lundi 4 juillet 2016

Migrants à Bezons : solidarité de classe face au mépris de classe



Solidarité ouvrière…

A Bezons, depuis début juin, le gymnase Coubertin près de la cité Roger Masson est réquisitionné par la Préfecture, pour accueillir près de 80 réfugiés qui dormaient dans le parc d'Eole à Paris rue d'Aubervilliers. Le gymnase a été transformé en dortoir géant avec un confort minimum, mais les occupants ont pu bénéficier d'un toit, d'un accès à des sanitaires et à des soins médicaux dont beaucoup avaient besoin.
         De nombreux habitants se sont rapidement mobilisés pour tenter de rendre moins difficile le séjour des réfugiés, en apportant des repas tous les soirs ou en organisant des cours de français tous les jours. Et quel contraste entre les multiples réactions spontanées de solidarités élémentaires de la population et la froide gestion de l’État qui déplace des hommes et des femmes comme de simples objets.
         Après trois semaines, la préfecture recommence à déplacer les réfugiés. Elle leur demande maintenant de rejoindre des centres d’hébergement d'urgence pour quelques jours. Puis ensuite ils seront peut-être envoyés vers des centres d'accueil et d'orientation. Ces centres sont le plus souvent situés en province dans de petites localités. Certains réfugiés sont d'ailleurs déjà passés par ce genre de structure et... en sont repartis les trouvant trop éloignées des lieux de leurs démarches ou trop isolées et parfois simplement difficile à vivre. Il existe bien des centres d'accueil pour les demandeurs d'asile, mais ils sont largement occupés. Bref, l’État n'a pas mis grand-chose en place pour leur permettre de s'installer. Il y a fort à craindre que les camps de fortune ne ressurgissent avec leurs lots de souffrance pour leurs occupants. A ces difficultés de logement s'ajoutent toutes les difficultés qu'une administration tatillonne et souvent débordée leur impose pour avoir des papiers.
         En tout cas, à Bezons, la solidarité de classe n’est pas un vain mot.

… et un mépris de classe qui ne date pas d’aujourd’hui

Ce traitement méprisant n'est finalement pas surprenant : à une autre époque, et alors même que les patrons français avaient un grand besoin de main d’œuvre et qu'ils organisaient avec l’État français une arrivée massive de travailleurs en provenance des anciennes colonies, il n'y avait déjà pas grand-chose de prévu pour les accueillir dignement. Encore aujourd'hui, beaucoup d'entre nous se souviennent qu'eux même ou leurs parents ont vécu dans des bidonvilles, avec des baraques en guise de maison. Et aujourd'hui, c'est avec le même mépris que le sort des réfugiés se décide, avec en plus le chômage et la démagogie raciste de bon nombre de politiciens, et pas seulement à l'extrême droite.
         Les solutions ne seraient pourtant pas difficiles à mettre en place dans un des pays les plus riches de la planète, à commencer par le droit élémentaire de circuler librement, en France et en Europe...

             Extrait du blog du conseiller municipal Lutte ouvrière de Bezons Michel Campagnac (lo Bezons)

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