vendredi 30 juin 2017

D. Obono face au nationalisme des imbéciles. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2552


Aux Grandes Gueules : cocoricos obligatoires !

Invitée le 21 juin à l’émission Les Grandes Gueules sur RMC, la députée France insoumise Danièle Obono subit, depuis, une polémique odieuse de la part de la droite et de l’extrême droite.
Tout est parti d’une pétition signée en 2012 par plusieurs personnalités politiques, dont Danièle Obono mais aussi Noël Mamère, Eva Joly, Clémentine Autain, demandant l’arrêt des poursuites judiciaires intentées à un chanteur de rap pour son titre « Nique la France », qui dénonce le colonialisme et l’impérialisme français.
Interrogée à ce sujet sur RMC, la députée s’est vu demander si elle pouvait dire « Vive la France ». Se déclarant choquée de subir un examen de patriotisme, elle a eu droit à ce commentaire : « Vous signez plus facilement “Nique la France” que vous ne dites “Vive la France”. »
Cette séquence a déchaîné un torrent d’injures racistes sur les réseaux sociaux, Obono étant d’origine gabonaise. Le jour même, Thierry Mariani (LR), Gilbert Collard (FN) et le journaliste Jean-Michel Apathie publiaient des tweets indignés contre la députée. Sur le site du FN, un communiqué de David Rach­line déclarait : « Mme Obono veut pouvoir niquer la France tranquillement ? Alors, qu’elle quitte les dorures de la République ! »
Dans la violence de ces attaques, il y a bien sûr du racisme. Comme l’a fait remarquer le député France insoumise Éric Coquerel, jamais les autres signataires de la pétition n’ont été ainsi sommés de dire Vive la France. Si c’est à Danièle Obono qu’on le demande, c’est en raison de sa couleur de peau.
Au-delà de ce racisme, il y a aussi la volonté de faire taire ceux qui refusent de se plier au nationalisme ambiant. Exprimer sa révolte contre l’impérialisme et l’État français, c’est déjà un crime pour les défenseurs de la bourgeoisie. Et visiblement, pour eux, défendre la liberté d’exprimer cette révolte est encore de trop.
                                                Julie LEMÉE (Lutte ouvrière n°2552)

1 commentaires:

FrédéricLN a dit…

Pour ce que j'ai compris de cette histoire : tout à fait d'accord. Justement j'ai entendu cette semaine à la télévision Mme Obono, qui m'a semblé d'une grande justesse et pondération.

Enregistrer un commentaire