mardi 19 juillet 2016

USA : la spirale du racisme et de la violence


USA : le racisme engendre la violence

 

Après l'assassinat de cinq policiers à Dallas, aux USA, par un Noir, trois autres policiers ont été tués dimanche par un homme armé d'un fusil d'assaut à Bâton Rouge.

Dans cette ville, un jeune vendeur ambulant noir a été tué à bout portant le 5 juillet par les policiers qui le plaquaient au sol. Cela avait suscité une vague d'indignation et de manifestations.

Aux USA, des centaines de jeunes Noirs sont assassinés chaque année par la police, dont les membres ne sont presque jamais inculpés. Des tueries comme celle de Dallas ou de Bâton Rouge sont le fruit de cette violence policière raciste. États-Unis : la tuerie de Dallas, fruit du racisme et des violences policières.

 

Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2502

 

États-Unis : la tuerie de Dallas, fruit du racisme et des violences policières

 

Jeudi 7 juillet, Micah Johnson, réserviste de l’armée américaine qui avait servi en Afghanistan, a abattu cinq policiers blancs, à la fin d’une manifestation organisée pour dénoncer les violences policières. L’homme a affirmé avoir agi pour venger l’assassinat de Noirs par la police. « Guerre civile », telle a été la une du New York Post. Et, en effet, cette tuerie est bien le produit de la violence raciste subie par les Noirs aux États-Unis.

Ces évènements se sont déroulés juste après deux nouveaux assassinats scandaleux de jeunes Noirs par la police. Philando Castile a été tué lors d’un contrôle routier sous les yeux de sa femme et de sa fille, et Alton Shelding lors de son interpellation, alors qu’il était plaqué au sol. Aux États-Unis, des centaines de jeunes hommes noirs sont assassinés chaque année par la police.

L’État américain est directement responsable de cette situation. Les policiers impliqués dans les morts de ces dernières années n’ont presque jamais été inculpés, et encore moins condamnés, y compris lorsque leurs victimes étaient désarmées. En revanche, le nombre de Noirs emprisonnés explose ; évolution révélatrice des injustices et de la violence exercée à tous les niveaux de la société à l’encontre des Noirs.

Ceux qui ont pu penser que la situation allait s’améliorer avec l’élection d’un président noir voient aujourd’hui ce qu’il en est, tant il est vrai que ce n’est pas un problème de personne. Le racisme est un aspect essentiel de la domination capitaliste aux États-Unis, pays profondément marqué par l’esclavage. Si les Noirs ont arraché par leurs luttes des années 1960 une égalité juridique, ils restent victimes de très nombreuses discriminations et de cette violence d’État. Avec la crise de 2008, la situation s’est aggravée.

Ces dernières années, face à cette violence permanente et très ancienne, la colère est montée d’un cran : à Ferguson, à Baltimore et dans bien d’autres villes, la population noire est descendue manifester dans la rue pour crier son refus de ces crimes racistes. Et c’est bien cela qui inquiète les autorités : le fait que la population noire s’organise et se révolte. Même après les événements de Dallas, les manifestations contre les violences policières ont repris de plus belle tout le week-end. Plus de deux cents arrestations ont eu lieu dans différentes villes, suite à des affrontements avec la police. L’indignation de la population noire est encore alimentée par les réactionnaires de tout poil qui affichent leur haine toujours aussi virulente, accusant la population noire de violences et de racisme antiblanc et s’en prenant aux organisateurs des manifestations, en les rendant responsables de la tuerie de Dallas.

Les politiciens essaient de calmer le jeu. Les deux candidats à la présidentielle ont suspendu leur campagne électorale. Même Trump a modéré son discours et appelle maintenant « aux prières, à l’amour, à l’unité et à l’autorité ». Le discours d’Obama faisant appel à la bonne volonté des manifestants et des policiers n’est pas bien différent. Il a annoncé qu’il inviterait à la Maison-Blanche des militants contre les violences policières et des officiers de police, pour envisager « des actions constructives qui vont vraiment changer les choses » !

En réalité, tous visent à endormir la population noire qui refuse de se laisser assassiner sans réagir.

                                                          Camille PAGLIERI

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