mardi 31 mai 2016

Loi travail : Macron et cie, nouvelles de la lutte, et des entreprises


Une nouvelle macronerie

 
Macron n'en loupe pas une ! Il avait qualifié les ouvrières d'un abattoir de Bretagne d'illettrées. Cette fois, apostrophé par des manifestants qui lui faisaient remarquer ses costards à 3 000 euros, il a rétorqué que, pour se les payer, il fallait travailler. Les millions de chômeurs et smicards apprécieront !

Son travail à lui et à son gouvernement consiste à déshabiller les pauvres pour habiller les riches.

Macron et les siens vivent dans leur bulle où ils cohabitent avec nos exploiteurs. En se frottant à des manifestants, ils ont pu entrevoir la vraie vie. Mais il faudra bien plus pour qu'ils comprennent les leçons.

         En attendant, voilà qu'avec une telle réflexion il s'est à l'égard de lui-même déjà taillé un beau costard.

 

Haine de classe

 

Difficile d'ouvrir radio ou télé sans entendre pis que pendre de la CGT, qui serait responsable de tout ce qui va mal. De la droite au FN, en passant par les notables du PS, sans oublier nombre de journalistes, chacun en rajoute. Parmi les caciques du PS ou qui rêvent de le devenir, le député d’Argenteuil-Bezons s’en donne à cœur joie sur le sujet, même si, face au secrétaire de la CGT, il n’en menait pas large sur BFMTV dimanche soir.

La CGT serait ultra-minoritaire, soulignent-ils tous, mais elle bloque le pays. Comme si la CGT, alliée à d'autres syndicats, disposait du pouvoir de décider de ce que font des dizaines de milliers de salariés !

Ce qui réunit en une même lamentation ces politiciens et ces journalistes, au-delà de la CGT, c'est une hostilité commune à la classe ouvrière quand elle montre sa force en luttant.

 

Grève à Amazon-Montélimar : ras-le-bol de la flexibilité et des bas salaires

 

Des travailleurs d’Amazon, qui préparent et emballent les commandes passées sur internet, sont en grève  depuis mercredi 25 mai : ils protestaient contre un projet de les faire travailler 6 jours sur 7 en été sans payer d’heures supplémentaires, en leur faisant récupérer ces heures au bon vouloir de la direction, et contre les ridicules augmentations de salaires  proposées par ce groupe aux profits records.

La mobilisation, sur les quatre sites Amazon en France, a déjà connu un premier succès : la direction a dû remballer son projet de réorganisation du travail. Elle continue à Montélimar pour obtenir des augmentations de salaire et des embauches.

 

L’Union Départementale des syndicats CGT du Val d’Oise appelle à une assemblée ce soir mardi 31 mai à 17 heures 30 à la Maison des Syndicats de Cergy, rue Francis-Combes. Nous en serons.

AB-Habitat et municipalité d'Argenteuil : le logement dans la tourmente


Une zizanie hautement préjudiciable

 
C’est un bien étonnant voire énigmatique« flyer » municipal qui est distribué actuellement sur la Ville. Sous le titre « Argenteuillais, comment obtenir un logement social ? », on peut lire : « A la suite de la privatisation d’AB-Habitat par M. Doucet, député, la Ville n’est plus en mesure de répondre à vos demandes auprès de cet organisme (la Ville n’a plus aucun pouvoir de décision en commissions d’attribution). Il convient désormais, de vous adresser à Philippe Doucet, également vice-président d’AB-Habitat. Vous pouvez le joindre : ». Suit les références de différents moyens de le joindre.

         A Argenteuil, AB-Habitat, c’est 8500 logements sur les 14 500 logements dits « sociaux » qui concernent 14 « bailleurs sociaux » dont AB-H.

         Cette rupture qui semble totale, selon les termes de ce message distribué, entre la Ville d’Argenteuil et le bailleur « historique » de celle-ci, ne peut être, si elle se confirme, qu’hautement préjudiciable à la population, pour, entre autres les raisons suivantes :

-ce patrimoine AB-H est enserré dans l’espace municipal, la collaboration entre leurs propriétaires est une nécessité évidente ;

-qu’en est-il de la garantie municipal des emprunts contractés par AB-H, hier, et qu’en sera-t-il demain ?

-quel avenir pour le service municipal de logement où AB-H représentait une part importante de l’activité ?

Quelques questions parmi d’autres.

         Le caractère elliptique et énigmatique du texte distribué laisse en tout cas une drôle d’impression.

         A un an des élections législatives, les camps se mettent en ordre de bataille. Mais comme chaque fois dans les guerres, la population « civile » est la première à trinquer. En l'occurrence, les près de 7000 demandeurs d'un logement sur Argenteuil, eux et leurs familles.

Député PS d'Argenteuil-Bezons : mensonge à Argenteuil, mensonge sur la loi Travail


 

Cela ne peut pas être une erreur

 
Nous en aurons beaucoup trop parlé, mais il reste deux éléments qui portent encore sur nous dans l'écrit de P. Doucet et à propos desquels nous aimerions rétablir la vérité, la nôtre peut-être mais qui est « la » vérité en l’occurrence. Le premier porte sur la nature de la liste conduite par P. Doucet sur laquelle nous figurions en 2008 (voir ci-dessous), et le second concerne le combat que nous avons mené à Joliot-Curie de 2005 à 2008. (cf. brève de demain).

         Le livre du député comporte le paragraphe suivant signé M.C. (Marine Chailloux) : « En mars 2008, il parvient à réaliser l’exploit : il remporte l’élection municipale, alors que son opposant, unique candidat à droite, aurait pu gagner dès le premier tour. Philippe Doucet l’a emporté grâce à une large alliance : une liste arc-en-ciel, du Modem à Lutte ouvrière, en passant par le Parti communiste (PCF), les Verts et bien sûr le parti socialiste… ».

         Philippe Doucet a donné les mauvaises informations à Marine Chailloux ? Il n’a pas relu son texte ?

         La liste à laquelle nous participâmes en 2008 regroupait certes des « personnalités », mais uniquement LO, le PCF, et le PS, mais ni Le Modem ni les Verts. Si P. Doucet avait intégré le Modem de Bayrou, il savait que nous nous retirions de sa liste, comme nous l’avons fait alors dans un certain nombre de villes. Par ailleurs, a-t-il oublié que le Modem présentait sa propre liste en mars 2008 ?

         Mais pourquoi une telle amnésie ? Car cela fait plus présentable en 2016 alors qu’il soutient -et de quelle façon- une politique que ni le centre ni la droite ne contestent sur le fond ?

lundi 30 mai 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 30 mai 2016


Pour le retrait de la loi Travail, le combat continue

 

 « Minoritaires irresponsables », « chienlit », « terrorisme social » pour Le Figaro, « voyous » pour Gattaz … Le gouvernement, la droite et la grande majorité des médias n’ont pas lésiné pour fustiger les actions de blocage et les grèves dans les raffineries. Leur but était d’isoler ceux qui continuent de se battre contre la loi El Khomri du reste de la population. Ils ont échoué.

Comme l’a démontré la journée de mobilisation de jeudi dernier, il y a eu, en effet, plus de monde dans la rue, plus de grèves et plus de débrayages dans les entreprises. Quant à la population, elle reste majoritairement solidaire des grévistes, même quand elle doit faire la queue pour avoir de l’essence ou devant un blocage.

Hollande et Valls disent ne vouloir rien lâcher ? Eh bien, les opposants non plus ne lâcheront rien ! Cela fait près de trois mois qu’ils se battent. Certains en sont à leur huitième manifestation. D’autres en sont à dix ou quinze jours de grève. Ils n’ont plus à prouver leur détermination.

Cette semaine, avec les appels à la grève reconductible à la SNCF et à la RATP et avec les journées prévues dans les Ports et docks et dans l’aérien, le camp de la contestation va s’élargir.

Le gouvernement parle d’objectifs catégoriels comme si leurs luttes n’avaient pas de rapport avec la loi El Khomri. Mais l’allongement de l’amplitude de travail et la réduction de leur temps de pause dénoncés, par exemple, par les cheminots sont inspirés par le même esprit que la loi : utiliser le chantage à la compétitivité pour imposer des reculs des conditions de travail et de salaire.

Alors, la lutte dans les transports et la lutte contre la loi El Khomri ne doivent faire qu’un, et le succès de l’une aidera au succès de l’autre.

Quant à tous ceux qui agissent, même de façon minoritaire, ils ont raison de se battre et d’aller jusqu’au bout de ce qui leur est possible de faire, parce que tant qu’il y a du monde dans la rue et en grève, tout est possible.

La pression sur le gouvernement est de plus en plus grande, et il cherche une porte de sortie. Des tractations avec les confédérations syndicales sont d’ailleurs prévues dans la semaine. Pour que ces dernières ne signent pas des accords dans le dos des manifestants et pour qu’elles s’en tiennent au retrait pur et simple de ce projet de loi pro-patronal, il faut rester mobilisés.

Oui, tous ceux qui se battent ont de quoi être fiers. Ils ne sont peut-être qu’une fraction du monde du travail, mais ils représentent les intérêts de tous. Et à l’inverse du gouvernement, ils peuvent se prévaloir du soutien de la majorité de la population et, même, de la quasi-unanimité du monde du travail.

Ce soutien doit continuer de s’exprimer de toutes les façons possibles. En affichant sa solidarité en toute occasion et en se joignant aux débrayages et aux manifestations qui se présentent.

Mardi 14 juin aura lieu, à Paris, une manifestation nationale appelée par toutes les confédérations syndicales opposées au projet de loi. Cette journée marquera une étape importante.

Elle doit se préparer dans les ateliers, les bureaux et les entreprises de sorte que le maximum de salariés rajoutent leur poids dans l’épreuve de force qui se joue contre le gouvernement et le patronat. 

L’enjeu dépasse le seul avenir de la loi El Khomri. Car au-delà de cette bataille précise, il est nécessaire que les travailleurs reconstruisent ensemble une force capable d’organiser la défense de leurs intérêts contre le patronat.

Il y a, dans toutes les entreprises, des mini-lois El Khomri imposées au quotidien. En changeant le rapport de force avec le patronat, la mobilisation actuelle ne peut que renforcer les travailleurs qui, dans leur entreprise, veulent réagir et riposter collectivement.

La mobilisation actuelle et surtout les grèves, avec leurs conséquences sur la machine à profits et la vie économique, montrent la force détenue par les travailleurs.

Les CRS peuvent en effet déloger quelques centaines de manifestants qui bloquent une raffinerie ou une voie de chemin de fer. Mais ils ne peuvent pas remplacer les salariés de ces raffineries en grève, ni s’improviser conducteurs de trains, aiguilleurs ou pilotes d’avions.

Ils ne peuvent pas, non plus, remplacer les ouvriers sur les chaînes de montage, les employés, les techniciens ou les ingénieurs, qui sont tous des maillons indispensables pour faire tourner les entreprises.

Alors oui, les travailleurs représentent une force. Ils ne sont pas voués à subir les lois du patronat et des gouvernements à son service !

 

Nathalie Arthaud sur BFMTV mardi soir à 21 heures


Demain soir 31 mai

BFM TV : 

Interview de Nathalie Arthaud

à 21h00
 
 

Loi Travail : nouvelles de la lutte qui doit s'amplifier


Contre la régression sociale, prenons notre sort en mains

 
Depuis plus de trois mois l’opposition à la loi El Khomri ne faiblit pas. Dans les classes populaires prévaut, à juste titre, le sentiment d’une attaque de trop après le CICE, l’ANI, la loi Macron et tant d’autres cadeaux au patronat faits en ponctionnant l’ensemble de la population. A ce titre nous sommes donc tous directement concernés.

         Les travailleurs du privé sont directement en ligne de mire.

         Mais les travailleurs de la fonction publique sont également visés.

Avec les baisses de dotations et celles correspondants des effectifs, avec le gel de la masse salariale annoncé pour 2017, le gouvernement renforce l’austérité dans la fonction publique, à l’égal du privé.

Nous sommes aussi concernés par les autres ponctions opérées pour satisfaire le grand patronat que sont les baisses de subventions d’Etat aux collectivités locales.

En conséquence, nous devons tous nous insérer dans le mouvement général enclenché pour préserver nos conditions de travail et d’existence. Il nous appartient d’entraîner les hésitants, il nous appartient de populariser la nécessité de ne pas laisser passer cette occasion de lutte collective du monde du travail, de ceux qui font fonctionner toute la société.

 

PSA Mulhouse : des débrayages de très bon augure

 

Jeudi dernier 26 mai, des débrayages ont eu lieu à l’usine PSA, les plus importants depuis de nombreuses années.

300 travailleurs le matin, 400 l’après-midi, plus de 300 à nouveau le soir, ont voulu dire leur rejet du dernier plan de compétitivité de la direction « Nouveau Contrat Social 2 ». Ils ne veulent pas continuer à faire des sacrifices, alors que l'entreprise est riche à milliards. Ils ont manifesté dans l’usine contre ces nouvelles attaques, puis se sont retrouvés pour discuter en assemblée générale.

C’est un premier pas, vraiment encourageant. Ils ont voté pour de nouveaux débrayages mardi prochain : souhaitons qu’ils soient nombreux à nouveau, pour être en capacité de faire reculer la direction, et pour mesurer leur formidable force potentielle.

 

Airbus à Nantes : mobilisés contre la loi travail

 

Jeudi 26 et vendredi 27 mai, des salariés d’Airbus Nantes en grève à l’appel de la CGT, ont investi les ronds-points d’accès à l’entreprise mais aussi ceux de la zone industrielle de l’aéroport de Nantes-Atlantique.

Il y avait de l’ambiance : feux de palettes et de pneus, concours de pétards, les grillades, tout contribuait à renforcer le mouvement et le moral des grévistes qui ont été rejoint dans l’action par les dockers, des salariés d’autres entreprises et les jeunes.

A part quelques grincheux, les manifestants ont recueilli plus d’encouragements à continuer leur action que de critiques malgré la gêne occasionnée par les blocages et la marche à pied forcée.

 

L’Union Départementale des syndicats CGT du Val d’Oise appelle à une assemblée demain soir mardi 31 mai à 17 heures 30 à la Maison des Syndicats de Cergy, rue Francis-Combes. Nous en serons.

Du parc Monceau à la Méditerranée, quand le drame pour les médias n'a pas la même valeur


M comme Migrants, Monceau, Méditerranée, Mort, Médias : quand les morts n’ont pas le même poids

 

Les Médias ont parlé avec une extrême abondance du fait divers du Parc Monceau où samedi un groupe dont huit enfants, abrités sous un arbre, a reçu la foudre. Face à ce fait divers dont le dénouement est relativement heureux, que pèse apparemment la Mort de 700 migrants en Méditerranée ?

         Rien, guère, pas lourd, un poids dérisoire, dans un silence affligeant de la part d’un grand nombre de médias pour qui le sujet n’est pas porteur.

         Ainsi va l’humanité de l’inégalité où la mort de 700 personnes ne vaut pas grand-chose dans le cirque médiatique du monde.

         Pour nous, cela est une preuve supplémentaire de son absurdité qu’il faudrait ranger au plus vite au musée des drôles de mœurs d’un passé révolu.
 
 

Maire d'une grande ville, telle Argenteuil, une sorte de petit roi absolu


Petite opération « rétablissement de la vérité (suite)

 
Nous sommes bien obligés de rétablir la vérité face à celle qu’avance le député local dans ses écrits. Revenant sur la municipalité d’Argenteuil 2008-2014, sur la liste de laquelle nous avions été élus, il évoque –entre autres- les deux élus Lutte ouvrière de la façon suivante : «  ces forces politiques (qui) avaient été totalement associées et impliquées dans l’orientation et les décisions prises par la municipalité que j’avais l’honneur de diriger sur ».
« Totalement associées et impliquées dans l’orientation et les décisions prises par la municipalité » !
C’est ce que nous voulons dire en disant que ce monsieur est un « bluffeur », pour ne pas dire autre chose. Apparemment les faits et les mots n’ont pas pour lui la même valeur que pour nous.
C’est sans doute la loi d’un genre où de tels maires agissent selon leur pouvoir personnel, entouré de leur conseil comme le roi l’était du sien, mais jamais nous ne fûmes totalement associées et impliquées dans les orientations et les décisions prises par… le maire.
Oh il y eut bien durant les deux premières années des réunions mensuelles où nous discutâmes de questions qui pour l’essentiel ne concernaient pas… l’essentiel à part deux ou trois sujets. Puis, les trois dernières années, combien il y eut-il de telles réunions ? Allez trois ?
Et l’essentiel, nous seulement, il ne fut pas discuté en amont lors de notre modeste présence, mais nous en découvrions la réalisation une fois que les travaux étaient engagés, à égalité avec les autres habitants, ce qui ne nous déplaisait pas. Pour ne prendre qu’un exemple, il en fut ainsi pour le Parc des Berges, belle réalisation au demeurant. Alors, imaginez, sur les dizaines et les dizaines d'autres sujets et de décisions bien plus discutables…
L’accord que nous fîmes en 2008 était un accord « technique » dans le cadre d’un système électoral qui ne permet pas la « représentation » des minorités. Alors nous n’eûmes à aucun moment l’intention de faire notre petite révolution municipale. Mais de là à accepter de travestir la réalité, non là, pas d’accord ! DM
(A suivre. Rassurez-vous il n’y a plus que quelques épisodes sur des sujets nous concernant)

dimanche 29 mai 2016

Valls, El Khomri, visites non souhaitées


Valls hésitation

 
Manuel Valls avait annoncé sa venue à une réunion publique sur la culture à Clermont-Ferrand, samedi 28 mai. Publique ?  Sûrement pas, car on ne pouvait y assister que sur invitation.

Finalement, il a préféré annuler, promettant de venir le 9 juin. Mais il n'est pas dit qu'il change encore une fois d'avis.

Est-ce le climat social qui le trouble ?

 
Besançon : Une visite pas vraiment souhaitée

 
La ministre du travail Myriam El Khomri était à Besançon vendredi 27 Mai. En tournée pour défendre la loi qui porte son nom et qui est rejetée massivement par les travailleurs, elle a choisi ici de venir inaugurer une école de cuisine, visant à convaincre du bienfait de cette loi.

Cette école, crée par un grand chef, était située dans les locaux de l’ancienne entreprise horlogère Lip, restée un symbole de la lutte des travailleurs contre la fermeture de l’entreprise, dans les années 1970. Près de 300 personnes ont manifesté devant ces locaux pour rejeter la loi travail.

Charles Piaget, qui a été un des meneurs de la lutte des Lip, interrogé par France 3 Franche-Comté a dit ce qu’il pensait de cette visite : « Je considère que venir défendre cette loi dans les locaux de Lip, est une provocation. La lutte des travailleurs de Lip est un symbole de la lutte collective, sa loi va à l’encontre de toutes ces valeurs. Elle pousse à l’individualisme, au débrouillez vous dans chaque entreprise…»

Verdun : mémoire de l'horreur du capitalisme


« Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau »

 

La municipalité d’Argenteuil organise aujourd’hui une cérémonie pour le centenaire de la bataille de Verdun.

         La bataille de Verdun fut un carnage. En moins d’une année, elle fit plus de 700.000 victimes : 306.000 tués et disparus (dont 163.000 soldats français et 143.000 soldats allemands), et environ 406.000 blessés.

         Ces soldats furent les victimes non d’un combat pour des hypothétiques patries, pour des drapeaux, fumées avec lesquelles on les berça et on continue à bercer leur mémoire, mais pour des intérêts bien palpables, ceux des comptes des classes capitalistes des deux côtés du front.

         A leur mémoire, « la chanson de Craonne », Craonne, ce village détruit du « Chemins des Dames » où bien des soldats passèrent avant d’aller rejoindre l’enfer de Verdun.

 

La chanson de Craonne

 

Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé

On va reprendre les tranchées,

Notre place est si utile

Que sans nous on prend la pile

Mais c'est bien fini, on en a assez

Personne ne veut plus marcher

Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot

On dit adieu aux civ'lots

Même sans tambours, même sans trompettes

On s'en va là-haut en baissant la tête

 

Refrain :

Adieu la vie, adieu l'amour,

Adieu toutes les femmes

C'est bien fini, c'est pour toujours

De cette guerre infâme

C'est à Craonne sur le plateau

Qu'on doit laisser sa peau

Car nous sommes tous condamnés

Nous sommes les sacrifiés

 

Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance

Pourtant on a l'espérance

Que ce soir viendra la r'lève

Que nous attendons sans trêve

Soudain dans la nuit et dans le silence

On voit quelqu'un qui s'avance

C'est un officier de chasseurs à pied

Qui vient pour nous remplacer

Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe

Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes

 

Refrain

 

C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards

Tous ces gros qui font la foire

Si pour eux la vie est rose

Pour nous c'est pas la même chose

Au lieu d'se cacher tous ces embusqués

F'raient mieux d'monter aux tranchées

Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien

Nous autres les pauv' purotins

Tous les camarades sont enterrés là

Pour défendr' les biens de ces messieurs là

 

Refrain

 

Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront

Car c'est pour eux qu'on crève

Mais c'est fini, car les trouffions

Vont tous se mettre en grève

Ce s'ra votre tour, messieurs les gros

De monter sur le plateau

Car si vous voulez faire la guerre

Payez-la de votre peau

PS qui frappe les travailleurs mais qui quémande leurs voix : retour sur un opuscule de P.Doucet


La gauche voix du Capital nous a imposé la municipalité actuelle

 

Nous sommes bien obligés de revenir sur le livre de P. Doucet et de M. Chailloux qui vient de paraître dans la mesure où il revient sur des évènements où nous sommes cités. Nous avons ainsi tenu hier déjà à remettre les pendules à l’heure à propos des dernières élections municipales et de la légèreté pour le moins voire la malhonnêté avec laquelle P. Doucet présente les faits. Revenons à l’extrait suivant complet de son livre où il évoque notre attitude lors des élections municipales de mars 2014 :

« Laisser la droite revenir au pouvoir à Argenteuil était aussi une prise de risque également partagée par Lutte ouvrière, à propos de laquelle je n’étais pas sans savoir, dès la victoire à l’élection présidentielle de François Hollande en 2012 qu’elle ne continuerait pas l’aventure municipale avec nous. Là où nous avons été surpris, c’est quand le responsable de cette liste –qui par ailleurs avait été membre de la municipalité sortante- a appelé au second tour au vote blanc ou à l’abstention, préférant finalement comme d’une certaine façon le Front de gauche, une victoire de la droite, dont pourtant ils connaissaient et exécraient le côté populiste, à la prolongation de la municipalité de gauche. Ce choix était essentiellement idéologique, car ces forces politiques avaient été totalement associées et impliquées dans l’orientation et les décisions prises par la municipalité que j’avais l’honneur de diriger. Ainsi, alors que le total cumulé des voix de gauche était de 54%, alors que de nouveaux électeurs n’étaient pas venus voter au premier tour ont porté leur choix sur nous au second, l’abstention massive des soutiens de la gauche radicale nous amènera à un résultat très légèrement inférieur à 50%. Cette décision n’a pas fini de coûter cher aux classes populaires d’Argenteuil dont ils se veulent, par ailleurs, les défenseurs ! »

         Nos prises de position n’étaient pas « idéologiques ». Appeler à voter pour la gauche gouvernementale aux municipales cela aurait été simplement indiquer aux électeurs à juste titre écoeurés par la politique pro-patronale de Hollande que finalement nous étions de la même bande que celui-ci, que nous le critiquions mais quand il s’agissait de passer aux choses sérieuses nous nous retrouvions à participer à la même combine électorale, sous prétexte que la droite, localement ou à toute autre échelle fera pire. C’est ce manque de clarté politique qui fait aussi le lit du FN dans les milieux populaires.

         La politique pro-patronale de la gauche gouvernementale a eu pour résultat d’imposer à Argenteuil comme dans bien d’autres villes le retour de la droite. Mais sur cette politique, jamais dans son livre, P. Doucet ne s’y arrête. Il évoque des problèmes sociétaux –le mariage pour tous, la théorie du genre- mais jamais la désillusion sociale, l’écoeurement à l’encontre d’un président qui se proclamait l’ennemi de la finance et qui a promu la politique du banquier Macron et des trusts.

         C’est cela qui coûte cher aux classes populaires, à l’échelle du pays, comme à une toute autre échelle, à l’échelle des municipalités.

         Quant à la petite arithmétique électorale de M. Doucet, nous le trouvons sacrément informé : « L’abstention massive des soutiens de la gauche radicale ». Il était dans le secret des isoloirs ? Entre nous, s’il sait que j’ai personnellement voté blanc pour exprimer que Lutte ouvrière ne marchait pas dans la combine du rassemblement de la gauche qui frappe le monde du travail, que sait-il du vote  de nos électeurs argenteuillais ! Nous aurons l’occasion de revenir sur la face double de P. Doucet qui est un défenseur autoproclamé des « classes populaires » à Argenteuil, et du Capital à l’assemblée nationale et dans les médias. Il y a un drapeau qui n’est pas entaché de ce double langage, le nôtre !

(A suivre : « ces forces politiques (qui)avaient été totalement associées et impliquées dans l’orientation et les décisions prises par la municipalité que j’avais l’honneur de diriger sur « )

samedi 28 mai 2016

Loi El khomri : nouvelles de la lutte


Mobilisation ouvrière et cafouillage gouvernemental

 
La participation à la journée du 26 mai a été en hausse par rapport à celle du 19, qui était elle-même en progression. Des centaines de milliers de manifestants ont une nouvelle fois exigé le retrait de la loi Travail. Et, fait marquant, des dizaines d’autres milliers de travailleurs ont fait grève dans de nombreuses entreprises privées du pays et dans les services publics.

Le gouvernement sent bien qu’il n’en a pas fini avec la contestation de son projet de loi pro-patronal. Certains ministres parlent de revenir sur l’article 2; Valls, secondé par Hollande depuis Japon où il se trouve, persiste. Tout cela démontre que les grèves et les manifestations sont bel et bien les armes des travailleurs.

 
C à nous

 
Jeudi 26 mai, l'émission « C à vous » sur France 5 a été interrompue alors que la ministre du Travail, El Khomri, en était l'invitée. Des manifestants mobilisés contre la loi Travail ont réussi à approcher du studio et à scander des slogans derrière ses vitres, précipitant le départ de la ministre. De la bonne télé-réalité, quoi.

 
Un argument de plus pour dénigrer les travailleurs en lutte

 
Après n'avoir quasiment parlé que des violences dans les manifestations, les bulletins d’information des télés évoquent les professions gênées par la grève des personnels des raffineries et les blocages de dépôts. Ces commerçants ou ces chauffeurs de taxis ont su défendre avec vigueur leur intérêt il y a quelques mois en n’hésitant pas à bloquer à l’occasion. Les journalistes font dire à ceux qu’ils choisissent pour leurs interviews qu’ils seraient au bord de la faillite.

             Eh bien oui, si la société fonctionne c’est grâce au travail des salariés, et il suffit de quelques jours de grève pour que l'on s'aperçoive à quel point ce travail est indispensable.

 
Zéro en histoire, dix sur dix en propagande !
 
Les grévistes du syndicat du Livre n’ont pas distribué la presse quotidienne jeudi 26 mai, à l’exception du journal l’Humanité qui, lui, avait accepté de publier une contribution de la CGT contre la loi El Khomri.

Les patrons de presse ont crié au chantage et au déni de démocratie. Ces patrons, banquiers ou marchands d’armes, n’ont pas pu, pour une fois, à travers les titres dont ils sont propriétaires, déverser leur bile sur les travailleurs en grève, en les accusant de tous les noms, relayés par des journalistes criant au stalinisme, parlant même de goulag. Constatons quand même que ces prétendus bâillonnés ont, sans tarder, trouvé les moyens de se faire entendre dans les médias du pays. Les Joffrin de « Libération » et les Beytout des « Echos » se présentent comme des informateurs. Qu’ils commencent par s’informer sur ce qu’a été le stalinisme et le goulag.

P. Doucet, défenseur de l'ordre bourgeois, sur-actif certes, mais quelque peu bluffeur


La vérité

 

L’ancien maire d’Argenteuil fait paraître actuellement un livre dont il est le co-auteur. Nous y reviendrons. Pour commencer, nous aimerions corriger une nouvelle fois une erreur qu’il y commet nous concernant : «  Là où nous avons été surpris, c’est quand le responsable de cette liste (Lutte ouvrière)… a appelé au second tour au vote blanc ou à l’abstention,… » lors des dernières municipales. Je n’ai, puisque c’est de moi dont il s’agit, jamais appelé à voter blanc ou à l’abstention. J’ai seulement déclaré que personnellement je voterai blanc. M. Doucet comprend-il la nuance ? Apparemment, pour l'éminent politique qu'il est c'est étonnant. Quant à moi, je ne regrette pas mon vote. Comme je le répète souvent : « La politique pro-patronale de Hollande et compagnie nous a imposé à Argenteuil G. Mothron ». Cette politique pro-patronale qu’a soutenue P. Doucet et qu’il continue à le faire, on peut même dire pour celui-ci de manière crescendo.

         Après le 1er tour des élections municipales de mars 2014, le communiqué de Lutte ouvrière à l’échelle du pays avait le paragraphe suivant : « Au deuxième tour, nos électeurs ne pourront plus exprimer les exigences qu'ils ont exprimées au premier tour en votant pour les listes LO. Il leur appartient de voter selon leur conscience, de voter blanc… ou de ne pas voter du tout. »

         Localement, dans mon commentaire sur un tract de G. Mothron, j’écrivais pour ma part sur mon blog, en reprenant la position de notre parti que je partageai. :

« Alors oui, moi Dominique Mariette, qui conduisais la liste Lutte Ouvrière, personnellement, je voterai blanc lors de ce deuxième tour pour marquer mon opposition résolue aux partis gouvernementaux actuels. Pour le reste, il appartient à nos électeurs que je remercie à cette occasion de voter comme nous leur disons au niveau de tout le pays « selon leur conscience, de voter blanc… ou de ne pas voter du tout. »

         Quant à la « surprise » de P. Doucet, voilà bien une preuve de son manque de mémoire ou plus précisément comment il a l’habitude d’arranger les choses à sa façon (sa façon de voir la vérité sans doute). Il a d’autant moins été surpris que j’avais tenu par correction personnellement à le rencontrer pour lui dire les choses et ce que je pensais, de vive-voix.

                                             Dominique MARIETTE, le 28.05.16.

Ce qui est écrit en « gras » l’est aujourd’hui par nos soins.
                                                                                 



 
 
 

Siège social de Casino – Saint-Etienne : quand les gérants des supérettes se rebiffent



Les gérants non salariés de Casino mobilisés

 

Les "gérants non salariés" de Casino, ceux qui tiennent les supérettes, étaient environ 200 à l'appel de la CGT devant le siège social de Casino pour dénoncer les licenciements déguisés et les attaques contre leurs droits. En trois ans, selon la CGT, le groupe Casino a supprimé 10 000 emplois, dont 2 000 gérants. De plus, Casino veut que les gérants deviennent franchisés, ce qui supprime des droits. Pourtant, les gérants de supérette ne sont déjà pas à la fête. Selon la CGT, un couple de gérants gagne environ 1600 € par mois pour 75 heures de travail chaque semaine.

Le groupe Casino évoque des difficultés et son endettement, mais la fortune du principal actionnaire, Jean-Charles Naouri, a augmenté de 400 millions en 2014, pour dépasser le milliard d'euros.

L'action des gérants s'est déroulée juste avant la manifestation du jeudi 26 mai contre la loi El Khomri. Cette manifestation est donc partie du siège social de Casino, et la présence des gérants de Casino a contribué à son succès. Les gérants font donc le lien entre les attaques qu'ils subissent et les attaques du patronat et du gouvernement contre tous les salariés, et cela a été apprécié des manifestants.

vendredi 27 mai 2016

Mai-Juin 1936 : quand la grève générale pouvait arrêter la marche vers l'abîme. Une réunion-débat de Lutte ouvrière à Argenteuil


Ce soir Groupe d'Etude Ouvrière à Argenteuil

                                                                                                

La connaissance, la culture et le débat sont indispensables à la conscience du monde du travail. C’est pourquoi depuis des années, le groupe Lutte ouvrière de la localité organise régulièrement des réunions d’étude sur des thèmes qui intéressent le mouvement ouvrier et son avenir. Le thème débattu ce soir concerne certes le passé à travers une grande expérience,  celle de la grève générale de mai-juin 1936 dont on célèbre le 80ème anniversaire. Mais celui-ci arrive à un moment où les mêmes questions d’autrefois se posent dans l’actualité immédiate, autour du combat contre la loi Travail et l’arrêt de l’offensive du Capital. Bref, ce soir il s’agira de débattre de la lutte de classe que le monde du travail doit mener.

 

 « Juin 1936, le grand sursaut du monde du travail »

 

En octobre 1929, la crise économique qui commença aux Etats-Unis engageait le monde sur la voie d’une seconde guerre impérialiste mondiale. Seule une mobilisation des travailleurs pouvait opposer à cette voie sanglante l’alternative de la révolution socialiste, seule issue au capitalisme en crise.

         Alors que le nazisme s’installait en Allemagne, on assista à partir de 1934 à une montée de la combativité ouvrière. Elle allait conduire à partir de l’été 1936 en Espagne aux évènements de la Révolution espagnole. En France, elle se traduisit par la victoire électorale du Front populaire, au programme bien limité, une alliance du PS réformiste, du PCF stalinien, avec un parti bourgeois, le parti Radical.

         Mais la grève générale de mai-juin 1936 allait bouleverser la donne. La grève générale imposa la satisfaction d’un certain nombre de revendications. Thorez, le dirigeant du PCF déclara alors qu’ « il fallait savoir terminer une grève lorsque satisfaction était donnée aux revendications ». Mais la question de l’heure allait alors bien au-delà de cette satisfaction. La force du mouvement aurait permis d’aller beaucoup plus loin, en direction de cette prise du pouvoir par les travailleurs, seule capable, en France comme en Espagne, d’empêcher cette guerre qui venait.

         L’exposé portera sur cette Grève générale, sur les possibilités qu’elle recelait, et comment ces espoirs furent brisés.

 

 

Groupe d’Etude Ouvrière
 
Organisé  à Argenteuil par Lutte ouvrière
 
VENDREDI 27 MAI
 
A 20 Heures 15
 
Espace Nelson MANDELA
82 bd du Gl Leclerc
 
« Juin 1936, le grand sursaut du monde du travail »
 
Un exposé suivi d’un temps de libre débat