jeudi 19 janvier 2017

Macron dit "le baratineur". Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine à paraître. Venez le récupérer à notre permanence de ce vendredi 20 janvier devant "Chez Paul"


Macron : flatteries et baratin

Les réunions publiques de Macron, largement relayées par les médias, drainent du monde. Celui qui se positionne comme ni de droite ni de gauche commence son meeting par un grand moment de flatteries destinées à son auditoire.

 

À Lille, devant 5 000 personnes, il a donc rendu hommage à Roger Salengro, maire socialiste de Lille et ministre du Front populaire qui s’est suicidé après une campagne de presse menée par l’extrême droite. Il n’a pas oublié de citer De Gaulle, Xavier Bertrand, président LR de la région, Pierre Mauroy, maire puis ministre socialiste de Mitterrand et de souhaiter un bon rétablissement à Martine Aubry hospitalisée, qui s’était fait remarquer par son « Macron, ras-le bol ! ». Il s’agissait de faire comprendre que pour lui, les gens du Nord, sont vraiment très bien.
Quelques jours plus tard, c’était au tour des Bretons d’être salués par Macron lors de son passage à Quimper. Exceptionnels aussi, ces Bretons !
Mais à part des propos de bateleur de foire, qu’a à dire Macron ? Rien que de très banal, quand ce n’est pas du simple bavardage propatronal.
À la rubrique « travail », il faut « faciliter la vie des entrepreneurs, des indépendants, des professions libérales », en allégeant leurs « charges » et en simplifiant le droit du travail : la loi définit des principes qui seront négociés au niveau des entreprises. Voilà qui plaît à l’auditoire et rappelle une certaine loi El Khomri.
À l’école, il faut refuser le défaitisme, recruter les enseignants sur un projet, évaluer tout le monde, partout, ne pas désespérer les élèves de milieu défavorisé qui pensent que les études ne sont pas faites pour eux. On croit entendre tous les ministres qui ont prétendu réformer l’éducation, sans s’en donner les moyens.
Quant aux migrants, il faut les accueillir car ils ont pris tous les risques et « ont défendu des principes, la liberté ». Il ne faut pas oublier nos « valeurs », ajoute Macron, ni nous renfermer dans notre hexagone, comme le veut le Front national. Mais il est nécessaire de s’entendre sur une politique migratoire et sécuritaire au niveau de l’Europe et de renforcer les frontières de l’espace Schengen.
Il paraît que Macron, bien qu’ancien ministre, apparaît comme un homme « neuf ». On ne sait pas s’il sera un jour président mais il a déjà des chances comme roi du baratin.

                               Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2529)

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