vendredi 9 juin 2017

Education nationale, à Mayotte, mais aussi partout ailleurs. Nouveau ministre, les mêmes dangers


La Réunion
Mayotte : grève des enseignants

À Mayotte, mardi 6 juin, les enseignants rejoints par les inspecteurs de l’Éducation nationale étaient en grève pour des moyens et des locaux, les contractuels revendiquant d’être correctement traités et rémunérés. Déjà le 20 mai, une grève très suivie avait débouché sur un rassemblement de 200 personnes devant le vice-rectorat. Toutes les catégories étaient représentées pour un véritable investissement dans l’éducation dans ce département où un tiers des plus de 15 ans n’a jamais été scolarisé.
         Mais ce gouvernement, comme le précédent, ne compte pas répondre à cette urgence car les moyens financiers partent vers les aides massives aux entreprises pas à l’Éducation.
         Le nouveau ministre est à lui seul un symbole de cette politique.
        Côté passé, avant de se retrouver directeur de l’Essec, une grande école de commerce privée, il a été plusieurs fois recteur, en Guyane en 2004 et dans l’académie de Créteil en 2007. Puis il est devenu le directeur général de l’enseignement secondaire, c’est-à-dire l’adjoint de Chatel, ministre de Sarkozy de 2009 à 2012. Il a donc participé à la suppression de 80 000 postes entre 2007 et 2012, en particulier dans l’école primaire.
         Côté programme, il plaide pour l’autonomie des établissements, avec des chefs d’établissement managers, qui recruteraient des enseignants sur profil et les évalueraient, tout en se défendant de chercher à leur imposer une caporalisation. Cette autonomie serait aussi la meilleure façon de laisser les établissements se débrouiller avec leur budget et leurs problèmes. Ce serait un degré de plus dans la volonté de traiter l’école comme une entreprise, avec ses critères de rentabilité, de compétitivité et de résultats, avec en fin de compte la détérioration du système scolaire dans les villes ou les secteurs les plus défavorisés.
         Cela n’empêche pas de faire des discours sur les possibilités de réussite pour les enfants des milieux populaires, sur la priorité à l’école maternelle et la division par deux des effectifs des classes dans les zones prioritaires, comme le fait Macron, qui annonce en même temps la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires.
         Le nouveau ministre se présente donc comme ayant du métier pour adapter l’école à l’économie, c’est-à-dire aux volontés du patronat, aux dépens des enseignants, des élèves et de leurs parents.
         Les enseignants qui luttent pour leurs conditions de travail, des salaires corrects et des moyens pour l’éducation de la jeunesse ont raison. L’argent public pour le service public essentiel de l’éducation.

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