mardi 20 mars 2018

Editorial Lutte ouvrière spécial SNCF, le 19 mars 2018



LE 22 ET APRÈS, TOUS ENSEMBLE CONTRE MACRON

La riposte contre Macron commence le 22 mars. Il faut que nous soyons le plus nombreux possible.

Comme l’ensemble du monde du travail, nous n’avons que trop reculé ces dernières années. Et voilà que le gouvernement veut casser le statut de cheminot pour se donner les moyens de nous licencier, de nous transférer et de nous éparpiller au gré des capitalistes qui se lanceront dans le rail !

C’est la démolition annoncée du peu de ce qui restait du service public ferroviaire. Et c’est une attaque en règle contre nos emplois et nos conditions de travail qu’il ne faut pas laisser passer.

Face à cette offensive frontale, il faut organiser une riposte à la hauteur. Ce n’est pas le cas du projet compliqué d’une grève de deux jours sur cinq s’étalant sur trois mois. Les organisations qui l’ont imaginé le justifient en parlant de grève à l’économie. Mais la grève à l’économie n’existe pas. Pour gagner, il nous faudra jeter toutes nos forces dans le combat.

A la SNCF, le gouvernement fait l’unanimité contre lui. Sa tentative de faire du statut des cheminots le bouc émissaire des pannes et retards à répétition ou de la dette de la SNCF n'a pas seulement fait chou blanc : elle a ulcéré tout le monde. Dans plusieurs établissements, de nombreux travailleurs, y compris des cadres et maîtrises, n'ayant jamais fait grève, s'y déclarent prêts. D'autres annoncent qu'ils refuseront de remplacer les grévistes.

Le gouvernement et les journalistes prétendent, à coups de sondages bidon, que l'opinion publique s'oppose à la grève. Mais l’opinion publique, nous pouvons la gagner. A condition de le vouloir. Il nous faut convaincre, utiliser toutes nos possibilités, dans nos familles et auprès de nos amis, pour faire comprendre qu’au travers des cheminots, c’est l’ensemble des travailleurs qui est visé.

Macron veut donner une leçon à tous les travailleurs. Il veut prouver que rien ni personne ne l’arrêtera. Et il ne l’a pas caché, une fois l’attaque contre les cheminots passée, il s’attaquera aux retraites de tous et à la fonction publique. Cela, bien des travailleurs peuvent le comprendre si nous l’expliquons.

Des travailleurs expriment leur colère contre le gouvernement. Entre les retraités, les salariés de la fonction publique mais aussi les salariés du privé, d’Air France ou de Carrefour, ils sont nombreux ! Alors oui, nous pouvons trouver le soutien, y compris actif, des autres travailleurs.

En 1995, c'est justement quand les cheminots sont entrés en lutte pour de bon, dans le but de vaincre, que les usagers, en tant que travailleurs, ont vu qu'ils se battaient aussi pour eux et les ont soutenus. Il en ira de même demain, car plus encore qu'en 1995, la société croule sous l'injustice et craque de partout.

C'est aussi la mobilisation des cheminots qui permettra de débloquer les freins que mettent actuellement les directions syndicales. Alors qu’elles devraient jouer un rôle moteur dans la mobilisation, elles sèment le doute, les hésitations et la division.

Le 22 mars, alors que cette journée correspond aussi à un appel de la fonction publique, de la RATP et d’EDF, nous avions la possibilité de nous rassembler, de nous adresser à d’autres travailleurs, de montrer que notre mouvement n’a rien de corporatiste et de nous retrouver en force. Eh bien, les directions syndicales ont trouvé le moyen d’organiser deux parcours différents !

Et, s'érigeant en "commande du personnel", elles ont remis à la presse un calendrier de roulement, du 3 avril au 28 juin, alternant deux jours de grève et trois jours de travail, accompagnant le calendrier de pseudo-discussions avec le gouvernement. Ce plan de grève qui choque plus d’un d’entre nous sera ce que nous en ferons. Parce que l’avenir de la grève dépend de nous, de notre détermination et de notre capacité à prendre en main notre propre grève.

Les adversaires de notre grève espèrent dissuader les cheminots de riposter en prétendant qu'ils n'ont plus les moyens de s'engager dans une grève sérieuse, comme en 1995. Mais une vraie grève coûtera toujours moins cher que le recul que la bourgeoisie veut nous imposer.

Eh bien, aujourd'hui tout autant qu'en 1995, les cheminots ont les moyens de gagner et de faire ravaler son plan d'attaques au gouvernement, à condition d'avoir confiance dans leur force collective et dans leur capacité à gagner le soutien des autres travailleurs.

Alors, dès le 22 mars, la balle est dans notre camp !

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