Argenteuil : une métaphore qui permet de ne pas parler des habitants

On préfère s’intéresser aux habitants en chair et en os

Les deux camps « politiques » qui occupent le devant de la scène locale à Argenteuil ont une façon toute particulière de parler de la réalité locale. Ils évoquent très peu les habitants. En revanche, ils n’ont qu’un mot à la bouche, Argenteuil par ci, Argenteuil par là. Ils font de la commune une sorte de personne dont, chacun de leur côté, ils réclament les faveurs. L’un des camps voit la vie en noir lorsque l’autre voit la vie en bleu. Pour les premiers, « Argenteuil se meurt », quand pour les seconds, « Argenteuil est de retour ».

         Oui, droite et « gauche » locales s’intéressent très peu aux habitants, eux qui pourtant ne relèvent pas du mythe, mais bien en chair et en os, souffrant pour une grande part d’entre eux de la dégradation de la société. Mais jamais, ou très rarement, ils ne figurent en bonne place dans les diatribes des uns contre les autres. Ainsi, il serait intéressant d’établir le « bilan social » de la commune, de connaître l’évolution du nombre de chômeurs, les tranches de revenus, la situation des retraités, le bilan de l’Ecole sur la ville, etc. Ces indications permettraient de constater les véritables problèmes des habitants, d’indiquer dans quelles directions il est nécessaire d’agir. Ces éléments vaudraient largement toutes les polémiques qui ne servent à rien.

         Dans le dernier numéro de l’Argenteuil, un élément, avancé il faut le reconnaître dans la tribune mensuelle de l’Opposition, tranche avec le manque d’éléments d’information habituel concernant les habitants. Cette information est la suivante : « En France, un enfant sur trois et un adulte sur deux ne partiront pas en vacances cet été. » Oui, et qu’en est-il sur Argenteuil, où nous subodorons pour notre part que le tableau doit être encore plus noir.

         A partir de la connaissance de ces éléments, on peut lutter si on s’intéresse à la vie réelle des gens, et pas seulement à une représentation mythique qui s’appelle « Argenteuil » qui, elle, pour ces gens, a au moins l’avantage de ne pas pouvoir répondre.