mercredi 13 juillet 2016

Migrants, Bezons, Asnières : la force de la solidarité. Deux correspondances extraites de notre hebdomadaire de cette semaine.


Réfugiés à Bezons : solidarité de la population

 
Depuis début juin et pendant un mois, un gymnase de Bezons dans le Val-d’Oise a été réquisitionné par la préfecture, pour accueillir environ 80 réfugiés qui dormaient dans la rue, près des métros Stalingrad et La Chapelle à Paris. Le gymnase a été transformé en dortoir géant avec un confort minimum, et les occupants ont pu bénéficier d’un toit, d’un accès à des sanitaires et à des soins médicaux dont beaucoup avaient besoin.

De nombreux habitants se sont rapidement mobilisés pour tenter de rendre moins difficile le séjour des réfugiés, en apportant des repas tous les soirs, des vêtements et des couvertures, ou en organisant plusieurs cours de français par jour pour tous ceux qui le souhaitaient.

Au bout d’un mois, la préfecture a recommencé a déplacer les réfugiés. Elle leur a demandé de rejoindre des centres d’hébergement d’urgence à Paris pour quelques jours, ou à Gonesse dans le Val-d’Oise pour quelques semaines, pour être ensuite envoyés vers des centres d’accueil et d’orientation. Ces centres sont le plus souvent situés en province, parfois dans de petites localités. Certains réfugiés sont d’ailleurs déjà passés par ce genre de structures et... en sont repartis, les trouvant trop éloignées des lieux de leurs démarches, ou trop isolées et parfois simplement difficiles à vivre.

Il y a fort à craindre que les camps de fortune ne ressurgissent.
                                             Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2502)

 
Asnières : scolarisation d’une petite fille sans papiers, la mairie contrainte de reculer

 La mobilisation des parents d’élèves a contraint la municipalité de droite à laisser une petite fille sans papiers poursuivre sa scolarité à l’école Descartes à Asnières, dans les Hauts-de-Seine.

Arrivées du Congo il y a deux ans avec leur mère, hébergées par leur famille à Asnières, Miradi et sa sœur avaient commencé leur scolarité dans cette école. Logée depuis quatre mois à Argenteuil par le 115 (les services d’urgence), sans logement garanti d’une quinzaine à l’autre, la maman souhaitait que ses filles restent à l’école d’Asnières, estimant qu’une heure de transport par jour c’était moins grave que de changer d’école et de perdre leurs repères.

Mais la municipalité a annoncé en avril que Miradi n’aurait pas sa place en CP et qu’elle devait être scolarisée dans la commune de résidence. Oui mais laquelle ? La mairie ne se l’est pas demandé, alors que le 115 peut loger la famille quelques semaines à Montrouge, puis à Bobigny… ou de nouveau à Asnières. Sa sœur, elle, pouvait rester dans son école en CE2, car le Code de l’éducation interdit les changements en cours de cycle.

Malgré le soutien de la FCPE et de RESF, l’appui des directeurs d’école, le 24 juin la décision tombait : refus par manque de places. Il s’agissait en fait de chasser une famille sans papiers en difficulté.

Les parents FCPE des écoles du quartier et des militants de RESF ont lancé une pétition et prévenu la presse. Après deux matinées à faire signer une pétition et deux articles dans la presse, la mairie, recomptant une nouvelle fois les enfants, trouvait finalement de la place.

Une mobilisation qui montre qu’il est possible de faire reculer une municipalité, même aussi réactionnaire que celle d’Asnières.

                                         Correspondant LO (Lutte ouvrière n° 2502)

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