Ces réfugiés qu’on assassine
Les cadavres de cinquante-neuf
hommes, huit femmes et quatre enfants ont été retrouvés dans un camion
abandonné sur le bord d’une autoroute en Autriche, près de la frontière avec la
Hongrie. Le groupe était probablement constitué de réfugiés syriens, morts
après avoir été abandonnés par leurs passeurs.
Si les
passeurs peuvent ainsi rançonner, puis abandonner les migrants, c’est parce que
les gouvernements européens ferment leurs frontières, voire les hérissent de
barbelés et autres barrières.
Ceux qui
ont laissé mourir ces dizaines de migrants sont des criminels, mais les
dirigeants européens ont eux aussi du sang sur les mains !
Et ce n'est qu'un des derniers drames de ces derniers jours.
Et ce n'est qu'un des derniers drames de ces derniers jours.
Migrants
: aucun refuge dans l’Europe capitaliste
On assiste en Europe à un afflux
de migrants sans précédent, d’après les médias, les autorités des pays par
lesquels ils transitent et les ONG qui leur viennent en aide dans différents
pays.
4 400
personnes, la plupart venues d’Afrique, ont été recueillies en 24 heures la
semaine dernière au large des côtes italiennes sur des bateaux de fortune,
après que plus de 2 300 ont déjà péri depuis le début de l’année. Des dizaines
de milliers d’autres réfugiés, après avoir traversé des milliers de kilomètres
à pied, avec leurs enfants, n’emportant quasiment rien, se pressent désormais à
la frontière entre la Grèce et la Macédoine pour atteindre la Serbie, puis la
Hongrie et son mur dressé pour leur faire obstacle et enfin, de là, les pays de
la zone Schengen. Ils seraient 42 000 à avoir franchi cette frontière, dont
plus de 7 000 enfants. Après avoir essayé de les arrêter, ce qui a provoqué des
affrontements avec la police, les autorités macédoniennes ont finalement décidé
de les laisser passer.
«
L’Europe doit prendre ses responsabilités », ont déclaré en chœur
Hollande et Merkel, qui parlent des réfugiés comme d’une calamité. Hollande a
dit : « Ce sont des épreuves pour les familles concernées mais aussi pour
les pays qui sont responsables de les accueillir. »
Fabius,
ministre des Affaires étrangères, a affirmé qu’il fallait se montrer ferme avec
les réfugiés économiques, à la différence des demandeurs d’asile, et ce «
quoi qu’on en pense ». Tous ces discours vont dans le même sens : faire
croire que les migrants constituent une menace pour les populations européennes
et leurs conditions de vie.
Et
pourtant, en quoi les migrants sont-ils responsables du chômage et de la
pauvreté en Europe ? En quoi même pourraient-ils l’aggraver ? Les capitalistes
n’ont pas attendu l’afflux actuel de migrants pour faire payer la crise aux
travailleurs, licencier, accroître l’exploitation et faire s’effondrer
rapidement le niveau de vie de la population européenne. La guerre et la misère
dans les pays pauvres, le chômage et la pauvreté qui explosent dans les pays
impérialistes, ne sont que les deux visages d’un même système capitaliste
inhumain et décadent.
Si
l’Union européenne le voulait réellement, elle aurait les moyens d’accueillir
les migrants, au lieu d’essayer en vain de les refouler, ne faisant que les
contraindre à de nouvelles épreuves. Pour les gouvernements d’Europe qui
imposent à leurs populations des politiques d’austérité, les migrants
constituent des boucs émissaires tout désignés.
Alors,
les travailleurs d’ici ont tout intérêt à refuser la démagogie et les divisions
dressées entre les peuples, aussi bien entre Européens qu’avec les migrants
venus de plus loin. Car une grande partie d’entre eux grossiront demain les
rangs du monde du travail, et ils participeront aussi à ses luttes.
Pierre
MERLET
Prochaine
réunion du « Groupe d’Etudes ouvrières » organisé par Lutte Ouvrière
à Argenteuil
Jeudi 1er
octobre prochain
A 20
heures 15
Espace
Nelson Mandéla
82 avenue
Leclerc
«Les migrations, une histoire de
l’Humanité »
Un exposé de 40 minutes suivi par une
heure de libre débat
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