’une calomnie. Pourtant il y a trois semaines, deux policiers marseillais ont été condamnés à des peines de prison pour avoir passé à tabac un jeune Afghan sur un parking ; après s’être défoulé, un des deux policiers avait dit à l’autre : « Ça fait du bien ! ». À l’Île-Saint-Denis, fin avril, des policiers ont tabassé un Égyptien qu’ils avaient sorti de la Seine. « Un bicot comme ça, ça nage pas », avait dit l’un. « Haha ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied », avait répondu un autre.
Les propos « mensongers et honteux » ne sont pas ceux de Camélia Jordana mais ceux qui veulent couvrir le racisme dans la police. Mais comme aurait dit un autre chanteur, « cette jeune fille a dit la vérité, elle doit être exécutée » !

                                                           M.B. (Lutte ouvrière n°2704)

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