jeudi 3 août 2017

Loi travail aggravée : une contre-attaque d'ampleur nécessaire. Un article de notre hebdomadaire


Loi travail aggravée : répondre à la hauteur de l’attaque

Tout est mis en œuvre par le gouvernement Macron-Philippe pour que sa promesse au patronat soit tenue : la loi travail renforcée dans ses attaques antiouvrières sera en place à la rentrée.



Le calendrier est fixé. Une fois la loi d’habilitation sur la réforme du Code du travail adoptée, le contenu des ordonnances devrait être dévoilé fin août, et les ordonnances elles-mêmes signées fin septembre. Dans la phase actuelle, le Sénat majoritairement LR et l’Assemblée majoritairement macroniste avaient paraît-il quelques divergences sur la rédaction des articles de la loi d’habilitation. Une commission mixte a permis de les surmonter et le projet de loi a été adopté en quelques jours.
La « priorité est de libérer les énergies des entreprises pour embaucher », a dit la ministre du Travail Pénicaud. Voilà de nouveau la fable prétendant qu’il faut aux patrons toute facilité pour licencier, afin qu’ils n’aient pas peur d’embaucher. La loi dispenserait désormais les entreprises déclarant un plan social en cas de licenciement collectif d’avoir à prendre en compte la bonne santé de leurs filiales à l’étranger. C’est là une des faces du « Rubik’s cube de la rénovation du modèle social » qui « n’est plus adapté à notre temps », selon la ministre. L’ancienne DRH de Danone, sans vergogne, avoue préparer un drôle de jeu permettant, entre les mains des bourgeois et de leurs sous-fifres, d’abolir les quelques droits protégeant encore un tant soit peu les travailleurs.

Temps de travail à durée élastique, salaires revus à la baisse, heures supplémentaires imposées et pas nécessairement rémunérées, c’est à l’échelle de l’entreprise que ces pressions s’imposeront, avec à la clé la menace du licenciement pour qui n’accepte pas. Dans la loi travail aggravée, les accords d’entreprise ou de branche auront force de loi, et le Code du travail, même s’il ne constituait qu’un cadre peu contraignant pour les employeurs, ne sera plus qu’une vague référence. La pression du chômage aidant, les travailleurs risquent d’être de plus en plus soumis à la loi de la jungle, celle des capitalistes et des financiers, qui exigent une rentabilité de plus en plus grande.
Macron et le patronat projettent de soumettre le monde du travail à un feu serré d’attaques. Les directions syndicales, CFDT et FO en particulier, pressées de se rendre aux séances de parlotte, sont muettes, si ce n’est complices. Cependant une date émerge, le 12 septembre, à l’appel de la CGT, Solidaires et la FSU, où grèves et manifestations devront faire entendre la réaction des travailleurs, chômeurs et retraités. Ce ne sera qu’une première étape, nécessaire même si évidemment elle ne sera pas suffisante, pour arrêter ­l’offensive macro-patronale.

                                           Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2557)


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