jeudi 30 avril 2020

Usines, bureaux, écoles… Ceux qui peuvent apprécier la situation sont ceux qui seront confronté au risque du virus…


Le contrôle des travailleurs, une nécessité vitale !



Comme l’a confirmé Philippe avant-hier, le déconfinement est censé commencer dans douze jours, le 11 mai, avec la réouverture des écoles. Pourtant, le gouvernement est toujours incapable de fournir toute la population en masques, et aujourd’hui comme depuis des semaines, il est toujours incapable de dépister massivement et plus incapable encore d’isoler les porteurs du virus.
         L’État et la bourgeoisie vont de fiasco en fiasco, d’incurie en incurie. Si, en quatre mois, l’État et les industriels du pays n’ont toujours pas déployé les moyens humains et techniques pour fabriquer le matériel de protection nécessaire, c’est qu’ils ne l’ont pas voulu.

         Mais la grande bourgeoisie n’en a que faire. Il n’y a qu’à voir comment les banquiers et les assureurs se font prier pour aider les salariés, chômeurs et petits artisans à passer le cap, alors même qu’ils ont, eux, la garantie de l’État qu’ils n’y perdront rien !
         En pleine pandémie, la seule chose qui inquiète les capitalistes, ce sont leurs profits, leurs parts de marché, leurs cours boursiers. Et même si rien n’est prêt pour le déconfinement, ils battent tous le rappel au travail.
         Il n’est pas question de faire confiance aux mercenaires de la bourgeoisie pour protéger notre santé et notre vie. C’est à nous de surveiller et vérifier la réalité des mesures prises. Il faut contrôler leur efficacité et imposer tout ce qui sera nécessaire. 
         Aucune commission d’hygiène et de sécurité ne remplacera l’action des salariés eux-mêmes, et à l’Éducation nationale, des personnels eux-mêmes en liaison avec les parents. Tous connaissent mieux que quiconque la réalité, ils sont les mieux placés pour mesurer les conditions de sécurité.
         L’irresponsabilité et la faillite de la bourgeoisie et de son organisation sociale nous sautent aux yeux. Alors, il faut que cette nouvelle crise renforce la conscience d’avoir à renverser la classe capitaliste et son système.

Budgets Armée ou hôpitaux publics, pour les dominants, le choix est vite vu


Désolé plus un sous pour l’hôpital. Une rencontre bien révélatrice


Équipements très coûteux

A l’hôpital de la Timone de Marseille, les surblouses vertes sont tellement fines qu'elles volent gracieusement et tellement étroites que pour les plus costauds d'entre nous, cela n'est plus qu'un tablier. Comme tout cela craque au moindre geste, il faut des doigts de fée pour les nouer.
         Mais le jeudi 23, le personnel soignant a pu comparer la pauvreté de leur protection avec celle d’un autre corps de « métier ». Devant l'hôpital, il y avait plus d'une dizaine de "rambos" en tenue de combat impeccable, avec toute la panoplie, certains cagoulés élégamment, avec rangers, gilets pare-balles, armés jusqu’aux dents, bref du très beau matériel dont le prix vaut certainement cent mille fois le prix de nos masques et nos surblouses rachitiques. Tout cela vraisemblablement, pour accompagner un détenu.
         Une imparable démonstration de comment l'État affiche ses priorités : du beau matériel et de l'argent pour l’armée et la police, la charité pour l'hôpital !

Thalès : Gonflé !


Comme en 14, ils grignotent, ils grignotent contre les travailleurs

 
Théorème anti-ouvrier

Le groupe veut verser la prime d’intéressement en octobre au lieu de juillet comme cela se fait tous les ans.
         Vu le chiffre d’affaires en hausse de 16 % et l’acompte sur dividendes, versé aux actionnaires en décembre, en hausse lui de 20 %, cette entreprise n’est pas dans la « misère » !
         La crise du COVID19 est un prétexte. Depuis le début du confinement, ils ont fait payer les travailleurs en jours de RTT et de congés dont ceux entre Noël et le 1er janvier prochain.
         Maintenant ils se retournent sur la collectivité avec le chômage partiel.
       Mais, ça ne leur suffit pas ! Il faudrait encore que tous les travailleurs acceptent de leur accorder chacun un prêt du montant de leur prime !

Labels agricoles à la baisse, dégradation décidées en douce


Des bœufs qui vont bientôt se prendre pour des veaux

 
Pour des profits décongelés

Avec l'état d'urgence sanitaire, le ministère de l'Agriculture a publié discrètement des textes réglementaires assouplissant les critères que les producteurs, surtout de viande et de fromage, doivent respecter pour bénéficier du label Rouge, ou de certaines appellations d'origine ou d'indications géographiques protégées.
         On peut ainsi trouver de la tomme de Savoie congelée, de la viande de veaux plus âgés qu'autorisé habituellement. Sans que les prix aient baissé en même temps que la qualité...
         Dans d'autres domaines ce même abaissement des normes est réclamé par le Medef.
         La pandémie sert de prétexte. Et avec ce gouvernement, il marche à plein.

Mouvement ouvrier : la nécessité et le programme d’une nouvelle Internationale


On ne peut construire le communisme qu’à l’échelle mondiale



On ne peut créer le bien-être de tous dans le cadre d’une société de pénurie. La sécurité alimentaire, sanitaire, éducative, culturelle exigent les moyens de production nécessaires pour l’assurer. Ces moyens devront être maîtrisés pour maintenir à tous les niveaux les équilibres « écologiques », du moment comme du futur. C’est en ce sens que les communistes entendent le terme « d’abondance ».
         A défaut de réaliser les moyens de l’abondance nécessaire, la division en classes de la société perdurera, les uns voulant récupérer les moyens de satisfaire ces besoins, les autres en en demeurant privés.
         C’est la perspective de la Révolution s’étendant petit à petit ou rapidement à l’échelle de la planète qui permet d’envisager la réalisation de la production nécessaire à la satisfaction des besoins de tous.
         Cette vision donne une idée de ce à quoi fut confronté le pouvoir soviétique et ce qui l’amena rapidement à dépérir et à dégénérer.
         Les révolutionnaires russes surent faire partager aux travailleurs mobilisés en Russie la perspective de la Révolution mondiale. Pour eux, si la révolution était incapable de s’étendre, si le pouvoir soviétique ne pouvait pas s’installer dans d’autres pays, et en particulier dans des pays à l’économie développée, ce serait, ou la disparition du premier pouvoir ouvrier à l’échelle d’un pays ou son dépérissement.
         C’est pour cela qu’ils furent à l’initiative de la création en mars 2019 à Moscou d’une nouvelle Internationale, qui appelèrent L’Internationale Communiste (IC). Leur objectif était d’en faire une organisation internationale de combat pour aider à la victoire de la Révolution communiste mondiale. Nous en reparlerons demain, opportunément à l’occasion du 1er mai. DM

mercredi 29 avril 2020

Gérer démocratiquement les productions ? Oui, quand les travailleurs se débarrasseront du capitalisme !


Dépendance territoriale ou sociale ?


Jean Rottner, le président de la région Grand-Est, multiplie les déclarations à propos de la « souveraineté économique » de la région. La plupart des politiciens, de droite comme de gauche, entonnent le même refrain. Même la CGT, dans les instances régionales, se place sur ce terrain en y allant de son couplet sur les « relocalisations » avec un « véritable plan stratégique de reconquête industrielle », pour « notre indépendance » …
         La question de la dépendance économique territoriale est un faux problème et même un écran de fumée qui masque le fond de la catastrophe sanitaire actuelle, à savoir que ce sont les capitalistes, partout, qui sont souverains, que ce sont eux qui ont toutes les rênes de la production entre les mains, qu’ils décident en fonction de leurs profits et enfin que l’État, à tous les niveaux, les soutient.
         Dans une économie débarrassée de la bourgeoisie, la population pourrait gérer démocratiquement les productions en fonction des besoins réels. Les relations économiques entre territoires, et cela à toutes les échelles, nationales et internationales, ne relèveraient alors que d’une coopération rationnelle qui viserait l’intérêt général.

Argenteuil, informations : une sérieuse sur les effets négatifs du confinement, et une autre qui l'est beaucoup moins quand Burger King « drive » ses profits... de première nécessité

Une  information très intéressante


Et une qui l'est beaucoup moins

Si le roi le dit…


Burger King annonce la réouverture de son « drive » d’Argenteuil à la limite de Sannois.
         L’information de reprise indique : « Pour rappel, il n'est pas interdit de se rendre au Drive pendant le confinement. Les autorités vous autorisent à vous y rendre en cochant la case "déplacement pour effectuer des achats de première nécessité" sur votre attestation de déplacement dérogatoire. »
         C’est vrai que le burger est un produit de « première nécessité ».
         On est perdu. On avait oublié. DM

Pétrole, Trump et les trusts du pétrole, une vieille histoire états-unienne comme d’ailleurs. Quant au prix des carburants en France…


Pétroliers : gisement d’aides par milliards

Trump a tweeté : « Jamais nous ne laisserons tomber notre grande filière américaine du pétrole et du gaz ». Et il a demandé à son ministre de l’Énergie « de mettre des fonds à disposition pour ces entreprises ». Ainsi, les trusts richissimes du pétrole vont recevoir en plus d’énormes aides publiques.
         En revanche, les travailleurs américains licenciés par dizaines de millions depuis le début de la crise sanitaire, et la plupart du temps peu ou pas secourus, tombent dans le dénuement.
         Que cela se passe dans le pays le plus riche et le plus développé du monde illustre la faillite de ce système.

Carburants : les pleins nous vident

Les cours du pétrole brut se sont effondrés en Amérique et en Europe.
         Pourtant, les automobilistes ne voient qu’une faible baisse de prix lorsqu’ils font leur plein. C’est que les taxes constituent la majeure partie du prix du carburant à la pompe. On a calculé que, vu ces taxes, même si le baril devenait gratuit, l’essence coûterait encore 1 euro le litre à la pompe.
         Quand l’État détrousse ainsi la population… c’est pour mieux redonner ce « pognon de dingue » au grand patronat.

Argenteuil, mort d’un « sans domicile », nouvelle illustration d’une société inhumaine


Misère d’une société barbare



Depuis longtemps, un campement de personnes sans domicile s’était installé sous un retrait de bâtiment, à quelques dizaines de mètres de la surface commerciale au carrefour Utrillo-Leclerc.
         Il y a quelques jours, un de ses occupants est mort à l’âge de 47 ans. Sa mort vient s’ajouter à d’autres qui ont eu lieu ces dernières années à Argenteuil, et des centaines qui se produisent chaque année à l’échelle du pays. En 2018, au moins 612 personnes « sans domicile fixe » sont mortes. Elles étaient âgées de moins de 49 ans en moyenne.
         Selon la déclaration du la « mairie » d’Argenteuil, cette personne de 47 ans serait décédée d’une « crise cardiaque ».
         Eh bien non, cet homme est avant tout décédé de la misère qui touche depuis des décennies une fraction croissante de la population.
         Certes, il faudrait connaître le parcours de toutes ces victimes de la société pour savoir la part des parcours personnels et des raisons sociales individuelles qui les ont conduites à la « Rue ». Mais, dans la misère individuelle, il y a avant tout celle d’une société capitaliste sans pitié, avec la misère des moyens de services sociaux sans rapport avec leurs besoins, malgré l’engagement des travailleurs de ce secteur qui n’en peuvent plus.
         Je ne sais pas si les informateurs du Parisien-95 de la « mairie » ont grandi à Argenteuil. Par hasard, c’est mon cas. Mais pourquoi, pendant les premières décennies de notre vie n’avons-nous jamais rencontré sur la Ville la situation que l’on a fini par appeler d’un mot étrange, celle des « SDF ». DM

Mouvement ouvrier, nos origines, la faillite de la IIème Internationale


La nécessité d’un parti qui reste solide face aux évènements



Pierre Monatte

Nous avons évoqué hier le drame de l’échec des mobilisations révolutionnaires de l’Après Première guerre mondiale. Le drame de l’absence de partis ayant les capacités d’aider à la prise du pouvoir des masses ouvrières mobilisées, comme avait su le faire le parti bolchévique de Lénine et Trotski.
         Pourtant, de grands partis ouvriers se réclamant de la Révolution et du communisme s’étaient construits en Europe dans les décennies qui avaient précédé la Guerre, dans nombre de pays, en Allemagne bien sûr, en France, en Belgique, en Italie…
         Ils avaient diffusé le programme communiste parmi des masses ouvrières toujours plus importantes. Dans ses congrès, l’Internationale ouvrière n’avait eu de cesse d’affirmer que l’impérialisme conduisait à la guerre, et, en conséquence, de répéter que la classe ouvrière dans chacun des pays avait le devoir et la force de s’y opposer.
         Mais quand l’engrenage de la guerre se mit en branle, les dirigeants de tous ces partis comme des organisations syndicales se rangèrent, pratiquement tous à l’unisson, chacun derrière leur bourgeoisie et son État, dans chacun des deux camps en présence.
         En France comme en Allemagne, au-delà d’un certain nombre de militants, seuls quelques dirigeants s’opposèrent à ce reniement et maintinrent le cap de l’opposition à la guerre et à l’union nationale. Ce fut le cas en particulier de Pierre Monatte et d’Alfred Rosmer en France, et de Karl Liebknecht et de Rosa Luxembourg en Allemagne. En Russie, Lénine et Trotski furent bien sûr de ceux-là.
         Comment expliquer une telle faillite ? C’est une question importante pour tous ceux pour qui la construction d’un parti qu’ils jugent nécessaires pour abattre le capitalisme est au cœur de leur activité militante.
         Il est des circonstances, et la plus cruciale est celle de la guerre, où la pression idéologique et politique de la classe dominante devient énorme sur l’ensemble de la population et sur les partis et les organisations, y compris soi-disant révolutionnaires, pour qu’ils se rangent tous derrière elle dans une union sacrée. Pour résister à une pression qui emporte dans un premier temps l’énorme majorité des travailleurs, et qui est grosse de menaces pour qui veut y résister, il faut des organisations, des militants et des dirigeants faits d’un certain alliage, et qui soient formés à résister et à maintenir contre vent et marée leur programme.
         En tout cas, en 1914, les partis défaillants firent la preuve qu’ils n’étaient pas faits de cette matière-là. En revanche, le parti bolchévique qui n’avait jamais été dans une situation susceptible d’être intégré dans le jeu démocratique du pouvoir de la bourgeoisie, offrit la preuve contraire. Non seulement il fut le seul dont les dirigeants gardèrent leurs positions internationalistes, mais il fut aussi le seul à être capable en 1917 d’aider à la prise du pouvoir des travailleurs en Russie.
         Alors comment créer un parti qui résiste ? Quelle organisation ? Quel type de fonctionner ? Comment mettre en place une direction qui ne dégénère pas ?
         Des questions et une leçon à méditer. DM

mardi 28 avril 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 27 avril 2020


Le contrôle ouvrier, une nécessité vitale !


Le déconfinement est censé commencer dans moins de deux semaines avec la réouverture des écoles, et le gouvernement est toujours incapable de fournir la population en masques. Il est incapable de dépister massivement et plus incapable encore d’isoler les porteurs du virus.
Avec la mise sur pied d’un consortium entre Air Liquide, PSA, Valeo et Schneider, on croyait réglé le problème des respirateurs. Eh bien non ! 8 500 respirateurs sur les 10 000 produits sont des modèles simplifiés destinés au transport, insuffisants pour les services de réanimation mais parfaits pour le coup de pub !
L’État et la bourgeoisie vont de fiasco en fiasco, d’incurie en incurie. Si, en quatre mois, l’État et les industriels du pays n’ont toujours pas déployé les moyens humains et techniques pour fabriquer le matériel de protection nécessaire, c’est qu’ils ne l’ont pas voulu.
La conscience collective ? Le civisme ? L’esprit de sacrifice ? Ces valeurs ont du sens pour les travailleurs dont on voit le dévouement et la capacité d’initiative. Mais la grande bourgeoisie n’en à que faire. Il n’y a qu’à voir comment les banquiers et les assureurs se font prier pour aider les salariés, chômeurs et petits artisans à passer le cap, alors même qu’ils ont, eux, la garantie de l’État qu’ils n’y perdront rien !
Le monde peut s’écrouler autour des capitalistes, requins ils sont, requins ils restent. Ils se moquent de sauver des vies. En pleine pandémie, la seule chose qui les inquiète, ce sont leurs profits, leurs parts de marché, leurs cours boursiers. Et même si rien n’est prêt pour le déconfinement, ils battent tous le rappel au travail.
Jour après jour, de nouvelles cohortes de salariés rejoignent ainsi tous ceux qui n’ont jamais arrêté de travailler, partagés souvent entre la crainte du coronavirus et celle de perdre leur emploi. Nous n’avons à subir ni l’une ni l’autre.
Les entreprises veulent rassurer en mettant en place des mesures sanitaires exceptionnelles : marquage au sol, prise de température, aménagement des postes… La théorie est belle, la réalité beaucoup moins parce que les exigences de rentabilité finissent toujours par s’imposer. La logique même de son système empêche le grand patronat de garantir la sécurité sur le chantier, à l’usine ou dans les bureaux.
Il n’est pas question de faire confiance aux mercenaires de la bourgeoisie pour protéger notre santé et notre vie d’exploités. Il faut surveiller et vérifier la réalité des mesures prises. Il faut contrôler leur efficacité et imposer tout ce qui sera nécessaire.
Aucune commission d’hygiène et de sécurité ne remplacera l’action des salariés eux-mêmes. Ils connaissent mieux que quiconque leur poste de travail, ils sont les mieux placés pour les sécuriser.
Les directions ont vite fait de fermer les vestiaires, condamner les machines à café ou fermer la cafétéria. Mais rallonger les pauses parce que les masques et visières rendent le travail encore plus pénible, diminuer la durée de travail ou ralentir les cadences ne se fera que sous la pression des travailleurs. Seules notre organisation collective et notre capacité de prendre nos affaires en main nous protégeront.
Et il ne s’agit pas seulement de nos conditions de travail. Le grand patronat a commencé par renvoyer les intérimaires et les CDD et nous voler des jours de RTT et de congés payés. Dans certaines entreprises, il a déjà le cynisme de rallonger la durée de travail et baisser les salaires. Et dans d’autres, il ne s’en cache pas, il planifie des licenciements massifs.
Pour préparer les esprits, certains annoncent un « tsunami de licenciements » comme un fait inévitable. Mais le grand patronat vient de distribuer des milliards de dividendes aux actionnaires. Faut-il aussi considérer cela comme une fatalité ?
Non, il n’y a pas de fatalité à ce que les travailleurs perdent leur salaire, leur emploi, voire leur vie dans cette crise ! Ils ont à se protéger tout à la fois du coronavirus et de la domination patronale. Cette lutte dépend de leur capacité à s’organiser pour imposer le contrôle ouvrier sur les décisions patronales. C’est vrai à l’échelle des entreprises et ça l’est aussi à l’échelle de la société.
L’irresponsabilité et la faillite de la bourgeoisie et de son organisation sociale nous sautent aux yeux parce qu’il en va de notre santé et de notre vie. Mais, en temps normal, dans un pays riche comme la France, des millions de vies sont broyées par des accidents du travail, par le chômage et la pauvreté. Dans les pays pauvres, c’est par la malnutrition, des maladies que l’on sait parfaitement soigner et les guerres. Alors, il faut que cette nouvelle crise renforce la conscience d’avoir à renverser la classe capitaliste et son système.

Dassault-Argenteuil, bulletin Lutte ouvrière de l’entreprise daté du 27.04.20. Les échos de l’entreprise



Pour l’Éditorial, le lire ci-dessus

Elle ne sait pas compter
La direction a commencé à organiser la reprise du travail la semaine dernière. Elle a même annoncé que cela ne concernerait qu’une quarantaine d’entre-nous dans un premier temps, alors même que cela impliquait plus de 70 travailleurs, elle a simplement « oublié » de comptabiliser les prestataires ou intérimaires qu’elle avait « invité » à rejoindre l’usine.
Rien que cela donne une idée de la confiance que l’on peut lui accorder sur ces déclarations relatives aux conditions sanitaires dans l’usine. Mais ça on le savait déjà. Personne d’autre que nous ne veillera sur notre santé.

Les gros patrons se cachent derrière les petits
La direction en fait beaucoup sur le respect des conditions de sécurité dans l’établissement… quand l’usine tourne à petit régime. C’est surtout pour nous convaincre de revenir et hâter la reprise générale après laquelle elle piaffe d’impatience. Mais une fois celle-ci entamée, le naturel reprendra et avec lui la course pour rattraper le retard.
Notre priorité absolue reste de ne pas attraper le virus, il ne faudra pas baisser la garde.

Le virus, le patron et le travailleur
Au début de l’épidémie et du confinement,La direction avait organisé le travail en équipe pour «coûte que coûte assurer la production et le chiffre d’affaire » comme aimaient alors le claironner certains directeurs du site. La raison leur est finalement revenue après le débrayage de la plupart des travailleurs.
Alors à ceux qui vont reprendre le chemin du travail dans un avenir proche, il faut se rappeler la morale de cette histoire la raison des travailleurs fait souvent la différence. Ce sera vrai aussi dans l’avenir.

Machine à soustraire et diviser
Selon la direction, quelques 540 d’entre nous sont au chômage partiel, 70 en télé travail et 42 en activité. Alors que quelques 1100 d’entre nous travaillent habituellement sur le site d’Argenteuil, la direction n’en comptabilise plus qu’environ 750.
Bref quand il est question de chômage, elle ne compte pas tout le monde à l’effectif. Mais pour nous faire travailler, y compris dès maintenant, elle compte bien sur le travail de tous.

Congés le compte n’y est pas
La direction a donc décidé de prendre 5 jours de congés dans notre compte. On a gagné ces jours, à raison de 2,5 par mois, il s’agit en fait ni plus ni moins de salaire. Quand elle nous explique qu’elle nous les prend pour combler la baisse de salaire elle ajoute le mépris au vol.
On a compris pour cette leçon. Il paraît qu’on peut voir dans les suivantes qu’il n’y a pas que les congés qui arrêtent la production…

mai...fie toi encore.
La direction, via les chefs de service nous envoie des mails pour savoir quelle sera notre disponibilité en mai. Du volontariat affiché on passe donc à la disponibilité suscitée.
Nous ce que l'on sait c'est qu'on est pas disponible pour recevoir le virus.

MALADIES PROFESSIONNELLES CLANDESTINES
     Le gouvernement a annoncé que les soignants frappés par le coronavirus seraient reconnus en maladie professionnelle. Mais rien pour les autres.
     Ainsi, caissières, livreurs, chauffeurs de bus, vigiles  etc., devraient faire des démarches pour tenter d’obtenir le statut de victime de maladie professionnelle. Et avec bien peu de chances de réussir, comme dans d’autres cas de maladies, réelles mais non reconnues comme professionnelles.
     Le virus est dangereux. L’exploitation patronale et ses conséquences plus encore.

PRIME DE RISQUE A MINIMA
     Le ministre de l’Économie avait annoncé une prime exceptionnelle de 1 000 euros dans les enseignes de la distribution pour leurs salariés dits « exposés ».
     Les Auchan, Carrefour, etc., s’arrangent pour verser le moins possible. D’abord, en prétendant que certains de leurs salariés n’ont pas été exposés. Ensuite, en calculant la prime au prorata des horaires.
     Mais qu’on se rassure : ces grands de la distribution font des affaires.
  
VIVE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE DES TRAVAILLEURS !
    Cette année, du fait du coronavirus, les manifestations sont interdites le 1er Mai, mais cette journée n’a rien perdu de son importance.
     C’est en 1889 que l’Internationale socialiste avait proclamé que, chaque année, le 1er Mai, le prolétariat affirmerait sa communauté d’intérêts et sa volonté d’en finir avec le capitalisme à l’échelle mondiale.
     La crise actuelle confirme une chose : l’incurie de ce système capitaliste, son repliement derrière des frontières qui isolent les peuples et les dressent les uns contre les autres.
     Virus ou pas, il n’a jamais été aussi urgent pour les travailleurs de se débarrasser de ce système failli, corrompu, irresponsable et fou.