jeudi 7 juillet 2016

Première guerre mondiale, PS, bataille de la Somme et chanson de Craonne : la continuité des massacreurs



Héritiers des massacreurs d’hier

La bêtise s’est ajoutée à la continuité politique à l’occasion d’une modeste cérémonie du souvenir il y a quelques jours à l’occasion du centenaire de la bataille de la Somme qui fut une des plus meurtrières de la Première guerre mondiale. Venu pour l’occasion, un membre subalterne du gouvernement, ex-sénateur PS de son état, a fait retirer du programme musical que devait exécuter une chorale locale la fameuse « Chanson de Craonne ».
         Celle-ci fut le chant des soldats révoltés au printemps 1917 mettant « crosse ne l’air » sur le front de Champagne qui criaient par là leur haine de la guerre qui les menait à la mort. Jusqu’en 1974 elle demeura interdite.
         Face à l’hypocrisie de tous ces faux chantres de la fraternité et de la réconciliation qui seront prêts demain s’il le fallait à engager la jeunesse sur les chemins de l’horreur, chantons et faisons chanter cette belle chanson de désespoir et d’espoir.

Paroles

Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête. 

Refrain

Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés !
C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autr's, les pauvr's purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

au Refrain

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Refrain

Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !

Et la voilà chantée par Marc Ogeret :
https://www.youtube.com/watch?v=_-HKjtJfWE8

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