vendredi 15 juillet 2016

Primaires à droite : tous d'accords pour s'attaquer au monde du travail


Nous ne savons pas si tous les membres de la majorité municipale « de droite » d’Argenteuil, ceux au moins membres du parti « Les Républicains » se reconnaissent dans l’un ou l’autre des prétendants de la pléthore des candidats de leur parti à l’investiture pour les prochaines élections présidentielles. Nous savons déjà qu’il y a parmi eux des juppéistes, des sarkozistes, des fillonnistes avoués et militants. D’autres ont peut-être été recrutés par hasard sur la liste de la municipalité actuelle quand certains de leurs collègues sont de vieux routiers de l’engagement politique de droite. Nous proposons aux uns et aux autres la lecture de cet article ci-dessous sur le sujet, extrait de notre hebdomadaire, qui les aidera à éclairer leur lanterne sur ce que préparent les uns et les autres de ces prétendants à la primaire contre le monde du travail, un monde auquel au-delà de leur situation d’élu municipal, la plupart continuent d’appartenir, et surtout qui compose l’essentiel de la population d’Argenteuil.

         Voilà en tout cas, le tableau qu’envisagent ces prétendants qui ne manquera pas, s’il se concrétisait d’avoir ici des conséquences dramatiques pour les habitants de la Ville, et pour des services utiles à la population, déjà complètement malmenés depuis des années, quels que soient les gouvernements, de droite ou de gauche.

 

Primaire à droite : qui dit pire ?

 

Pour éviter de se faire oublier pendant les quatre mois qui les séparent de leur primaire, les candidats de droite, Sarkozy, Fillon, Juppé, Le Maire, etc., dévoilent leurs propositions, en particulier sur l’économie, et tentent de se distinguer les uns des autres aux yeux de leurs sympathisants et de leur électorat.

En réalité, leurs recettes sont toutes les mêmes : réduction des dépenses publiques, de 85 à 110 milliards en cinq ans, et cadeaux au patronat.

Du côté des suppressions de postes dans la fonction publique, chacun y va de son annonce : 200 000 ou 300 000 en cinq ans, Fillon allant jusqu’à 600 000. Ajoutez à cela l’alignement des pensions de retraite des fonctionnaires sur celles des salariés du secteur privé et un âge légal de départ en retraite à 65 ans pour tous, et on obtient une réforme dont seuls varient les délais d’application promis par les candidats.

Du côté des cadeaux au patronat, c’est « la liberté qui prime » pour s’exonérer des 35 heures (Sarkozy ), « négocier librement la durée du travail hebdomadaire » dans la limite des 48 heures (Fillon), baisser les cotisations patronales, faciliter les licenciements et plafonner les indemnités prud’homales. Le Maire, en veine d’imagination, prévoirait pour les chômeurs trop longtemps au RSA des « emplois rebonds » de vingt heures payés en dessous du smic. Question impôts, ils suppriment l’ISF et allègent le taux d’imposition sur les sociétés, qui passerait à 30 % pour les grandes entreprises et 24 % pour les PME (Juppé).

Aucune originalité dans ces propositions qui, surenchère mise à part, ont déjà inspiré les gouvernements de droite… et de gauche. La retraite que Sarkozy veut à 63 ans en 2020 est déjà programmée à 62 ans en 2017, depuis la précédente réforme sur laquelle le gouvernement Hollande s’est bien gardé de revenir. L’impôt sur les sociétés est officiellement de 33,3 %, mais les crédits d’impôt (CICE et CIR) l’allègent considérablement. D’ailleurs un bilan de 2010 montre que les entreprises du CAC 40 ne sont taxées qu’à 8 %. Pour ce qui est du Code du travail, la loi El Khomri a largement ouvert la voie aux réformes antiouvrières.

Mais tout est dans l’intention et la volonté de promettre de faire mieux que le concurrent et mieux que le gouvernement précédent dans la soumission aux intérêts du patronat. Quant à la réalisation concrète, quel que soit le gouvernement, elle dépendra de l’aggravation de la crise, des pressions patronales… et de la résistance des travailleurs.

                             Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2502)

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