Fillon :
un larbin très bien payé
« La France unie, attachée à une
certaine idée de la famille, a été dédaignée », s’est
emporté Fillon lors de son discours du 29 janvier à Paris. Lui, il n’a pas
oublié sa famille en complétant ses revenus par de petits arrangements avec
l’argent public.
La justice n’y verra peut-être
aucun délit. Mais, l’image de père la morale que François Fillon s’est donnée
face à Sarkozy dans la primaire à droite a du plomb dans l’aile depuis les
révélations du Canard enchaîné sur l’emploi sans doute fictif d’attachée
parlementaire de Penelope Fillon. Cet « emploi » qui lui a rapporté 830 000
euros, elle l’a cumulé avec un autre, probablement aussi fictif que très bien
rémunéré, à la Revue des deux mondes, propriété d’un milliardaire ami de
la famille. Le journal du dimanche a affirmé, lui, qu’entre 2005 et
2007, quand Fillon était sénateur de la Sarthe, il avait encaissé sept chèques
d’une caisse secrète pour un total de 21 000 euros. Et il s’est pris lui-même
les pieds dans le tapis en avouant sur TF1 qu’à la même époque, il avait
rémunéré ses deux enfants 84 000 euros, toujours avec de l’argent public, pour
des missions d’avocats alors qu’aucun des deux n’avait terminé ses études de
droit.
La famille Fillon semble
s’accommoder parfaitement de l’assistanat parlementaire dont les indemnités
sont bien au-dessus du RSA où même des 750 euros hypothétiques du revenu
universel. Pourtant, à l’occasion du meeting du 29 janvier, où son amour pour
son épouse, son amour de la France ont été savamment orchestrées, Fillon a
fustigé « l’assistanat universel », qu’encouragerait le revenu universel
de Benoît Hamon.
Il n’est pas surprenant que
Fillon utilise les opportunités offertes par ses fonctions, tout en endossant
le costume de père la rigueur, chantre du travail et de l’effort. Il est au
service d’une classe qui amasse des centaines de millions d’euros en parasite
du travail de la classe ouvrière, qui profite des aides publiques, qui se
soustrait à l’impôt légalement ou illégalement et qui, dans le même temps, ne
cesse d’appeler à la baisse du « coût du travail », comme Fillon l’a
encore proclamé dimanche 29 janvier.
Fillon est à l’image de la classe
qu’il sert : il exige la bouche pleine que les classes populaires se serrent la
ceinture encore un peu plus pour la grandeur de la France. « Salariés,
indépendants, fonctionnaires, on est tous sur le même navire », a déclaré
Fillon ; il a juste oublié d’ajouter que lui était sur le pont avec ses maîtres
et les classes populaires à ramer en fond de cale.
Boris SAVIN (Lutte ouvrière n°2531)
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