lundi 11 juin 2018

Grève des cheminots, avant la journée du 12 juin, un éditorial des bulletins Lutte ouvrière des chantiers SNCF


Le 12 juin, crier haut et fort la colère cheminote



Mardi 12 juin, la « journée de la colère cheminote » sera une nouvelle occasion de montrer que les cheminots rejettent massivement le nouveau pacte ferroviaire de Macron, et le fait que les parlementaires l’aient adopté à la majorité ne change rien à l’affaire.
Les quelques modifications que les sénateurs y ont apportées ne modifient en aucune façon sa nature : c’est une attaque brutale contre tous les cheminots, la remise en cause de leur relative sûreté de l’emploi, de leurs conditions de travail, de leurs salaires… de tout ce qui compte pour n’importe quel travailleur.
La mobilisation continue donc. Lors de la dernière session de grève, les 7 et 8 juin, les taux de grévistes ont été équivalents à ceux des semaines précédentes, avec une moyenne de 22 % à l’exécution et des pointes à 43 % en région PACA, 50 % en Limousin, et près de 50 % chez les conducteurs au niveau national.
Durant ces deux jours, les piquets de grève, les tournées dans les ateliers et les gares, les manifestations et les diverses actions en direction d’autres travailleurs ont démontré une fois encore que les grévistes ne sont pas isolés, loin de là. Ils ont toujours le soutien de l’immense majorité des cheminots, même si tous ne font pas tous les jours de grève ; ils ont aussi la sympathie de bien des travailleurs qui ont compris qu’à travers eux, c’est l’ensemble du monde du travail qui est attaqué.
La journée du 12 juin va être un nouveau temps fort de la mobilisation. Les parlementaires, les journalistes, les représentants du gouvernement qui enterrent la grève chaque semaine en seront encore une fois pour leurs frais.
En se lançant dans la grève le 3 avril, les cheminots ont relevé la tête. Nullement impressionnés par les mensonges et les discours provocants du gouvernement et des médias, ils ont contesté par la grève la politique d’un gouvernement anti-ouvrier et aux ordres du grand patronat. Ne serait-ce que pour cela, ils peuvent déjà être fiers de leur lutte !
Alors que tous les tenants de la société capitaliste, et Macron en premier lieu, espéraient que tout s’arrêterait au bout de trois ou quatre semaines, cela fait plus de deux mois, et ça tient toujours ! Depuis le début, ce sont des dizaines de milliers de cheminots qui se mobilisent à un moment ou à un autre, qu’ils soient roulants ou sédentaires, voire maîtrises et cadres.
Depuis la manifestation du 22 mars, les cheminots se sont donc positionnés clairement et massivement contre le projet de réforme ferroviaire… mais le gouvernement est toujours déterminé à le leur imposer, c’est cela la démocratie en société capitaliste !
Tous ces gens qui dominent aujourd’hui la société ne raisonnent qu’en fonction de leur porte-monnaie. Bien d’autres travailleurs ressentent dans leur chair les conséquences de leur rapacité, des salariés des magasins Dia jetés à la rue alors que Carrefour regorge de profits, à ceux de l’hôpital du Rouvray dont certains ont suivi une grève de la faim pour obtenir les postes qu’ils réclamaient depuis des mois. On ne peut s’attendre à aucune compréhension de la part du grand patronat et du gouvernement à son service, la seule façon de les faire reculer est de se faire craindre !
Aujourd’hui le bras de fer continue avec la direction de la SNCF et le gouvernement. Car même si les cheminots mobilisés sont conscients de la difficulté de leur lutte et ne savent pas s’ils vont parvenir à faire reculer le gouvernement, ils ne veulent pas lâcher ! Personne ne peut dire maintenant quelle sera l’issue de ce combat. Mais par son existence même, ce mouvement ouvre la voie pour l’ensemble des travailleurs. Et il nous donne aussi des leçons précieuses pour l’avenir.
La bourgeoisie ne fait et ne fera jamais aucun cadeau. Et elle vient de le confirmer à ceux qui prétendent ou espèrent l’emporter en utilisant des formes d’actions à l’économie : il n’y aura aucune victoire possible en ménageant nos forces.
Pour faire reculer le gouvernement, qui n’est jamais qu’un serviteur des riches, il faudra faire peur à la bourgeoisie elle-même dans une lutte dure et déterminée susceptible de faire basculer le rapport de force entre les travailleurs et le patronat.
Quand et comment cela se produira-t-il ? En tout cas, les cheminots en grève montrent la direction à prendre. Parce qu’ils démontrent que les travailleurs sont indispensables au fonctionnement de la société. Mais aussi parce qu’ils se battent contre les mêmes attaques que celles que subissent tous les autres travailleurs.
Ils ne lâchent pas et ils ont raison.

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