lundi 30 septembre 2019

Conseil municipal d’Argenteuil et affaire Jean Vilar : Georges Mothron décide une suspension du processus


« Une mise entre parenthèses », certes provisoire, mais qui ne peut que satisfaire les opposants que nous sommes

 

Comme tout le laissait à prévoir depuis plusieurs mois, la municipalité n’a pas envie que la question de la défense du complexe municipal jean Vilar et de la sauvegarde de L’Île Héloïse vienne perturber une campagne électorale des prochaines municipales qui s’annonce très difficile pour elle. Certes, le préfet du Val d’Oise, en infirmant dernièrement les conclusions très défavorables du commissaire enquêteur, lui a compliqué la tâche. Mais elle vient de trouver la parade. C’est bien ce que nous disions, elle va mettre entre parenthèse le sujet dans les mois qui viennent, et on peut imaginer, jusqu’aux élections municipales.

         C’est ce que le maire d’Argenteuil a annoncé hier au soir dans son intervention préliminaire au conseil municipal.

         Bien évidemment, il a fallu qu’il justifie ce qui ne peut apparaître tout de même que comme une reculade.

         D’abord, il a indiqué qu’il n’était « ni sourd  ni aveugle », ce que nous sommes contents d’apprendre à propos de son état de santé. Il décide donc « un sursis à statuer » et repousse la délivrance d’un permis de construire, ce que lui permettait pourtant la décision préfectorale. Il s’engage à organiser une consultation publique, à l’aide d’un cabinet « indépendant » (comme de bien entendu !). Il s’agira d’opérer un sondage sur la transformation de la Ville et bien sûr sur le projet Cap Héloïse… Ce que sera ce dernier, mystère et boule de gomme !

         En tout cas, tout ce qui allonge les délais est une victoire pour les opposants à ce projet sans queue ni tête. Ce dernier devait être achevé en 2019. Nous pouvons constater le résultat de notre mobilisation.

         De nouveaux obstacles certes nous attendent. Mais avec la population informée et mobilisée, tous les espoirs sont permis. D’autant plus que l’affaire Jean Vilar, très révélatrice des manières de ce types d’édiles, sera au cœur de la campagne électorale qui s’annonce. DM

 

(Demain, une brève sur l’étonnante attitude de l’ancien maire d’Argenteuil lors de ce conseil, sur ce sujet)

Rouen, Lubrizol : une inquiétude plus que justifiée


Pour la sécurité comme pour le reste, ah bas le secret des affaires !




A Rouen, après l’incendie de l’usine Lubrizol et la pollution qui est retombée sur tout l’environnement, l’inquiétude règne parmi la population. Les déclarations des autorités, qui expliquent qu’il n’y a pas de risque grave, n’ont rien de rassurant.
L’inquiétude est légitime. La recherche du profit conduit les industriels à prendre des risques vis-à-vis de tous, tout en cultivant le secret sur leurs affaires.
Imposer la transparence complète sur leurs agissements est une nécessité et la première disposition permettant de mesurer exactement les risques… et de les prévenir.

Voir l’article du site Lutte ouvrière.org que nous avons reproduit sur notre blog hier

Risques Seveso, l’Ile de France pas épargnée


Pas moins de 7 sites classés Seveso à proximité d’Argenteuil




Argenteuil se trouve en proximité directe du port de Gennevilliers qui présente de très nombreuses sources de dangers et de pollutions. Celle en particulier dues à la diffusion d’énormes quantités de particules fines. Les entreprises de traitement des déchets et autres centrales à béton sont nombreuses sur le port. Mais ce n’est pas tout…
         Cette partie du département des Hauts de Seine concerne à elle seule 7 sites répertoriés Seveso dont un au moins à seuil haut, celui de Total justement dans le port de Gennevilliers.
         L’enquête environnementale du préfet de région, très négative quant au projet Cap Héloïse, et nous-mêmes, avions rappelé que l’usine Safran-Snecma à 300 mètres face à la rive Héloïse était classé Seveso, certes « seuil bas », mais tout de même risque Seveso.
         Cela devrait donner à réfléchir à ceux qui veulent densifier à l’extrême l’espace de ce côté-là du fleuve, et exposer le public visé encore plus en proximité du site Safran-Gennevilliers !
         Mais peut-être que le préfet du Val d’Oise n’est pas au courant…

Aigle Azur, les salariés victimes des vautours du transport aérien


Quand le malheur des uns fait les profits des autres.



Aucune offre de reprise n’ayant été acceptée par la justice, les 1 150 salariés d’Aigle Azur se retrouvent jetés à la rue après la liquidation de l’entreprise. Le sort de ceux de la compagnie XL Airways se trouve également suspendu au bon vouloir des financiers et des juges.
Mais les compagnies aériennes, elles, se frottent déjà les mains, et notamment Air France, qui va récupérer la plus grosse partie des 10 000 créneaux de décollage à Orly dont disposait Aigle Azur. Le malheur des uns fait les profits des autres.

BNP Paribas au Soudan : des assassins en gants blancs


La responsabilité des puissances impérialistes et des entreprises qu’elles protègent



Après la plainte qui vise le rôle de la BNP Paribas dans le génocide rwandais de 1994, une autre vient d’être déposée contre la banque pour « complicité de crimes contre l'humanité, de génocide et d'actes de tortures » commis au Soudan entre 2002 et 2008. Cette banque, qui bénéficie comme d’autres de l’appui du gouvernement français et de ses réseaux, aurait apporté son soutien financier au dictateur Omar el-Béchir alors au pouvoir. Elle avait déjà dû s’acquitter d’une amende de près de 9 milliards aux Etats-Unis. Oh, pas pour complicité de crimes, mais pour n’avoir pas respecté l’embargo décrété par le gouvernement américain contre le Soudan et l’Iran.
Quelle que soit l’issue de cet éventuel procès, il manquera des accusés sur le banc : les puissances impérialistes et toutes les entreprises qu’elles protègent.

Conseil municipal d’Argenteuil, « charte des espaces urbains » qui pourrait s’intituler « Laissez-moi rire »


Fable, bluette… urbaine of course !

C'est ce que ces messieurs entendent par "renforcer la présence de la nature en ville ?"

Si elle vous tombe sous les mains, le texte de la délibération prévue sur l’approbation de la « Charte des espaces urbains » vous permettra de connaître un bon moment de gaîté. Mais soyez prévenus, ce sera dans le registre de l’humour noir.
         Tout d’abord, il paraît qu’elle est le résultat d’une concertation, menée « entre les mois de mai à septembre », avec la participation des acteurs locaux… Effectivement, comme chacun sait, une période propice à la participation de tous ! En tout cas, nous qui essayons d’avoir de longues oreilles, nul écho de l’affaire ne nous est parvenu…
         Dans tous les cas, les cabinets de conseil qui ont travaillé l’affaire manient à merveille le discours de l’aménagement, très technique, lisse au possible, et qui ne peuvent… que flatter des oreilles attendries.
         Mais promoteurs avides, spéculateurs massacreurs, édiles d’hier, d’aujourd’hui et surtout de demain, faisant leurs petites affaires en catimini, ne soyez surtout pas inquiets, cette charte « n’est pas un document opposable et n’a pas de portée réglementaire » Mais, nous vous rassurons, ils n’étaient pas inquiets.
         Je répète le texte de la délibération vaut le détour. A demander d’urgence en mairie.
         Pour illustrer la plaisanterie, il suffira de citer la première des trois orientations de cette charte : « Développer une trame végétale, des coteaux de la Seine, pour renforcer la présence de la nature en ville ».
         Certes cela nous plaît, et avant de « développer » tout cela, nous prônons, simplement, pour commencer, seulement la conservation de cette « présence de la nature en ville ».
         C’est justement ce qui va motiver la présence toute particulière, lors du conseil municipal de ce soir, d’habitants défendant bec et ongles, la préservation d’une salle des fêtes municipale et de ses abords arborés, et mobilisés également pour empêcher le massacre de la nature de « L’île » Héloïse. DM

Ce soir lundi 30 septembre, rendez-vous sur le parvis de l’Hôtel de ville à 18 heures 30

dimanche 29 septembre 2019

Lubrizol, pollution : les capitalistes jouent avec nos vies


« Pas de risque avéré… » Et il faudrait les croire ?



Circulez, il n’y a rien à voir ! C’est ce que, depuis jeudi dernier, les autorités s’échignent à répéter. Pas moins de quatre ministres sont allés à Rouen pour rassurer la population. « Il n’y a pas de risque avéré pour la population », a expliqué Castaner. « Les fumées ne sont pas toxiques », répètent les autorités… tout en demandant aux habitants de rester chez eux, et aux agriculteurs de suspendre leur récolte. « Il n’y a pas de danger grave et immédiat pour les habitants », explique le maire, Yvon Robert, qui s’est transformé en avocat bénévole de Lubrizol, expliquant que « cette entreprise est toujours disponible pour améliorer la situation et n’a jamais hésité à dépenser pour accroître la sécurité »…
Ah bon ? Alors, pourquoi les écoles ont-elles été fermées pendant trois jours ? Pourquoi la Seine est-elle polluée, l’air irrespirable, la suie partout, avec des tâches noires jusque sur les bestiaux ? Pourquoi des champs entiers sont-ils souillés ? Pourquoi des centaines de personnes ont-elles été malades et sont confinées, ou ont dû quitter leur logement, en raison de problèmes respiratoires ? Quelle quantité d’amiante a brûlé dans l’incendie ?

Lubrizol, un pollueur béni par les autorités

L’usine Lubrizol appartient à un groupe américain, propriété du multimilliardaire Warren Buffet. Elle produit des additifs pour les huiles et les carburants. Si l’incendie n’a fait aucune victime directe, des centaines de personnes ont été incommodées par les odeurs pénétrantes de ce feu d’hydrocarbure, dont la composition réelle n’a pas été révélée.
En 2013, cette usine a été à l’origine d’un accident qui s’est soldé par l’émission d’un nuage de gaz malodorant qui avait été senti jusqu’en région parisienne et au sud de l’Angleterre. Quelle sanction Lubrizol a-t-elle reçu pour cette pollution de grande ampleur ? 4000 euros d’amende pour négligence… Une sanction aussi dérisoire, c’est comme une incitation à la récidive. Un voleur de scooter pourrait être plus lourdement condamné. Oh, quand il s’agit de faire la morale aux travailleurs sur les « petits gestes qui sauvent la planète », nos ministres sont intarissables. Mais quand un industriel menace d’empoisonner toute une région, cela se limite à une remontrance ! En 2015, Lubrizol avait déversé plusieurs milliers de litres d’huiles dans le réseau d’évacuation des eaux pluviales. En janvier 2019, cette usine, située à 3 km du centre-ville, a même obtenu une autorisation d’extension de ses activités ! En réalité, dans cette affaire, les autorités sont entièrement complices de ce pollueur.

Le profit roi, qui menace nos vies

Quel que soit l’enchaînement qui a causé l’incendie, la population rouennaise est exposée à des risques insensés. Et encore est-ce grâce aux ouvriers de l’usine que les stocks de pentasulfure, avec du phosphore, ont été évacués pendant l’incendie.
En raison de la nature des produits manipulés et de la quantité stockée, Lubrizol est une usine dangereuse. Comme 13 autre usines de l’agglomération rouennaise, elle est classée Seveso « seuil haut », du nom de cette catastrophe qui, en 1976, contamina 350 hectares à la dioxine et obligea à abattre des dizaines de milliers de bêtes. En 2001, l’explosion de l’usine AZF à Toulouse avait fait 31 morts et 2500 blessés, et elle avait dévasté un quartier. Il y a en France 705 sites Seveso « seuil haut », donc 705 AZF en puissance.
Notre société utilise certes la chimie, la pétrochimie et même l’énergie nucléaire. Mais il n’y a aucune raison pour que ces activités dangereuses soient soumises à la loi du profit. Il n’y a aucune raison pour qu’elles soient menées à l’abri des regards. En raison du secret industriel et commercial, la population n’a aucun contrôle sur ces usines. Des usines qui sont autant de poudrières, et que l’irresponsabilité capitaliste menace à tout instant de faire sauter.

IVG : des centres qui ferment : moins 8% en dix ans…


Non à la fermeture de centres d’IVG !



Tandis que la ministre de la santé prétend vouloir faciliter le recours à l’IVG, une étude montre que près de 8 % des centres d’IVG ont fermé en dix ans.
Le gouvernement reconnaît qu’il existe « des territoires en tension dans la majorité des régions ». Mais, comme pour les maternités ou les hôpitaux, cette situation est le produit direct des coupes budgétaires et de la financiarisation de la santé.
Dans cette société, il faut se battre pour obtenir des droits, mais aussi pour les conserver et les faire appliquer.

Éducation, Lycéens non affectés à ce jour, dans le Val d’Oise comme ailleurs dans l’Académie de Versailles…


Le naufrage de l'éducation nationale

 
"Mais où aurais-je dû créer les classes nécessaires qui manquent" ?

Sur l'académie de Versailles, une centaine d'élèves redoublants de Terminale S, et 150 de Terminale STMG, n'ont toujours pas repris les cours par manque de place dans les lycées.
Le rectorat n'espère même plus les scolariser normalement, et envisage désormais de leur faire suivre des cours sur internet, avec un encadrement minimal par des adultes.
Sacrifier des centaines de jeunes, voilà la conséquence bien concrète des économies budgétaires faites sur le dos de l'Education Nationale, et des suppressions de postes de l'an dernier. Car redoubler n'est déjà pas facile, mais dans ces conditions, c'est leur ôter les plus grandes chances de réussite.

Argenteuil, fêtes de quartier, annulation de celle d’Orgemont-Joliot-Curie, une décision largement discutable


Qui sème le vent récolte la tempête

On se demande où la municipalité a été chercher ses informations météo. En tout cas, c’est nous qui avions raison. La fête d’Orgemont, installée dans la cité Joliot-Curie, aurait bénéficié hier après-midi de bonnes conditions climatiques.

Carte de vigilance, samedi matin 28 septembre...

         De notre fenêtre, il faisait beau cet après-midi-là, et les modestes rafales de vent annoncées n’étaient même pas au rendez-vous. Les édiles qui ont pris la décision d’annuler la fête attendue du quartier connaissent sans doute si peu la cité Joliot-Curie qu’ils ne savent sans doute pas que le vent est largement bloqué par les bâtiments Farges, Rouquès et Richard-Bloch. D’autant plus alors…
 
De notre fenêtre, samedi, 15 heures 30...
          Tout cela fait désordre, les habitants qui attendaient cette fête sont déçus voire en colère, tout comme les bénévoles qui l’avaient préparée avec les agents municipaux.
         Maintenant, on se demande bien comment la municipalité va pouvoir en décembre rattraper le coup. En tout cas, elle nous le doit bien.
         Quant au service de prévisions météorologiques du cabinet du maire, pour la fête des Vendanges, on craint le pire. Mais s’ils le veulent, on peut toujours leur communiquer nos propres appréciations. DM

Argenteuil, conseil municipal, défense de Jean Vilar et de l’Île des impressionnistes, un rendez-vous lundi soir


Le point de vue de l’énorme majorité des habitants


Pour l’existence d’une salle des fêtes communale !

Pour la restauration ou la rénovation de Jean Vilar !

Contre un saccage supplémentaire des berges !

Pour la restauration de L’Île des Impressionnistes !

Affirmons-le à l’occasion du Conseil municipal d’Argenteuil du lundi 30 septembre

Rendez-vous sur le parvis de l’Hôtel de ville à 18 heures 30


                                                                           Dominique MARIETTE

samedi 28 septembre 2019

A Chirac, la bourgeoisie reconnaissante…


Un digne représentant de la classe des bourgeois



Chirac décédé, tous les politiciens, de toutes les couleurs politiques, jusqu’à Mélenchon et Le Pen, se sont déchaînés pour faire l’éloge du personnage à la télé comme à la radio. Macron n’a bien sûr pas manqué d’y aller de son couplet.
Pour le monde du travail, Chirac fut un homme politique comme tous les autres gouvernants, multipliant les attaques : contre les retraites, vol d’un jour férié aux salariés sous prétexte de jour de « solidarité » envers les retraités, etc. Il fut aussi celui qui flatta les préjugés racistes les plus odieux en parlant « du bruit et de l’odeur » pour désigner les familles immigrées.
Bref, un digne représentant de la classe des bourgeois qu’il a servie quand il était au pouvoir et qui, aujourd’hui, lui rend l’oraison funèbre qu’il a mérité.

L’empêchement de Trump : du cinéma de politiciens


Une gué-guerre qui ne concerne en rien les travailleurs



Le Parti démocrate des Etats-Unis s’est lancé dans une procédure d’empêchement à l’égard de Trump. Il accuse Trump de trahison pour avoir demandé des renseignements à l’Etat ukrainien sur le fils de son rival Biden en échange de menus services. Cette procédure d’empêchement n’a aucune chance d’aboutir. Il s’agit juste d’une manœuvre des Démocrates dans la campagne électorale pour la présidentielle de 2020.
Les Républicains à la sauce Trump ou autre comme les Démocrates se battent pour accéder au pouvoir afin de servir au mieux les intérêts des trusts américains. Une gué-guerre qui ne concerne en rien les travailleurs.

Médiator, Servier, Amiantes, les capitalistes, les rois du non-lieu


Les capitalistes et la justice : rois du non-lieu

25 Septembre 2019

Le procès du Mediator, avec le groupe pharmaceutique Servier et l’Agence nationale du médicament sur le banc des accusés, a un caractère bien exceptionnel. Pas seulement à cause des milliers de victimes des pratiques des dirigeants de cette entreprise et de la complicité induite de l’agence gouvernementale. Mais, plus généralement, il est rare que les groupes capitalistes aient à rendre compte de leurs actes.
On voit encore plus rarement des responsables de ces groupes comparaître devant un tribunal et, encore plus exceptionnellement, subir une condamnation, quels que soient leurs pratiques ou même leurs crimes.
Un des scandales judiciaires les plus marquants de la période aura été celui de l’amiante. Il y a des milliers de morts déjà, et chaque jour de nouvelles victimes. Plus de 100 000 morts sont attendus dans les années qui viennent. Les patrons et leurs appuis politiques, coupables de la prolongation de l’utilisation de ce poison en toute connaissance de cause, sont tous absous de poursuites pénales par l’appareil judiciaire, jusqu’au plus haut niveau. Il en a encore été de même pour les centaines de morts du crash du vol Rio-Paris. Airbus et Air France ont été absous, malgré les causes connues de l’accident : les économies de bouts de chandelle faites sur les sondes des appareils Airbus. Et comment ne pas se souvenir de la façon dont Total est sorti blanc comme neige du scandale de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, lavé non seulement de toute condamnation mais de toute poursuite, et donc de procès ? Encore et toujours, la justice montre qu’elle protège les patrons et les plus grands d’abord.
Quant aux délits économiques, non seulement les coupables de milliards de dilapidations ne sont pas poursuivis, mais ils sont même indemnisés par l’État. Ce fut le cas pour la Société générale, pour qui Jérôme Kerviel fut le bouc émissaire, et pour les milliards encaissés « au titre de dédommagement » par la pauvre Société générale. Quant à une condamnation par la justice étrangère, François Pinault a pu voir comment l’État français réagissait, prenant en charge les sommes considérables que le malheureux milliardaire devait payer à la justice américaine.
La liste des protections étatiques et judiciaires dont bénéficient les capitalistes, et en premier lieu les plus grands d’entre eux, est loin d’être close. L’appareil judiciaire en réalité est justement fait pour protéger le système, comme certains juges le disent eux-mêmes crûment.
Alors, qu’en sera-t-il au bout des six mois de procès du Mediator, et au-delà, car les voies d’appel sont infinies et sont justement là pour éviter tout dérapage particulier ? La seule chose vraiment positive est que, pendant des mois, il y aura eu la mise en accusation publique des pratiques criminelles des patrons de Servier, qui sont bien représentatives de l’état d’esprit de leur classe.

                                                                Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2669)

Médiator

Morts au travail. Et pendant ce temps pour la « justice » combien vaut la vie d’un ouvrier ?


La mort d’un jeune ouvrier ne vaut pas cher pour Total… et pour la justice



En 2009, deux jeunes ouvriers intérimaires trouvaient la mort lors de l’explosion du vapocraqueur à l’usine Total de Carling, huit autres étaient blessés.
Il a fallu des années de procédures pour que les familles des victimes fassent reconnaitre la responsabilité de Total Petrochemicals France (TPF). En 2016, TPF a été reconnu pénalement responsable pour avoir, dès 1995, sciemment contourné les règles de sécurité, selon le tribunal correctionnel de Sarreguemines, qui avait souligné une « défaillance inadmissible » de la part de Total.
En avril 2018, la cour d'appel de Metz avait condamné Total à verser 159 000 € à 23 parties civiles, membres de la famille de l'employé, dont 50 000 à Véronique Germain, la mère du jeune Maximilien, au titre du préjudice moral.
« Une somme particulièrement modeste au vu des circonstances tragiques du décès de son fils », avait alors dénoncé son avocat. Mme Germain avait demandé 500 000 € au titre du préjudice moral, mais également quelque 750 000 € liés à des pertes de revenus, ayant presque totalement arrêté son activité professionnelle après les faits.
La cour de cassation vient de débouter Mme Germain de ses demandes, estimant que la mort de son fils ne devait pas coûter plus de 50 000 € à Total qui, pourtant, « avait sciemment contourner toutes les règles de sécurité ». Et donc, pour un quasi assassinat, la plus riche entreprise de France n’aura à s’acquitter que d’une aumône. Justice de classe ? Oui !

Argenteuil, conseil municipal : un refus du projet « Cap Héloïse », la défense d’une salle des fêtes communale, qui doivent s’exprimer de plus en plus fort


Pour le moins « un thème fort de la prochaine campagne pour les municipales » !



L’avenir de l’ïle Héloïse risque d’être le thème marquant du prochain conseil municipal d’Argenteuil, après-demain lundi 30 septembre à 19 heures. Néanmoins, on peut noter sur l’ordre du jour de ce conseil qu’il n’est pas question du projet « Cap Héloïse » dont un des points centraux est la liquidation d’une salle des fêtes municipale, le projet incluant la démolition du complexe Jean Vilar. Bien évidemment, on imagine que Georges Mothron évoquera l’affaire dans ses propos liminaires au conseil. Mais il sait qu’il marche sur des œufs dans cette affaire, et que l’alignement du préfet du Val d’Oise sur la position de Fiminco, ne lui rend pas l’exercice facile, lui qui aurait bien aimé enterré l’affaire, au moins d’ici les élections municipales de mars.
         La position des habitants n’a pas changé. Eux-mêmes lorsque vous discutez avec eux, avancent la multitude d’arguments mis en avant depuis mars 2016 pour rejeter ce projet, contre la disparition d’une salle des fêtes municipale, contre le massacre de l’île des Impressionnistes.
         Comme dirait le quotidien « Les Échos » qui consacrait à cette affaire un article il y a quelques jours : « Autrement dit, « Cap Héloïse » a tout pour devenir un thème fort de la prochaine campagne pour les municipales. »
         L’occasion pour les électeurs d’Argenteuil d’exprimer le refus de ce projet, en sanctionnant ceux qui en sont les coresponsables, le maire actuel et son prédécesseur, et tous ceux qui l’ont cautionné par leur silence.

         En tout cas, soyons nombreux parmi le public lundi soir à 19 heures à l’hôtel de ville. DM

vendredi 27 septembre 2019

Retraites. Après le 24 septembre : préparer la riposte. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Après le 24 septembre : préparer la riposte

25 Septembre 2019

Les manifestations du 24 septembre, appelées par la CGT, Solidaires et la FSU, ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans le pays. À Paris, plus de 12 000 personnes ont défilé sous des banderoles syndicales, d’entreprises publiques, d’hôpitaux, de cheminots, de la RATP, d’unions locales et de quelques entreprises privées.
Ceux qui ont fait grève et manifesté ce jour ont montré leur détermination à s’opposer à la réforme des retraites que concocte le gouvernement. Tous les travailleurs, du privé comme du public, sont en effet visés. Travailler plus longtemps pour gagner largement moins, une fois en retraite, c’est la menace qui pèse sur chaque salarié. Le droit à une retraite digne a déjà été amputé par 25 ans de réformes successives. Mais avec le calcul du salaire de référence sur la carrière complète, avec l’allongement de la durée de cotisation ou l’instauration d’un âge pivot à 64 ans et d’une retraite par points, la réforme du gouvernement veut encore considérablement amputer le montant des pensions et faire reculer ainsi l’ensemble de la société.
L’épreuve de force qui s’annonce entre le monde du travail et le gouvernement Macron, ce représentant des actionnaires et des banquiers, sera déterminante, alors que le capitalisme s’enfonce dans les crises économique, commerciale, financière, climatique, et entend en faire payer les conséquences aux classes populaires.
Mais le gouvernement est aussi inquiet, car il sait justement que cette nouvelle attaque peut être celle qui suscitera une réaction d’ensemble du monde du travail. L’an passé, la hausse du prix de l’essence a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et mis en mouvement des dizaines de milliers de gilets jaunes. Cela l’a rendu plus prudent.
C’est pourquoi le gouvernement fait mine de discuter, de consulter, de recevoir les confédérations syndicales et étire le calendrier sur plusieurs mois afin de diluer les réactions.
Il est vital pour tous les travailleurs de préparer ce mouvement d’ampleur que craint le gouvernement.
                                               Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2669)



Ce soir vendredi, à 22 heures, Nathalie ARTHAUD invitée au débat du soir sur LCI

Retraites : concrètement comment peut se préparer la riposte. L’exemple de ce qui s’est fait avec la participation d’agents RATP de deux lignes de métro


RATP : organisés pour le 24... et pour après

25 Septembre 2019

Mardi 24 septembre, sur les lignes 12 et 13 du métro, la grève a été relativement bien suivie par les conducteurs. Le fait que plusieurs d’entre eux se soient démenés depuis le 13 septembre pour convaincre leurs camarades de participer à cette nouvelle journée de mobilisation y a sans doute contribué.
Le 13 septembre, journée de grève massive à la RATP, 50 grévistes des lignes 12 et 13 s’étaient regroupés en assemblée générale. Ils avaient voté la revendication du retrait total de la réforme des retraites, convenu de participer à la journée du 24 septembre et élu un comité de 10 grévistes chargé de préparer cette journée.
Les membres de ce comité, mais aussi tous ceux qui étaient convaincus de l’idée qu’il fallait participer à une journée interprofessionnelle, ont passé les dix jours suivants à discuter avec leurs collègues. Sur la ligne 12, ils ont dû affronter les syndicalistes de l’Unsa (premier syndicat chez les conducteurs) qui ne voulaient pas entendre parler de cette journée, et militaient ouvertement contre.
Ils n’avaient évidemment pas la force d’inverser la vapeur, et la grève a été beaucoup moins suivie que le 13 septembre, mais une minorité non négligeable les a rejoints : 58 grévistes sur la ligne 13 (sur environ 200 conducteurs devant travailler ce jour-là) ; 15 grévistes sur la ligne 12 (sur 115). À tel point point qu’une bonne partie de la réserve générale, 50 conducteurs habituellement utilisés pour remplacer les grévistes, a servi à faire tourner normalement les lignes 12 et 13.
De nouveau réunis pour discuter, les grévistes ont abordé tous les problèmes : les illusions corporatistes de certains de leurs collègues, qui pensent faire reculer Macron seulement sur leur régime spécial de retraites ; les directions syndicales plus préoccupées de négocier que d’organiser la riposte des travailleurs ; les problèmes d’argent qui pourraient empêcher de se lancer dans une grève reconductible en décembre...
Ces travailleurs ne veulent pas se laisser faire, que ce soit par le gouvernement, par la direction de la RATP ou par les directions syndicales, et comptent bien se revoir pour s’organiser. Ils ont tenu à réaffirmer leur rejet de la réforme des retraites dans sa totalité, bien conscients qu’elle concerne tous les travailleurs et qu’ils ne pourront obtenir son retrait que si d’autres secteurs s’y mettent, en particulier dans le privé.
                                 Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2669)

Le 13 septembre...

Algérie : Condamnation de Louisa Hanoune: un règlement de comptes politique. Un communiqué de Lutte ouvrière


Condamnation de Louisa Hanoune: un règlement de comptes politique
Communiqué
26/09/2019

Lutte ouvrière tient à affirmer son opposition à la condamnation qui vient de frapper Louisa Hanoune, dirigeante du Parti des Travailleurs d'Algérie. La peine de quinze ans de prison ferme a été prononcée, après un procès expéditif tenu à huis clos par le tribunal militaire, pour “atteinte à l'autorité de l'armée” et “complot contre la sûreté de l'État” pour la simple raison qu'elle a participé à une rencontre avec d'autres hommes politiques ou des militaires poursuivis par l'actuel pouvoir algérien. Elle apparaît sans aucun fondement. Sous la pression du mouvement populaire, le dirigeant de l'armée veut donner l'illusion qu'il met fin à la corruption dans l'appareil d'État et en même temps il procède à des règlements de comptes politiques. En y mêlant abusivement Louisa Hanoune, dirigeante d'un parti qui se réclame des travailleurs, il veut aussi montrer qu'il s'en prend à toutes les tendances.
Tout en désapprouvant la politique menée par le Parti des Travailleurs d'Algérie, et notamment ses compromissions politiques avec le régime d'Abdelaziz Bouteflika et avec certains clans qui cherchaient à en prendre le relais, Lutte ouvrière dénonce cet amalgame et affirme que cette condamnation n'a pas lieu d'être.
                                         Lutte ouvrière le 26.09.19.

Argenteuil, Chronique des élections municipales de mars 2020 à Argenteuil. Lorsqu’il eût été préférable de se taire (14)


Enfumage, Éclairage, Éducation politique…

Marie-José Cayzac, proche de la future candidature de Philippe Doucet, a écrit hier sur les réseaux sociaux le post suivant « Pour les amnésiques ou les plus jeunes voici comment les gauches donnent la ville à Mothron en 2001 ! Roger Ouvrard était un PCF et pourtant lui savonner la planche était déjà possible ! Mothron lui bénéficia des voix du Front National comme toujours ! Matière à réflexion peut être ? A moins que l’histoire n’ait vocation à se reproduire parfois avec les mêmes acteurs… »
         Voilà donc que je l’ai convaincue au moins sur un point, celui de l’amnésie qui, mais elle ne le sait pas, est un drame du prolétariat d’ici comme d’ailleurs.
         Elle agrémente son propos sommaire du document suivant :


          Pour ma part, après une petite recherche, je propose les tableaux suivants, plus complets des premiers et second tour, avec le nombre d’électeurs, et le nombre de votants. Éloquent !



         Mais que s’est-il passé en 2001, pour que Roger Ouvrard obtienne les résultats susmentionnés et soit battu à plat de couture par son adversaire Georges Mothron, mettant un terme à 60 ans de municipalité PCF ? Oui que s’est-il passé ? Mais Marie José Cayzac ne semble pas s’intéresser à la question, par désintérêt simple pour la creuser, elle qui ne voit que la « gauche », ou par… amnésie.
         Eh bien, rappelons ce qui se passait en 2001 ?
         Nous étions à l’époque de la Gauche dite plurielle conduite par Jospin et que le PCF dirigé alors par le fameux Robert Hue soutint en obtenant des postes de ministres. Elle mena la politique habituelle de la gauche au gouvernement… servile au grand patronat. Ayons en tête que Jospin laissa le souvenir d’avoir été le champion des privatisations ! France Telecom ! Air France !... Ça ne rappelle rien à M-J Cayzac ? Conséquence, cela entraîna l’écœurement d’une fraction du monde du travail et un pas de plus dans sa désorganisation militante… Certains de notre classe n’allèrent plus voter, d’autres assurèrent la montée des scores du FN, d’autres encore, beaucoup moins nombreux, assurèrent à « l’extrême-gauche » des scores inhabituels, des électeurs manifestant de cette façon leur colère, sans partager pour autant l’ensemble des idées de LO ou de la LCR !

         Les résultats du deuxième tour furent éloquents et sans surprise.  Les électeurs qui avaient Certes Roger Ouvrard et ses colistiers en firent les frais alors qu’ils n’avaient qu’une responsabilité indirecte dans la situation d’alors. Plus grave, Argenteuil en fit également les frais. Mais on ne peut pas prendre toujours les électeurs du monde du travail pour des imbéciles en les incitant à voter pour la « gauche » locale lorsque cette même gauche au gouvernement mène la politique des adversaires du monde du travail. Et Hollande qui a intronisé Macron n’est pas loin. Deux ans et demi seulement ! Une période où le carriériste Philippe Doucet, dit de « gauche », participa, comme il le put, à la politique anti-ouvrière de son mentor. Mais nous y reviendrons. En tout cas, la discussion est ouverte. DM

Argenteuil, Orgemont, une nouvelle annulation d'une fête de quartier d'un quartier populaire. De la précipitation ?


Vent mauvais pour les fêtes des quartiers populaires

A 13 heures hier, les abonnés aux informations festives des week-ends à Argenteuil recevaient une information enthousiaste sur la fête d’Orgemont qui devait avoir lieu samedi. Quelques minutes plus tard, une responsable d’une association qui devait y participer interroge la Maison de quartier Guy Moquet. Il lui est indiqué à l’occasion de son appel, que la fête est annulée. Une information officielle viendra bien plus tard, confirmant cette annulation, à cause des rafales de vent… On parle alors de rafales de 50 km/heure.

 
Reçu à 13 heures 01...

         C’est la deuxième fête qui est annulé de cette façon en quelques mois. Après celle du Val-Sud, maintenant donc celle d’Orgemont…
         Bien évidemment, il y a ce que l’on appelle le principe de précaution, mais hier, nous étions jeudi, aucune adaptation n’a une nouvelle fois été envisagée, maintenant, même partiellement, la fête, avec arrimage idoine des stands et évitement des arbres à risques.   Et tout de même, ce n’est pas une tempête qui s’annonçait… Et il y a le stade Delaune, le groupe scolaire Joliot-Curie qui pouvait être utilisé…
Le fête devait ouvrir à 13 heures... On pouvait la reculer à 14,  jusqu'à 19 ? Non ? (Météo-France, jeudi 26.09)

         Bref, une drôle d’impression, avec cette annulation qui lèse une nouvelle  fois les habitants d’un quartier populaire, et qui gâche tout le travail de préparation et l’investissement des bénévoles des associations. DM

jeudi 26 septembre 2019

Retraites, contre les attaques, ne pas attendre que les coups nous tombent dessus… il faut que la protestation s’unifie… Nathalie ARTHAUD interviewée par RT lors de la manifestation parisienne d’avant-hier

Retraités : Hold-up contre les retraités : le gouvernement recule


Attention, l’indignation et la colère n’ont pas d’âge



Le gouvernement a finalement remisé son idée de dépouiller un peu plus les personnes de plus de 70 ans en leur supprimant l’exonération fiscale dont ils bénéficiaient pour embaucher une aide à domicile salariée.
Le gouvernement avait peut-être calculé que les plus de 70 ans ne descendraient pas dans la rue, mais comme pour la hausse de la CSG sur laquelle Macron avait dû revenir suite à la colère des gilets jaunes, il a peut-être mesuré que l’indignation et la colère n’ont pas d’âge

Climat : Macron et sa troupe n’aiment pas le poil à gratter


D’accusé, le gouvernement tente de se faire accusateur



Après Macron, qui avait vertement reproché à Greta Thunberg d’être trop "radicale"... pour avoir attaqué la France en justice pour son inaction en matière de lutte contre le réchauffement climatique, c’est Brune Poirson, la Secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire qui s’en est pris à cette jeune militante. Elle a évoqué sa prétendue « haine » en l’appelant à se « retrousser les manches » !
Macron et le gouvernement aiment à donner des leçons au monde entier. Ils apprécient beaucoup moins d’être mis, même symboliquement, au banc des accusés. C’est pourtant là, avec tous les industriels, banquiers et autres dirigeants de l’ordre social qu’ils devraient être.