jeudi 2 août 2018

Antisémitisme, la mise au point du maire de Bezons (Val d'Oise)


Il y a quelques jours, nous avions évoqué les propos antisémites tenus par le fils du maire de Bezons sur les réseaux dits sociaux, propos qui avaient profondément scandalisé. Le maire de Bezons a fait paraître le 17 juillet le texte suivant que nous diffusons bien volontiers pour l’information de tous.

« ANTISÉMITISME : JAMAIS ! 




Lundi 11 juin, je me suis associé à l’initiative conduite par l’association Bezons West Bani-Zaïd, visant à commémorer le 70e anniversaire de la Nakba (La catastrophe pour les centaines de milliers de Palestiniens contraints à l’exode). Depuis, je ne cesse d’être l’objet de menaces de mort et de violences verbales d’une extrême gravité qui n’ont épargné ni mes proches ni les fonctionnaires de la ville que je dirige.
Chacun sait l’importance que j’accorde au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Depuis mon plus jeune âge, cela a été l’une des lignes directrices de mon engagement politique. Je pense aux combats contre toute forme de négationnisme, de racisme, d’antisémitisme, contre la guerre au Vietnam, le coup d’État militaire au Chili, contre l’apartheid en Afrique du Sud et pour la libération de Mandela. Sans oublier mes combats contre la course aux armements dans le monde et tout récemment encore l’accueil réservé dans ma ville aux dizaines de réfugiés fuyant la guerre et la misère au Proche-Orient.
C’est pourquoi, en conscience, avec mes amis de l’association West Bani Zaid, je ne peux accepter la moindre équivoque sur la nature de nos combats. Aujourd’hui, certaines organisations très proches du gouvernement de Benjamin Netanyahou (condamné par l’ONU le 13 juin dernier pour les violences meurtrières à Gaza) aimeraient me repeindre en antisémite en exploitant des propos tenus par un membre de ma famille sur les réseaux sociaux. Il s’agit-là d’une accusation particulièrement odieuse à laquelle j’entends répondre dans la clarté.



Je mets au défi quiconque de trouver le moindre écrit, le moindre discours ou propos, de ma vie de militant politique et d’élu local, qui puissent justifier de telles accusations. D’où qu’ils émanent, les propos antisémites ont toujours été pour moi insupportables. C’est pourquoi je déplore et je condamne, sans la moindre réserve et avec la plus grande vigueur, les réactions haineuses tenues par mon propre fils sur Facebook. Ni les menaces ni les insultes dont il a été également l’objet ne peuvent justifier de tenir ces propos.
S’agissant du sort de ce peuple palestinien, je n’ai eu de cesse de réclamer le respect des très nombreuses résolutions de l’ONU condamnant l’occupation illégale de la Palestine par Israël et sa politique de colonisation des territoires. Résolutions malheureusement restées vaines !
C’est sans doute cela qui est insupportable à ces organisations proches de Netanyahou adeptes de cette politique coloniale. Pour elles, toute dénonciation des actes des autorités israéliennes est systématiquement taxée d’antisémitisme. Personne ne peut être dupe sur les intentions de ceux qui dévoient la lutte, pourtant indispensable, contre l’antisémitisme pour justifier l’actuelle répression des Palestiniens par Israël.


Dans ce contexte où beaucoup de dirigeants à l’échelle de la planète ferment les yeux sur ce drame humain qui dure depuis 70 ans, est-ce que protester contre les humiliations et les expulsions relèvent de l’antisémitisme obsessionnel ou d’un combat visant à faire respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ?
Avec les Bezonnais et mes amis de l’association West Bani Zaid, j’accorde une très grande importance à notre devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité ». Et ce symbole vaut tant pour le peuple palestinien que pour le peuple Israélien qui ont tous deux besoin de disposer d’eux-mêmes, libres sur leur terre.

Dominique LESPARRE                                                                          Bezons, juillet 2018 »

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