vendredi 9 décembre 2016

La Poste, XPO logistics, Mory-Ducros, mairie de Saint-Denis : nouvelles du monde du travail



Ça ne passe pas comme une lettre à la poste

Les travailleurs de La Poste étaient appelés à la grève aujourd'hui par les syndicats CGT, SUD et Unsa pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. En dix ans, La Poste a supprimé 60 000 emplois, généralisé la précarité avec 15 000 salariés en CDD et multiplié les restructurations. Dans le même temps, elle vient d'annoncer un bénéfice de 635 millions d'euros.
         Il y a un mois, les personnels hospitaliers avaient été appelés à une journée de grève et de manifestations pour les mêmes raisons. Dans tous les secteurs, dans le privé, le public ou le semi-public comme La Poste, ce sont les mêmes recettes qu'utilisent les patrons pour augmenter la productivité.
         Pour les faire reculer, il faut préparer une contre-offensive d'ensemble du monde du travail.

Face aux profits qui « habitent » les bourgeois, la grève est bien l’arme des travailleurs

L’entreprise XPO logistics est une entreprise chargée de l’approvisionnement des magasins de l’enseigne de meubles Habitat. Elle est installée dans la zone industrielle de Saint-Ouen l’Aumône dans le Val d’Oise. Ses dirigeants veulent la délocalisé à 25 km de là, dans l’Oise, à Amblainville. Tout devait se passer « en douceur » avec un certain nombre de compensations. Les chauffeurs n’ayant pas été consulté dans les formes, et ayant mené l’affaire devant la justice, la direction a remis en cause, à la baisse bien évidemment, ce qui avait été convenu : 20 minutes seulement pour manger, prime de déménagement amputée de moitié (1750 euros au lieu de 3500 euros), suppression des jours de RTT supplémentaires qui avaient été accordés.
         A cette provocation de la direction, les travailleurs ont répondu par le seul moyen pour lui faire entendre raison : la grève !


Mory Ducros - Lyon
Les licenciements étaient abusifs

150 travailleurs licenciés de Mory-Ducros viennent de gagner aux prud’hommes de Lyon contre leur ex-employeur. Fin 2013 l’actionnaire principal Arcole Industries avait mis l’entreprise en faillite avant de la reprendre, en 2014, avec l’accord de Montebourg pour le gouvernement, jusqu’à une nouvelle faillite et une fermeture définitive en 2015.
     5000 salariés ont été licenciés au total, dont 2800 en 2014 avec la moitié des plates-formes fermées, dont celle de Vénissieux et la moitié des travailleurs de celle de Saint-Priest licenciés. Ils ne s’étaient pas laissés licencier sans réagir et avaient fait plus d’une semaine de grève, occupant le site jour et nuit. Ce sont eux qui viennent de gagner aux prud’hommes, pour "licenciements abusifs", des sommes allant de 20 000 à 80 000 €, suivant leur situation.
     Cependant le liquidateur peut encore faire appel et, si les ex-Mory-Ducros finissent par toucher ces sommes, ce sont les AGS (régime de garantie des salaires) qui paieront, c’est-à-dire la collectivité. Et pourtant, Arcole Industries se porte bien et peut continuer tranquillement à faire ses affaires lucratives.

 Piquet de grève en 2014 à Vénissieux
 




         Voilà ce que nous écrivions en octobre 2014. D’autres articles sont consacrés sur ce blog aux travailleurs de cette entreprise. Il suffit de les rechercher en tapant dans recherche « Mory Ducros ».


Mory Ducros, Caravelle, Arcole industrie : une victoire morale des ex-salariés

Il y a un an, 2800 salariés sur les 5000 que comptait l’entreprise Mory Ducros ont été licenciés, dont un certain nombre dans le Val d’Oise. Les 800 employés qui ont contesté, avec leurs syndicats, ce plan de licenciement viennent d’obtenir gain de cause en appel. Le tribunal administratif a annulé le plan car les licenciements étaient, a-t-il jugé, sans cause « réelle et sérieuse ».
         Arcole Industrie, qui contrôlait l’entreprise, avait orchestré la mise en faillite de Mory Ducros pour se débarrasser de plus de la moitié des salariés… avant de la reprendre par l’intermédiaire d’une filiale, le fond d’investissement Caravelle.
         Mais cette Justice a ses limites : elle ne va pas jusqu’à contraindre Caravelle à réembaucher tous ceux qui le souhaitent. Ce serait cela la justice...



Saint-Denis : la municipalité s’en prend aux communaux
                                                                 
À l’image de nombreuses mairies qui ont vu les dotations de l’État baisser, la mairie de Saint-Denis à majorité PCF s’est d’abord attaquée aux habitants en augmentant la taxe d’habitation – certes l’une des plus basses de l’Île-de-France. Et, pour faire de nouvelles économies, elle s’attaque aux travailleurs de la commune.
La municipalité applique à sa façon dans le public les préconisations de la loi El Khomri, en allongeant la durée du travail. Ainsi, la municipalité s’apprête à retirer trois jours de congés annuels aux salariés, six jours de RTT et deux jours de repos compensateurs. À cela s’ajoutent des attaques contre les futurs retraités, puisque la retraite serait repoussée d’un mois et que les avantages liés aux médaillés du travail seraient rognés.
Face à ces attaques, les salariés se sont mobilisés. Didier Paillard, l’ancien maire de Saint-Denis, ayant cédé sa place à Laurent Russier le 3 décembre, les territoriaux de la ville sont venus faire savoir au nouveau maire qu’ils ne se laisseraient pas faire. Soutenus par l’ensemble des syndicats, ils appelaient à la grève dès mercredi 7 décembre.
                                                               Lutte ouvrière n°2523, le 7 déc. 2016

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