dimanche 31 mai 2020

Exonérations sociales : cadeaux au patronat, la liste s’allonge


Le soutien aux petits qui sert d'alibi



Darmanin, le ministre des Comptes publics, promet qu'il va exonérer de cotisations sociales 500 000 entreprises dans les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie-restauration, de la culture et des sports. L'État compenserait, promet-il, le manque à gagner, en versant 3 milliards d'euros.
         Ce sera un geste de soutien de plus envers les patrons. Un geste accompli avec l'argent public. Un geste qui ne concernera pas seulement les petits patrons de ces secteurs mais également les plus nantis. Comme à chaque fois, le soutien aux petits sert d'alibi pour soutenir les moins démunis.
         Oter aux patrons ce qu'ils considèrent comme des « charges », c'était déjà la priorité du gouvernement avant l'épidémie. La crise du Covid sert d'accélérateur et de justification : ce sont déjà 17 milliards de cotisations patronales, tous secteurs confondus, qui ont été annulées ou reportées à plus tard.

Renault : La mobilisation contre les attaques de Renault est à l’ordre du jour ! MCA – Maubeuge


Tous unis pour répartir le travail entre tous



Renault a annoncé officiellement vendredi 29 mai son plan d’économie de 2 milliards d’euros. Il s’agit bien d’une attaque de grande ampleur, prévoyant la suppression de 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France. Il y a le projet de fermer 4 usines en France : Choisy le roi, Dieppe, Fonderies de Bretagne et plus tard, Renault Flins.
         Il est aussi prévu le transfert des activités d’assemblage de MCA à Douai, avec forcément d’importantes suppressions d’emplois à l’usine de Maubeuge où il ne resterait plus que 300 salariés environ.
         Après avoir imposé aux travailleurs des augmentations de cadences, des heures sups, des samedis travaillés, les dirigeants de Renault se préparent à condamner une partie d’entre eux au chômage et à plonger des régions entières dans le marasme pour sauver les profits des actionnaires. C’est inacceptable !
         Aucun emploi ne doit être supprimé, ni sur le site de Maubeuge, ni dans l’ensemble du groupe ! S’il y a moins de travail, il faut le répartir entre tous, avec maintien du salaire. Entre les 5 milliards versés par l’État et les 24 milliards de bénéfices réalisés ces dix dernières années, Renault a les moyens de financer le maintien de tous les emplois et des salaires !
         Dès vendredi, les travailleurs de MCA ont fait grève et la production était à l’arrêt. Des milliers de personnes ont à nouveau manifesté hier. La lutte ne fait que commencer.

Renault, Renault-Choisy, Sanofi, … Répartir le travail entre tous ! Intervention de Josefa Torres, technicienne à Sanofi Vitry, au rassemblement des travailleurs de Renault Choisy

États-Unis, France, la police et le racisme


États-Unis : la colère s'étend après le meurtre de George Floyd


Depuis que quatre policiers à Minneapolis ont étouffé cet homme noir, les manifestations se poursuivent dans l'État du Minnesota, malgré l'état d'urgence et le déploiement de la garde nationale. Elles explosent dans de nombreuses grandes villes, de New York à Los Angeles, jusque devant la Maison blanche. Des milliers de jeunes Noirs, mais aussi des Latinos, des Blancs et des moins jeunes demandent justice, expriment leur ras-le-bol des violences racistes commises par des policiers, le plus souvent impunies.
        Les quatre policiers impliqués ont été limogés et l’un d’entre eux a été arrêté et inculpé d'homicide involontaire. Pour les manifestants, le minimum serait qu'ils soient tous les quatre poursuivis, pour homicide volontaire. À juste titre, ils poursuivent donc leur mouvement.

Police : qui a dit la vérité…
27 Mai 2020

« Il y a des hommes et des femmes qui se font massacrer quotidiennement, en France, tous les jours, pour nulle autre raison que leur couleur de peau. [...] C’est l’une des raisons pour lesquelles les gens sont fâchés après la police. »
C’est ce que la chanteuse Camélia Jordana, issue de l’immigration algérienne, a déclaré au sujet des violences policières lors de l’émission On n’est pas couchés, à laquelle elle participait le 23 mai.
« Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic et j’en fais partie », a ajouté la chanteuse. Il n’en fallait pas plus pour que des députés de droite et d’extrême droite et des syndicalistes policiers se déchaînent contre elle. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a qualifié ses propos de « mensongers et honteux ».
Faire allusion au racisme d’une partie de la police, qui plus est lors d’une émission de grande écoute, ne saurait donc être qu’une calomnie. Pourtant il y a trois semaines, deux policiers marseillais ont été condamnés à des peines de prison pour avoir passé à tabac un jeune Afghan sur un parking ; après s’être défoulé, un des deux policiers avait dit à l’autre : « Ça fait du bien ! ». À l’Île-Saint-Denis, fin avril, des policiers ont tabassé un Égyptien qu’ils avaient sorti de la Seine. « Un bicot comme ça, ça nage pas », avait dit l’un. « Haha ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied », avait répondu un autre.
Les propos « mensongers et honteux » ne sont pas ceux de Camélia Jordana mais ceux qui veulent couvrir le racisme dans la police. Mais comme aurait dit un autre chanteur, « cette jeune fille a dit la vérité, elle doit être exécutée » !

                                                           M.B. (Lutte ouvrière n°2704)

Lutte ouvrière, la fête, photos et petit élément personnel (2)


Vive la fête de Lutte ouvrière d’hier et de demain












Pour faire fonctionner toute fête populaire, loin de visées commerciales, cela exige l’engagement de bénévoles dévoués et engagés. Le mouvement ouvrier en a donné longtemps la preuve, par l’organisation de multiples fêtes et banquets, dont la fête de l’Humanité fut l’exemple-type. Lutte ouvrière poursuit cette tradition d’organiser en particulier un évènement fondamentalement politique où s’expriment les idées du communisme, dans une ambiance chaleureuse et fraternelle, avec une place très large donnée au Livre, à la culture, à la science, à l’Art, à l’histoire… Spécialités du pays et du monde expriment aussi le caractère internationaliste de notre fête et de notre combat.
         Cette fête dans un écrin de verdure où brillent mille couleurs ne serait rien sans les milliers et les milliers de militants et de participants qui animent les stands et permettent la réalisation de tout ce programme multiforme dans une totale sécurité pour tous. Tous les enfants qui ont grandi avec cette fête en point de mire en gardent un souvenir très fort.
         Puisque j’ai évoqué mon parcours personnel, je suis passé des merguez à la vente des boissons. Ce dernier poste dura une douzaine d’années, et puis, ce fut plus de trente ans à l’entrée de la fête, pour en assurer avec mes camarades la sécurité. Cela a marqué mes neurones, et il suffit que je l’évoque pour retrouver les arbres, les stands de vente des billets d’entrées, les escaliers, le slogan « Prolétaires de tous les pays, unissons-nous » écrit en de nombreuses langues. Ces deux dernières années, l’âge aidant (eh oui ! ), je me suis retrouvé parmi l’équipe du Petit théâtre de verdure… Bien sûr, je vous y attends pour l’édition 2021 des 50 ans de notre fête.
         En attendant, rejoignez le site : « Des idées pour comprendre le monde » et ses multiples vidéos et textes ! Et bien sûr, alors que la fête 2020 nous manque, salut et fraternité. DM

https://www.lutte-ouvriere.org/comprendrelemonde/

samedi 30 mai 2020

La fête de Lutte ouvrière annulée, un crève-cœur, Nathalie ARTHAUD et Jean-Pierre MERCIER s’adresse à vous : Combattre le capitalisme, une nécessité vitale !

Fête de Lutte ouvrière… une histoire 1971-2019… 2021…, les photos de ces dernières années de notre amie Marie d’Argenteuil











Profitez de ces trois jours sans Presles pour retrouver sur internet de multiples vidéos sur ce qu’est la fête : « Des idées pour comprendre le monde »
https://www.lutte-ouvriere.org/comprendrelemonde/

Fête de Lutte ouvrière, petite histoire personnelle (1)


De la première rencontre à 19 ans…

Mériel 1974, discussion en sous-bois

Lorsque vous avez 19 ans, que vous sortez de « Mai », et que l’on annonce que les communistes révolutionnaires du groupe trotskyste qui a vos préférences prépare une « fête », vous restez quelque peu dubitatif. Et vous voilà tout de même à aller à Presles passer une journée à « monter des stands », dans ce grand champ prêté comme on le dit par un anar. C’était en 1971….
         Je ne me souviens guère de cette première fête, davantage de la seconde et dernière en ce lieu, durant laquelle je suis bien plus impliqué. Je suis aux « merguez » et durant trois jours, j’en préparerai des milliers et des milliers dans… deux poêles : l’une pour la pré-cuisson et la seconde pour la finition. J’en serai marqué à vie, sans être pour autant dégoûté de ce plat dont je n’avais jusqu’alors pas l’habitude.
         Nous attendions quelques milliers de participants. Il y en eut près de trois fois plus. Cette année-là pas question de rentrer sur Paris, je dors dans… un fossé… rêvant sans doute à mes milliers de merguez...
         L’année suivante, c’est l’installation à Mériel, non loin de champignonnières… Il faut tout faire, c’est un espace forestier. Il faut défricher les allées tout en prévoyant de laisser les frondaisons au-dessus des futurs stands. Un super terrain qui monte et qui descend. Souvenez-vous du concert avec John Lee Hooker…
         En 1980, second changement. La construction de la Francilienne nous oblige à opérer un nouveau déplacement, presque comme un retour à la case départ, mais cette fois à l’autre bout de Presles, sur la route de Beaumont-sur-Oise. C’est le parc du château de Bellevue, un ensemble inconstructible qui n’attire personne… sauf des militants d’une organisation ouvrière, à l’image de la société… ces travailleurs sans lesquels cette dernière ne fonctionnerait pas… et capables d'aménager tout ce qui est nécessaire...
(À suivre, deuxième jour, le dimanche)

Suisse : la crise aussi pour les plus pauvres


Pour le prix d'une Rolex



Chaque samedi depuis un mois à Genève, ce sont plus de 2500 personnes qui en sont réduites à faire plus d'un kilomètre de queue devant la patinoire des Vernets, pour récupérer les colis d'aide alimentaire distribués par Médecin Sans Frontières.
         Ce sont ces milliers de travailleurs précaires qui font d’ordinaire les boulots les plus mal payés, les plus mal considérés : plongeurs dans la restauration, femmes de ménage, manœuvres du bâtiment ... c'est à dire tous ceux qui d'habitude déjà sont sur le fil de la survie au jour le jour et qui depuis le début de la crise sanitaire et économique se retrouvent sans travail mais exclus de toute aide sociale.
         Genève réuni les immeubles de toutes les grandes banques mondiales, de toutes les institutions internationales, de toutes les grandes marques de luxe. Ainsi, juste devant le complexe sportif des Vernets, il y a les buildings du siège de Rolex. Or le prix d'une seule montre de cette marque suffirait pour nourrir plus de 2500 familles pendant une semaine : tout le symbole de cette société !

Argenteuil, vélo, piste… et piste supprimée ? Quand la municipalité s’essaie au dérailleur et déraille


Action, réaction, … et beaucoup plus tard, la réflexion !

Avant, avec les plots


Quelques jours plus tard… avant la suite des évènements ?

D’abord, ce sont les travailleurs de la Ville qui doivent en avoir gros sur le cœur. Avoir travailler sous le soleil en début de semaine avenue Gabriel Péri sous le regard dubitatif des habitants, et devoir défaire ce qu’ils ont aménagé quelques jours plus tard… Car non seulement, les centaines de plots de séparation, jaunes et coûteux ont été retirés, mais selon l’évidence, les voies cyclables très discutables qui avaient été aménagées sont en passe d’être supprimées.
         La stupeur se mêle à l’incompréhension. Les autorités préfectorales auraient-elles constaté qu’il y avait un hic ? La grogne des habitants a-t-elle conduit le petit conclave qui avait pris la décision à revoir sa copie en la déchirant ?
         En tout cas, cette preuve d’impéritie, ne mérite même d’être qualifiée d’œuvre d’amateur. Ce serait faire injure à ces derniers. En revanche, ce gâchis, dangereux de surcroît, sorte de passade électorale, à des dizaines de milliers d’euros, restera comme un « bel » exemple d’incurie municipale. DM

vendredi 29 mai 2020

Renault prépare des milliers de suppressions d’emplois


Aujourd’hui, aucun travailleur ne peut se sentir à l’abri


L'usine Renault de Flins (Yvelines)

Sur 48 000 salariés en France, Renault prévoit d'ores et déjà d'en supprimer 5 000 d'ici 2024 d'après Le Figaro. Que fera l'État, actionnaire à 15% ?
         Rien, comme l'a confirmé à l'avance Bruno Le Maire qui a dit qu'il ne s'opposerait ni aux fermetures de sites ni aux suppressions de postes.
         Pour défendre leur gagne-pain, les salariés de Renault ne pourront compter que sur leur force de travailleurs. Elle est considérable, du fait de leur nombre, de leur place dans l'entreprise, dans l'activité sociale et de la possibilité de s'adresser et de lier leur lutte aux millions de travailleurs menacés comme eux. Et qui, parmi les autres, peut raisonnablement se sentir à l'abri ?

Plan auto de Macron : tout pour les patrons et rien pour les travailleurs


8 milliards d’euros pour défendre… les actionnaires !


Macron a dévoilé son plan de soutien à l'automobile : 8 milliards d'euros d'argent public iront au bout du compte à des entreprises comme Renault, Peugeot et aux équipementiers en échange de vagues promesses de construire à l'avenir en France des voitures plus propres. Sur le maintien de l'emploi et des usines, le gouvernement n'a même pas joué la comédie des promesses tellement il est évident que les patrons feront ce qu'ils voudront.
         Sauf si les travailleurs s'y opposent comme ont commencé à le faire ceux des Fonderies de Bretagne dont la direction de Renault a annoncé, parmi d'autres, vouloir se débarrasser et où une grève a éclaté pour s'opposer à cette casse.

Argenteuil- vélo (suite) A pied, à vélo, avec tout moyen de déplacement, demain, vive le communisme de la liberté

Suite à un certains nombre de commentaires et de discussions

Aujourd’hui, aucune maîtrise de la société… et de nos déplacements



Ce qui est nécessaire à l’Humanité est une société où la population maîtrise son destin. Cela veut dire que l’activité de « production » au sens large, quand elle l’envisagera, tienne compte de ce qu’elle lui apporte, mais aussi de ce qu’elle détruit et de ce qu’elle engage pour l’avenir proche et plus lointain. Le dilemme n’est pas entre production ou pas, mais entre cette maîtrise et des décisions prises sans tenir compte de ces facteurs. Nous voilà aux antipodes du stade actuel de l’Humanité, le capitalisme. Les moteurs de celui-ci, loin de la maîtrise d’un devenir social harmonieux, sont fondamentalement la « maîtrise », par un nombre infime de personnes, de l’accroissement de leurs profits. Le résultat est l’inégalité sociale, l’anarchie du fonctionnement social planétaire, un gigantesque gâchis de forces productives, un avenir hypothéqué.
         Cela se décline au niveau des transports dans le cadre de cette production capitaliste. Ils ne sont que le prolongement de l’« organisation » actuelle de la production elle-même : hiatus entre la résidence et le travail, longueur de la journée de travail, anarchie des localisations de l’emploi, le facteur « transports » traité à la marge, etc. Et tout cela se pose aux différentes échelles, de l’échelle planétaire à l’échelle locale.

Ce que l’on peut envisager

La révolution communiste c’est la mise en place de cette maîtrise que nous évoquons ci-dessus. Une révolution qui exige la mobilisation consciente du monde du travail et justement sa volonté de maîtriser son avenir
         Cette mobilisation se traduit dans la confrontation des idées à une échelle que nous ne pouvons imaginer, donc dans la liberté de tous.
         Il n’y a pas de socialisme sans la démocratie maximale contrôlée par les producteurs eux-mêmes. Le rouge des drapeaux de Staline ne fut que le rideau enroulant la dictature d’une bureaucratie sur un monde du travail qui s’était rapidement démobilisé. En Chine, il s’est agi de voiler celle d’une bourgeoisie en devenir.

Notre espoir

Organisation du travail, révolution des transports, maîtrise véritablement « démocratique » de l’humanité, nous voilà à des années lumières des turpitudes des voies de l’avenue Gabriel Péri. À des années-lumière, d’une lubie démagogique et d'une esbroufe tellement révélatrices. 

Le vélo sous le communisme…



Quand le travail nécessaire aura un horaire de 4 heures par jour. Quand l’envie de posséder « sa » voiture disparaîtra. Lorsque les tramways irrigueront partout les espaces encore urbains. Lorsque la liaison résidence-lieu de travail en « présentiel » aura été maîtrisé, tout comme les inconvénients du vélo électrique auront été résolus. Quand l’activité physique d’entretien normal sera devenue une habitude… Quand l’Humanité sera devenue… humaine.

Grèce : répression accrue contre les migrants. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2704 qui vient de paraître. Disponible à la librairie Le Presse-papier à Argenteuil, et comme de bien entendu à notre permanence, demain vendredi 17 h.15-18h.15.


Grèce : répression accrue contre les migrants

27 Mai 2020

Sur le thème « encore une menace d’Ankara », une partie de la presse grecque relaye les propos du ministre turc des Affaires étrangères qui prévoit, avec le déclin de la pandémie, une nouvelle vague d’immigration en Europe. Voilà qui va apporter de l’eau au moulin du gouvernement Mitsotakis même s’il n’a pas attendu cette énième déclaration pour stigmatiser la politique turque et pour agir contre les migrants.
Entre la nouvelle loi récemment votée et les exactions policières contre les réfugiés, les actions n’ont pas cessé, qu’elles soient couvertes légalement ou pratiquées en toute illégalité.
Du côté de la légalité, la loi du 8 mai officialise et renforce les procédures d’exception : un seul juge pourra examiner le recours en appel des déboutés du droit d’asile dans un nombre de cas plus important qu’auparavant. La détention en centre fermé sera automatique comme pour les condamnés à l’expulsion. C’en est fini de la demande de protection pour motif humanitaire. Le côté quasi militaire de cette justice appliquée aux migrants est de plus en plus visible. D’ailleurs, pour régler ces problèmes, la loi prévoit des crédits secrets utilisés « à des fins nationales confidentielles (…) pour la protection de la sécurité nationale ».
Les exactions policières et militaires s’intensifient aussi. Début mars les milliers de réfugiés envoyés par le gouvernement turc vers la frontière nord de la Grèce, sur le fleuve Evros, ont eu droit aux grenades lacrymogènes et aux matraques des policiers des deux pays. Certains Grecs armés de fusils de chasse et de leurs convictions ultranationalistes n’ont pas hésité à faire le coup de feu contre les migrants. Moins visibles car dissimulées par les autorités, près de 200 expulsions secrètes ont été dévoilées récemment par un groupe d’ONG, Border Violence Monitoring Network. La police grecque a littéralement enlevé ces réfugiés, même dans des camps éloignés de la frontière, leur a volé leurs papiers et le peu qu’ils possédaient, les a frappés, parfois torturés avant de les jeter hors du pays.
Dans les îles, une autre ONG norvégienne, Aegean Board Report, a récemment révélé qu’une quarantaine de migrants, arrivés à Samos le 28 avril, ont disparu après avoir été emmenés par la police portuaire. Officiellement, il n’y a eu aucune arrivée sur l’île ce jour-là. Ils auraient été renvoyés vers la Turquie sur des embarcations de fortune sans que les autorités turques fassent état de leur retour. Des vidéos montrent les bateaux des gardes-côtes grecs faisant un rodéo autour des bateaux chargés de migrants pour les effrayer et leur faire rebrousser chemin, au risque de les faire chavirer. Gardes-côtes grecs et turcs se les renvoient mutuellement y compris après qu’ils ont déjà accosté. S’ajoutant aux reconduites légales, 169 migrants auraient été ainsi illégalement renvoyés de Grèce, depuis fin mars, selon l’ONG norvégienne.
La Grèce compte plus de 70 000 réfugiés, dont près de 40 000 vivent dans les îles, dans des camps où le manque d’eau, d’hygiène et la surpopulation sont catastrophiques. Parmi les plus vulnérables, âgés ou malades, 2 000 ont été transférés provisoirement dans des hôtels sur le continent. Pendant que les organisations humanitaires font ce qu’elles peuvent, le gouvernement Mitsotakis, lui, a choisi la manière forte et expéditive, dans la ligne de sa politique très à droite et nationaliste. Mais que dire des gouvernements européens qui n’accueillent même pas les quelques dizaines de réfugiés mineurs qu’ils ont promis de prendre en charge ? Ils sont responsables de cette politique criminelle qui pèse sur les réfugiés et sur la population du pays. Et comme tous les commanditaires, ils s’en lavent les mains.

                                           Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2704)

Mai 68, paroles ouvrières, une vidéo de Lutte ouvrière dans le cadre de notre série « Des idées pour comprendre le monde »



jeudi 28 mai 2020

Plan de soutien à l'automobile : Jean-Pierre Mercier sur LCI : Débat avec Jean-Michel Aphatie

Chômage partiel : non aux pertes de salaire !


Allons chercher l’argent du côté des grandes fortunes capitalistes !



A partir du 1er juin, l'Etat ne remboursera plus que 60 % du salaire brut des travailleurs en chômage partiel, au lieu de 70 % actuellement, sauf dans les secteurs fermés sur décision du gouvernement comme les cafés et restaurants. Le complément devrait être versé par les employeurs. Mais après avoir fait payer des millions de salariés par l'Etat, les organisations patronales poussent des hauts cris parce qu'elles devront mettre un peu la main à la poche.
         Quant aux salariés en chômage partiel, ils continueront à perdre jusqu'à 16 % de leur salaire net (voire plus si les patrons refusent de payer la différence), et c'est inacceptable.
         De l'argent pour assurer à tous un revenu décent, pendant comme après l'épidémie, il y en a : les grandes fortunes capitalistes, accumulées grâce au travail passé des salariés, devraient servir à cela.

Chili : la population défend son droit à la vie


Des secteurs entiers du monde du travail conduits à la famine



A Santiago du Chili, capitale du pays, d'importantes manifestations ont eu lieu à la mi-mai, malgré le confinement. Pour les salariés comme pour les 30 % de travailleurs vivant des secteurs informels, la baisse de l'activité économique a conduit directement à la famine, tandis que le gouvernement s'est contenté de distribuer quelques colis alimentaires d'urgence. Comme partout ailleurs, les grandes fortunes capitalistes sont épargnées tandis que la population s'enfonce dans la grande pauvreté.
         Le président Piñera espérait peut-être que la pandémie ferait taire les classes populaires : les récentes manifestations lui donnent tort !

Le secteur informel existe lui aussi bel et bien dans les pays les plus riches, y compris ici dans le pays. Ces travailleurs sont dans une situation très difficile, dans la direction de ce qui est dit ci-dessus. DM

Argenteuil, le vélo, la municipalité et son « pactole » (suite)


La municipalité a-t-elle gagné au Loto ?



57,24 euros TTC !

Dans l’aménagement pour vélos des voies concernées, ce qu’il y a de « remarquable », ce sont aussi les dépenses engagées…
         La moindre des choses serait que l’on nous annonce le coût de l’opération. En particulier, les habitants intéressés aimeraient connaître le coût des plots de séparation. Il y en a des centaines et des centaines avenues Gabriel Péri (nous n’avons pas compté). Sur internet, on a trouvé, le plot à plus de 57 euros, et des pas top, qui ne tiennent pas la comparaison avec ceux installés ici. Imaginons qu’il y en ait 1000. Allez, on fait la multiplication !

57x1000=57000 euros !

         Et si l’on ajoute les frais annexes, elle revient à combien l’opération « temporaire » ?
         100 000 euros ? Ce n’est pas rien, même si on est loin du coût de la salle provisoire L’Atrium qui ne sert également à rien.
         À propos de ce coût de l’opération, Georges Mothron peut toujours nous détromper. Pour cela, qu’il avance ses chiffres ! DM 
 

Elle a eu pourtant tout le temps pour réfléchir au problème…

 
Bon, ça commence mal...

Dans la société pour laquelle nous combattons, s’il y a encore des voitures, on peut imaginer qu’elles partageront la chaussée avec les deux roues sans problème, les vélos en particulier. Mais en attendant, les pistes cyclables sont une nécessité, pour les déplacements intra-muros entre autres, et pour le loisir.
       Cette question n’a jamais été sérieusement abordée à Argenteuil, notamment lors des réfections de chaussée, nombreuses ces dernières années.
         Et ce n’est pas le « coup » de l’avenue Gabriel Péri de la municipalité actuelle qui fera oublier cela. D’autant plus qu’il met à dos l’énorme majorité des habitants.DM

Marc Peschanski : L'épidémie de grippe espagnole en 1918-1919



mercredi 27 mai 2020

Renault : pour sauver les emplois, répartir le travail entre tous !


Se préparer à une lutte d’ampleur



Manifestation à Paris en septembre 2017

Le délégué central CFDT de Renault a déclaré après une rencontre avec la direction : « Il n'y aura pas de fermeture » (de l'usine de Flins), en glissant ensuite « mais une évolution de l'activité ».
         Contrairement à ce que laissent entendre ce syndicaliste et la presse, la direction Renault ne dit rien de rassurant. L'entreprise est résolue à se débarrasser de nombreux travailleurs. Cesser de monter des voitures dans une immense usine, cela signifie au minimum préparer la suppression de milliers d'emplois, sans parler de la fermeture menaçante d'autres sites.
         La direction Renault présente officiellement son nouveau plan vendredi, mais les travailleurs ne peuvent que se préparer à une lutte d'ampleur pour exiger le maintien des emplois et des salaires. Et pour cela, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire serait une mesure prioritaire.

Argenteuil, le vélo, les travailleurs et la décision du coureur amateur

Et tout cela n'a rien à voir avec la pratique du vélo et la nécessité de pistes cyclables...


Hidalgo à Argenteuil, les travailleurs dans les bouchons !



Effectivement dans sa dernière « Lettre du maire », Gorges Mothron avait annoncé la « création de voies cyclistes temporaires… pour limiter l’usage des transports ».
         Pour ne parler que de l’avenue Gabriel Péri, cela vient de prendre la forme de la création dans les deux sens, de deux voies, une pour les véhicules, une pour les vélos, rien que cela !
         En quelques heures, ça n’a pas loupé, ça ne va déjà pas, et l’on imagine ce que cela sera dès demain aux heures de pointe le matin et le soir !
         Si l’on comprend bien Georges Mothron, ces mesures « temporaires » visent à limiter les déplacements en transports en commun et donc leur report sur la voiture pour se rendre à son travail. Pour cela, la solution est d’aller au travail en vélo ! Pardi !
         Mais de qui se moque-t-on ?
         D’abord des habitants de l’avenue Gabriel Péri qui avec les bouchons des véhicules stagnants sur la chaussée vont connaître un surcroît de pollution ! Ensuite, les conducteurs des voitures coincés dans les embouteillages…
         Car, aller au travail en vélo ! C’est bien en théorie. Mais la réalité… Et c'est cela qui est profondément choquant dans le raisonnement municipal à des années-lumière de la condition ouvrière.
         En vélo, le matin, lorsqu’il faut aller à l’autre bout de Paris ou dans la banlieue opposée ! Lorsque l’on n’a plus vingt ans ! Le soir, lorsque l’on est harassé d’une journée de travail et qu’il faut appuyer sur les pédales !
       Car tous les travailleurs ne vont pas travailler intra-muros ou à Gennevilliers ou Colombes ! 
         Certes, s'ils travaillent encore, les grands cyclistes de la municipalité vont nous donner l’exemple !
         On croit rêver. Et d’autant plus que d’autres tracés étaient possibles parallèlement à l’avenue Péri !
         Le encore-maire d’Argenteuil, avec retard, après le 11 mai, croyait peut-être marquer de cette façon un bon coup électoral. Très loin de là, il est en train de mettre en rogne le gros du peloton. DM
(À suivre)

AB-Habitat, Argenteuil-Bezons, vous avez dit « bailleur social » ?


Reprenez le travail, on discutera ensuite de la reprise !



Le Plan de Reprise d’Activité (PRA) n’est toujours pas réalisé chez le bailleur « social » historique d’Argenteuil-Bezons, AB-Habitat, alors que la plupart des organismes l’ont adopté et mis en œuvre avant de demander aux salariés de revenir. La section CGT s’insurge à juste raison contre le fait que le document qui leur a été transmis soit seulement une sorte de méthodologie en vue d’établir ce Plan de Reprise d’Activité et qu’il ne comporte ni d’évaluation du plan de continuité d’activité, ni d’analyse économique et sociale.
         Quelques-uns de ces reproches :
« Il n’y a pas de préconisation par activité, ni divers aspects comme le contenu des PRA des entreprises intervenant chez ABH, les mesures prises, l’information des salariés et des locataires d’AB Habitat. Aucune indication sur la gestion des assemblées de Copropriétaires dont ABH est syndic. Il n’y a toujours pas la mise à jour des programmations de travaux, des réhabilitations, des constructions et rien sur les conséquences budgétaires...
Il manque des précisions sur les interventions chez les locataires. De même rien sur l’accompagnement des personnes fragiles, en difficultés…
Ajoutons également qu’il n’y a aucune indication suite aux changement des dispositions à compter du 1er juin en matière de garde d’enfant, d’activité partielle, des salariés à risque… »
         Bref, pour le moins la somme de toutes ces légèretés dont nous ne citons qu’un extrait fait un total très lourd.

Argenteuil – travailleurs de la Ville, prime et pouvoir d’achat





Leur souhait le plus cher : nous diviser

Trois brève du bulletin Lutte ouvrière des Territoriaux d’Argenteuil et de l’ex-Agglomération

Bravo à TOUS les travailleurs !

         Nous avons tous été confrontés à l’épidémie. Chacun dans nos vies, pour des raisons différentes, nous avons tous été bousculés par une situation exceptionnelle qui n’est toujours pas finie.
         Une prime pour le pouvoir d’achat, il la faut pour tous.
         Ce sont nos adversaires qui peuvent ergoter sur elle, à seule fin de nous diviser.
         Pas question, en prime à leur inertie qu’ils y parviennent.

Il n’est pire sourd…
         En tout cas chez Azur comme à la Ville, les élus ne sont pas pressés de nous la donner. C’est toujours motus et bouche cousue sur question.
         S’ils sont durs d’oreille, on peut toujours leur offrir des coton-tige. 

(Il y aurait du nouveau depuis hier, mais d'une drôle de façon...)

Augmenter les salaires


         Le quotidien Le Parisien titrait hier à la Une sur la dégradation du pouvoir d’achat des plus modestes : « Pouvoir d’achat – Les signaux qui inquiètent ». Pour que le journal propriété du groupe LVMH du richissime Bernard Arnault l’affiche, il faut que la réalité crève vraiment les yeux.
         Au-delà d'une prime ponctuelle, les salariés ont besoin aujourd’hui d’une augmentation substantielle de salaire.