La Réunion
Mayotte : grève des enseignants
À Mayotte, mardi 6 juin, les
enseignants rejoints par les inspecteurs de l’Éducation nationale étaient en
grève pour des moyens et des locaux, les contractuels revendiquant d’être
correctement traités et rémunérés. Déjà le 20 mai, une grève très suivie avait
débouché sur un rassemblement de 200 personnes devant le vice-rectorat. Toutes
les catégories étaient représentées pour un véritable investissement dans
l’éducation dans ce département où un tiers des plus de 15 ans n’a jamais été
scolarisé.
Mais
ce gouvernement, comme le précédent, ne compte pas répondre à cette urgence car
les moyens financiers partent vers les aides massives aux entreprises pas à
l’Éducation.
Le
nouveau ministre est à lui seul un symbole de cette politique.
Côté passé, avant de se retrouver
directeur de l’Essec, une grande école de commerce privée, il a été plusieurs
fois recteur, en Guyane en 2004 et dans l’académie de Créteil en 2007. Puis il
est devenu le directeur général de l’enseignement secondaire, c’est-à-dire
l’adjoint de Chatel, ministre de Sarkozy de 2009 à 2012. Il a donc participé à
la suppression de 80 000 postes entre 2007 et 2012, en particulier dans l’école
primaire.
Côté
programme, il plaide pour l’autonomie des établissements, avec des chefs
d’établissement managers, qui recruteraient des enseignants sur profil et les
évalueraient, tout en se défendant de chercher à leur imposer une
caporalisation. Cette autonomie serait aussi la meilleure façon de laisser les
établissements se débrouiller avec leur budget et leurs problèmes. Ce serait un
degré de plus dans la volonté de traiter l’école comme une entreprise, avec ses
critères de rentabilité, de compétitivité et de résultats, avec en fin de
compte la détérioration du système scolaire dans les villes ou les secteurs les
plus défavorisés.
Cela
n’empêche pas de faire des discours sur les possibilités de réussite pour les
enfants des milieux populaires, sur la priorité à l’école maternelle et la
division par deux des effectifs des classes dans les zones prioritaires, comme
le fait Macron, qui annonce en même temps la suppression de 120 000 postes de
fonctionnaires.
Le
nouveau ministre se présente donc comme ayant du métier pour adapter l’école à
l’économie, c’est-à-dire aux volontés du patronat, aux dépens des enseignants,
des élèves et de leurs parents.
Les
enseignants qui luttent pour leurs conditions de travail, des salaires corrects
et des moyens pour l’éducation de la jeunesse ont raison. L’argent public pour
le service public essentiel de l’éducation.
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