jeudi 1 juin 2017

Stations-service, grève et carburants, les raisons de la grève. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière qui paraît aujourd'hui


Camions-citernes : chauffeurs en grève 

Les conducteurs de camions transportant des matières dangereuses, comme du carburant, du gaz ou des produits chimiques, sont en grève depuis vendredi 26 mai. Ils organisent des barrages filtrants autour des dépôts et essaient de rallier d’autres conducteurs à leur mouvement.
Les conducteurs en grève exigent que, dans la convention collective du transport routier, soient prévues des mesures spécifiques prenant en compte la dangerosité de leur métier. Ils réclament par exemple un suivi médical tous les six mois car, lorsqu’ils chargent et déchargent les camions ils sont exposés à des émanations de produits toxiques malgré leurs vêtements de protection. Ils veulent aussi que leurs véhicules soient équipés d’alarmes se déclenchant en cas de malaise.
Les revendications portent également sur le temps de travail, qui est actuellement de 11 à 12 heures par jour. La CGT, qui est à l’origine du mouvement, réclame de le ramener à 10 heures, avec une période de repos hebdomadaire obligatoire de 45 heures consécutives.
Les grévistes réclament enfin un treizième mois et une augmentation du taux horaire minimal de 10 à 14 euros.
La grève a été déclenchée alors que les organisations patronales du transport routier faisaient la sourde oreille depuis le 10 mai. Les conditions dans lesquelles elles obligent les chauffeurs de camions-citernes à travailler sont pourtant scandaleuses. Ne pas avoir à risquer sa santé, voire sa vie, en conduisant, ou ne pas avoir à faire 56 heures par semaine, cela devrait être reconnu depuis longtemps. Il en va de la sécurité des chauffeurs, mais aussi de tous les usagers de la route et des riverains.
Cette situation perdure pourtant, simplement parce qu’elle assure les profits des patrons du secteur routier et contribue à grossir ceux des grandes sociétés chimiques ou pétrolières. Cela a assez duré, et pour se faire entendre les chauffeurs ont utilisé la meilleure arme à leur disposition, la grève.

                                        Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2548)

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